Les clips de la semaine #185 – Partie 1

Georgia a sorti cet été Euphoric, son troisième album, et nous présente en cette rentrée le clip de Some Things You’ll Never Know, le troisième morceau de l’opus. Dans la vidéo aux images cinématographiques réalisée par MrMr (Dua Lipa, Harry Styles, Wet Leg…), la musicienne apparaît soucieuse bien qu’entourée d’ami.es. Elle écrit : « Parfois, il y a de la beauté dans ce qui n’est pas dit et dans le fait que nous ne pouvons pas contrôler l’avenir – c’est ce que cette chanson met en valeur. Je veux que les gens dansent face aux incertitudes de la vie ».

Euphoric est sorti en juillet et Georgia signe, avec Rostam (Haim, Clairo…) à la co-production, son album le plus pop, bien que toujours influencé par la dance. On vous en conseille l’écoute ! 

Ce qui frappe chez Alex Van Pelt – et c’est pour cela qu’on l’aime beaucoup – c’est sa capacité à nous emmener – l’air de rien – très loin dans son imaginaire si particulier (et fertile !). L’air de rien, partir de situations banales pour à un moment – en créant leurs points de rupture – les transcender. Vouloir se sortir d’un de ce Rat Race – sans intérêt – dans lequel, où souvent, notre quotidien nous enferme. Une ballade délicate qui se métamorphose – comme le personnage incarné par Alex Van Pelt dans la vidéo – en une créature fantasmatique aux veines irriguées de lignes musicales saturées. Tel un cosmonaute qui déambule dans un vaisseau spatial abandonné, vers le hublot ensoleillé.

Prenez garde après avoir vu ce clip, si vous vous ennuyez au bureau, vous ne regardez plus vos matériels informatiques de la même façon (y compris la plus innocente des souris). La semaine prochaine – vendredi 15 septembre -sort son nouvel album Off The Clock. On aura un plaisir certain mêlé de curiosité à découvrir les autres morceaux qui le composent.

Prenant à contre-pied l’effervescence naissante de la coupe du monde de rugby 2023, Leo Blomov caresse avec tendresse le galbe des ballons en les rêvant non pas ovales, mais plutôt bien ronds. Panthéon est un lieu de mémoire où résonnent les noms des héros des rectangles verts que l’on a érigés en demi-dieux. Une chanson toute simple, presque instinctive, qui rend hommage avec nostalgie au beau jeu – qui nous faisait vibrer – et à l’engouement populaire – qu’il engendrait.

En attendant que sorte le prochain album de Leo Blomov, Ermitage prévu pour le 29 septembre (Label Attitude/Tricatel), pour ceux qui aimeraient raviver, avec humour et tendresse, leurs souvenirs des grandes épopées footballistiques, nous pouvons que vous conseiller de lire l’excellentissime essai Football de Jean Philippe Toussaint.

Après nous avoir menés sur les chemins orientalisants de RDV à Téhéran, trois ans plus tard, Julien Appalache convoque la pluie finistérienne pour rire « de tout, de nos habits, de nos rendez-vous ». Cette pluie, impondérable, qui vient bouleverser nos projets, notre quotidien en « tombant quand on n’en a pas envie » [ou au contraire que l’on aimerait bien voir tomber en ces temps de canicule]. Mais pour autant le ton n’est pas à la lamentation. La scansion aux flots crépitants rythme la chanson alors que les « ou » de « moumoumoulié » et « foufoufoulard » se répondent en écho. Résilience ou acte d’abnégation breton font que les gouttes de pluie semblent perler et s’iriser au contact des notes de musiques.

Tournée en live par Thomas James [qui s’était déjà occupé du clip de RDV à Téhéran] en mode garage à Lanildut – village cher à Julien Appalache – au milieu de matériels d’accastillage. Réverbérations et cirés séchants font bon ménage. La Pluie « se rit de tout ».

Victimhood est le sixième titre de Fossora, dixième album de Björk sorti en 2022.  Pour Björk, « chaque album commence toujours par un sentiment que j’essaie de transformer en un son. Cette fois-ci le sentiment atterrissait sur Terre en enfonçant mes pieds dans le sol. » Fossora est donc une expérience auditive, visuelle et artistique mais c’est également une ode à l’Islande avec les sons, les voix, les chœurs, les musiques traditionnelles de l’Islande mêlés à la musique électronique, rythmes percutants et clarinettes.

Victimhood est une chanson que Björk qualifie d’ émotionnelle, mélancolique et bleue » mais cette chanson aborde archétypes universels comme l’apitoiement sur soi, le sacrifice et les soins matriarcaux mais aussi la redécouverte de soi. Björk estime que tout le monde peut comprendre la signification universelle de la chanson. Victimhood est rythmée par une musique électronique envoûtante superposée à des cornes de brume, des harmonies vocales et un sextet de clarinette basse (sextet Murmuri). Le clip de Victimhood est un voyage visuel : Björk a encore fait appel à son amie et collaboratrice Gabriela Friðriksdóttir (elles travaillent ensemble depuis 2005) ainsi que Pierre Alain Giraud. 

Elles ont donc décidé de créer une animation avec intelligence artificielle à partir des peintures que Gabríela a peint en écoutant la chanson: cette animation poétique nous plonge dans l’univers artistique et l’esprit si singulier de Björk. Depuis plus de trois décennies, Björk est une artiste inclassable :  sa capacité à mélanger les genres, briser les codes et à expérimenter le son reste vraiment inégalée.  

Monique est une histoire d’amour, une histoire avec des hauts et des bas, faite de je t’aime pour l’éternité et pour la dernière fois. Monique est une vache aux yeux dorés et l’histoire n’en est que plus passionnelle. 

GROS CŒUR en a écrit une chanson de 9 minutes, une mise en abîme psychédélique qui nous surprend par son intensité. Le clip a été tourné au plus proche des bovidés qui, à l’image de Monique, ne semble prêter aucune attention au groupe. GROS CŒUR appelle ça leur « je t’aime, moi non plus » et ils n’ont pas tout à fait tort. 

Monique sortira sur l’album Gros disque disponible le 06 octobre prochain ! 

Dans cette chanson de Sophie Le Cam, deux ingrédients fusionnent : Thomas Pesquet, symbole du gendre idéal, ainsi qu’une famille réunie à Noël. Vrai, il n’est de moment plus opportun que les fêtes de fin d’année pour présenter l’heureux élu, mais hélas, chers parents, chères tantes bien aimées, et même si la vérité vous semble indigeste, il est l’heure de passer aux aveux : vous ne verrez jamais notre star de la station spatiale pendue à notre bras et comme le clame si bien le refrain : « Chaque Noël devant le foie gras, à l’évidence il faut se rendre, devant la dinde y’a pas Thomas. » 

Le clip n’en est pas moins un condensé d’humour et de poésie, comme cette dinde propulsée à plusieurs années lumières par la chanteuse en combi bleue empruntée à Thomas et assortie à ses yeux. On y voit par ailleurs flotter en orbite les voisines de table, leur curiosité mal placée s’élever vers d’autres cieux. Sophie Le Cam plane au-dessus de la terre, comme si tout lui passait justement au-dessus. Ce clip ? Une succession de rêves envolés, d’espoirs dispersés par le prisme d’images kitschs et délurées. Les paroles finales, accompagnées de tous ces cous levés en pull « moche », ne sauraient mieux traduire le propos : « Toutes les mamans regardent en l’air Thomas Pesquet regarde en bas ». On adore. 

Après une période marquée par son absence, BLOWSOM revient avec son nouveau titre : San Francisco (Baby !). L’occasion pour l’artiste d’annoncer un premier album qui sortira début 2024. Autant vous dire qu’on a hâte.

Cette nouvelle semble réjouir le parisien qui dévoile un morceau solaire, magnifié par un clip débordant d’énergie. Synthé, guitare, percussions les sonorités restent les mêmes et produisent un rendu efficace qui ne peut que mettre de bonne humeur. Le rythme entêtant nous donne envie de danser à en perdre haleine et de suivre l’artiste qui saute tout habillé dans un lac. Par ce temps caniculaire, toute cette énergie amène une vague de fraîcheur bienvenue. Vivement la suite !

Nous nous sommes cognés la tête après avoir écouté cette chanson, et d’un côté, il nous serait très difficile de ne pas être emportés par elle avec Run To Buy Vacuum, qui marque le retour en grande pompe des Bruxellois de Milk TV.

Une production soignée, une combinaison de sonorités percutantes, et un clip qui captive la rétine renferment des éléments expérimentaux qui nous rappellent que Milk TV est un groupe audacieux qui ose prendre des risques, et qui assume pleinement son énergie pour notre plus grand plaisir. Les instruments s’entremêlent dans une danse frénétique, créant une atmosphère électrique qui ne vous laissera pas indifférent.

Alors que le morceau atteint son apogée, on ne peut s’empêcher de penser que le trio a véritablement trouvé sa voie avec cette chanson. Run To Buy Vacuum est une expérience sonore et visuelle palpitante qui vous entraîne vers des couleurs créatives accrocheuses et intrigantes.

Avec ce nouveau titre, Milk TV nous promet un album à venir : Neo-Geo, qui s’annonce comme une véritable pépite musicale à découvrir dès sa sortie le 13 octobre. En attendant, nous vous invitons à écouter et à regarder Run To Buy Vacuum en boucle pour ressentir toute l’énergie et l’excitation que ces musiciens apportent à la scène indie rock.