ADN #765 : Antoine Assayas

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. On plonge dans les influences d’Antoine Assayas à l’occasion de la sortie de son nouvel EP, Loin de ce monde.

photo Antoine Assayas
Crédit : Valentin Duciel

New York I love You, but you’re bringing me Down – LCD Soundsystem

Quelque chose d’angoissant et de presque litanique dans ces quatre accords dont je ne me lasse étrangement pas. En même temps, quand James Murphy décrit son sentiment d’attraction/répulsion pour New York, j’ai l’impression de me voir moi à Paris, en 2015. Complètement accro et en même temps terriblement conscient de son effet délétère sur moi.

Maddy La Nuit – Flavien Berger

Je devais être à Hanoï sur ma moto quand je l’ai entendu pour la première fois. Je vais le dire franchement, avant d’écouter ce morceau je pensais que ne chanterais jamais en Français. Je me disais : c’est ringard, dès qu’on parle d’amour ou qu’on prend une voix trop affectée, ça tombe en désuétude.

Flavien arrive à évoquer des images des tableaux abstraits mais profonds avec une voix blanche, ce qui donne une certaine neutralité au morceau et me permet d’ailleurs de mieux entendre le reste.

Tomber sur Toi – Miel de Montagne

Ce n’est pas son hit, mais franchement je ne me lasse pas d’entendre ce garçon en salopette chanter ses déboires amoureux. Ce qui me touche dans ce morceau, c’est qu’il assume cette fois entièrement sa fragilité, et ne se cache pas derrière un cinquième degré.

Birds – Chassol

Partir d’un petit rien et en faire un chef d’oeuvre. Je ne sais pas qui d’autre que lui est capable de choisir comme sample de départ un piaillement de colibris et de l’harmoniser sans rendre ça drôle, cheap, ou expérimental. Du génie, sans doute !

Illusion of Seclusion – Photay

Photay n’en finit pas de m’émerveiller. Ce morceau conjugue à peu près tout ce que j’aime dans la musique électronique. L’accent sur la texture, la profondeur, l’intensité, l’oppression, la légère dissonance qui nous fout la chair de poule, la cassure inattendue, le virage puis l’envolée, et le bouquet final. C’est un producteur qui est capable de nous faire passer par des chemins sinueux, imprévus, et pourtant quand on atterrit c’est quasi-orgasmique et on se dit à la fin, mais comment en est-on arrivés là ? Que s’est-il passé ?

Découvrir Loin de ce monde d’Antoine Assayas :

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