On a envoyé JOKO à la rencontre de WARHAUS

Les musiciens sont, forcément, des amoureux de la musique. Pas seulement de la leur, mais aussi de celle des autres. Après avoir envoyé Tomasi à la rencontre de son héros Luke Pritchard, on a décidé de laisser notre amie JOKO rencontrer WARHAUS, à l’occasion de la sortie de son récent Haha Heartbreak. L’occasion de revenir sur la création de cet album, mais aussi de l’évolution du projet et de l’homme derrière la musique.

Crédit : Titus Simoens

Version anglaise plus bas / English version below

JOKO : La première question qu’on pose à la Face B, c’est comment tu vas? Et j’aimerais ajouter, est-ce que tu vas mieux depuis l’écriture de cet album ?

WARHAUS : Oui, ça va bien. On arrive de Londres, donc c’était un sacré trajet, on n’a pas beaucoup dormi.

JOKO : Ah oui, un de mes amis est venu hier te voir à Londres hier et il a adoré.

WARHAUS : Oh super, merci! Et oui, je me sens mieux.

JOKO : Félicitations pour ce beau et majestueux nouvel album. Cela fait plusieurs années maintenant que tu navigues entre Warhaus et Balthazar, est-ce que tu as l’impression d’avoir trouvé un équilibre entre les deux, et est-ce que tu approches l’écriture de la même façon ?

WARHAUS : Oui, au final ça se divise naturellement selon les périodes. Jusqu’ici, on a fait deux albums avec Warhaus, puis deux avec Balthazar. Pendant la deuxième tournée de Balthazar, l’envie de faire un album avec Warhaus se faisait de plus en plus pressante. Cela me manquait vraiment. Et l’inverse se passe aussi, je crois que c’est la diversité que les deux projets m’apportent qui crée un équilibre intéressant. Et si je fais un des deux trop longtemps, je finis par m’ennuyer.

Jouer dans un groupe m’amuse énormément, car tu joues avec plein de personnes différentes, tu n’écris pas tout seul, donc c’est très confortable. Aussi, tu peux avoir un mauvais jour dans un groupe et le public ne va pas forcément s’en apercevoir, parce que dans un sens tu es sur un siège éjectable… enfin, je le vois comme ça… mais ce n’est pas exactement vrai. Mais avec Warhaus, j’ai l’impression de pouvoir aller beaucoup plus profondément dans mon inconscient. Cela me permet d’être plus connecté à moi-même spirituellement, et j’en ai besoin de temps en temps.
Et puis ça reste très amusant. Aussi, c’est un plus grand challenge sur scène, car je ne peux pas avoir de mauvais jour. Même si je joue avec des musiciens incroyables, si je suis dans mauvais un état d’esprit, le concert va être mauvais. Et j’aime toujours autant cette exigence.

JOKO : Est-ce que vous écrivez tout tous ensemble avec Balthazar?

WARHAUS : Oui, en quelque sorte. On commence chacun de notre côté avec des idées… c’est pas comme si on se mettait ensemble derrière le piano, tu vois. Mais on travaille chacun de notre côté sur des mélodies et paroles et donc au moment où l’album se finit, tout est co-écrit.

JOKO : Et pour Warhaus, tu écris tout tout seul?

WARHAUS : Oui, mais je suis accompagné par Jasper Maekelberg, qui joue avec moi sur scène et qui a produit tous mes albums. Et vu que ce sont des albums solos, je me rends compte que je suis beaucoup plus flexible au niveau de l’écriture. Jasper a eu un impact très important sur le son et les arrangements et à peu près tout. Alors qu’avec Balthazar, il y a déjà deux auteurs compositeurs à la tâche, ce qui rend les choses beaucoup plus figées, avec nos deux égos on façonne assez strictement ce que l’on veut faire. Dans Warhaus, il y a plus de place pour de l’improvisation.

JOKO: J’ai regardé ce petit documentaire sur toi qui enregistre le premier album de Warhaus sur une péniche, tout seul. Cet album, tu l’as écrit dans une chambre d’hôtel en Italie, tout seul encore une fois. Est-ce qu’être seul est devenu une condition pour écrire?

WARHAUS : C’est une façon d’être plus concentré je crois. Mais je dois aussi ajouter qu’avant d’enregistrer quoi que ce soit, je passe des année à travailler sur des idées de mélodies et d’arrangements. Et puis après je pars loin de la société et de mon dealer (rires) et tout se fait assez rapidement car j’ai déjà beaucoup de contenu et j’ai juste à faire des chansons avec. J’écris les paroles très rapidement, tout particulièrement pour cet album. Je me suis retrouvé dans cette chambre d’hôtel et j’y ai enregistré toutes mes démos, et on a gardé toutes les voix que j’avais enregistrées là-bas pour les versions définitives de l’album.

JOKO : A propos du titre de l’album, HAHA Heartbreak, est-ce que tu te moques de quelque chose ou de quelqu’un?

WARHAUS : Pas vraiment. Premièrement, une des chansons qui n’a pas été gardée pour l’album avait un refrain avec des chœurs qui chantaient « haha Heartbreak ». Deuxièmement, j’ai pas mal réfléchi au procédé d’écriture de la musique pop, comment on transforme un thème comme le chagrin d’amour en refrain entêtant. Et c’est quelque chose qui me plait.

Tout le monde pense que je suis ironique, mais ça n’est pas le cas ! Et puis quand j’ai terminé l’album, je me suis rendu compte de son sérieux et de la vulnérabilité exprimée dessus, mais en même temps, je n’étais pas aveugle au fait que j’avais transformé mon cœur brisé en un album de dix chansons avec des couplets, des refrains et un certain format. Donc j’avais envie que le titre de l’album exprime ce procédé de transformer sa peine en refrain et pas en essai philosophique.

JOKO : D’accord, donc pas d’ironie…?

WARHAUS : Peut-être un petit peu… Mais je n’aime pas le mot ironie. Les millenials ont trop d’ironie. Car pour moi, cela reste un album très romantique et le rendre ironique voudrait dire que je ne le prends pas au sérieux. Ce n’est pas parce que je l’ai formaté en un produit de culture pop que je ne prends pas la culture pop au sérieux. C’est là où est la nuance pour moi, tu vois.

JOKO : J’ai écouté l’album en entier hier et à la fin de l’écoute, j’ai eu l’impression de revivre toutes les étapes d’une séparation. Est-ce que la tracklist a été pensée comme cela ?

WARHAUS : C’est intéressant que tu dises ça… pour moi les chansons ne représentent pas les différentes étapes d’une peine de cœur, car j’ai écrit l’album en trois semaines. Je les ai pensées surtout comme un témoin de mon désir et de mon attente. À ce moment-là, j’étais en plein déni (sa petite copine venait de le quitter), je pensais pouvoir la reconquérir avec l’album. Donc j’étais très naif.

C’est très différent d’être amoureux de quelqu’un sans être avec cette personne et d’avoir une relation avec une personne et de se faire quitter alors qu’on n’est pas prêt à dire au revoir à la relation. C’est la forme de désir la plus intense que j’ai pu connaître. Je n’arrivais pas à penser à autre chose qu’à la reconquérir. C’est d’ailleurs pour cela que les chansons ne sont pas trop tristes. Dans cet album il y a beaucoup de séduction, car je voulais me rendre le plus attirant possible. Je crois que beaucoup d’artistes créent en puisant dans leur frustration et désir, un vide intérieur qu’on aimerait combler. Je parle également beaucoup de transformation, il y a vraiment un Marteen avant et après cet album.

J’ai toujours été très gâté dans ma vie. Les choses que j’ai entreprises ont toujours rencontré un certain succès. L’attention et l’amour d’une femme sont des choses que je prenais pour acquises, comme l’amour d’une mère, qui est inconditionnel. Je ne me rendais pas compte que l’amour en général ne l’était pas. J’ai du l’apprendre et je me sens assez honteux de le dire, mais je ne le savais tout simplement pas. Avant, j’avais une certaine attirance pour les drogues et l’alcool, ce qui va pas mal avec le syndrome de l’homme enfant, tu restes coincé dans la puberté. Mais ce n’est pas comme ça que la vie marche, j’ai du grandir grâce à cette peine de cœur et ça a été une expérience très importante pour moi. Pour ma défense, je vois encore beaucoup d’hommes de 40, 50, 60 ans qui sont encore comme ça, donc je me dis que je ne suis pas si en retard (rires).

JOKO : Et puis tu fais ce métier depuis ton adolescence.

WARHAUS : Quand tu es artiste on t’excuse beaucoup plus, je me comportais comme un tocard et tout le monde continuait à me célébrer. Ce n’est pas très sain. Mais bon, j’essaye de ne pas être trop sévère avec moi-même, c’est mon parcours, il aura fallu que j’apprenne dans la douleur qu’on n’a pas de contrôle sur la vie, et j’étais persuadé du contraire.

JOKO : En parlant de contrôle, après cette écoute d’album, de tous ces magnifiques arrangements, je me suis demandée si tu te cachais pas un peu derrière ? D’une certaine façon, j’ai eu l’impression que tu gardais un certain mystère. Avec ton univers musical et visuel, tu as l’air de nous dévoiler certains moments de ta vie, mais en gardant le contrôle sur ce à quoi on a accès.

WARHAUS : Aussi avec cet album ?

JOKO : Oui

WARHAUS : Mmhh je ne sais pas… on me dit souvent ça, que je suis difficile à lire. J’ai du mal à l’expliquer. Je crois que sur le premier album, j’ai voulu exposer uniquement les aspects romantiques et sombres de ma vie… et de ma musique bien évidemment… mais de ma vie aussi. Je suis allé vers les recoins sombres de mon subconscient. En y repensant, je pense que c’était une façon de me protéger. J’ai utilisé ça comme bouclier au moment où je devais me présenter, j’avais besoin de ça. C’était aussi un mécanisme de survie car dans mes paroles, je révélais beaucoup de choses dont j’avais honte. Mais pas avec cet album… enfin je crois… si tu gardes cette impression…

JOKO : C’est peut-être aussi parce que tu chantes avec tout un orchestre derrière toi, cela crée forcément une distance avec le public. Cela serait différent si tu chantais seul avec ta guitare.

WARHAUS : Je crois que tu aurais la même impression si c’était juste moi et une guitare. Je suis très introverti avec les personnes que je ne connais pas mais très confortable et honnête avec les gens que je connais. J’imagine que quand j’ai commencé à sortir de la musique il fallait que je décide d’un personnage. Beaucoup d’artistes sont introvertis, les personnes extraverties créent rarement de belles choses. Mais j’ai probablement créé quelqu’un quand j’ai commencé… mais pas dans les chansons, elles restent authentiques.

JOKO : À propos des arrangements, j’ai lu qu’en écrivant l’album à Palerme, tu prévoyais un accompagnement assez minimaliste, que s’est-il passé ?

WARHAUS : J’ai toujours su qu’il y aurait un groupe qui jouerait sur l’album, mais je ne savais pas à cette époque, dans cette chambre d’hôtel en Italie, qu’il y aurait des cordes et tout un orchestre. Jasper m’a convaincu en me disant que j’avais déjà l’intimité du disque dans les prises de voix faites dans la chambre d’hôtel et que si je voulais faire un album d’auteur-compositeur guitare-voix parlant de mon cœur brisé… il fallait trouver un contraste plus intéressant!

Aussi, plus je vieillis plus j’ose habiller une belle mélodie avec de beaux arrangements. Quand j’étais plus jeune, je voulais être cool, donc j’écrivais une belle mélodie et après, j’essayais de la salir. Je pense qu’il faut avoir une certaine maturité pour écrire une chanson d’amour et oser ajouter des cordes qui vont vraiment exprimer ce que tu ressens et pas t’en détourner. Enfin, moi j’ai du apprendre à faire ça. Par exemple Lou Reed, qui est cet artiste avant-garde, punk, héroïnomane, qui soudainement écrit Perfect Day. Sur cette chanson, tu sens la noirceur de son âme, mais avec de tellement beaux arrangements. J’adore cette association.

JOKO : Je ne t’ai jamais encore vu en concert, est-ce que c’est important pour toi de jouer à l’identique de ce qu’il y a sur l’album ou est-ce que tu réarranges tout pour le live ?

WARHAUS : On doit tout réarranger, car on est seulement cinq sur scène. J’ai les meilleurs musiciens du monde et je me sens super privilégié de pouvoir jouer avec eux. Tu verras ce soir, on loop beaucoup de choses, du cor, du trombone… pour donner l’impression d’être une fanfare alors qu’on est seulement cinq.

JOKO : Quels sont tes coups de coeur musicaux récents ?

WARHAUS : J’adore les derniers albums de Kendrick Lamar et Sylvie Kreusch. J’aime tout ce que Nick Cave fait, et Sault.

English Version

Crédit : Titus Simoens

JOKO So the first question we always ask is, how are you? And I want to add, are you feeling better since you wrote this album?

WARHAUS Yeah, I’m good. We come from London, so it was a hell of a travel. We didn’t sleep much.

JOKO Yeah, a friend of mine saw you yesterday in London and he loved it.

WARHAUS Oh ok cool, thanks. And yes I feel better.

JOKO Congrats on this beautiful and majestic album.You’ve been navigating between Warhaus and Balthazar for a few years now, do you think you struck a balance between the two of them and how do you approach writing for both projects?

WARHAUS Yeah, it’s very much divided into time. Like the way we did it now is that we made two records with Warhaus then two with Balthazar. During the second campaign of the Balthazar album, I really started to itch to do a Warhaus record. I really missed it. And I think the other way around as well because it is the variation that’s interesting for me. And if it’s too long the same then I get bored. I think playing in a band is a lot of fun because you work with different kinds of people. You don’t have to write everything yourself, which is really nice because it’s very comfortable and you can have a bad day and the crowd is not going to notice it because you’re like in a seat and you’re pretty much disposable, that’s the way i see it…but that’s probably not true. But with Warhaus I feel I can go much deeper in my personal mess, I guess. It goes deeper on a spiritual level, I think. And that’s a lot of fun as well. I need that from time to time. Also it’s more of a challenge because even if I have a really good band, if I have a bad day it’s going to be a bad show. Which is nice too that it’s so challenging.

JOKO Do you guys write together in Balthazar?

WARHAUS We kind of do. It starts very solitary, we each have the ideas…it’s not like we’re together behind the piano…but we work on each other’s ideas separately. So by the time it ends up on the album, it’s co-written.

JOKO And with Warhaus?

WARHAUS I do a lot with Jasper who plays in the band and who produced all of my albums. And because it’s a solo album; what struck me is that I am much looser in the approach, Jasper really had a big impact on the sound and the arrangements and everything. Whereas in Balthazar I think there are already two songwriters in the mix. So we’re very strict with how we want to do it. Because there are already two egos. In Warhaus there’s much more space for improvisation.

JOKO I remember watching this short documentary of you recording your first album on this canal boat, by yourself. This album you wrote in Italy in a hotel room, by yourself, once again, is being by yourself mandatory to your writing?

WARHAUS It’s a way of finding focus, I guess. But I have to say, during the years before recording, I’m always working on music, so I gather lots of musical ideas, little hooks and beautiful melodies. And then I have to separate myself from society and get away from my drug dealer (laughs). Then it goes really fast because I’ve got lots of material and then I make songs out of them. I write all the lyrics very fast. Especially for this one, I ended up in this hotel room and I recorded all of my demos there and we used the vocals from the demos on the album.

JOKO I was wondering about the title of the album « HAHA Heartbreak », are you laughing at someone or something?

WARHAUS Not really, first of all it was because of one song that didn’t make it to the album and there was a chorus and the backing vocals were singing « haha Heartbreak ». And second of all, I thought about the pop culture process, like you make the word heartbreak into a hook or something catchy. And I like that. Everybody thinks I’m being ironic but I’m not! Also when I finished the album I thought to myself « It’s quite a serious album », where I’m being vulnerable, but at the same time I wasn’t blind to the fact that I had turned my heartbreak into a product divided into 10 songs and they all have choruses and verses and they’re kind of formatted. So I wanted the title to express that I had turned my heartbreak into a hook. It’s not like a big book or an essay where I explain everything.

JOKO Alright, so no irony?

WARHAUS Maybe a little…But I don’t like the word irony, I think millennials have too much irony. Because for me it’sa very romantic album and the irony would mean that I don’t take it seriously. It’s not because I turn it into a pop culture thing that I don’t take pop culture very seriously. See that’s the nuance I think.

JOKO I listened to the whole album yesterday while reading the lyrics. And at the end of it, I was pretty depressed. I felt it was echoing all of my heartbreaks and feeling helpless. And it felt like I went through all of these stages with you. Was the track-list meant to take you on this journey?

WARHAUS That’s interesting you say that…for me it’s not about all the different stages of a heartbreak because I wrote it in three weeks. For me it’s very much about desire and longing. During that period (his former girlfriend had just left him) there was a lot of denial too. I thought I could write her back in a way with my album. So I still was very naive. You know it’s different if you’re in love with someone, that you long for but you’re not together yet. But if someone leaves you and you’re not ready for it then it’s the most intense form of desire I’ve ever experienced. It was like I couldn’t think of anything else than to get her back. So that’s why it doesn’t sound too sad either. With this album I think there’s a lot of seduction because I wanted to make myself attractive in a way. I think artists always create out of some longing or desire, some emptiness inside that you want to fill. It’s also a lot about transformation, there’s a Marteen before this album and a Marteen after. I’ve been very spoiled in my life, everything I undertook I had success with. The attention and the love of a woman I took them for granted. The love you receive from your mother it’s unconditional and I didn’t know love wasn’t. I had to learn that. I feel a bit ashamed to say it but it has never happened to me before. Before I was very predicted to drugs and alcohol which fits with the man child syndrome, you’re still in puberty. That’s not how life works, I needed to mature through the heartbreak. It was a very monumental experience. Then I see lots of men from 40, 50, 60 years that are still like this so I feel that I’m late but not that late (laughs).

JOKO Also you’ve been touring all your life

WARHAUS The thing with artists is that you’re excused more : I was living like a scumbag but everyone was celebrating me for it. That’s not healthy. But then I don’t want to be too severe with myself. I think this is my road, I had to learn the painful way that we don’t have any control over life and I had the illusion that I kind had some.

JOKO Talking about control; after listening to your album and the beautiful arrangements it made me wonder if you were also a little bit hiding behind the instruments? At the end of it I kind of still wonder who you were. With your music and your imagery it seems that you let us in just enough to have a pick on a certain moment of your life but you keep control over what we have access to.

WARHAUS Also with the last album?

JOKO
Yes!

WARHAUS Mmhh I don’t know…I hear that a lot, that I’m hard to read. I can’t explain it. I think on the first album I only worked with the very romantic and dark sides of my life…obviously of music as well…but life too. I went to the dark corners of my subconscious. If I look back at it I think it was a shielded part of me. I used it as a shield, a way to present myself, I needed that. Also in my lyrics I said a lot of shameful things so I had to create a coping mechanism. But not with this one…I think…but if you still feel it…

JOKO It’s also because you’re singing with many instruments, everything is well orchestrated, it creates some kind of a distance. It wouldn’t be the same if it was just you and your guitar.

WARHAUS I think you’ll have the same feeling if it was just me and my guitar. I’m very introvert with people I don’t know but I’m very comfortable and open with people I know. I guess when I started becoming an artist I had to create something. I think lots of artists are introverts, extraverts don’t make good art in general. I probably created something when I started…but not in the song, the songs are authentic.

JOKO About the arrangements, what happened between you having written the songs in Palermo and deciding on an intimate album and then going to Jasper Maekelberg and adding strings and horns and backing vocals?

WARHAUS I always knew there was going to be a band but I didn’t know back then, in this hotel room, that there were going to be strings and an orchestra. Jasper convinced me, saying you have the intimacy of your recordings in your hotel room, if you make a singer songwriter album saying I got my heartbroken…it’s the contrast that will make it interesting! Also the older I get I dare more to dress something up in a beautiful way. When you’re younger you want to be cool so you make a beautiful song and then you want to wreck it. I think you need to be mature to write a love song and dare to add strings that actually match the feeling you want to express and not go against it. I mean for me it’s something that I had to learn. For exemple with Lou Reed, you have this punky avant-gardiste who is also a heroin addict, but then he makes Perfect Day, you still feel the dirt on his soul but with such a beautiful arrangement. I love that combination.

JOKO I’ve never seen you live, is it important for you to try and play every part or do you rearrange everything for your concerts?

WARHAUS We have to rearrange, there’s only five of us. I have the greatest live band in the world, I feel super privileged to play with these guys. You’ll see tonight. Live we loop lots of things, horns, trombones, to sound like a big band where there’s only five of us.

JOKO What are your recent musical crushes?

WARHAUS I love the last Kendrick Lamar, Sylvie Kreusch, I like everything Nick Cave releases, Sault.

selfie JOKO et Warhaus
JOKO et WARHAUS lors de l’interview