Les clips de la semaine #111

Les semaines s’écoulent et nous rapprochent de la sortie de The Dream, le nouvel album de alt-J. Après l’atmosphérique U&ME et la plus surprenante Get Better, le trio revient cette semaine avec Hard Drive Gold.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe continue de dévoiler des facettes différentes de ce nouvel opus puisque ce nouveau morceau est porté par un groove parfait et une efficacité totale, le tout en moins de 3 minutes.

Mais derrière le côté attirant de la production, alt-J s’amuse une nouvelle fois à dévoiler une facette plus sombre dans ces paroles. Un nouveau personnage prend ici place, un jeune garçon de son époque, obsédé par l’argent et le pouvoir. Une vision ironique et puissante de notre époque.

Visuellement, le morceau s’accompagne d’un clip à l’opposé du propos mais qui restent dans les thématiques des précédentes vidéos. On y suit une athlète qui décide d’affronter une fin du monde qui semble de plus en plus proche. Plutôt que de se protéger, celle-ci part donc affronter son destin et s’offre un dernier saut à la perche avant que tout ne s’écroule.

Lulu Van Trapp est de retour avec un titre totalement inédit et c’est une belle surprise ! Le titre Love on the Brain fait bien évidement le parallèle à Love On the Beat de Serge Gainsbourg mais la touche sonore du groupe, bien que lui aussi est très glamour, se veut plus cinglant et électrique.

Dans le clip, Rebecca qui se place dans son rôle de prédilection d’artiste de cabaret, fait face à la caméra dans les loges pendant que les autres membres du groupe et les assistants techniques gravitent autour.

Elle se concentre que sur la future rencontre qu’elle va réaliser : son public. On rentre alors dans la sphère intime des artistes avant le show ce qui renforce le lien entre le groupe et ses fans. Love on the Brain est une déclaration d’amour qui ravive la flamme entre ceux qui embrassent la vie artistique et festive.

Thom York et Johnny Greenwood de Radiohead s’allient à Tom Skinner (le batteur des Sons of Kemet) pour un side project extraordinaire : The Smile. 

Le “supergroupe” tant attendu sort son premier single You Will Never Work in Television Again cette semaine, un morceau brut et expansif à l’instar des expérimentations électroniques planantes de Radiohead ou de Thom Yorke, des morceaux “classiques” de Johnny Greenwood ou du jazz habité de Tom Skinner. The Smile sonne définitivement rock, et on adore !

Le trio a annoncé par la même occasion trois concerts londoniens sur un week-end fin janvier, à des horaires différentes pour que le monde entier puisse se connecter à un livestream à une heure correcte selon leur fuseau horaire. The Smile se produira donc dans une (petite) salle, ré-décorée pour l’occasion, à 21h* le 29/01, 2h* et 12h* le 30/01. Les places de concerts en physique sont bien sûr complètement sold out, mais celles des streaming sont elles bien disponibles ! 

 *Heures françaises 

Les plus curieux auront déjà pu entendre le nom du belge Maka. Ce n’est pas depuis la capitale du plat pays que ce dernier officie mais depuis Liège. Une ville où il a déjà un petit succès qu’il compte bien concrétiser à une plus grande échelle cette année. Et Joujoux lance diablement bien les hostilités en ce début de nouvelle année.

Accompagné d’un visuel réalisé par Vclap, le rappeur entre tout feu tout flamme en 2022, comme l’appuie les lance-flammes présents dans ce clip. Son entrée dans le morceau est tout autant enflammée, la mélodie vient chatouiller l’oreille pour ne plus en sortir, laissant transparaître une efficacité déroutante.

Un flow chaud combiné à une instrumentale froide signée Dj Wiwi’x et Ozhora prouve la maîtrise de l’artiste qui scintille aussi bien avec ces mélodies que par un phrasé plus brut. C’est le premier extrait d’un projet qui arrivera fin du mois et qui en dit déjà long sur le potentiel du belge. 

Après Tainted Lunch, leur acclamé album (2019) où figurait entre autre Iggy Pop, les londoniens de Warmduschers remettent le feu aux braises avec un nouveau single qui respire la coolitude. Des synth trippant, une pédale wah wah, et une voix assertive posée sur un groove 70’s, Fatso est une chanson à la fois relaxante et exubérante. Clams Baker du groupe décrit le morceau comme « Une chanson dédiée à prendre le temps de ralentir et à renifler les roses, à éteindre l’ordinateur et à prendre le soleil, et embrasser la bataille d’une journée sans sommeil au bureau après une nuit de beau carnage dont vous rêverez pour toujours. » 

Le groupe, qui avait sorti plus tôt cet hiver le superbe Wild Flowers, annonce avec le titre son prochain album, At The Hot Spot, produit Joe Goddard et Al Doyle de Hot Chip. L’opus vera le jour le 1er avril sur Bella Union Records et les 6 musiciens passeront par Paris, au Petit Bain le 7 mai, lors de leur tournée européenne. On a hâte ! 

Après l’EP Tango Fantôme qui lui a permis de poser les bases de sa direction musicale et de faire son entrée dans le monde de la musique épaulé par son équipe : Les Bains Soifs, le jeune gen est de retour avec Solaris et un clip fait maison et respirant l’authenticité signé par le réalisateur Andrés Diaz. Tourné à la campagne, ce visuel transmet immédiatement un sentiment d’apaisement faisant écho à la nostalgie qui balisent le texte de l’artiste. 

 » J’avais des indiens, je jouais avec au fond du jardin, gamin authentique « 

En faisant le point avec son passé, dans sa maison d’enfance, gen prends conscience du chemin parcouru tout en n’omettant pas ce que ce dernier à encore beaucoup de choses à lui offrir. Le grain jauni du visuel, vient sublimer le grain de voix de l’artiste, complétant cette alchimie entre le morceau et son visuel. 

S’il ne sera pas possible de voir Novak Djokovic sur les courts de Melbourne, ce n’est pas grave. Le duo pop de Norwich se renvoie la balle pour nous souhaite la belle année. Le niveau du match est de qualité puisqu’elles sont capables de donner des coups sans regarder la balle et en fixant la caméra. Happy New Year est avant tout un hymne de célébration conçu pour être retrouvé tous les 1^er janvier (étonnant ?) entre amis pour qu’on se transmettre de good vibes amicales et festives. On le retrouvera également dans leur troisième album Two Ribbons qui sortira au mois d’avril.

Pour ceux qui connaissent le collectif L’Entourage, ils ne seront pas surpris de voir qu’encore à l’heure actuellement, les membres gardent leurs gages de qualité et leur amour du partage. C’est donc naturellement que Jazzy Bazz a invité son gars Alpha Wann pour brûler cette instrumentale de wavyvaye et Marty Santi. Des flows qui fusent à toute vitesse comme les plans de la caméra de Metanoïa voient les rappeurs évoluer entre Paris et Bruxelles.

L’alchimie n’a pas bougée et à l’image de leurs tenues, les rimes sont toujours aussi soignées. Nourri d’un ego-trip flamboyant, ils confirment leur aisance quitte à même en faire trop et à déraper pour un Jazzy maladroit comparant l’amour de ses fans féminines à un viol. Difficile de faire l’impasse sur cette phase qui ne retire quand même pas la qualité intrinsèquement des rappeurs et la grande qualité du visuel.  

Juste avant la sortie de son nouvel EP Sado le 14 janvier, Perez nous délivre cette semaine un Hommage qui – comme dans nombre de ses morceaux – nous touche viscéralement. Un délicat équilibre entre les lignes musicales épurées construites par touches et un texte dont les phrases se métamorphosent en mélodie.

Hommage a été inspiré de nos ressentis face à la dystopie qui prenait nos vies en otage au début de la pandémie. Une fiction anxiogène qui s’immisçait alors dans la banalité de notre quotidien, jusque dans les rayons des supermarchés où les pâtes et le papier toilette s’arrachaient avec en fond sonore la boucle musicale du magasin d’ordinaire si conventionnelle et anodine.

On retrouve ce sentiment de décorrélation dans la vidéo mettant en image le morceau. Il existe quelque chose de troublant dans le fait de voir de vieilles photos prendre vie. Les images de l’enfance nous renvoient à l’innocence où l’intelligence et le processus de réflexion se fondent sur l’instinct et pas encore sur la raison que l’on construit par la suite. L’image de nous, jeune, nous apparaît à la fois étrangère et pour autant si familière à la personne que l’on est devenue.   

Avec la sortie le 4 janvier de ce single, Widowspeak annonce le prochain album The Jacket qui sera dans les bacs le 11 mars sur le label Captured Tracks.Le duo originaire de Brooklyn nous offre un clip pour le titre Everything is simple où la chanteuse et guitariste Molly Hamilton nous envoûte de sa voix et nous invite, de son regard, à l’écouter nous raconter des histoires de cowboys.

Elle nous apparaît comme une conteuse d’une tradition que l’on oublie souvent mais qui reste encore bien réelle.La vidéo est entrecoupée d’images festives mais violentes d’un événement typique de l’Amérique profonde : le rodéo de vachettes. La musique vaporeuse contraste avec la vidéo et lui donne un caractère nostalgique.

C’est un véritable court-métrage de près de 6 minutes que nous donne a voir Black Country, New Road pour le clip de Concorde. La vidéo vient sceller l’esthétique et le sujet de leur album à paraître le 4 février prochain, Ants From Up There. On suit ici le destin ce ce protagoniste / interprète singulier, une fourmi venue d’ailleurs malmenée par des humains peu commodes en combis estampillées « bm » – on connaît les liens du groupe avec black midi. Une histoire qui se lie à cette musique à la fois pleine de mélancolie et d’espoir. L’image conjugue un côté homemade et une dimension visuelle pourtant très travaillée, couplée à des extraits d’archives qui viennent ouvrir et clore le film. Un beau premier clip pour cet album qui s’annonce d’ores et déjà comme un chef œuvre. 

Dans son nouveau clip LOVE, Sofiane Pamart fait vivre tous les sentiments d’amour dans la distance, entre passion, manque et mélancolie. 
Des toits de Paris au Bosphore d’Istanbul en passant par de grandes étendues de plages, les images s’enchaînent. Pour le pianiste, l’amour est dans les détails entre les vols d’oiseaux et les sourires tendres des femmes. Les plans défilent, vite, sous nos yeux comme des souvenirs qu’on tente de réanimer pour ne pas les voir définitivement s’envoler.

Seul le bruit des oiseaux vient accompagner cette magnifique mélodie mais bordée de spleen de voir les choses changer.Comme à son habitude, Sofiane Pamart a soigné les détails. Les décors sont luxueux, son style est précurseur et coloré et les paysages sont savamment filmés entre puits de lumière ou prairies cendrées. Ce premier single annonce avec beauté, Letter, son deuxième album solo prévu début février.

Funny Girl est le premier single du nouvel album de Josh Tillmann – aka Father John Misty. Mystérieusement intitulé Chloe And The Next 20th Century, l’album arrive pres de 4 ans après God’s Favorite Customer, sorti en 2018. 
Dans un clip couleur sépia réalisé par Nicholas Ashe Bateman, on peut apercevoir une méduse flottant dans un décor hollywoodien dévasté par une tornade, poursuivant alors son périple par une route de briques dorées la conduisant dans une forêt d’arbres hauts, pour finalement rejoindre les fonds marins. Seulement, en entrant dans une cité engloutie au fond de l’eau, la méduse se retrouve de nouveau face à la tornade, finissant sa course la ou elle avait commencé, dans le décor d’un grand théâtre de cinéma, dont les projecteurs s’éteignent alors brutalement. 
Ballade jazz orchestrale où un narrateur, à la limite du stalker, semble épier une jeune actrice, Funny Girl rappellera sans aucun doute aux connaisseurs du genre le film musicale éponyme avec Barbra Streisand.
Ce premier single annoncerait-il donc la couleur de l’album à venir: cinématique, doux-amer et nostalgique?

Chloe And The Next 20th Century sortira le 8 avril prochain.