dmc homie : « C’est clairement un objectif de passer les frontières un jour ».

Jeune dans le rap, mais bien attentif à tout ce qu’il se passe, DMC Homie a envoyer un court et efficace EP. Faisant office de carte de visite, cela lui permet aussi de mieux se présenter lors de cette discussion. Entre son amour pour la scène rap en Allemagne, ses autres passions mais aussi son futur, aucun sujet n’a été laissé au hasard pour la première interview de ce jeune artiste.

LFB : Comment vas-tu ?

DMC Homie : En ce moment ça va, période assez dure, COVID et tout ça mais on gère. On fait de notre mieux pour faire du son, s’amuser, passer du bon temps quoi.

LFB : Est-ce que c’est ta première interview vu que t’as une carrière assez jeune ?

DMC Homie : Ouais clairement, je pense que c’est ma première interview avec un média en tout cas.

LFB : C’est pas un truc que tu appréhendes ?

DMC Homie : Tranquille, au naturel.

LFB : Pour ceux qui te connaissent pas encore est-ce que tu peux te présenter toi et ta musique ?

DMC Homie : Moi c’est DMC, maintenant depuis un moment, DMC Homie parce que je travaille avec mon équipe qui est derrière, qui me soutiens beaucoup. Donc, il mérite d’avoir une partie de mon blaze. Et ma musique, je la décris comme moi, c’est honnête, c’est frais. Je préfére pas trop me prendre la tête tu vois, aller droit au but, dire les choses telles que je les penses et pas d’embellir la chose si c’est pas le cas. C’est ça ma musique, c’est jeune et actuel.

LFB : C’est des ambiances que t’as voulu retranscrire dans ton premier projet. Est-ce que pour toi le step du premier projet c’était un grand pas de passé ou c’était un passage obligé pour lancer ce début de carrière ?

DMC Homie : Ouais, c’est un premier pas parmi tant d’autres. Je pense que je vais encore continuer sur cette lancée là. Continuer à balancer des EP’s. Mais évidemment c’est une consécration, dans le sens que j’ai bossé un certain temps dessus et qu’il fallait organiser tout ça, monter l’équipe. Je pense que le projet, en soit n’était pas vraiment le truc qui m’a posé le plus de problèmes. Mais c’était surtout, l’organisation derrière : mettre les sons en ligne, faire des clips, s’organiser pour des budgets, avoir des scènes, tout ça. Je pense que c’est ce côté là qui était difficile, le projet c’était la manière de confirmer mon travail et de dire que, oui, j’ai pas glandé pendant deux ans.

LFB : Tu as fait le choix de livrer trois titres sur le projet. Pourquoi ne pas en avoir choisi plus ?

DMC Homie : Pour être honnête avec toi, on a énormément de sons, bientôt à une cinquantaine. Mais le truc, c’est qu’on est pas dans une situation où les gens ont forcément envie d’écouter de la musique. Mais j’avais quand même envie de montrer aux gens que malgré la situation dure je pouvais être là et faire mon travail bien. Et, j’espère qu’une fois que le COVID et tout seront passés on pourra lancer la machine deux fois plus fort. Donc on a déjà mis le paquet maintenant.

LFB : Donc, ça veut dire que quand la situation sera rétablie, on va encore avoir du DMC Homie de plus belle ?

DMC Homie : Ah là c’est parti pour des années.

LFB : Du coup c’était que l’apéro en attendant le plat principal ?

DMC Homie : Oui, c’était vraiment un apéro. En soit, c’est quand même des sons que j’ai beaucoup travaillé. J’ai pas hésité à mettre des bons sons à moi comme Money Race ou Jeune & Frais. Les gens sont peut-être pas conscient de ça mais ça fait maintenant un an que j’ai bossé dessus et puis j’ai bossé sur pleins de nouveautés, de thématiques. Ca veut dire que mon esprit c’est déjà ouvert depuis cette époque là. Donc les sons que vous écoutez aujourd’hui, c’est des sons fait fin de l’année passée. Et depuis, j’ai bossé sur pleins d’autres trucs. Clairement, il y a des paquets de sons qui vont arriver et des projets aussi.

LFB : Dans Money Race, tu cites A$AP Rocky. Du coup, qu’elles sont tes influences ?

DMC Homie : Bah déjà, A$AP Rocky, c’est un peu le pilier de la génération dans laquelle moi j’ai commencé à connaitre le rap et à avoir envie de faire de la musique. Que ça soit niveau esthétique, le style même musicalement. Après, à côté de ça, avec le temps j’ai quand même découvert d’autres artistes. Un mec comme Travis Scott, aujourd’hui m’inspire. Il y a aussi des gars comme XXXTentacion ou Juice World qui, paix à leurs âmes m’inspirent énormément surtout sur le côté mélancolique que j’ai pas encore énormément mis en avant mais qui va arriver dans la suite. Au niveau français, celui qui m’impressionne le plus aujourd’hui, c’est Ninho : prolifique à crever, titrés comme personnes d’autres et c’est un gros bosseur. Moi je m’identifie beaucoup aux gros bosseurs. Un gars comme Josman, c’est aussi quelqu’un qui m’inspire énormément. Après, le rap français, j’écoute, des gars comme Key Largo que je kiff ces derniers temps, Zola, j’écoute tous ces gars là mais je passe pas mon temps à m’inspirer d’eux. Je suis plus bercé par le rap américain, depuis tout petit mais y a vraiment de la concurrence dans le rap français donc on regarde un peu ce qu’ils font.

LFB : Tu parlais du style en parlant d’A$AP Rocky. On dirait que toi aussi ça te parle la mode, ça vient d’où cette attachement à ce milieu ?

DMC Homie : Pour commencer, je suis congolais et c’est bien connu qu’on aime ça, il y a déjà ce côté là. Après, j’ai grandi dans une famille qui a été très influencée par le hip-hop. Du coup, moi depuis très jeune j’ai aimé la dernière paire d’Air Force, d’Air Max. On a toujours kiffé avoir les dernières sappes. Et même, pour moi ça a toujours été une manière de plus jeune me protéger du regard des autres et de me sentir plus à l’aise dans ma peau. Les vêtements ça a toujours été une protection. Je le vis toujours un peu comme ça mais avec du plaisir aussi parce que je kiffe ça. Si je pouvais me payer n’importe quoi je le ferais sans hésiter.

LFB : T’es originaire d’Allemagne, ici c’est pas une scène qui s’exporte de ouf par ici. C’est une scène qui t’intéresse toi ou t’écoutes pas de rap allemand ?

DMC Homie : Le rap allemand, clairement c’est quelque chose que j’écoute énormément parce que j’ai grandi là-bas. Moi, les premiers artistes, les premiers rappeurs de ma vie, avant que ça soit les 50 Cent et tout, c’était les rappeurs allemands. Il y en a encore beaucoup que je suis aujourd’hui parce qu’ils sont apparus il y a pas longtemps car ça commence à devenir mainstream et plus connu. Même si ici on s’y intéresse pas forcément. C’est clairement un objectif un jour de passer les frontières et d’aller faire des sons avec des gens là-bas. Mais c’est des trucs pour le futur on y est pas encore. Mais je kiffe, ouais clairement.

LFB : Du coup tu viens de nous dire que la scène là-bas était en plein développement. Mais tu disais aussi que les gens s’intéresse moins au rap en Allemagne, c’est ça ?

DMC Homie : Bah, il s’intéresse au rap. Mais il y a une certaine communauté là-bas qui est mise en avant et d’autres communautés on plus du mal à se faire voir. Pour moi, c’est plus intéressant de d’abord s’intéresser à la scène par laquelle j’ai été bercé musicalement, celle qui m’a donné envie de faire de la musique. Même s’il y a d’autres artistes que ça soit allemand, anglais qui m’ont donné envie de me lancer, c’est vraiment le rap français, je me rappelle quand j’étais plus jeune il y avait Sexion D’Assaut qui sortait L’écrasement de tête, j’étais complétement hypé. Je comprenais parfois pas tout ce qu’ils racontaient mais j’étais à fond dessus. Et le rap allemand, pour moi, c’est clairement un truc sur lequel les français devraient garder leurs yeux. Moi, je vais clairement essayer de m’exporter de ce côté là, avec le rap français, parce que c’est possible.

LFB : On pourrait te voir collaborer avec un rappeur allemand sans aucun soucis ?

DMC Homie : J’en ai déjà un, j’ai déjà collaboré avec un rappeur allemand, sur un de mes singles que j’ai balancé avant mon projet. C’est un pote à moi, de chez moi qui rappait aussi à l’époque. Et du coup, ouais bien sur, moi j’ai pleins d’idées à ce niveau là. Mais je pense qu’on est tous conscient qu’on peut pas se ramener chez un type qui est en place et lui demander de faire un son ensemble. Il faut faire ses preuves, travailler de son côté, agrandir sa fan base, améliorer sa musique bien sur et même le côté organisation. Là on est encore en train de faire les choses en indépendant, et on compte le faire pour un bon moment. Mais après, il faut être sur et certains qu’on va passer le cap signature, label et tout. Moi, j’ai des idées en tête, j’en parle pas énormément, pour pas que les autres prennent mes idées. Mais y a des idées qui sont en place et franchement si j’ai l’occasion de faire du son avec des gars allemands, ça se fera. Et ça va aussi permettre à agrandir la scène Europe. Parce que je trouve qu’en Belgique, en France, on comme déjà à rester ensemble. Mais je pense qu’il va falloir agrandir le champ de vision et collaborer entre anglais, allemand, français et belge en même temps, par exemple. Ne pas rester que dans un pays en fait.

LFB : Justement, pour élargir un peu les frontières si tu devais conseiller un artiste allemand, tu conseillerais qui ?

DMC Homie : Là actuellement, pour faire plusieurs à tout le monde je conseillerais UFO361. Qui est un artiste de Berlin, très prolifique, il rappe depuis 2015, il a sorti une dizaine de projets, tous de qualités, toujours bien travaillé, il y a eu une évolution. Donc je pense que si on doit parler d’un GOAT dans le rap allemand, il en fait partie. Tout mon respect sur lui pour ce qu’il fait et la passion qu’il me donne.

LFB : Justement, toi est-ce que par la suite il y a des artistes avec qui tu vas ou avec qui tu aimerais travailler ?

DMC Homie : Dans quelle scène ?

LFB : Où tu veux.

DMC Homie : Il y en a tellement. Là actuellement, il n’y a pas de gros feat de prévu. Moi, je travaille beaucoup tout seul, j’aime développer mon truc. Mais si je dois te donner un feat de rêve, actuellement dans la scène belge, on va aller dans l’improbable, je te citerais, Damso, Lous and the Yakuza ou Hamza. Moi j’aime les gens bizarre, tu vois. Désolé de dire qu’ils sont bizarre mais j’aime les gars un peu atypique, j’aime les gens qui sont pas dans la norme. Dans le rap français par exemple, j’en vois pas beaucoup avec qui j’aimerais faire quelque chose, parce que quand je regarde j’ai souvent l’impression de voir les mêmes choses. Et j’ai pourrait encore de citer Caballero & Jeanjass, tout le rap belge m’intéresse tu vois. Après il faut voir avec qui il y aura des affinités ou pas, on force pas.

LFB : Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

DMC Homie : Plusieurs projets en tout cas. Pour fin d’année, je crois qu’on va arriver avec un EP ou deux. Puisqu’ils sont prêt donc ça dépend que de nous et de la situation. Après, pour l’année prochaine je prépare encore un autre EP mais beaucoup plus consistant avec huit titres. Et peut-être encore un autre EP, je pense qu’en tout cas des projets vont arriver, des singles. Pour attirer l’oeil des gens, continuer à avancer dans mon projet et être endurant.

Cette discussion a été réalisé en collaboration avec le projet belge Comd’hab qui est spécialisé dans le monde du rap et de la mode en Belgique. La discussion en format vidéo est disponible sur leur Instagram :

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