ADN #493 : Bobbie

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Aujourd’hui, c’est l’artiste folk parisienne Bobbie, dont le premier album sortira au printemps prochain, qui nous dévoile les titres qui ont jalonné son parcours.

Credit photo: Leo Arguillere

Bobbie: Les premières années de ma vie ont été bercées par les vinyles blues de mon père qui passaient en boucle dans le salon à toute heure de la journée. Ensuite, ça a été la danse des Disney (masterpieces de musiques orchestrales ! J’avais apparemment la voix de Belle… dixit les copines de la cour de récré à qui je proposais des concerts improvisés haha). Dans le même temps, engouement pour deux cassettes trouvées chez moi: Il jouait du piano debout et Le soleil a rendez-vous avec la lune .

Puis j’achète mon premier single.. 

Falling – Alicia Keys

Je l’écoute en boucle, en me prenant pour une star de RnB devant ma glace. Je dois encore me contrôler aujourd’hui pour ne pas mettre des vibes partout parce que soyons honnêtes, y’a rien de plus de jouissif. Alicia Keys reste aujourd’hui l’une de mes artistes favorites. Je la considère comme une mélodiste incroyable et songwriteuse hors pair.

Il y a dans ce style de musique quelque chose à la fois de très organique, direct et émouvant, qui parle au cœur de la grande hypersensible et romantique que je suis. 

Puis je découvre la musique folk..

J’ai 20 ans. Je fais mes études en Australie et je décide de voyager en van pendant quelques mois avec une amie là-bas. Notre roadtrip commence par un passage à Melbourne, au cours duquel je me retrouve dans une petite boutique de CDs. Mon coeur tombe en amour un peu par hasard pour deux albums qui seront fondateurs dans mon épopée vers la folk music. Me voilà alors sur la route, Bob Dylan et Joni Mitchell en compagnons de voyage, icônes de la génération Woodstock. Une vraie connexion s’opère avec cette musique pure et nostalgique. Mon adoration pour les années 70 n’aura de cesse de grandir au fur et à mesure des années.

The Circle Game (Ladies of the canyon) – Joni Mitchell 

Ce disque est une pépite. Les titres sont tous aussi beaux les uns que les autres et la voix angélique et nostalgique de Joni me transporte.

Outre l’emblématique Big Yellow Taxi, le morceau qui me touche le plus est The Circle Game, dont la prouesse mélodique et poétique  est sublime. Quand je pense à une chanson qui résumerait notre passage sur Terre en tant qu’être humain, je choisirais sans hésiter celle-ci :  « And the seasons, they go round and round, And the painted ponies go up and down. We’re captive on the carousel of time. We can’t return, we can only look behind, from where we came, and go round and round and round, in the circle game ».

It ain’t me babe – Bob Dylan 

Je me souviens être tombée sous le charme de ses chansons quasi instantanément. La puissance et justesse de ses mots…la fragilité de sa voix… Je le considère comme l’un des meilleurs songwriteurs de chansons d’amour. Difficile d’en choisir une, mais It ain’t me babe touche quelque chose en moi que j’ai du mal à expliquer. Elle me tire les larmes à chaque écoute. Ce que j’adore chez lui, c’est qu’il te raconte une histoire avec une longue succession de couplets imagés…Un film se déroule devant tes yeux quand tu l’écoutes. 

Une guitare, de la sincérité et boum, la magie opère. C’est ce que Bob Dylan m’a appris dans mon parcours : écrire avec ses tripes.

Gravity – John Mayer

John Mayer a une culture du son que je trouve impressionnante. La production et construction de ses morceaux sont très réfléchies mais ça reste en même temps très senti et élégant. C’est juste quoi, et bon dieu, ça groove. Ses disques Continuum, Battle Studies, Born and raised et Paradise valley sont passés en boucle dans mes oreilles. C’est un soir, il y a une dizaine d’années, qu’après une longue séance studio, alors qu’allongée sur le tapis morte de fatigue, j’ai été transportée par le morceau Gravity que mon ami et producteur Seb passait.

Coat of many colors – Dolly Parton  

J’ai 25 ans. Je me retrouve sur une péniche à Londres pour un concert privé. Tout le monde y joue de la musique. En toute fin de soirée, le hasard fait que je discute autour d’un dernier verre avec Suggs, chanteur du groupe Madness, qui souhaite me faire écouter sa chanson préférée. Résonne alors sur les enceintes Coat of many colors. Il me parle de ce morceau avec beaucoup de justesse (le message y est bouleversant de sincérité) et me fait tomber sous le charme de Dolly Parton, qui depuis ne m’a plus quittée. Compositrice solaire, emblématique et inspirante, c’est par elle que l’univers de la musique country s’est ouvert à moi.

Porgy and Bess – Ella Fitzgerald & Louis Armstrong

J’ai retrouvé il y a quelques temps l’album Porgy and Bess, opéra de Gershwin interprété par Ella Fitzgerald & Louis Armstrong, dans la collection de vinyles de mon père. Il m’a laissée complètement pantoise. Cet album est un chef-d’oeuvre, une heure de grâce suspendue, imbattable à tous niveaux et qui traversera le temps sans prendre une ride. La voix d’Ella Fitgzerald est surnaturelle, une véritable caresse pour l’âme (ma chanteuse préférée !).

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