Une conversation avec Pi Ja Ma

Fin mai, Pi Ja Ma nous offrait « bien plus qu’un cadeau » avec Seule Sous Ma Frange, un merveilleux second album qui mêle les genres musicaux, les langues, les idées… Un album un peu fou, comme des montagnes russes, qui joue autant avec la lumière qu’une certaine noirceur, et qui nous a émus aux larmes autant qu’il nous a faits danser. L’occasion était donc idéale pour se poser avec Pauline pour une longue conversation autour de cette pépite pop folle et libre comme on l’aime !

PI JA MA PAR INES ZIOUANE

Pi ja ma : Bonjour !

LFB : Hello Pauline, comment ça va ?

Pi Ja Ma : Ah ben, ça tombe bien, parce que ça va, là. Et moi, ça va pas souvent, donc je peux te dire ça va. Un peu fatiguée, mais franchement, mentalement bien, quoi. Bien, et plein de supers projets qui arrivent dans la vie, des fêtes, des mariages, des enterrements (rires). Non, c’est faux. Non mais voilà, j’affirme que je vais bien. Je touche du fer, parce que si ça se trouve dans deux jours ça n’ira pas bien.

LFB : Cet album-là, tu le portes avec toi depuis très longtemps.

Pi Ja Ma : Oui ! (rires)

LFB : Je me demandais comment tu te sentais là, qu’il s’apprête à sortir. (interview réalisée début mai ndlr)

Pi Ja Ma : Mais je réalise pas du tout. En même temps, j’ai hâte, parce qu’il y a vraiment des chansons que j’adore dedans et qui ne sont pas des singles.

Et en même temps, je pense que je vais me rendre compte qu’il sort le jour de la sortie, et là je ne capte pas du tout.

Les albums, tu sais, ça se finit vachement à l’avance… du coup là j’étais plus dans le livre, j’étais plus dans d’autres trucs, et l’autre fois, Claire (Pomme ndlr) justement elle me dit : « Ah, ton album, t’es contente et tout ? », et j’ai mis genre une minute à capter, j’étais : « Mais quoi ? ».

Et en même temps, je ne suis pas flippée, parce que je sais que toutes les chansons et tous les textes et tout, je les assume encore maintenant. Et il y a des chansons qui datent d’il y a trois ans comme d’autres de l’année passée, il y a plus ou moins des vieux trucs et des jeunes trucs, je trouve que l’ensemble il est assez cohérent, et il n’y a aucune chanson où je suis là genre : « Ah, c’est cringe, pourquoi j’ai dit ça… ». Alors que même Bisou , elle a quatre ans en fait.

LFB : Ouais, parce que moi, la première fois que je l’avais entendue, c’était en 2019.

Pi Ja Ma : Ben c’est ça.

LFB : Quand tu avais fait une Boule Noire.

Pi Ja Ma : Ah oui ! Ah oui, et là encore, elle avait déjà un an je crois. Mais… et je crois même que la première fois que tu l’as entendue, c’était à Liévin (à l’Arc En Ciel, en novembre 2019 ndlr).

Et c’était les premières fois où je jouais de la guitare sur scène aussi, alors que là justement on prépare le nouveau live, et j’ai prévu de faire beaucoup plus de guitare, guitare électrique, guitare sèche… On va voir ce que ça donne, va falloir répéter un max. Axel il va jouer de la basse, du clavier, de la guitare, ça va être très marrant.

LFB : Vous restez à deux du coup ?

Pi Ja Ma : Ouais. On reste à deux parce qu’il y a plus de dates à deux qu’à quatre malheureusement. Et au final, on a composé à deux. Parfois on était séparés, mais on a quand même ce truc d’équipe où on a l’impression que dès qu’il y a une autre personne, il faut vachement faire d’efforts pour l’intégrer, alors que nous, on est un peu comme frère et sœur…

LFB : Vous avez votre routine en fait.

Pi Ja Ma : Non mais vraiment, on a tellement bourlingué en voiture, on a fait donc la tournée en Angleterre avec Superorganism en Europe, toutes les dates en France et on est allés en Chine ensemble… On en est vraiment à ce stade d’intimité où on peut se hurler dessus, et ensuite on peut s’expliquer, on peut se parler, on peut travailler ensemble… Et on a un truc hyper de proximité, où en fait on se dit tout.

Et même si parfois, on ne se voit pas pendant trois semaines, on est quand même hyper reliés, et en fait ça fait genre huit ans, je crois, qu’on se connaît.

Et c’est fou parce que moi à la base, je ne voulais même pas trop le rencontrer et tout, genre il me faisait peur, il m’avait laissé un message sur mon téléphone et j’étais là : « Ouais, il a l’air trop bizarre, lui ». Et en fait je l’avais rencontré, et il est archi drôle et gentil, donc ça l’a fait. Et talentueux, surtout.

LFB : Est-ce que cette période t’a permis voir les choses différemment ? Est-ce que tu as l’impression que ça a été positif ? Parce que je sais qu’à une époque, il y avait des moments où tu parlais carrément d’arrêter de faire de la musique…

Pi Ja Ma : Ouais. Ouais, je l’ai vraiment pensé, hein. Fort. Mais en fait, ce que je dis toujours, c’est que pour moi le dessin, c’est instinctif et indispensable à ma vie, alors que la musique, c’est arrivé très tard, et c’est vraiment une industrie que je n’aime pas du tout. En fait je trouve qu’on est constamment mis à l’épreuve comme si on avait quatre ans et demi, on remet en question tous nos choix tout le temps, il faut sortir des choses tout le temps, mais en même temps, dès qu’on a une idée originale, on nous dit qu’on est trop original… On est vachement rabaissés sur notre physique, ou sur nos prises de parole… On est souvent comparés aussi aux autres artistes, aux autres groupes, machin.

Moi vraiment la musique, j’aime, mais l’industrie de la musique me fait chier, et j’en ai parlé avec beaucoup de gens, et ils sont tous d’accord. C’est quoi cet espèce de traitement de rabaissage tout le temps ? Et en fait il y a très peu de place à la chanson vraiment. Ce qui est important aujourd’hui, c’est tes réseaux sociaux, et avec qui tu bosses de connu, le reste, c’est très peu important, et en fait moi, il y a plein de groupes que j’adore, mais ils ont 1000 écoutes sur Spotify quoi.

Et je me dis ben moi, eux, j’aime eux, et eux, ils font comme ils peuvent. En général, c’est des gens qui ont des boulots alimentaires à côté. Et ouais, à un moment, moi j’ai voulu arrêté parce que je me suis rendue compte que ça ne me rendait pas heureuse. Je me donnais plein de challenges et que je savais pas pourquoi je me donnais ces challenges-là.

(À Sacha:) Viens ici, toi. Elle pleure. Elle est émue en fait par ce que je dis.
Et puis voilà, il y a des gens en fait depuis qu’ils sont petits, ils veulent faire de la musique et devenir des stars, et moi j’ai jamais voulu ça, du coup je me suis dit ben, pourquoi ne pas arrêter, à un moment…

LFB : Oui, toi ça a été un peu un hasard, cette rencontre avec la musique, à la base…

Pi Ja Ma : Ben ouais. Même parfois je me dis, si je n’avais pas fait la Nouvelle Star, ou si je n’avais pas rencontré Axel, si ça se trouve je n’aurais jamais fait de musique en fait.
Il y a plein de semaines où je chante pas, je ne compose rien… Mais par contre, il n’y a aucune semaine où je ne dessine pas, où je n’écris pas, tu vois. La musique, c’est vraiment plus un bonus dans ma life quoi.

LFB : Pour revenir à l’album, il s’appelle Seule sous ma frange qui est aussi un titre de l’album.

Et en fait j’ai l’impression que le morceau qui donne le titre à l’album, c’est le morceau qui le représente le mieux, mais aussi qui te représente toi le mieux, en tant que personne.

Pi Ja Ma : (rires). Oui. Un morceau de folle, finalement.

LFB : Non, mais tu as l’impression que c’est un morceau qui parle d’amour, mais j’ai aussi l’impression que c’est un morceau qui parle de dépression et de choses comme ça.

Pi Ja Ma : Complètement.

LFB : Il est hyper profond, ce morceau, et je trouve que ça représente globalement les choses dont parle l’album, et que c’est le morceau qui est le plus vrai avec toi en fait.

Pi Ja Ma : Ce qui est marrant, c’est qu’à la base, ce morceau, c’était un morceau hyper sombre. Donc il y avait les couplets, et le refrain c’était une espèce de truc archi-dark, avec des guitares électriques, enfin c’était vraiment trop dark.

Avec les conseils d’Axel, j’ai pris un autre bout de chanson que j’avais fait, et je les ai collés, le couplet et le refrain, et c’est pour ça qu’il y a un côté un peu surprenant, de transition..

Je trouvais que ce côté collage, il représentait vachement bien ce que je disais dans la chanson, parce qu’en fait je parle d’une meuf, voilà, qui est seule, qui n’arrive pas à sortir de chez elle, qui est angoissée, qui est mal… donc il y a ce désir de rester seule dans sa pénombre, et en même temps, elle dit : « Mais je n’ai pas envie d’être toute seule, j’ n’ai pas envie d’être trop toute seule, et même si je suis dans mon château fort, j’ai quand même envie qu’il y ait des gens qui rentrent ».

Mais après je redis qu’en fait c’est dur, et qu’il y a des moments où on peut pas sortir parce que c’est trop noir dehors … il y a ce cycle infini de : je veux être toute seule, mais en fait venez on se voit, mais en fait je veux être toute seule, mais en fait venez on se voit… Et en fait, moi ces dernières années, c’est the sujet en fait. Genre… J’adore être seule, mais en même temps, dès que je suis trop seule, je me sens abandonnée, du coup j’ai envie de voir des gens, mais en fait quand je sors trop, après je suis crevée, et ce truc comme ça, infini, de genre : mais il faut faire quoi, en fait ? Et en même temps les réseaux sociaux qui exacerbent le truc à fond, parce qu’en fait tu n’es jamais vraiment seul, tu es tout le temps en train de parler à quelqu’un…

Moi, là, je me suis mis une limite de temps sur Instagram, mais en fait je ne peux pas la respecter, parce qu’il y a des gens avec qui j’ai commencé une conversation, et ils me répondent, et je ne peux pas dire : « Ben désolée, je pourrai te répondre demain », tu vois. Sinon ils vont croire que je suis morte… Donc c’est compliqué.

PI JA MA PAR INES ZIOUANE
PI JA MA PAR INES ZIOUANE

LFB : La chanson elle est placée de manière centrale dans l’album, et j’ai l’impression que ce n’est un hasard en fait. Il y a un peu un switch avec ce morceau-là.

Pi Ja Ma : Moi je pense que j’avais peur que ce morceau-là soit mis aux oubliettes parce qu’il est compliqué, et en fait je pense que j’ai fait exprès de, déjà, le mettre en titre de l’album, et en plus parce que ça évoquait une image marrante, je trouve. Ben déjà, le mot « seule », j’avais envie qu’il soit dans le titre, et il est dans plein de chansons de cet album, il y a plein de fois « alone », « lonely », « seule », machin… Et en plus ouais, j’avais envie qu’il ait une place centrale et qu’on ne puisse pas détourner les yeux dessus, parce qu’en fait par exemple, quand je fais écouter l’album à ma mère ou à des amis, je vois qu’ils vont souvent… enfin, plus ma mère, mais elle va souvent vers les chansons les plus pop, les plus joyeuses, parce que c’est des trucs plus… rassurants. Et en fait, plus elle écoutait l’album, plus elle me disait : « Ah mais en fait, j’adore cette chanson », par exemple La forêt, alors qu’à la base, La forêt ce n’est pas le truc le plus catchy.

Et du coup je me dis que ce serait vraiment bien que les gens arrivent sur cet album par Bisou ou par Destination l’amour, des trucs hyper fun, machin, et qu’ils arrivent sur Sad Girl, sur Conquête, qui sont des chansons qui parlent clairement de dépression et de suicide, de trucs archi dark. Mais il y a des gens qui ne comprennent pas, tu vois, de quoi ça parle. Et du coup, par exemple, la chanson Conquête, il y a plein de métaphores de jeux vidéo, mais ça parle clairement de suicide. Et il y a des gens qui dansent sur cette chanson et tout, et t’es là : « Ben en fait il a pas compris », c’est cool, et même s’il avait compris, c’est cool aussi, tu vois.

LFB : C’est super, il y a plein de gens qui dansent sur du Joy Division par exemple…

Pi Ja Ma : Ouais, voilà. Et en même temps, ouais, moi c’est des chansons dont j’ai besoin au quotidien, et à aucun moment j’écoute que des chansons joyeuses, quoi, dans ma vie. Genre, jamais.

LFB : Sauf quand tu fais des DJ sets (rires).

Pi Ja Ma : Ouais et encore, c’est pas forcément joyeux. C’est juste boum boum quoi. Ça fait du bruit.

LFB : Ouais, mais, c’est aussi ce qui est intéressant sur cet album-là. Comme tu dis, il y a des chansons catchy, mais même celles-là, il y a toujours de la profondeur dans ce que tu racontes.

Pi Ja Ma : Ouais.

LFB : L’album, il est un peu comme ça, il y a ces chansons-là, une espèce de vernis. Et en fait plus tu l’écoutes et plus ça se craquelle, et plus tu vois tout ce que tu veux raconter en fait.

Pi Ja Ma : Ouais ben je pense que c’est clairement mon mécanisme à moi de communication. Que je fasse un dessin, ou une chanson, ou une blague, il n’y a jamais vraiment rien. A moins que je te dise prout, caca, là je n’ai rien voulu te dire. Mais dans le dessin par exemple, quand je poste des BD ou des trucs, c’est ou je suis genre super euphorique et que je viens d’avoir une révélation et que j’ai besoin de le partager, ou c’est que je suis au fond du trou et que je me dis, est-ce qu’il y a d’autres gens au fond du trou dans la salle, et en fait il y a plein de gens au fond du trou, parce que c’est souvent les trucs les plus likés. Donc ça permet de poster un truc « mimi », mais en fait il y a un truc archi profond derrière. Et en fait moi c’est ma méthode, et je ne pourrai jamais écrire une chanson premier degré, en tout cas maintenant, parce que ça ne me fait pas plaisir, et en plus…

LFB : Ca te correspond pas en fait.

Pi Ja Ma : Ça me correspond pas, et j’aurais l’impression de jouer un rôle en fait, et de vouloir faire plaisir à des personnes qui aiment le premier degré, alors que moi je déteste ça.

LFB : Mais c’est marrant, parce que c’est un truc dont je voulais te parler après, mais je trouve que ton rapport au dessin et ton rapport à la musique, finalement, il est exactement le même. C’est qu’il y a un côté un peu naïf, un peu enfantin par moments, mais il y a toujours justement une petite noirceur ou des trucs hyper profonds qui se cachent, si tu veux vraiment le chercher en fait.

Pi Ja Ma : Ouais. Ça dépend ce que tu veux voir aussi en fait. Parce que je pense que c’est ça, quand tu fais… enfin, c’est un peu comme quand tu vas voir un film d’animation pour enfants, il y a des trucs genre vraiment hyper touchants, genre sur la famille, les rapports… je sais pas, entre le père, le fils, la masculinité, les trucs, et… les enfants, ils sont en mode : « Ah, c’était génial ! », alors que toi tu ressors, et tu chiales ta race. Et je pense que ouais, il y a un truc comme ça. Et puis je pense que même, c’est un espèce de mécanisme de défense où, si j’arrive dans un endroit et qu’il y a que des garçons, je peux avoir cette image de petite meuf, genre féminine machin et tout, mais derrière je vais faire tout pour qu’ils me prennent au sérieux, et que limite ils aient un peu peur de moi, tu vois. En leur faisant des grosses vannes, en les taclant et machin, et je pense que c’est un truc qui m’amuse, c’est de décaler… enfin, d’arriver comme ça avec mes petites couettes, et derrière de faire une blague hyper trash, et ça c’est, je trouve ça bien. Pour déstabiliser et du coup être aware de tout ce qui se passe.

LFB : C’est la touche Pi ja ma quoi.

Pi Ja Ma : (rires). Oui. Mais parfois ça peut être fatigant pour les gens, je pense, de trop traîner avec moi, mais… Oh, j’avais oublié que j’avais un tatouage. Je l’aime.

LFB : Pour moi, cet album parle essentiellement d’amour et d’émancipation.

Pi Ja Ma : Ouais.

LFB : Et moi globalement, peut-être parce que je te connais aussi, j’ai l’impression que c’est un album qui parle aussi d’une personne qui cherche à être heureuse avec elle-même pour enfin être heureuse avec les autres aussi.

Pi Ja Ma : Oui, à fond, après c’est aussi beaucoup de questions. C’est pour ça que j’aimais bien le titre Les questions aussi… J’ai l’impression de poser mille questions par jour, à tout le monde. Genre, vraiment, dès que je vois quelqu’un en couple, je suis genre : « Mais comment tu fais ? Pourquoi tu te fais pas chier ? Comment tu fais pour être fidèle ? »… Puis dès que je vois quelqu’un de célibataire, je lui dis : « Mais comment tu fais… pour pas t’ennuyer, etc ? » etc.

Moi, je suis entre les deux parce que je vis une histoire d’amour par mois, et en même temps je quitte toujours les gens avec qui je suis parce que j’ai envie d’être seule, mais en même temps j’adore être amoureuse, mais en fait je ne suis jamais amoureuse, parce que je quitte tout le temps la personne, donc j’ai même pas le temps… Je comprends rien à tout ça, et parfois j’ai du mal à faire la différence entre qui est un ami et qui est un amoureux, et je change tout le temps d’avis, et du coup je pense c’est une façon d’extérioriser toutes ces questions-là, et en même temps, il y a un truc hyper important pour moi, c’est que depuis le lycée, je vois mes amis qui se mettent en couple, et qui fusionnent tout le temps avec d’autres gens, et au final, peut-être qu’après ils se marient, ils font des enfants et tout, et ils ont jamais eu le temps de savoir qui ils étaient eux.

Et c’est souvent des gens qui ne savent pas vivre seuls, c’est souvent des gens qui savent pas prendre des décisions tout seuls, qui ne savent pas… même des trucs cons, tu vois, mais qui ne savent pas se faire à manger, qui ne savent pas ce qu’ils aiment en fait, et moi je trouve ça hyper important de se connaître d’abord soi-même et je suis sans cesse dans ce truc de… et en même temps, j’ai grandi avec des comédies romantiques, et mon rêve, c’est de tomber amoureuse de quelqu’un, et en même temps, dès qu’il y a un garçon qui me colle trop, je lui dis ben « Dégage de ma vie en fait, moi, j’ai mon chien et je suis tranquille chez oim et je ne t’aime pas », tu vois. Et c’est hyper violent, ce retournement de situation, ça se fait en un jour, quoi. Voire une heure parfois.

LFB : Et est-ce que t’as l’impression d’avoir fait un album féministe ? Ca c’est une question piège.

Pi Ja Ma : Euh… Pff, franchement, j’ai l’impression d’avoir une vie de féministe, mais je ne sais pas si l’album est féministe, parce qu’en fait… je n’ai pas pensé féminisme, mais… D’ailleurs, je pense qu’un garçon ou une fille peut s’identifier à n’importe quelle chanson.

LFB : C’est exactement ce que j’allais te dire, c’est que moi j’ai l’impression que les chansons sont très universelles dans ce qu’elles racontent.

Pi Ja Ma : Ouais, après je n’ai pas fait gaffe aux pronoms, tu vois, genre, lui, elle… Enfin, je n’ai pas non plus envie de mentir, et moi je suis hétérosexuelle et je ne vais pas faire, genre… A moins que j’aie envie de parler d’une fille à un moment, tu vois.

Par exemple très souvent, dans ma manière de gérer mes relations amoureuses, on me dit : « Tu te comportes comme un garçon », tu vois. Et du coup, je me dis « Bon bah en fait, dans ce que je raconte… »… Après c’est sûr que moi j’ai toujours un discours par rapport aux femmes où je leur dis… j’ai envie de dire si tu n’es pas bien avec le gars, si tu as trop de charge mentale et que le gars te prend pour une maman, ce que je vois très souvent autour de moi, euh… pars et tu n’as pas besoin de lui en fait. Tu n’as pas besoin de lui, et gagne ton propre argent, et ça c’est mon éducation aussi… Parce que j’ai grandi avec ma mère, elle m’a toujours dit : « Faut être indépendante. »

Après, moi je suis un peu trop extrême, dans le sens où je suis vraiment perso, et je peux être amoureuse deux semaines et après je retourne en mode perso, quoi. Et je suis en mode : « Chacun sa life, mec », et c’est pas hyper sympa. Autour de moi, je vois beaucoup trop de meufs se faire marcher dessus, et être comme ça aux petits soins du mec, et je ne capte pas pourquoi moi à un moment dans ma vie, il faut que je m’occupe de quelqu’un, alors que j’ai 25 ans et que moi-même, il faut que je m’occupe de moi, de mon appart, de ma carrière, de mon compte en banque, de ma famille, de mes amis, enfin c’est déjà beaucoup quoi.

Donc ouais. Après, je pense que n’importe qui qui me suit sait que je défend des valeurs féministes, mais j’ai l’impression qu’aujourd’hui, c’est même pas ouf de dire « Je suis féministe ». C’est juste, genre, normal et je ne peux même pas l’expliquer, c’est juste genre ouais, j’ai juste envie qu’on soit bien traitées, euh bye. Fin de la phrase.

LFB : Et ce qui me plait moi dans la façon dont il est conçu, c’est qu’il y a un côté aussi très onirique.

Tu vois, des morceaux comme J’ai oublié, La forêt, ou même Conquête, tu vois. C’est que tu utilises des touches un peu hors de la réalité, mais justement pour parler de la réalité de manière encore plus brutale en fait, tu vois.

Pi Ja Ma: En fait je me suis rendue compte en faisant des rêves il y a pas longtemps, où j’ai fait des rêves, et c’était tellement des trucs qui m’avaient l’air réels qu’en fait je sais même pas, tu sais je sais même pas si j’ai parlé vraiment à cette personne…

LFB : Oui, ça m’arrive souvent.

Pi Ja Ma : Non mais c’est trop bizarre, parce qu’après tu te réveilles, t’es là, genre : « Ca va, je t’ai pas fait mal », et l’autre personne est là : « Mais on s’est pas vus en fait, donc non » (rires).

Je me rends compte que depuis que je suis petite, j’ai vraiment… parce que déjà, quand j’étais petite, j’étais associable au possible, et donc du coup, je passais ma vie à regarder des dessins animés, à jouer aux jeux vidéos, à lire des livres et tout, et donc j’étais vachement déconnectée de la réalité. Et toujours aujourd’hui, je peux passer des journées chez moi à regarder mon écran et tout, et quand je sors, ça me fait un choc en fait. Et je me rends compte que c’est souvent ça qui m’angoisse, c’est que je suis bien dans tout ce qui est fictif et fantaisiste et quand je me retrouve d’un coup au supermarché avec des gens qui font la gueule, je suis là : « mais c’est de la merde ». Et en même temps je ne suis pas du tout pour aller vivre dans le métaverse et tout, genre ça me fait flipper.

Mais par contre d’une fois par jour regarder un film, lire un livre, écouter une chanson, machin… D’ailleurs j’écoute de la musique toute la journée en fait, je n’ai jamais de silence vraiment, mais genre j’en ai mega besoin en fait, parce que sinon, je trouve vraiment que le quotidien est morne à souhait.

Et c’est pour ça d’ailleurs qu’à l’école, je n’étais pas bien, parce qu’en fait tu ne peux pas t’échapper.

On te ramène tout le temps, et on te dit, t’as pas le droit de t’endormir, moi je m’endormais tout le temps parce que j’étais tout le temps fatiguée. Tu n’as pas le droit de dormir, tu n’as pas le droit de parler à l’autre, tu n’as pas le droit de regarder par la fenêtre, tu regardes le tableau et tout, et donc moi c’était l’enfer quoi. J’avais qu’une hâte, c’était de partir, de rentrer le soir chez moi et d’aller faire mes trucs quoi.

LFB : Et en quoi le fait de composer et d’écrire toi-même sur cet album t’a permis de libérer certaines choses ?

Pi Ja Ma : Hmm… Alors ça, au début j’en étais super fière. Maintenant ça y est, je me suis calmée un petit peu. Mais c’est vrai que pour moi, c’était un gros défi, parce que j’avais vraiment l’impression que j’étais incapable de faire ça, et en fait je me suis rendue compte que j’adorais écrire.

Tu vois par exemple tout ce qui est dissertation et tout en Français j’étais très très nulle, et si tu me demandes d’écrire un texte, je suis nulle, mais par contre… mais par contre écrire une chanson ou écrire un livre pour enfants ou une BD, ça j’adore le faire parce qu’en fait c’est des petites portions de texte, et c’est mon truc préféré, et en fait je me suis rendue compte qu’écrire en français, j’adorais ça. J’adore chanter en anglais mais je préfère écrire en français.

Surtout, maintenant que je suis capable de faire ça, je peux écrire et je peux composer ce que je veux. Et c’est là où je me suis mise à faire les chansons un peu barrées, tu vois, des trucs où tu sais pas trop si c’est le refrain ou si c’est le couplet. Au début, ça a un peu fait peur à Axel, et au final comme lui il a sa maîtrise des instruments et il a de l’expérience, il réussissait un peu à uniformiser le tout. Mais moi j’arrivais vraiment avec des démos de folle, quoi. Tu sais, je chantais la basse, je mettais des claviers trop bizarres et tout, et il y a certains trucs qu’on a gardés parce qu’on trouvait ça charmant, et il y a d’autres trucs où il m’a dit : « Ben, la basse, je vais la rejouer parce qu’on va pas mettre ton son de bouche de basse, quoi, c’est pas possible ».

Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, je ne me verrais pas trop me faire écrire mes chansons. A moinsque j’entende la chanson de quelqu’un et que je me dise : « Wow, elle est trop belle, OK, je la veux », mais sinon j’ai toujours besoin de rajouter un peu mon truc, ou mes harmonies, ou ma mélodie.

C’est vrai que c’est un truc purement féminin où on va tout te faire à ta place et puis, juste t’arrive et tu dois être belle et dire genre : « Je vais chanter aujourd’hui ». Alors que c’est quand même vachement plus marrant de faire le reste. Après je ne me suis pas encore intéressée à la production et tout parce que ça pour le coup, ça… Enfin, j’adore arranger les chansons, mais mal. Tu sais, vraiment sur Garage Band. Je regarde les trucs d’Ableton et tout, je suis là genre : « Wah, ça a l’air horrible ». Mais je pense qu’un jour, je ferai une formation…

LFB : C’est peut-être parce que c’est très scolaire aussi justement. C’est peut-être moins instinctif, quoi.

Pi Ja Ma : Ben, ça me fait penser aux maths en fait, et je hais. Mais par contre, sur Garage Band téléphone, je m’éclate. Mais c’est inaudible à la fin. Enfin on comprend, mais

LFB : J’ai l’impression que le fait d’écrire et de composer toi-même, ça t’a aussi libérée d’une certaine couleur musicale en fait. J’ai l’impression que par rapport à Nice to meet U, l’album il est moins uniforme, mais il te représente plus.

Pi Ja Ma : Ouais. Ben il n’y avait aucune règle en fait. Moi, j’ai dit à Axel, si il y a des règles, je n’ai pas envie de le faire.

Après il y a eu les confinements, et au final je l’ai vu un peu comme un coup du destin, parce que je me suis retrouvée seule chez ma mère avec un piano, une guitare, et je me suis dit : « Bah, c’est trop con. Fais des chansons. » Et j’avais un peu peur de les envoyer à Axel, donc je les envoyais d’abord tu vois à Hugo (Pillard ndlr), à Claire et tout, et en fait mes amis, ils m’ont vraiment dégagé mon syndrome de l’imposteur. Genre ils m’ont vraiment dit : « T’es capable, tes chansons elles sont trop bien », Florian il m’a déjà aidée à arranger… Il y a une chanson qui s’appelle Les sites de rencontre mais qui est pas encore sur l’album, mais qui sortira plus tard. Hugo il m’a déjà aidée à réarranger des trucs… Claire elle m’a déjà conseillée sur des textes, sur des trucs comme ça, et en fait c’est vraiment des gens qui ne jugent pas du tout. Et pareil, moi je leur fais des retours sur leur album, Hugo il m’a fait écouter son album et je lui ai fait une note vocale de quatre minutes où je commente chaque truc… Et en même temps, on est hyper honnêtes. Moi Hugo je lui ai dit : « Ah ton album il devrait pas s’appeler comme ça, il devrait s’appeler comme ça », et il a retenu mon truc, et je me suis c’est trop bien, parce qu’on s’aide vraiment.

Moi je me dis franchement, si je reste dans ce milieu et que je continue à faire de la musique, je veux vraiment m’amuser, parce que… je ne sais pas, dans ce cas-là, tu vas faire un métier chiant quoi. Là on est là pour se marrer, on n’est pas là pour penser : « Alors, le single, est-ce qu’il va passer à la radio ? » parce que de toute façon, il ne passe pas à la radio ! (rires). Donc laissons tomber cette histoire de radio.

LFB : Et justement, parce que l’album il est très « éparpillé » dans les styles tout ça…

Pi Ja Ma : Ouais.

LFB : Moi j’ai beaucoup aimé le solo de saxo…

Pi Ja Ma : Mais tu sais qui a fait ce solo de saxo ? Le saxophoniste de Prince.

LFB : Trop bien.

Pi Ja Ma : Parce que Axel voulait absolument ce gars, et du coup il l’a contacté. Il s’appelle Eric Leeds. Et du coup Axel il est trop content, il me dit mais c’est mon rêve de gosse, parce qu’Axel est archi fan de Prince, et le gars il a enregistré genre à Toronto ou je sais pas où, il a envoyé son truc, et Axel il a un peu coupé… il a un peu fait son truc et tout. Je sais même pas s’il a entendu le truc final, le gars. Mais… mais bref, oui.

LFB : Et du coup, je me demandais comment tu avais « agencé » la chronologie de l’album ?

Pi Ja Ma : Quand on m’a dit il faut choisir le tracklisting, ça s’est vraiment dessiné comme un truc super clair, avec justement la phase un peu euphorique, dansante, romantique, drôle… et la phase plus dark. Et je crois que justement, ce qui fais le lien entre les deux, c’est… Je sais pas si c’est J’ai oublié ou Seule sous ma frange, mais il y a un espèce de switch comme ça, qui part dans un truc beaucoup plus mélancolique, et des chansons que j’ai beaucoup plus écrites dans ma chambre, ou des chansons qu’on a faites avec Axel mais vraiment qui parlent plus de dépression, de solitude, de pas comprendre ce qu’on fout là, et carrément donc de suicide avec  Conquête.

Et tout ça avec des univers voilà, un peu jeux vidéos, un peu… Pour chaque chanson, on se disait : « Ben ouais, il n’y a pas vraiment de style », et en même temps on utilisait un peu les mêmes instruments, tu vois, la même basse, les mêmes boîtes à rythmes… Et puis ma voix elle fait quand même vachement le liant, les harmonies elles sont là tout le temps. Moi en fait ce que j’adore dans les albums et dans les trucs un peu comédie musicale, c’est le côté montagne russe.

En fait je déteste les albums uniformes où tu as l’impression que c’est une chanson de 40 minutes, vraiment je ne supporte pas ça. Ce que j’adore, c’est quand tu as un album, je sais pas, rock, et qu’au milieu tu as une balade guitare voix, après tu as une chanson piano, et d’un coup ça repart en rock. Et je me dis, tu as plus à boire et à manger pour tout le monde, et tu peux te dire ben cette personne, elle va plus écouter… Enfin, moi je sais que si j’achetais l’album, j’écouterais beaucoup plus la face B. La face B ! Haha ! Mais en même temps, moi je n’ai pas envie de faire un album uniquement dark, parce que ça me ressemblerait pas.

LFB : Comme je te dis, et je l’avais noté, il y a ces deux parties distinctes se voient bien, mais moi ce que j’ai beaucoup aimé c’est cet espèce de final en apothéose !

Pi Ja Ma : (rires). Avec Les questions !

LFB : J’aimerais bien que tu me parles de ce morceau, que j’adore. Il est vraiment trop bien.

Pi Ja Ma : Ecoute, je me suis dit, il faut finir en rigolant, en résumant un peu tout ce truc, parce qu’en gros, dans tout l’album, je me pose des questions,.

A peu près toutes les semaines, on a établi un truc avec mon père, c’est qu’on déjeune ensemble, je vais à son bureau à Montreuil et on déjeune ensemble dans un restaurant japonais.
Et en fait très souvent, on reste deux heures ensemble mais je ne sais pas, je lui pose plein de questions, sur le mariage, parce que du coup lui il s’est marié deux … lui du coup il a une vie super tranquille, genre métro boulot dodo, il va toujours aux mêmes endroits, il met tout le temps les mêmes habits, etc., et moi je suis genre l’opposé, tu vois ? Je veux genre tout faire, je veux sortir avec tout le monde, je veux faire tous les métiers, je veux vivre dans tous les pays etc … Donc je me disais mais ça résume trop bien le truc, et je me disais mais si en plus mon père il chante, ça va être hilarant. Et en effet, il a un truc un peu… Il a un peu imité les chanteurs, tu vois.

LFB : Un peu crooner…

Pi Ja Ma : Un peu crooner, oui. Mais en plus, il était archi drôle, il était avec son écharpe, enfin j’ai les vidéos, il faut que je les partage, mais… Il est en studio, et en même temps, il n’avait pas trop le rythme, donc on essayait de le guider, puis on était dans un super beau studio en plus, et je me suis dit : « C’est une super façon de finir l’album ».

En plus moi la chanson je l’aime bien, parce qu’elle a un truc hyper funky, et en même temps… assez mélancolique. En fait moi ce que j’aime dans les chansons, c’est qu’il y ait comme un film avec des chapitres. Et du coup, de faire le clip en animation, c’était marrant aussi parce que je pouvais aussi inventer un peu des personnages.

LFB : Transformer ton père en ours.

Pi Ja Ma : Transformer mon père en ours, c’était genre évident qu’il allait être un ours ! Et aussi, il n’y a pas de question de « Quel décor, quel acteur, quel budget ? », tu peux vraiment faire n’importe quoi quand tu fais de l’animation. Et j’étais contente qu’on le sorte maintenant parce que je me suis dit que ce n’était pas forcément un single.

LFB : Il a un petit côté générique aussi je trouve, ce titre.

Pi Ja Ma : Ah ouais ?

LFB : Tu sais, un peu… Titre caché en fait, tu vois. Tu sais, t’aurais pu mettre une pause à la fin…

Pi Ja Ma : Ah oui, mais on y a pensé en plus, ouais.

LFB : Mais moi j’aime beaucoup.

Pi Ja Ma : Ben merci. Et moi quand je le chantais, j’ai pensé à… tu sais, la chanson dans Hercule, dont j’ai parlé dans L’Hymne à la daube  d’ailleurs, qui s’appelle Jamais je n’avouerai, et tu sais dans Hercule, t’as les espèces de déesses là qui chantent les harmonies, et j’adore. Et du coup je pensais à ça quand je faisais les cœurs, et je pense il y a un côté un peu dessin animé de base dans ce titre.

LFB : J’ai une question « Gala », parce que ça me fait beaucoup rire.

Pi Ja Ma : Gala ?

LFB : Ouais, tu vas voir.

Pi Ja Ma : J’ai peur !

LFB : Je me demandais ce que l’arrivée de Sacha avait changé dans ta vie.

Pi Ja Ma : Aww ! Ben franchement, c’est très rare qu’il y ait un truc qui arrive dans ta vie qui change ta vie en entier, tu sais. Genre, c’est-à-dire que le matin, je me réveille, je sais que je vais promener Sacha, et je sais que je vais lui faire un câlin… Et en fait, ça améliore ma vie, mais de beaucoup de points quoi. Et par exemple, tu vois, ça fait je pense 20 ans que je parle du fait d’avoir un chien, et le fait d’en avoir un, je suis archi fière de moi, alors que ce n’est pas un truc de ouf. Et c’est comme, ça fait deux ans que je me dis : « Je peux plus prendre le métro, ça m’angoisse et tout, et faut que je fasse du vélo, mais j’ai peur. »

Et en fait hier, j’ai fait du vélo, j’en ai fait toute la journée, aujourd’hui j’en ai fait toute la journée, et c’est des mini-déblocages de vie, où tu te dis mais ça améliore ma vie fois 3000.

En en fait tu vois, je peux l’emmener partout, et en plus elle est drôle, et elle est sur les pochettes du disque, et dans notre prochain clip, elle est là aussi…Et puis il y a un côté, je sais pas, moi je pense que je me suis toujours vue un peu comme un animal sauvage, et du coup, je m’entends très bien avec tout ce qui est chien. Et genre aller jouer, aller se promener… Et elle m’aide aussi à ne rien faire, tu vois. Par exemple, aller me promener trois heures aux Buttes Chaumont avec Sacha, j’arrive à ne pas être sur mon téléphone, j’arrive à ne pas devoir rentabiliser tout ce que je fais, juste je suis avec le dog quoi. Et en plus ouais, il y a un potentiel comique dans le dog qui est assez fou. Puis…

LFB : Puis elle est toute mimi en plus.

Pi Ja Ma : Elle est toute mimi…

LFB : Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter avec cet album pour le futur ?

Pi Ja Ma : Hey ! Le Top 50 ? Non, je rigole. Euh, ce qu’on peut me souhaiter, c’est qu’il soit écouté par plus de personnes que mon cercle proche, et surtout qu’il permette d’ouvrir la porte à un prochain album, mais plus rapidement Que tous les albums ne mettent pas trois ans à se faire. Et surtout, j’aimerais être surprise et me dire que… Ben, c’est de la musique particulière, mais que ça parle quand même à plein de gens, et que ce n’est pas si bizarre que ça, et… Et je pense que malgré le fait que ça parle de solitude, j’aimerais me sentir accompagnée de plein de gens qui écoutent la même musique que moi.

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Crédit Photo : Inès Ziouane