Ils font partis du renouveau du post-punk français. Sans se poser de questions, ils continuent à déballer toute leur énergie depuis 2016. Le groupe CATHEDRALE originaire de Toulouse, a sorti le 24 avril son troisième album Houses Are Built The Same. Dans un monde actuellement confiné, ils viennent secouer vos murs et préparent avec impatience leur prochaine tournée. En attendant, c’est l’occasion idéale de découvrir davantage ce quatuor déchaîné grâce à la Face B.
La Face B : Salut ! Comment allez-vous ?
Cathédrale : Ça va très bien, on est en forme !
LFB : Un EP, trois albums désormais et plus d’une centaine de dates en France et en Europe en à peine 5 ans de présence sur la scène musicale. Vous avez une productivité digne des grands groupes ! Vous vous étiez préparés à vivre cela ?
Cathédrale : C’est gentil, merci ! On se bouge, c’est vrai! Préparés ? On ne sait pas trop, souvent oui, parfois on a des surprises, on ne se pose pas la question!
LFB : Vous tenez donc toujours la forme car album après album, votre son reste toujours aussi nerveux, énergique, enjoué et légèrement lo-fi. Est-ce que tout cela peut résumer votre style musical ?
Cathédrale : Ouep.! Je dirai que ça nous résume bien nous et notre univers musical en général.
LFB : Cathédrale donne l’image de copains dégénérés qui pensent qu’à s’éclater à coup de riffs, de batteries et de bières. Peut-on vous considérer comme une bande de provocateurs délurés ou portez-vous des revendications cachées ?
Cathédrale : (Rires) C’est comme ça que tout a commencé et que ça continue ! Après je sais pas ce que tu entends par provocateurs, je ne dirai pas spécialement que nous le sommes tous. On a certes notre vision du travail, de la société, de la musique, bref, en général de la vie qui n’est peut-être pas commune et dont on peut être amené à parler dans nos chansons. Par contre, je ne suis pas sûr qu’on puisse dire que c’est ce qu’on revendique, c’est peut-être trop fort comme terme.
LFB : Sur votre dernier album Houses are built the same, le ton peut paraître, par moment, tout de même plus énervé, agacé et sarcastique que sur les précédents albums…
Cathédrale : C’est vrai qu’on parle pas mal de l’aliénation du travail, des institutions… Franchement, parfois tu craques d’attendre le vendredi soir pour souffler… Mais aussi des thèmes plus léger Sci-Fi, Fiction, invention d’histoire.
LFB : On retrouve aussi des compositions plus longues qu’à l’accoutumée avec des parties instrumentales jubilatoires et toujours nerveuses – Open Your Eyes dure par exemple 5 minutes ..
Cathédrale : Oui c’est vrai. Mais de temps en temps c’est bien de laisser le morceau respirer sans chant. Ça permet de créer de la tension et après tout explose
Et cela fait du bien aussi, on alterne entre des morceaux de trois minutes et des morceaux plus long, mais on ne s’est pas dit “Tiens! Il faut des morceaux plus long !”, on le fait juste naturellement. Et bientôt des morceaux de 30 secondes aussi…
LFB : Houses are built the same a été enregistré dans un studio de Londres. Comment êtes vous parvenus à enregistrer votre album là-bas et qu’est-ce cela vous à apporter de plus ?
Cathédrale : Il a été enregistré par Syd Kemp au Haha Sound Studio cet été. Syd Kemp a enregistré et travaillé avec des groupes que l’on aime, tant dans l’esthétique que dans le son. C’est donc tout naturellement que l’on s’est dirigé vers lui. Le fait d’enregistrer à Londres nous a aussi sorti de notre zone de confort, puisque tous les précédent ont été fait à Toulouse, et nous a plongé dans cette ambiance à l’anglaise bien propice à notre musique.
LFB : Par ailleurs, quels sont les artistes/groupes qui vous inspirent ?
Cathédrale : Parmi les groupes récents, il y a Protomartyr, Parquet Court, Total Control, Fat White Family, Crack Cloud, Eddy Current, Marble Eye… Mais on a pris essentiellement des grosses claques sur tous les Protomartyr Pour les groupes les plus anciens, on est assez inspiré par The Fall, Wire, The Feeling, The Sounds ou encore Gang of Four.
LFB : Jouer en première partie de groupes tels Parquet Courts, Wire, IDLES, etc … ça vous semble envisageable ?
Cathédrale : On a déjà fait des premières parties comme Thee Oh Sees (2 fois) donc on espère que ça se reproduira avec les groupes que tu cites. Parquet Courts ça serait un rêve, Wire aussi. Ceux sont les groupes que l’on écoute, dont certains nous ont même inspirés. C’est donc ça serait un vrai plaisir de partager la scène avec eux !
LFB : Chanter uniquement en anglais est-il un choix indélébile pour marquer l’empreinte de votre groupe ?
Cathédrale : Ça vient naturellement ! On n’a jamais écrit / chanté en français, sauf une fois avec Blind Delon.
LFB : Comment Cathédrale vit dans un milieu de rock en perte de vitesse ? Le genre paraît de moins en populaire…
Cathédrale : Il le vit comme il peut ! C’est grave la merde en vrai en France : des tonnes de salles/bars ferme dont Le Ravelin à Toulouse, La Machine à Coudre à Marseille et Le Trockson à Lyon. C’est un truc de fou, la culture en générale est mise à mal, on peut même dire qu’elle se fait casser la bouche tout les jours. Heureusement qu’il y a Netflix….
LFB : Paradoxalement, il y a actuellement l’émergence de nombreux groupe punk comme vous. Comment l’expliquez-vous ?
Cathédrale : C’est vrai! C’est à la mode je suppose ou alors c’est le climat actuel qui donne envie de gueuler ?
LFB : Comment se dessine votre tournée ? Va-t-on vous retrouvez par ailleurs prochainement en festival lors de votre tournée ?
Cathédrale : On va partir en tournée en avril après la sortie de notre album en France et UK ! On annonce tout ça bientôt.
LFB : Quels sont vos coups de cœur musicaux actuels ?
Cathédrale : Dry Cleanning! Lumer de B Boys
LFB : Et pour finir, quels sont les musiques « plaisirs coupables » qu’écoutent les membres de Cathédrale ?
Cathédrale : PNL mais c’est plus qu’un plaisir coupable, c’est le groupe de chevet pour aller charbonner! Sinon, c’est Funky Town de Lips Inc.