(EXCLU) Degeyter : à l’abordage

Degeyter, c’est le nom du mec qui a écrit L’Internationale. Rien que ça. Dans la bio de son homonyme, il est question de « mauvais esprit salvateur »… On comprend mieux pourquoi au visionnage du clip, qu’on a le plaisir de vous dévoiler en exclu !

Sur « Pirates », signé Jérémy Marlon et Jules Gondry, le foisonnement rock de 3’28 s’ouvre déjà sur du très lourd. Des guitares épileptiques doublées d’un martellement percussif façon prise d’assaut plantent le décor : on est pas là pour faire dans la dentelle…

Dans les effluves de cigarillos, entre bagouzes et coupettes, on enchaîne les plans serrés sur les éléments phares des soirées mondaines – très blanches, mais pas si lisses… Du chihuahua à la peluche 90’s élimée, on nous envoie ce qu’il faut de kitch pour faire friction, jusqu’à la débandade. En dissonance avec nos environnements visuels aseptisés habituels, l’image est second degré et franchement post-punk, allant crescendo dans le déchaînement. Elle colle au propos. À la voix qui porte, se joue de nous (et du public) d’un timbre affirmé, bouche grimaçante : Bowie ou Joker ? Un peu des deux, sans doute. On reste loin en tous cas du rock glamour et stylisé, du punk façon vague froide. Les réf’ gauchistes sont peut-être là : dans cet étal foutraque actant le refus catégorique de hiérarchisation du bon et mauvais goût, ce parler franc qui égratigne et ces visages grimés peu instagrammables.

Avec ce prélude à son EP à paraître le 14 avril, Degeyter nous propose une musique qui ne se cache pas, fougueuse et un brin je m’en foutiste. Consciente qu’elle ne plaira pas à tout le monde… mais qui ne boude pas son plaisir !