Yaåster : le rock psyché en catharsis

Ceux qui ne connaissent pas encore auront la chance de pouvoir le découvrir ce soir au Point Ephémère dans le cadre du festival Give me five : dandy-pirate un brin control freak, Yaåster nous parle de son parcours et de ses marottes, du stylo fétiche au collier gri-gri ! Rencontre avec un musicien au charisme rare qui fera, assurément, parler de lui...

Crédit : @Kyletdow

La Face B : Du dessin à la musique en passant par l’écriture, la polyvalence est l’une de tes forces… Peux-tu retracer pour nous ton parcours artistique ? 

Yaåster : Mon parcours musical commence à 11 ans avec la guitare, mais s’accélère à 17 ans avec l’acquisition d’un logiciel de musique qui me permet de me découvrir sur la composition. C’est une véritable révélation ! Après le bac, je fais une école de jazz pendant trois ans, L‘American School of Modern Music, puis je fais quelques années à l’ATLA pour me perfectionner, dans un parcours un peu à la carte. Entre temps j’ai commencé le projet Yaåster. Récemment j’ai aussi découvert le dessin… Je ne m’y étais jamais vraiment essayé, ou bien dans des tentatives très furtives.

J’ai un stylo fétiche, qui est tombé sur la plume et donne un trait particulier que j’aime beaucoup. Aujourd’hui je m’épanouis là-dedans et j’ai dessiné de l’insuffler dans mon projet !

La Face B : Sur ton album, tu fais tout. Pourquoi ce choix de ne te reposer que sur toi-même ? C’est une démarche un peu control freak, ou juste le moyen de traduire au mieux ton message ? 

Yaåster : Totalement, c’est l’absence totale de compromis, déjà, et ça m’offre la possibilité de coller au plus près de ce que je veux dire et faire – comme je sais ce que je veux faire ! Mais c’est d’abord né de la peur de jouer avec les autres…

Une de mes plus grandes craintes, c’était d’arriver en soirée et qu’on m’interpelle d’un grand « prends ta guitare et joue-nous un morceau » !

Ce qui d’ailleurs n’est quasiment jamais arrivé… Du coup, je me suis un peu reclus dans ma tour d’ivoire – mon studio ! – où je fais ce que je veux… et où je n’ai pas peur ! C’est comme ça aussi que j’ai développé ces skills d’arrangeur, ma capacité à rajouter des textures, des sonorités, et qui donnent la direction artistique. C’est ce qui imprime ma patte à mes morceaux – un peu comme le ferait un réalisateur ! Mais l’objectif maintenant, ce serait de monter un groupe pour jouer ma musique et ne plus être seul sur scène !

La Face B : Ta musique est ultra dreamy, avec un côté enjôleur et osé qui colle au personnage… Tu sembles avoir pris de la hauteur et gagné en assurance depuis 2018. Je me trompe ? 

Yaåster : Tu vois très juste ! En me regardant en 2018, avec beaucoup de tendresse, je suis un peu un bébé ! La musique que je faisais à l’époque n’assumait pas encore mon côté rock, qui transmet une puissance, une énergie qui touche beaucoup de monde… Il y a un côté très cathartique, qui permet de libérer les énergies et de connecter à celles des autres ! C’est vraiment ce que je recherche actuellement.

La Face B : Il y a un côté très West Coast, très Californien dans les sonorités de tes dernières compo. Quelles sont tes influences ?

Yaåster : Ma plus grande influence aujourd’hui reste Tame Impala, que j’ai découvert en 2015 ! Peut-être aussi parce que Kevin Parker a le même profil que le mien : il produit sa musique, il fait ce qu’il veut, seul aux commandes… J’ai aussi beaucoup accroché avec Temples, à l’univers très 60’s, 70’s, psychédélique, très présent aussi dans ma musique…

La Face B : Ton style est original et très gender-fluid. Tu peux me parler de ton rapport à la mode ? 

Yaåster : C’est totalement une acceptation de moi, de qui je veux être ! Ce qui m’a amené vers ça, c’est vraiment le monde de la fripe. Qui m’impressionnait au début, mais avec lequel je me suis familiarisé et qui m’a permis de vraiment trouver un moyen d’expression…

La Face B : C’est vrai, ton style te reflète vraiment ! Aujourd’hui, tu portes un chemisier à pois très androgyne et deux petits colliers incroyables…

Yaåster : Oui, l’un des deux, c’est une petite pomme de pain dorée que j’ai trouvé aux puces – pour le côté psychédélique ! Et j’ai aussi un petit pendentif avec des fleurs, chiné avant de te retrouver à la brocante ! Je les porterai d’ailleurs sûrement ce soir au Point éphémère pour mon concert !