Vacuum Sealed, nouveau vaisseau spatial des Bryan’s Magic Tears

On l’attendait depuis quelque temps. Le nouveau LP des Bryan’s Magic Tears, Vacuum Sealed, est tombé le 15 octobre dernier. Habitués des dates de sortie hivernales, il fait suite à 4AM

Si vous êtes un grand fan de rock indé en général, vous avez sans doute vu passer le dernier album des Bryan’s Magic Tears, soit dans une story instagram d’un.e ami.e ou chroniqué dans un magazine. En effet, à sa sortie, Vacuum Sealed a fait fureur auprès de la chronique et des amateurs de musiques indés anglaises des années 80-90. Au tour de la Face B de vous proposer une chronique de la dernière sortie du groupe de copains.

Lors de leur concert en septembre 2020 à la Station Gare des Mines, nous avions essayé d’interviewer les cinq compères (à retrouver ici). Cela avait donné une interview tout à fait originale, montrant la fougue et la folie presque enfantine du groupe. Entre blagues, anecdotes en tout genre et digressions farfelues, le ton était donné : ça part dans tous les sens dans la tête des Bryan’s Magic Tears.

C’est cette folie qui permet au quintet de nous offrir un LP dix titres digne d’un groupe de la scène shoegaze, garage des années 90 comme Jesus and Mary Chain ou encore My Bloody Valentine. Même sans les avoir côtoyés, les rouennais de naissance ont su s’imprégner de cette esthétique underground. La composition du groupe ressemble étrangement à celle de Slowdive. Quatre garçons, soit à la batterie soit à la guitare ou au chant, une fille à la basse et au chant et le leading amoureux. Mais c’est surtout un groupe d’amis qui se connaît depuis l’enfance ou du moins depuis 10 ans. Ça créer du lien, de la complicité autour d’une passion commune : la musique et les pédales d’effets.

En opposition avec la pochette d’album de 4AM qui est plus ou moins figurative avec le visage d’un petit cowboy flou, ici, Vacuum Sealed arbore un tout nouveau style de graphisme. C’est un dessin trois dimensions de formes géométriques à la silhouette format gélule ou capsule chacune d’une couleur acidulée différente. Une esthétique futuriste qui contraste avec les influences 90’s de leur musique. On pourrait tout de suite faire le lien avec des psychotropes amenant notre cerveau dans un autre monde, et en fait, nous allons y revenir, l’album fait un peu cet effet. 

Psychédélique et stellaire

L’album est constitué comme une histoire, il évolue au fur et à mesure des morceaux. On commence avec des sons durs, des riffs de guitare qui crachent un son crade, des sons noisy avec beaucoup de distorsions (Greeting for Space Boys). L’aspect shoegaze et garage se fait ressentir avec les deux voix de Lauriane Petit et Benjamin Dupont qui se croisent et se complètent. “Greeting for Space Boys” pose les bases d’un voyage spatial de 43min39s à bord du vaisseau BMT.

Nous accédons à un monde inconnu, psychédélique (Sad Toys) qui nous donne le tournis. Une lointaine basse pop funky nous aide à garder le contrôle pour ne pas divaguer dans le cosmos. On se laisse doucement tomber, flotter dans un état méditatif jusqu’à Orion’s gate Arrival. Quintessence du voyage, le morceau nous prend aux tripes, il enveloppe de ces sonorités brumeuses. C’est aussi l’interlude qui fait basculer l’album dans une esthétique tout à fait différente avec un aspect plus pop. En effet, Tuesday arrive sans attendre avec des rythmes dansant beaucoup plus dream pop. Ici, les références sont de la période 80’s comme par exemple à David Bowie. Avec Always, on remarque que les voix des deux amoureux se répondent, comme des messages, une conversation que seuls eux ont la clé. Un brin de nostalgie se fait sentir, contrebalancé par la voix rock façon Kim Deal de Lauriane.

Le voyage se finit avec Incipit et Superlava qui forment une paire psychédélique, une fin en apothéose pour cet LP.

L’album oscille entre morceaux difficile d’écoute, plutôt élitistes et chansons plus pop. C’est un album diversifié avec une envie d’être plus accessible dans le style avec des titres phares.  

Il serait idiot de ne pas dire que les Bryan’s Magic Tears ne sont pas un groupe descendant, à la française, du shoegaze. Mais il est aussi judicieux de dire que le groupe impose un style novateur dans cette scène underground.Alors si vous voulez vous défoncer de manière légale et douce, Vacuum Sealed est votre ticket direct pour une planète lointaine.

On les retrouve à La Maroquinerie le 7 décembre pour un concert prévu hallucinant !