ADN #325 : Beach Youth

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Alors qu’ils célèbreront demain la sortie de leur Postcard à l’International, les Beach Youth nous offrent cet après-midi un ADN XXL pour bien décoder toutes les influences de leur musique.

Crédit : Adrien Melchior

The Beach Boys – Wouldn’t It Be Nice

Commençons par le commencement ! Je me souviens d’un trajet en voiture entre Caen et les côtes de la Manche, je devais avoir 12 ans. J’écoutais un Best-Of des Beach Boys sur mon iPod Classic et j’ai décidé que je voulais faire de la musique aussi légère et estivale, aux guitares sautillantes et aux harmonies sucrées. On a d’ailleurs enregistré à Los Angeles en 2015 au Sunset Sound Studio où ils sont passés, c’était très émouvant. Il faut aussi dire que Wouldn’t It Be Nice a été la sonnerie de réveil de Gautier (notre batteur) pendant au moins 3 ans.

The Strokes – Take It Or Leave It

C’est le groupe qui nous a toujours mis d’accord. Ils ont un sens incontestable de la mélodie qui accroche. Étienne et moi avons en grande partie appris la guitare en jouant par dessus leurs morceaux. Is This It est d’ailleurs le premier CD que j’ai acheté, sûrement attiré par la pochette (en version non-censurée bien sûr).

The Smiths – Nowhere Fast

Ils sont arrivés un peu plus tard dans notre apprentissage : vers 15 ans pour moi, vers 17 ans pour Étienne. Comme eux, on fonctionne en duo de songwriter avec un compositeur et un parolier. Ça a été très formateur d’éplucher leur discographie. Ils ont un sens de l’empilement des
mélodies hallucinant, chaque instrument raconte une histoire. On nous parle souvent des Smiths et des Cure en interview et c’est sûrement lié au fait que, comme eux, Etienne écrit des lignes de basse très mélodiques.

The Drums – Book Of Revelation

The Drums c’est le minimalisme. Ils utilisent des mots et un langage musical très simples, les histoires intimes qu’ils racontent en deviennent universelles. Comme eux, on a tendance à penser qu’un simple riff de basse sur trois notes peut devenir une chanson. Ils ont aussi un goût prononcé pour la reverb que l’on partage. Je dois quand même confesser que j’étais un véritable fanboy de ce groupe, au point d’acheter les mêmes vêtements et de demander les mêmes coupes de cheveux qu’eux. C’est un peu mes One Direction à moi !

Real Estate – Talking Backwards

Real Estate c’est tout simplement des gens normaux, habillés sur scène comme dans la vie. Ils ont un air un peu coincé et timide qu’on affectionne, puisqu’on a eu le même pendant longtemps !
Leurs sons de guitare « ligne claire » se retrouvent partout dans notre musique. Aussi, ils ont toujours eu une esthétique particulièrement soignée et très tournée vers les paysages, ce qui nous a indéniablement marqué. On pourrait d’ailleurs faire les mêmes remarques à propos de Motorama, un autre de nos groupes fétiches !

The Pastels – I’m Alright With You

Comme eux, on a souvent chanté nos morceaux à deux. On a même longtemps alterné les leads au sein des morceaux. Concernant leurs débuts, leur interprétation était très spontanée, brute, foutraque et décomplexée. Comme leurs compatriotes écossais Orange Juice, ils ont une gouaille, une énergie et une capacité à écrire sur la sensibilité masculine qui furent très importantes pour nous ! Enfin, il y a quelque chose de très inspirant dans la longévité et le rythme de croisière de ce groupe.

Girls – Hellhole Ratrace

On a souvent entendu dire qu’on faisait de la « pop californienne ». Quand j’entends ce terme, c’est tout de suite à Girls que je pense. Leurs pochettes, leurs clips et leurs sons m’emmènent directement à San Francisco, entouré d’une bande d’ami.e.s aux looks sortis des 70’s. Leurs albums sont très riches avec des chansons empruntant à des styles variés et une production qui
laisse de la place aux défauts. C’est quelque chose que nous avons retenu pour notre Postcard.
Quand le spleen arrive, c’est toujours eux que j’écoute. Ils ne manquent jamais de me réconforter !

The Whitest Boy Alive – Burning

C’est peut-être le groupe le plus important pour Gautier et pour Étienne. Ils sont des fans absolus de Erlend Oye et de tous ses autres projets, en particulier de son sens du groove, de sa douceur et de sa décontraction. La voix blanche qu’il emprunte parle beaucoup à Étienne qui a la particularité de ne jamais tirer sur sa voix, à l’inverse du nerveux que je suis. Je crois que Erlend Oye a aussi ouvert leur champ d’horizon en utilisant des rythmes et des instrumentations très variées au fil de ses disques, et notamment en mettant très en avant les arrangements de percussion. Il a aussi produit les meilleurs disques de ses compatriotes norvégiens Kakkmaddafakka.

Alvvays – Next Of Kin

En plus d’écrire des chansons de summer-pop parfaite, nos canadiens préférés ont des visuels colorés et magnifiques. Ils étaient d’ailleurs notre référence principale quand nous avons contacté Adrien Melchior pour réaliser les visuels de Postcard. Ils utilisent des collages, des images d’archives, du Super 8 et beaucoup de couleurs primaires. Ils nous ont aussi inspiré à muscler le son de nos guitares ! C’est sûrement un des groupes actuels avec lequel je serais le plus touché de partager une scène.

Broncho – Class Historian (beach youth)

Voilà de la garage pop foutraque comme on aime. Je me souviens qu’Étienne parlait souvent du fait que le chanteur mâchait un chewing-gum pendant ses concerts. Class Historian a du passer autant de fois dans notre camion que L’Aventurier d’Indochine dans des soirées karaoké ! C’est souvent le dernier morceau qu’on écoute avant d’arriver dans la ville où l’on va jouer. Aussi, ils ont utilisé un magnifique collage sur une de leur pochette qui est le fond d’écran d’Étienne depuis que je le connais !

Bonus

Nous n’avons cité aucun groupe français dans cette liste. Néanmoins, on ne peut nier l’influence que les groupes caennais du début des années 2010 ont eu sur nous. Grandir dans une ville où des gens qui nous ressemblent réussissent donne envie de les imiter. Des groupes comme Kim Novak, Concrete Knives ou Granville en étaient les principaux représentants. Ils nous ont donné l’envie d’essayer, et on espère transmettre cette envie aux jeunes caennais.e.s aujourd’hui !

(Re)découvrir Postcard de Beach Youth :

Retrouvez notre chronique du Postcard de Beach Youth ici

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