Une conversation avec Galo DC

Découvert en 2019 avec son premier EP, Les Orgues, Galo DC est revenu en 2020 avec un nouveau projet : sortir un titre clippé tous les deux mois. Alors qu’il dévoile aujourd’hui son nouveau titre La Vitesse, on est allé à la rencontre du parisien. L’occasion d’en savoir plus sur son projet et son évolution, que ce soit le chant en français, sa manière de travailler qui a évoluer avec la pandémie ou encore l’importance de garder un contact direct avec les gens qui le suivent. Morceaux choisis.

La Face B : Salut Benoît, comment ça va ?

Galo DC : Ça va bien. On est entre deux confinements donc pas confiné, c’est génial. Je sors des titres, je suis content. Je suis en Bretagne, il ne pleut pas. Donc ouais, que demander de plus ?

LFB : Pour les gens qui ne connaitraient pas encore, est-ce que tu nous présenter un peu le projet GALO DC ?

GDC : GALO DC, c’est moi, Benoît. Jusqu’au précédent EP, je partageais le projet avec mon frère. Maxime est toujours présent sur cet EP mais uniquement pour la scène. Avant j’avais un groupe dans lequel je chantais en anglais qui s’appelait LAGO. Et c’est sur une impulsion forte de la part de Quentin (du groupe Inigo Montoya qui avait déjà sauté le pas) que je me suis mis à chanter en français. Avant, j’étais plutôt concentré sur la musique et je n’arrivais pas à trouver un truc qui me semblait assez musical pour m’intéresser au français. En y travaillant, j’ai trouvé un truc qui me plaît vraiment bien et qui m’a complètement motivé à nouveau sur le fait de faire de la musique. J’ai donc sorti un premier EP, Les Orgues, paru l’an dernier.

Depuis octobre, je bosse avec Julien Briffaz (Bot’Ox, Poni Hoax, Sabrina & Samantha). On est tous les deux sur la réalisation du nouvel EP. De mon côté, je compose et je produis. Julien réalise et mixe. Le défi c’est de sortir un titre et son clip tous les deux mois, qui se retrouveront tous sur un EP. Le premier single sorti est A La Plage.

LFB : Je t’avais découvert à travers le prix Ricard Live. À l’époque, le projet était quand même assez jeune et je me demandais comment tu avais utilisé cette mise en lumière à l’époque ? Ton EP est sorti quasiment un an après ça et je me demandais si ça avait été important pour toi de prendre ton temps avant de sortir Les Orgues ?

GDC : Quand tu développes ton projet en indé, la stratégie à adopter pour les sorties c’est à la fois une question majeure et le flou complet. Parce qu’il n’y a aucune bonne réponse, on essaie de trouver les façons de fonctionner qui nous permettent au mieux de profiter de ce qui nous arrive tout en poursuivant le travail de création. Lors de notre sélection pour le Prix Ricard Live, l’EP Les Orgues était déjà prêt. Un premier single avait été dévoilé. On a pu profiter de cette mise en avant pour faire davantage de scènes comme le Café de la Danse et pas mal d’autres salles parisiennes, une date tous les deux mois environ. 2019 s’est achevée avec la Maroquinerie en décembre. Étant donné que nous étions prêts, on s’est dit qu’on pouvait sortir l’EP juste avant ce concert. Cette réflexion sans fin sur les sorties d’EP, c’est toujours compliqué produit toi-même ton projet, et je n’avais pas envie de m’y replonger immédiatement sur le nouvel EP. C’est pour ça que j’ai eu envie de fonctionner davantage avec des sorties titre par titre, et prendre ainsi la température des nouveaux morceaux auprès du public et de la presse notamment.

Pour moi, ça n’a pas trop de sens d’enregistrer cinq titres et de faire du service avant et après-vente pendant deux ans, même si cela nous permet de présenter et défendre le projet sur scène. J’avais cette sensation de vendre des morceaux plutôt que créer de la musique. J’aime cette autonomie dans laquelle je me trouve actuellement. Je suis présent sur tout le projet : de la composition, aux arrangements, en passant par la production des clips, l’art work, la communication et la sortie du single. Chaque sortie de single est un vrai défi. C’est tellement excitant, ça me plaît vraiment ! Sur scène c’est aussi un plaisir de pouvoir jouer des titres qui viennent d’être créés à côté de morceaux qui ont davantage vécus. C’est une bonne manière de se motiver, de trouver la façon dont j’ai envie d’avancer sans forcément devoir rentrer dans les codes cette industrie dans laquelle je ne me reconnaît pas tant que ça, qui n’a plus trop de sens pour moi.

LFB : C’est vrai qu’en sortant des titres de cette manière tu maintiens la connexion entre les gens et ta musique. Et puis, ça te permet de pouvoir explorer plein de choses différentes en fait.

GDC : Carrément ! Je suis plutôt sur un schéma direct to public. A chaque sortie de single naissent de nouvelles interactions. Je peux montrer ce que je sais faire musicalement et là où j’en suis dans mes envies. Cette stratégie me permet de rester créatif, tout en jouant le jeu d’une sortie d’EP tous les 5 titres pour faire exister physiquement chaque nouvelle étape de Galo DC.

LFB : J’ai envie de parler justement de l’évolution entre Les Orgues et les titres que tu viens de sortir. Par rapport à l’année 2020, je me demandais si le fait d’avoir été coupé de la scène et d’un certain « terrain d’expérimentation » avait forcé ta réflexion et l’évolution du son de Galo DC ?

GDC : Je viens du live, j’ai une formation de musicien classique. C’est vrai qu’il existe une symbolique forte autour du live. J’adore ça. Mais c’est aussi un peu un carcan. Quand je créais un morceau, je pensais dans un premier temps au live et je me demandais comment est-ce que je vais pouvoir le jouer sur scène. Ce n’est pas si irrationnel que ça, mais ça rentre dans une certaine réflexion mine de rien. Ne plus avoir de concerts m’a fait changer de point de vue et je me dis désormais « Qu’est-ce que je fais vraiment comme musique? Qu’est-ce que j’ai envie de présenter, vers quoi j’ai envie d’aller… ». Pour ça, j’ai de la chance car mon frère a un studio dans lequel on est assez autonome sur l’enregistrement. On est libre et on a énormément de possibilités sur les productions mais au final, on doit quand même faire des choix. « Est-ce que là, j’ai besoin absolument de mettre de la guitare parce que je suis guitariste ? Je fais de la flûte donc est-ce que je vais mettre de la flûte ? Est-ce qu’au final, il y en a besoin sur tel morceau et pas sur un autre ? » Je constate que si le morceau appelle un synthé, je mets un synthé. C’est vraiment dans l’idée de faire au mieux pour chaque morceau, sans se demander comment il sera finalement présenté. Ce qui semble logique mais qui n’était pas si naturel dans mon ancienne démarche.

LFB : Sur Les Orgues, j’avais l’impression qu’il y avait l’envie de trop en mettre. C’est-à-dire de mettre trop d’instruments, d’avoir un truc qui semblait un peu éclaté et qui partait un peu dans tous les sens. Comme une envie de montrer que tu étais un musicien et donc de mettre tout un tas d’instruments. Alors que sur les deux premiers titres, j’ai l’impression que c’est un son qui est beaucoup plus resserré avec un set-up resseré a minima et qui permet d’avoir quelque chose d’encore plus physique que ce que tu avais auparavant dans le son.

GDC : Exactement. Je pense que j’ai voulu un peu trop en mettre parce que je me dis que je suis musicien. Mais l’idée d’en mettre moins a commencé sur le premier EP par l’impulsion de PAG qui s’est chargé de la réalisation. On a travaillé ensemble sur les 5 titres sur lesquels il avait déjà bien enclenché cette initiative de virer pas mal d’éléments. Au départ, je voulais mettre sur cet EP une énergie plutôt rock avec un côté expérimental mêlant l’électronique et la chanson. Au final, on n’y est pas totalement parvenus mais la direction était là… Et j’ai continué dans cette optique pour les productions des nouveaux morceaux. En studio, je prends davantage le temps de jouer sur des textures et sur des rythmiques synthétiques. Julien Briffaz qui vient de l’électro apporte une énorme plus-value sur la production de ces morceaux et des prochains titres sur lesquels on bosse actuellement. Mais je suis quand même pressé de jouer les nouveaux morceaux sur scène avec une vraie batterie qui va envoyer un peu plus du lourd. C’est une dynamique hyper intéressante.

LFB : Ce qui est intéressant, c’est que tu peux aussi faire une véritable distinction entre le studio et le live et d’avoir un son qui est hyper propre, hyper carré sur ce que tu proposes en écoute pour les gens chez eux et leur proposer une expérience complètement différente. Tu peux réinventer complètement tes chansons sur le live en fait.

GDC : C’est un truc qui ne me semblait pas si évident au départ. C’est bizarre car ça l’est tellement maintenant. Sans compter que je vais aussi avoir un set solo en fonction des conditions d’accueil, ça me permet de pouvoir être encore plus mobile et de pouvoir présenter mes musiques de façon différente avec une guitare … ça ouvre vers toutes les possibilités ! Je me sens plus libre à tous les niveaux avec l’impression de m’être enlevé ce carcan mental, des trucs qui me retenaient sans savoir réellement pourquoi. Je m’étais fixé tout seul des contraintes qui n’ont plus lieu d’être. Merci au confinement de m’avoir donné tout ce temps possible à la réflexion !

LFB : Justement, moi ce que je trouve intéressant aussi, c’est que ces nouveaux titres renforcent le côté urbain. Pas dans le sens hip hop, mais je trouve que tu fais une musique qui est vachement connectée à la ville en fait. Et qui permet aussi l’évasion.

GDC : Oui, c’est vrai que j’ai du mal avec le mot urbain, parce-que quand on évoque la musique urbaine, l’inconscient collectif amène tout de suite au hip-hop ou au rap. Selon moi, oui, je fais de la musique urbaine, mais d’un point de vue plus géographique. Tu vois ce que je veux dire ? J’aime bien savoir d’où proviennent les artistes, dans quel contexte ils écrivent ou composent leur musique. C’est moins lié à l’identité propre des artistes. J’ai toujours habité en ville et je parle de là où je suis au moment précis. Chez moi, la musique doit emmener l’auditeur dans des lieux où l’on peut croire et penser à des choses importantes. C’est pour ça qu’il y a eu un gros travail sur le français car la langue amène vite vers quelque chose de plus narratif qui m’intéressait moins au début. En termes d’écriture, le Hip-Hop m’a vachement libéré. Non pas ce truc égocentrique mais plutôt le fait de créer des images, ça m’a ramené aussi à des artistes comme Bashung. Tu crées une image à travers la musique mais c’est tout aussi puissant que si ça avait un réel sens. Du coup, on s’en fout du sens, en fait. Il faut juste créer du sentiment pour que l’auditeur se fasse sa propre image.

LFB : On va rester un peu sur le texte. Dans ta musique, je trouve qu’il y a une volonté de multiplier les perspectives. C’est-à-dire qu’en fonction des titres, soit tu t’adresses à quelqu’un, soit tu parles pour elle… il y a une volonté de tout englober, en fait, d’être à la fois acteur et observateur.

GDC : Pour le texte, c’est à la fois dans l’idée de rester suffisamment vague pour créer des images dans la tête des gens et les laisser se faire leur propre interprétation mais aussi de pouvoir raconter une histoire à laquelle on peut s’y raccrocher. Si j’arrive à donner un peu de sens à tout ça, je suis content. Le texte est important, mais je pense que la musique primera toujours au final. Si je trouve le texte parfait mais que musicalement, ça ne reflète pas mon idée, je préfère laisser tomber. Parfois ça peut venir très rapidement, d’autres fois ça met plus de temps. Je peux partir d’un yaourt et trouver dans un deuxième temps le temps. À l’inverse, il m’arrive aussi souvent de galérer pour trouver les mots justes.

LFB : C’est marrant parce qu’il y a une vraie contradiction entre ce que tu dis et les visuels qui accompagnent les nouveaux titres. Parce que sur ces visuels, le texte, il est vachement mis en avant justement.

GDC : Oui, tu as raison. Mais j’ai choisi de mettre en avant le texte pour chaque single car je les trouve tous très musicaux de par leur structure. Et puis, avec cette dématérialisation c’est quand même cool d’avoir un truc à lire en écoutant les morceaux, moi ça me manque les livrets avec les paroles ! Au final, ce que je propose, ce sont des chansons. Et mettre le texte en avant était hyper important. Je tenais à avoir une DA assez forte, un truc très radical. Et l’association du visuel avec le texte s’y prêtait parfaitement.

LFB : Pour rester sur cette idée d’évolution entre les premiers titres et les nouveaux. Sur le texte, je trouve qu’il y a moins de « pudeur », c’est plus affirmé. L’intérêt c’est que tu es sur quelque chose où tu racontes des choses de toi, tout en passant par des métaphores et edes choses hyper imagées. Tu laisses de l’espace aux gens et tu laisses de la place pour imaginer et interpréter. C’est hyper fluide parce qu’on sent que ce n’est pas forcé en fait.

GDC : C’est trop cool que tu dises ça parce que c’est exactement ce que je voulais faire. Dans Strapontin, il y a cette partie où je situe l’action dans un métro ou un train et puis finalement, on s’en fout un peu. Sur A la plage, les premiers retours disaient « enfin un titre estival qui nous ramène en été » alors que ce n’est pas du tout une chanson estivale. Pour moi, c’est davantage une plage en hiver où la marée monte. Mon image, c’était celle de personnes enterrées dans le sable, avec la tête qui dépasse et l’eau qui monte. Ce n’est pas le même délire (rires). J’ai l’impression qu’en fait, plus tu essaies de faire un truc précis, plus les gens peuvent se projeter dans leurs propres idées. Alors que quand je reste vague dans mon propos, le public se projette moins, n’est plus transporté. C’est un fil de réflexion. Plus je compose, plus je me rends compte de certaines choses aussi et je compose du coup d’une autre manière. De cette manière, tu finis un peu par creuser ton sillon quoi. C’est cool.

LFB : On en a déjà parlé pas mal mais j’aimerais parler de l’influence du visuel dans le projet. J’aimerai déjà parler de ton logo. D’où elle vient justement cette idée de rondeur ? Personnellement, je trouve ta musique carrée (rires)

GDC : Sur le premier EP, j’ai bossé avec Ludovic Sauvage , un ami artiste. Il travaille beaucoup sur des médiums déjà existants en les retravaillant, des projections ou des diapos qu’il va récupérer et transformer, des images qu’il découpe dans tous les sens et qu’il va scanner. C’est comme ça qu’il a trouvé cette idée d’aplat qui interpelle: un aplat rond occupant toute la pochette. Pour les nouveaux morceaux, j’ai choisi de garder ce logo rond très impactant que l’on retrouve aussi en live, au fond de scène. J’ai essayé de garder cette idée de série, d’unité. D’autant plus que dans le schéma de sorties séparées, on souhaitait maintenir une unité visuelle. Avec la police utilisée, on est sur un truc hyper impactant. Les découpes derrière sont très carrées. C’est un peu la seule forme ronde le logo finalement ? Même au niveau visuel, dans mes clips, j’aime beaucoup cet aspect découpé, ce mélange de formes. L’artiste Nic Koller fait des choses incroyables et il m’a beaucoup influencé.

LFB : Justement l’autre élément qui est important, je me trompe peut-être, mais t’as sorti quasiment un clip pour chaque titre que t’as fait. Peut-être pas sur Les Orgues.

GDC : Oui c’est le défi pour toutes mes nouvelles sorties. Pour Les Orgues, il y a eu trois clips pour cinq morceaux.

LFB : Et justement, comme on parlait tout à l’heure de ramener les images, je me demandais ce que rapporte l’image par rapport à la chanson et comment tu fais pour « faire des parallèles » et des connexions entre les deux médiums qui sont forcément très différents.

GDC : J’essaie de ne pas en faire. Dans les clips, j’aime bien ramener la musique au centre alors qu’on est sur un support visuel. J’aime bien danser sur mes morceaux et les chanter aussi. Pour le clip de A la plage, il y a ce rapport au corps que l’on retrouve aussi dans ma musique. Je veux sortir du sens du texte à ce moment-là. Le texte est là, je l’ai travaillé, il existe. Est-ce qu’on peut aller plus loin ? Le clip est souvent la première chose qu’on perçoit lorsqu’on découvre un artiste. Et c’est cool que le morceau ne soit que l’inducteur des clips. A La Plage (clip que j’ai réalisé moi-même), c’était vraiment une manière de me présenter et montrer d’où j’écris et ça donne un réel effet de montrer tous ces immeubles pour un morceau qu’on attend balnéaire disons. Strapontin a été réalisé par une amie, Marilù Parisi. Je lui ai donné carte blanche et elle a pu mettre ses propres images que lui inspirait la chanson. Le clip a un sens particulier, qui n’est pas forcément celui de la chanson mais qui l’enrichi. Celui de La Vitesse, c’est l’interprétation du réalisateur Evans Randriamampianina, qui reste très graphique avec ces projections qui évoque à la fois la chanson et les tourments de celui qui la chante. Deux autres clips vont sortir prochainement : je vais en réaliser un et le second sera celui qui accompagne la sortie « officielle » de l’EP. Réalisé par Juliet Casella, je ne sais pas encore sur quoi on va partir mais juste pour ça, c’est super excitant !

LFB : Mais ce qui est marrant, c’est que finalement, même sur le clip de Strapontin, moi je trouve que cette idée de bâche, elle est intéressante parce que finalement, ça parle quand même de cette espèce de quête amoureuse et d’être un peu dans le flou et de voir les passer et tout ça. Et je trouvais ça vachement cool de visualiser les idées et que le fait que tu ne lui aies rien dit, ça prouve aussi qu’on reste dans cette idée d’interprétation du morceau en fait.

GDC : Complètement. C’est toujours un truc d’inducteur. Moi je danse beaucoup. En danse contemporaine par exemple, on fonctionne beaucoup par des inducteurs. Tu peux par exemple devoir improviser via un tableau. Si tu enlèves le tableau, personne ne sait duquel il s’agit mais toi, tu l’as en tête. Pour moi, c’est ce qui me plaît. Le morceau parle d’un thème précis et clip amène une nouvelle dimension au propos. Le clip reste un peu obligé un passage obligé pour diffuser sa musique. Je ne trouve pas que c’est une contrainte, au contraire, il offre une autre visibilité à la musique tout en l’enrichissant.

LFB : Ça ouvre des portes en fait.

GDC : Exactement.

LFB : C’est la musique qui ouvre la porte, qui ouvre la porte, qui ouvre la porte. Et tu restes finalement dans une relation à l’autre qui est assez importante.

GDC : C’est un autre niveau de réflexion sur lequel je vois complètement l’intérêt de travailler comme je le fais actuellement. Avoir des morceaux qui sortent régulièrement, le dialogue avec le public se fait sur un premier morceau, et ça va me faire réfléchir à ceux que je n’ai pas encore composés. Même si j’ai en tête une première planification de sorties, il se peut que je compose un nouveau son qui doit sortir initialement telle date que l’on décide tout d’un coup d’en avancer la diffusion. La présence médiatique n’est pas essentiellement stratégique. C’est surtout une manière de rester continuellement en création. Et c’est vraiment cool parce que ce n’est pas si évident de rester connecté au temps réel quand on travaille plutôt avec vision sur le long terme. J’essaie de m’imposer cette façon de travail car en vrai, ça me fait énormément de bien.

LFB : Il me reste trois questions. Deux classiques. On a parlé tout à l’heure de l’importance d’avoir un entourage. Justement, est-ce que tu peux me parler un peu de ce collectif Apaches et de comment vous travailler ensemble et de ce que ça t’apporte ?

GDC : Historiquement, j’ai rencontré mon manager qui était le co-fondateur du collectif Apaches et qui manageait à l’époque un autre projet, Fi.she.s, qui avait bien marché. Les membres de ce groupe sont tous partis sur des trucs différents. J’ai intégré le collectif à ce moment-là. Disons que c’est plus un réseau qu’un collectif. On fait tous des trucs très différents et on a tous des compétences diverses. On s’appelle de temps en temps. On ne se voit pas tous les jours surtout en ce moment, chacun est sur ses propres projets. PAG, qui a son projet AGAPE, a réalisé le premier EP de Galo DC. Je suis aussi devenu pote avec Théo qui a son projet Bumby. On travaille à la fois ensemble et pour les autres aussi. Il y a un vrai échange entre nous et c’est vraiment super. Puis autour de moi, il y a aussi les amis qui n’ont rien à voir avec Apaches. Les potes d’Inigo Montoya qui sortent des nouveaux titres en ce moment et qui ont d’ailleurs fait un remix de A La Plage prévu pour sortir début mars. Maethelvin va également s’y coller. On parle musique et on boit des verres, quand on peut.

LFB : Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour 2021 ?

GDC : Que la musique vive ! J’espère continuer à faire de nouvelles rencontres artistiques, développer le projet, et surtout remonter sur scène très vite et retourner en concert, parce qu’on ne va pas se mentir, c’est ce qu’on attend toutes et tous ! J’espère que ma musique voyagera et ira à la rencontre de nouveaux publics. C’est trop cool car je sens être une bonne dynamique malgré le contexte sanitaire, et j’ai envie qu’elle se maintienne. C’est ce que l’on peut me souhaiter de plus pour cette année.

LFB : Pour finir, est-ce que tu as des coups de cœur récents à partager avec nous ?

GDC : J’écoute beaucoup de podcast et je suis tombé sur celui de Thomas Lévy-Lasne , un artiste peintre qui a le vent en poupe en ce moment qui a exposé à la Galerie des filles du calvaire à Paris. Il faut le suivre sur Instagram ! Il est à la fois didactique sur le rapport à la peinture et drôle. Ses stories sont très cool. Niveau musique, j’écoute beaucoup de hardcore en ce moment, j’ai mes phases. J’ai des phases qui me ramènent à Blood Brothers avec l’album où il y a les morceaux Laser Life, Spit Shine You Black Clouds. Un truc bien énervé que j’adore. J’ai aussi découvert Mr GISCARD. Son titre est trop cool. C’est le titre parfait, hyper entêtant, dansant. Il y a quelque chose de Mac DeMarco. Sa voix un peu fausse mais qui sonne comme il faut. Il y en a aussi d’autres artistes mais je ne sais pas si tu veux que je te fasse une playlist. J’ai découvert la suite du projet des mecs de Match, ça s’appelle SUPERPARKA. L’album est très, très cool. Et puis, bien sûr, je reste branché sur la Playlist de La Face B, haha.

Découvrir La Vitesse, le nouveau titre de Galo DC :

Crédit Photos : Cédric Oberlin