We Hate You Please Die: « Elle est plus heureuse grâce à un piano à godes »

Après une pandémie mondiale qui aura laissé des traces sur nos santé mentales, We Hate You Please Die devient le cri punk de toute une génération. Le groupe revient avec leur second album Can’t Wait To Be Fine, une exploration des palettes d’émotions qui nous traversent et de la manière de vous les jeter à la figure. Aussi touchants que spontanés, on a eu la chance de partager quelques bières avec le groupe pour parler godes michets, Teletubbies, et « album de la maturité ». Nous lançons aussi un appel aux psychanalystes de comptoirs pour décrypter des rêves chelous.

We Hate You Please Die
Crédits: non_deux_non

LFB : Coucou We Hate You Please Die ! C’est votre deuxième interview à la Face B. Ca va vous ne souhaitez pas notre mort ?

Joseph : Pas encore !

Raphael : C’est un peu notre média de cœur je crois…

LFB : Raph, tu nous as dit l’année dernière avoir peur de tomber dans une apocalypse à la Mad Max, vous la trouvez comment cette fin du monde pour le moment ? 

Joseph : Il faut la noter sur 10 ?

Raphael : J’ai acheté un perfecto clouté au cas où. Non mais j’imaginais ça sur le long terme, mais j’y pense toujours un peu. Surtout que j’ai vu sur Wikipedia les dates de fin du monde selon la collapsologie sont entre 2040 et 2050. J’ai le temps de faire une nouvelle taille de perfecto d’ici là. 

Joseph : Trop de spoil ! 

LFB: Can’t Wait to be Fine. C’est assez explicite comme titre d’album. Le sujet de la santé mentale est important en ce moment, et revient à plusieurs reprises dans l’album. Ça va vous ? 

We Hate You Please Die: Euuuuu…… 

Mathilde: En vrai, on est pas les plus à plaindre déjà. Et puis sortir un album, mentalement ça fait du bien. 

Joseph : Mais c’est vrai qu’il y a tellement de travail de préparation en amont, on a hâte qu’il sorte et de prendre un break. On a aussi hâte que les gens écoutent la musique, ça fait presque un an qu’on a finalisé les morceaux, enregistré, qu’on a les clips…

LFB : Quand avez-vous enregistré exactement ?

Joseph : L’album a été enregistré en octobre, et les clips depuis janvier.

LFB : Au final c’est assez rapide vu le contexte !

Joseph : Oui c’est vrai, mais peut-être qu’on aurait dû prendre plus de temps car on continue de découvrir la manière dont on produit un disque, et qu’on est parfois un peu à l’arrache ! Mais globalement on est très content de cet album qui va sortir. 

Raphael : Hâte d’être en vacances ! Pour moi le 1er juin c’est bientôt les vacances dans ma tête, et pourtant ça fait un bail que je suis plus à l’école… 

Mathilde : « Depuis 1900… »

LFB: Votre punkette, elle avait le nez qui pissait du sang. Maintenant elle souhaite aller mieux. C’est plutôt cool, qu’est ce qui lui ait arrivé ?

Joseph : Un piano. (rires)

Mathilde : La fille sur la pochette c’est Bambi Biche, une artiste et photographe. Elle a pris les photos de nos deux pochettes et pose dessus. 

Raphael : Et elle vient d’aboutir à un de ses plus gros projets : un piano relié à des godes michets. Selon la note que tu joues ça active un gode. Il y a plein de paillettes, c’est génial. On peut le voir au 104 à Paris actuellement !

LFB : Elle a découvert l’orgasme musical quoi. 

Raphael : (rires) c’est ça ! Pour la petite histoire, on lui avait demandé de travailler sur une pochette et on arrivait pas à tomber d’accord bien que la photo était esthétiquement une dinguerie ! Elle était peut-être trop connotée et je ne sais pas si c’était le bon message à faire passer…  

« Les filles de Perséphone » par Bambi Biche @666biche.
Pour plus d’infos, voir la fin de l’article

LFB : Qu’est-ce que c’était à la base ? 

Raphael : Une réinterprétation du film Carrie ! On adorait ce côté « revanche des freaks », mais il y avait encore du sang… ça pouvait faire échos à la première du coup, mais on voulait une esthétique totalement opposée. Elle nous a par la suite envoyé cette photo, et ce fut le coup de cœur en 30 secondes alors qu’on avait eu 2 semaines de débat ! On était tous d’accord.

Joseph : Sur la pochette du premier album, elle baisse les yeux, regarde sa main pleine de sang… Les morceaux du premier album ont été fait plus dans l’urgence, ils sont plus bruts, plus naïfs. Et sur la deuxième pochette, il y a quelque chose de plus assumé ! Elle relève la tête. C’est apparu comme une évidence.

Raphael : Guillaume, notre ingé son, a fait un montage des deux pochettes et c’est assez flagrant !

LFB : Le titre Can’t Wait to be Fine résonne comme le cri du cœur de toute une génération sacrifiée ces derniers temps. Je vais pas vous mentir, il m’a énormément touché. Sous vos airs un peu provocs, vous êtes très tendres. 

Chloé : Tu trouves qu’on est provocs ?

Raphael : Ba le nom quoi ! La vie est une provocation…

Joseph : Oui c’est tout nous, dans la vie on est intenables, on se tape dessus et on dit beaucoup de gros mots. (rires)

Chloé : Surtout toi ! Tu dis « Fichtre ! » déjà… 

Mathilde : « Flûte ! »

Chloé : « Brigand ! » 

Joseph : Bande de malotrues… 

Enfin, il y a beaucoup plus de place à l’émotion dans cet album, tant dans les paroles que dans la construction des morceaux, des mélodies plus lyriques. 

Mathilde: Plus épique que brut de décoffrage !

We Hate You Please Die: Can’t Wait To Be Fine

LFB : Le morceau est travaillé de façon beaucoup plus complexe et théâtrale qu’à votre habitude. C’est un genre de Bohemian Rapsody punk ou une comédie musicale désillusionnée. Vous avez envie de vous pencher sur des titres plus « expérimentaux » et de pousser la voix?

We Hate You Please Die : Oh ! 

Mathilde: On a évolué déjà ! Le premier album date d’il y a trois ans, et entre temps on a changé de groupes qu’on écoutait, on a trous progressé musicalement… Le premier album a été enregistré 8 mois après la construction du groupe. Les morceaux du deuxième ont été écris il y a un petit moment, on a eu plus de temps pour les travailler, trouver des choses différentes et évoluer tous les quatre. 

Raphael : Comme les pokémons. Le premier album c’était Salamèche, là c’est Dracofeu. 

Joseph : Notre façon de travailler a beaucoup changé, on peut dire que c’est…

Joseph et Mathilde : « L’album de la maturité » (rires)

Chloé : Oh non… T’as vraiment dit ça ?

Raphael : Je vais essayer de pas vomir.

Joseph : Ok, « L’album de l’immaturité »

Raphael : C’est déjà un spectacle ça.

Joseph : Bon ba j’ai rien dit. 

LFB : D’ailleurs vous exploiter plus de genres musicaux et sons inhabituels que sur les précédents album et EP. Le temps vous a permis de vous trouver de nouveaux sons, comment vous avez bossé en confinement ?

Joseph : La majorité des morceaux ont déjà été composés et joués avant le confinement. Depuis la sortie du premier album en fait. Du coup on n’a pas créé tant que ça pendant le confinement ! Seulement 2 : Exorcise et Paula.

Chloé : Et les paroles de Otterlove, nous avions juste l’instru. 

Raphael : On a eu de la chance niveau timing globale… Et puis nous sommes intermittents du spectacle, on peut dire qu’on a été plutôt chanceux dans cette pandémie. D’ailleurs faudrait pas dire pandémie, c’est anxiogène. Flubber c’est mieux. 

LFB : Barney, votre deuxième single, est inspiré d’un rêve à la con qu’un de vos amis a fait. C’est quoi vos rêves les plus délirants ?

Mathilde : Alors j’en ais un qui est fou ! Le plus WTF que j’ai fait. Je me réveille dans une pièce toute blanche, je suis très grande, les cheveux blonds très longs et complétement à poil. Je rentre dans une autre pièce et je me rends compte que je suis actrice porno, des gens étaient en pleine scène, dirigés par un réalisateur qui s’avéra être Gérard Jugnot. Quelle est l’explication derrière ce rêve ?

Joseph : Tu en as parlé à ton psy ?

Mathilde : A beaucoup de gens, mais personne n’a de réponses. 

Joseph : Petit, je rêvais que le méchant des Power Rangers m’enlevait dans mon jardin, mais que toute ma famille et mes amis me disaient au revoir de la main sans réagir. Il est super récurrent lui.

Raphael : Il y a pas longtemps, je rêvais que je roulais des pelles à Rilès. C’était super sympa ! Et à un moment il me sort qu’il doit retourner en studio, mais il m’a laissé avec des magazines pour pas que je m’ennuie. C’était pas désagréable, et c’était très attentionné ! (rires) J’espère qu’il ne va pas se googeliser… 

LFB : C’est peut être le début d’une belle histoire !

Raphael : Je vais recevoir un petit cœur sur ma inbox… (rires)

Chloé : Alors mes rêves, je peux vraiment pas en parler. (rires)

Raphael : Il y avait un piano ?

We Hate You Please Die: Barney

LFB : Si jamais on pouvait réaliser un rêve là maintenant, ce serait quoi ? 

Joseph : Happy hour jusqu’à 22h ! Que le covid n’ai jamais existé (rires) C’est bateau mais c’est vrai.

Mathilde : ça fait un peu fan girl, mais je rêve de rencontrer Dave Grohl… C’est un peu mon papa mental. 

Raphael : Être au Japon actuellement. Ou à Montreal. C’est vraiment mon rêve de tourner là-bas. Mon goal de vie, avec une petite maison à la campagne.

LFB : Dans vos deux clips, Raphael on te retrouve sur les routes avec un vélo d’appartement. Il se passe quoi entre vous deux?

Raphael : ça remonte même à plus longtemps que ça… Il est déjà dans notre tout premier clip qu’on a fait un peu dans le speed parce qu’on avait zappé qu’il fallait sortir un clip pour accompagner l’album. La réalisatrice Gaëlle Manach nous a demandé de prendre le vélo d’appartement qu’il y avait chez moi. On l’a calé dans la voiture, le truc le plus encombrant au monde, et ce truc s’est trouvé dans le premier clip. La première image c’est moi en train de fumer une clope sur un vélo d’appartement. C’est tellement con (rires). Pour le deuxième clip on a voulu le remettre pour faire un running gag, sauf que c’est toujours aller plus loin à chaque fois. On a fait un clip plus psychédélique et l’artiste à rajouter des petits vélos d’appartements qui roulent dans le vide (rires). Derrière la blague, on aime bien la symbolique. « Faire des efforts pour aller nul part ». C’est un objet propre au XX ème siècle… Du coup on a voulu boucler la boucle, mais bon visiblement on est reparti avec Barney et cette fois il prend un aspect transformer. C’est quand même le running gag le plus encombrant possible… C’est insupportable à transporter ! Une vraie histoire d’amour avec un truc qu’on a trouvé au départ dans la rue et qui a eu beaucoup d’importance pour nous.

Joseph : Il commence quand même à être tout pété… 

Raphael : Je ne sais pas si on va trouver un magasin qui répare les vélos d’appartements… 

LFB : J’ai toujours trouvé un esprit Riot Grrrl dans votre musique. Pas juste à cause d’individus de sexe féminin en plus grande proportion que la majorité des groupes, mais surtout pour ce côté punk très rentre dedans, qui a des choses à dire et une volonté de changer le monde de façon concrète. C’est un mouvement qui a pu vous inspirer à un moment ? 

Mathilde : Je me suis rendu compte il y a pas longtemps que j’écoutais beaucoup plus de groupes avec des garçons qu’avec des filles dedans. Et pourtant, j’ai de l’amour pour un groupe de NY qui s’appelle Surfbort, et franchement la chanteuse déboite tellement. Ou même Mommy Longlegs, un groupe de meufs qu’on adore tous mais qui n’existe plus, c’est super inspirant. Ça devrait être banale de voir des meufs qui font de la musique. C’est plaisant de voir que d’autres filles en font, et on devrait autant les mettre en lumière que des groupes de mecs. Quand on regarde tous les groupes qui ont ancré le rock comme Led Zeppelin, c’était que des mecs quoi. Ce n’est pas de leur faute hein ! Nous non plus on a pas choisi d’être deux mecs et deux meufs. Mais c’est super important et super inspirant d’avoir cette représentation et de pas se sentir seules. 

Raphael : D’ailleurs, si les Bikini Kill cherchent une première partie l’année prochaine… Ce qui est cool c’est qu’on voit en ce moment la suite du mouvement. Lindas Lindas, des américaines de 10 à 16 ans qui font un rock ultra mature, engagé, tu ne comprends pas ce qui t’arrive dans la gueule. La vraie lignée des Riot Grrrl. La batteuse a 10 ans ! Et elle chante super bien !! Je veux bien faire leur première partie aussi !

Mathilde : Ils ont fait une live session dans une Bibliothèque qui est tellement géniale !

LFB : Concrètement, c’est quoi votre utopie ? Pour quoi vous vous battez ? 

Raphael : Utopie veut dire sans lieu fixe, c’est marrant à quel point c’est différent de sa signification générale… 

Joseph : C’est Candide de Voltaire aussi !

Mathilde : Non c’est Nekfeux. Enfin si on reprend le sens littéraire, on a les dystopies à la Farenheit 451 et les utopies ou tout se passe bien.

Raphael : C’est un magazine pour enfant aussi Utopie.

Joseph : Non c’est Okapi. 

Raphael : Mon utopie ça serait du coup un monde plus permissif sur les émotions. Juste le fait de pleurer. La résorbassions des émotions entraine de la frustration et un égo boursoufflé. Vous avez remarqué que les gens s’excusent quand ils pleurent ? Et pire, dans le folklore, les garçons n’ont même pas le droit de chialer.

Joseph : Et à cause de ça tu te faisais péter la gueule et tu rechialais encore plus. On s’en sort plus… 

Raphael : Une vraie utopie, ce serait un truc ou les gens sont plus malades, plus de problèmes etc. Mais je sais même pas si un monde sans soucis est un monde si enviable… Il se passerait quoi ?

Mathilde : Il y aurait plus de combats au final.

LFB : C’est une mauvaise chose de ne plus avoir de combats à mener ? 

Joseph : C’est encore plus intéressant, est ce qu’on serait heureux dans le monde des teletubbies par exemple ? 

Chloé : Non mais c’est chelou les teletubbies… L’aspirateur était terrifiant !

Mathilde : Non mais le bébé dans le soleil quoi… Il me terrorisait.

Raphael : Je regardais à fond avec mes petites cousines, je connais tout par cœur. 

We Hate You Please Die
Crédits: non_deux_non

LFB : Vous avez aussi profité du confinement pour créer les compiles Sick Sad World afin de récolter des dons pour les secours populaires. Comment c’était de réunir les meilleurs artistes de la scène française autour d’un projet aussi fort ? 

Raphael : Ils m’ont payé déjà. (rires) Non mais à la base je penserais qu’on serait 10-15 avec les copains, et au final on était une quarantaine ! Je pensais que ce serait indigeste, mais on s’attendait pas que le confinement durerait aussi longtemps. 41 chansons à écouter sur plusieurs mois, en fait ça va ! (rires) J’ai vraiment été touché que des artistes participent à ce projet, et j’étais tellement surpris de la qualité ! On ne pouvait pas aller en studio alors on a fait avec les moyens du bord, parfois enregistré avec un téléphone. A chaque fois c’était Noël, j’étais bluffé de voir l’interprétation de ces chansons bonbons des années 90. Lou Bega en version dark cold wave… WTF ! Très heureux que les gens aient produits autant, et que les gens aient fait autant de dons… J’étais vraiment touché… Cool de le faire une deuxième fois, voir une troisième mais avec un autre regard, ce sera pas forcément moi. 

LFB : Dans quelles activités vous avez dépensé l’énergie démentielle que vous mettiez dans les concerts ? 

Mathilde : L’apéro ? (rires)

Raphael : Du jardinage, et j’ai regardé Shrek

Joseph : Premier confinement : Sick Sad World, on a repris Free From Desire, sorti un EP, enregistré notre album en octobre… Depuis six mois on est sur la préparation de We Can’t Wait To Be Fine, surtout que c’est avec notre propre label et on apprend en même temps qu’on fait. Du coup ça prend deux fois plus de temps. Mais là, tout est calé !

Chloé : Ah ! Je croyais qu’on parlait de trucs sportifs ! J’ai fait du cardio mais j’ai arrêté. (rires)

Joseph : Moi aussi, une semaine. 

Raphael : Je sais, j’ai filmé ! 

Joseph : Je sais, c’est pour ça que j’ai arrêté. Je commençais à me chauffer dans mon jardin, et je reçois une vidéo de Raphael qui me filme. A mon insu ! 

Raphael : Je vois des cheveux qui sautaient partout par-dessus la barrière dès le matin !! Pardon je ne voulais pas te faire arrêter !! Demain je sauterais dans mon jardin, tu auras le droit de filmer pour te venger. 

Joseph : Ok, on mettra ça sur TikTok. 

Raphael : Mais mince, si tu as des problèmes de santé ça va vraiment être à cause de moi… 

Joseph : Je t’enverrais la facture de la sécu.

LFB : Des dates de prévues bientôt ?

Raphael : Une release party le 2 décembre au Petit Bain !

LFB : On a ultra hâte de vous retrouver du coup ! Merci pour tout We Hate You Please Die !

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Crédits: non_deux_non

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BONUS: Et parce qu’on a adoré le piano à godes de Bambi Biche, voici une petite présentation détaillée de l’oeuvre, à découvrir au 104:

@666biche

« Ma pièce s’appelle Les Filles de Perséphone. Le thème de l’exposition collective qui a eu lieu au 104 était  » Le corps « ; J’ai donc voulu parler du plaisir, de l’empowerment, de la masturbation féminine et de manière plus large de l’éducation sexuelle. Je trouve qu’il y a encore beaucoup de choses à faire évoluer comme à déconstruire. Premièrement, comment partir à la découverte de son corps en tant que fille, quand on sait que le clitoris n’existe pas dans les livres de svt ou depuis très peu de temps. Sans même citer la pornographie, qui à longtemps été pensé par les hommes pour les hommes.
Mon cartel explicatif relate les paroles de Britney,  » i’m not a girl, not yet a woman.  »  Quand j’évoque les choses à changer, à déconstruire dans l’inconscient collectif, il y a ce cliché de la transformation qu’on nous incombe après un premier rapport sexuel hétéro normé.  » Tu va devenir une femme, ma fille ! « . Je trouve ça triste d’essentialiser la complexité d’un être à travers un rapport. Mais c’est tout aussi valable chez l’homme aussi.  » Tu vas devenir, un homme, mon fils.  » Nous avons tellement de choses à déconstruire ! 
Ma pièce est interactive, quand tu appuies sur une touche, un dildo vibre. 
Comme pour dire que tu es le compositeur ou la compositrice de ton propre plaisir. Tu crées la mélodie de tes envies. Apprenons à connaître nos corps, afin d’en jouer à deux ou plus de manière plus aguerrie et décomplexée.
Les fils emmêlés qui relient le piano aux dildos illustrent la complexité de l’orgasme, que ce n’est pas un chemin longiligne. Le chemin du plaisir est complexe, que cela prend du temps et qu’il n’y a pas qu’une seule voie. 
Voilà, à peu près un condensé de ma médiation. Quant à la phrase qui accompagnera la photographie, tu peux mettre ça, je pense, si tu en as envie ! 
 » Tu es le compositeur ou la compositrice de ton propre plaisir.  »

Les filles de Persephones, pièce interactive, 2021, Bambi.