TV PRIEST : « Je me sens plus optimiste qu’avant »

Nous avons pu rencontrer Charlie Drinkwater juste après sa performance au Pitchfork Music Festival de Paris à la Gaité Lyrique. Il s’agissait d’une consécration pour le groupe après une tournée américaine pleinement réussie et un premier concert sur les terres franciliennes. C’est autour d’un verre de bière (le nom de famille étant trompeur) que nous avons pu partager la vision du leader de la bande. Au programme : Londres, la campagne, thérapie et Kendrick Lamar.

Crédit Photo : Dan Kendall

LFB : Bonjour ! Comment allez-vous après ce concert ?

Charlie Drinkwater : Très bien, merci beaucoup !

LFB : Quel souvenir gardez-vous de ce concert à Paris ?

Charlie Drinkwater : C’était super. C’est vraiment un endroit incroyable. Une belle et immense salle pour jouer. Lorsque vous jouez quelque part pour la première fois, cela peut rendre nerveux. Je pense que les gens viennent vers vous pour peut-être vous voir et se demander : « Qu’est-ce que c’est que ces gars ? » Donc, peut-être un peu plus nerveux que si j’avais déjà joué dans cette ville. Mais j’étais très excité de jouer, Paris est une ville que j’aime !

LFB : Avant Paris, vous avez réalisé une tournée américaine. Durant le concert, vous avez dit au public que c’était à la fois étrange et fantastique.

Charlie Drinkwater : C’était un endroit étrange. Je l’ai aimé à bien des égards. Nous avons rencontré des gens incroyables. Et notre label était là (Sub Pop). Nous sommes donc allés les voir et nous avons passé du temps avec eux. Seattle est comme une sorte de deuxième maison, parce qu’ils nous ont très bien accueillis. Mais c’était la première fois que j’allais en Amérique. Je n’étais pas préparé pour le choc culturel, vraiment, c’est culturellement très différent. Lorsque vous voyagez, lorsque vous vous déplacez des grandes villes vers de plus petites collectivités à travers le pays, c’est très différent. J’ai été assez surpris par certains, tout comme la sécurité sociale est très différente là-bas. Le rôle de l’État et le rôle du gouvernement et ces choses sont assez conflictuels. Cela façonne certainement beaucoup d’opinions en moi, mais en même temps, c’est quelque chose de très spécial pour nous. Nous sommes très conscients du privilège d’aller à des milliers de kilomètres de chez nous et de jouer avec des gens à l’autre bout du monde. Alors oui, nous avons rencontré des gens vraiment incroyables.

LFB :

Charlie Drinkwater : Oui, je pense que Londres façonne ce que nous avons vécu et  ce que nous avons écrit, comme certainement le premier disque. En fait, le deuxième disque a également été écrit dans un quartier de Londres, une ancienne zone industrielle qui a maintenant été embourgeoisée et nettoyée. C’est cet étrange terrain moitié-moitié où vous êtes un peu à la périphérie de Londres, et c’est une sorte d’espace de croisement étrange. Mais ce n’est vraiment pas le cas, cela nous a beaucoup marqués, ces atmosphères. J’ai vécu à Londres presque toute ma vie d’adulte. Je n’en pouvais plus. J’habite désormais à la campagne, car j’ai déménagé. Mais la moitié du groupe y vit toujours. Et c’est assez incroyable, comme n’importe quelle grande ville, elle vous marque, elle vous enfonce ses doigts. Pour le meilleur et pour le pire. Je pense que beaucoup de sentiments de là-bas se retrouvent dans notre musique, mais cela pourrait être généralisé à l’ensemble du Royaume-Uni. Oui, tu dois déménager au nord de Londres. Psychologiquement, j’ai eu la chance de réaliser que parfois vivre dans une grande ville n’est peut-être pas bon. Ce n’est pas bon pour mon cerveau. J’ai eu la chance d’avoir l’opportunité de déménager à la campagne parce que j’ai réalisé que j’avais parfois besoin de solitude. Cela semble peut-être plus dramatique que ça ne l’était en réalité. Mais j’avais besoin d’une connexion à la nature, assez profondément.  C’était un désir très profond d’être reconnecté au paysage. Non pas que tu ne puisses pas le ressentir à Londres, mais je souffrais de problèmes de santé mentale, et j’ai eu besoin d’aller chercher plus loin et de me tenir dans un champ.

LFB : Quel est donc pour toi, le lieu pour être le plus heureux au monde ?

Charlie Drinkwater : Je dirais avec ma famille, mais c’est une question difficile. Je dirais dans la nature, dans les bois, dans les champs. J’ai longtemps aimé être dans la ville, ce sentiment de connexion aux autres, aux cultures et aux lieux, toute cette histoire. Mais pour moi, j’ai réalisé que j’avais besoin d’être parfois connecté avec moi-même.

LFB : My Other People a déjà cinq ans. Quel morceau de l’album préférez-vous jouer en live ?

Charlie Drinkwater : C’est une bonne question. J’aime jouer une chanson qui s’appelle It Was Beautiful. Parce que cette chanson a été écrite à un moment très difficile, très difficile. Et c’est une chanson qui a été très crue à faire avec les gars. En fait, c’est vraiment sympa de la jouer en live, et d’avoir une vie qui n’est plus ma vie. Elle va vivre ailleurs avec d’autres personnes. Ils ont leur propre interprétation, sentiments et signification. C’est vraiment sympathique. Cela ressemble à un bel échange. J’aime la jouer. Ça peut être une chanson assez émouvante à chanter parfois. Parce qu’il s’agit de quelque chose qui était assez triste. Mais j’aime qu’elle soit devenue une trace d’espoir. Alors oui, c’est ma préférée.

LFB : Avec cet album, on ressent que le tempo est plus lent …

Charlie Drinkwater : C’était le ressenti de l’époque où nous l’écrivions. J’en ai déjà parlé auparavant, mais je n’étais pas particulièrement bien pour l’écrire mentalement. Le processus consistait beaucoup en une expression de moi-même. C’est un album très personnel. Pour cette raison, je n’ai pas vraiment écouté l’album.

LFB : Oui, on ressent beaucoup de douleurs et de tristesses dans cet album.

Charlie Drinkwater : Pour moi, quand j’écris de la musique, je ne peux écrire que de la musique. La musique est très thérapeutique pour moi. Cela vient du fait que je dois essayer d’être honnête avec moi-même quand je fais de la musique. Pour le premier album, l’endroit où nous nous trouvions à ce moment-là était peut-être nerveux et un peu ennuyant. Cet endroit était plus réfléchi, un peu plus triste, un peu plus insulaire. Peut-être que le prochain album sera très heureux.

LFB : Sur ce nouvel album, vous parlez à propos de l’amour, comme sur My Other People. Et ce n’est pas forcément positif… Pourquoi ?

Charlie Drinkwater :  Ouais, c’était à propos d’amour. C’est une chanson positive, c’est une émotion agréable. Mais il s’agit de ma femme et moi, où nous avons traversé une expérience difficile. C’est l’amour pour quelque chose que vous ne saurez jamais. Mais tu auras toujours cet amour. C’était une situation où nous ne pouvions pas exprimer cet amour. Parce que quelque chose de mal est arrivé. Et je pense que c’était à propos de la façon dont l’amour peut être la chose la plus heureuse mais peut aussi être la plus triste…

LFB : My Other People est au sujet de la désintégration personnelle avec un peu d’espoir. Quel était votre d’état d’esprit au moins d’écrire cet album ?

Charlie Drinkwater : Avec des hauts et des bas ! Vraiment la meilleure chose à propos de cet album est qu’il m’a fait réaliser à quel point mes amis étaient bons dans le groupe, comment ils m’ont porté dans l’album. L’album est peut-être moins réfléchi ou plus difficile à écouter. Mais je serai toujours fier. Chaque fois que je repense à l’album, il réaffirme que ces personnes sont parmi les personnes les plus spéciales de ma vie. Et peu importe la musique ou le disque, je saurai toujours qu’il y a eu un moment où trois personnes ou plus de trois personnes, un réseau de soutien de personnes… Ces gars se sont occupés de moi, m’ont soutenu et m’ont aidé à traverser quelque chose. C’était indépendamment du fait que les critiques soient bonnes ou non. C’est assez humiliant.

LFB : Et aujourd’hui, quel est votre état d’esprit ?

Charlie Drinkwater : C’est mieux. Je lutte. Comme beaucoup de gens, la pandémie m’a a rendu socialement plus effrayé. Je pense que cela m’a changé et a changé les soucis que j’avais avant. Certaines choses se sont améliorées, d’autres ont empiré. Mais oui, je vais plutôt bien.

LFB : Si demain, tu souhaites écrire une chanson, quel en serait-ce thème ?

Charlie Drinkwater : J’ai beaucoup réfléchi sur les responsabilités que l’on peut avoir et aussi à ce que c’est que d’être avec mon père. Je pense beaucoup à ma responsabilité, non seulement envers ces personnes, mais aussi envers le monde. Peut-être qu’il y aurait des thèmes de cela. Je voudrais peut-être exprimer un peu plus de joie, plus d’espoir. Je me sens plus optimiste que je ne l’étais dans le dernier album. J’aimerais essayer d’explorer prudemment sur l’amour. Nous sommes en tournée depuis assez longtemps. Je pense que rencontrer des gens permet de comprendre leurs réactions face à des musique différentes de ce que nous avions peut-être prévu à l’origine, m’a fait réaliser : « Oh, en fait, peut-être que nous nous connectons avec les gens à un niveau plus émotionnel qu’à un niveau plus agressif». Peut-être que les gens nous écoutent dans un état plus émotif et en tant qu’interprète, je dois être dans cet état aussi.

LFB : Si demain, tu souhaites réaliser une reprise, quelle serait cette reprise ?

Charlie Drinkwater : C’est une bonne question. J’écoute beaucoup de Bob Dylan en ce moment. Je suis en train de faire tourner en boucle The Rolling Thunder Revue. Alors peut-être Isis. J’aime beaucoup cette chanson. La façon dont il raconte ce genre d’histoire narrative. Il pourrait être assez amusant de prendre part à cette histoire

LFB : Avec-vous déjà un prochain album déjà en préparation ?

Charlie Drinkwater : Nous écrivons constamment. Je pense que c’est comme ça qu’on travaille. Nous avons beaucoup écrit ces derniers temps. Je pense que nous aimerions prendre un peu plus de temps. Le dernier album était comme un outil pour nous aider à traverser des moments difficiles. Donc je pense que sur ce prochain album, nous serons un peu plus calmes. Mais nous écrivons beaucoup. Nous jouerons beaucoup plus aussi.

LFB : Quels artistes écoutez-vous en ce moment ? Que conseillez-vous ?

Charlie Drinkwater : Oh, il y a plein de bonnes choses en ce moment. J’ai beaucoup aimé un album d’un groupe qui s’appelle caroline. Ils sont sortis sur Rough Trade en 2022. Un groupe vraiment incroyable, une très belle musique. C’est génial. Nous venons aussi de découvrir ce groupe incroyable appelé Modern Woman. Ils sont sur un label qui s’appelle End of the Road Records. Ils sont vraiment fantastiques. Comme un autre groupe de Londres appelé frown line, qui est vraiment super. J’ai aussi beaucoup aimé le dernier disque de Kendrick Lamar. C’était vraiment très bien.

LFB : Et vous avez des titres favoris durant votre tournée ?

Charlie Drinkwater : Nous avons écouté beaucoup de rock progressif dans le groupe, mais plus de vieux rock progressif ,comme Yes et beaucoup de Genesis.

LFB : Merci beaucoup pour ce moment partagé avec vous !

Charlie Drinkwater : Oh merci beaucoup !

Crédit photo : Eva Pentel

Version English

LFB : Hello ! How are you ?

Charlie Drinkwater : Very good ! Thank you !

LFB : What memories do you have of this concert in Paris?

Charlie Drinkwater : It was it was great. It’s really an amazing venue. Huge, a beautiful room to play. When you’re always playing somewhere for the first time, it can be can be nerve racking. I think people are coming to you to maybe see you and think « What are these guys about? » So, maybe a bit more nervous than if you’ve played in that city before but I was very excited to play is that it’s a city I love.

LFB : Before Paris, you have play in America. During the show, you’ve said that was really special and amazing for you..

Charlie Drinkwater : It was it’s a strange place. I loved it in lots of ways. We met some amazing people. And our label is out there (Sub Pop). So we went and saw them and hung out with them. Seattle is a felt like a kind of second home because they made us feel so welcome. But I it was the first time I’d been to America. I wasn’t I didn’t think I was prepared for the culture shock, really iit is culturally very different. When you’re traveling around, while you’re going from the major cities into smaller communities or across the country, it’s very different. I was quite taken aback by some of the just like Social Security is very different there. The role of the state and the role of the government and those things are quite confronting. It certainly shapes a lot of opinions in me, but at the same time, it’s a very special thing for us to do. We’re very aware of the privilege to go 1000s of miles from your home and play to people on the other side of the world. So yeah, we met some really incredible people.

LFB : You seem disappointed about of the life on London…

Charlie Drinkwater : Yeah, I think London shapes and where we lived and where we wrote a lot of the music, certainly the first record. Actually the second record as well was written in a, in an area of London, an ex-industrial area that is now has now been gentrified and cleaned up. It’s this weird half and half land where you’re kind of on the edge of London, and it’s a kind of strange crossover space. So it really doesn’t, it did imprint on us a lot. Those atmospheres and I’ve lived in London pretty much most of my adult life. I don’t anymore. I live in the countryside, I moved down. But half the band still do live there. And it’s quite an incredible, like any major city. It leaves its marks on you, it pushes its fingers on you. And for good and for bad. I think a lot of the feelings of over the place comes into the music but that’s also about the United Kingdom as a whole.

LFB : And London is less and less a place for rock music today…

Charlie Drinkwater : Yes, you need to move to the north of London. Psychologically, I was lucky enough to realize that perhaps sometimes living in big city is not good. It’s not good for my brain. I was lucky enough to have an opportunity to move to the countryside because I realized that maybe I do need solitude sometimes. It sounds maybe more dramatic than it actually is. But I needed a connection to nature quite profoundly. I started to realize that like nature on the outside, and  I started to realize that for me. That was a very profound desire to be reconnected to landscape. Not that you can’t be in London, but I suffer with mental health issues, and I need to go and find go and stand in a field.

LFB : So, where is the happiest place on Earth ?

Charlie Drinkwater : I would say with my family but it’s a hard question. I would say in nature, in the woods, in the fields. I loved for a long time being in the city, that feeling of connection to other people, and cultures and places, all this history. But for me, I think I realized that I needed to be maybe sometimes it’s better for me to be on my own.

LFB : My Other People is already five years old. Which track from the album do you prefer to play live?

Charlie Drinkwater: That’s a good question. I enjoy playing a song called It Was Beautiful. Because I wrote that song was written at a very hard time, very difficult time. And it’s a song that was very raw to make with the guys. Actually, it’s really nice to play it live, and to have a life that isn’t my life anymore. It goes and lives with other people somewhere else. They have their own interpretation, feeling and meanings. That’s really nice. It feels like a nice exchange. I enjoy playing it. It can be quite an emotional song to sing sometimes. Because it is about something that was quite sad. But I like that it’s maybe become something that’s maybe hopeful, as well. So yeah, that’s my favorite.

LFB : And on this album, the tempo is more slow..

Charlie Drinkwater : It was the nature of the time that we were writing it. I’ve talked about it before, but I wasn’t particularly well, writing it mentally. The process was very much about an expression of myself. It’s a very personal album. For that reason, I haven’t really listened to the album.

LFB : Yes, we felt a lot of painful and sadness on this album.

Charlie Drinkwater : For me, when I write music, I can only write music. It comes from music is very therapeutic. For me. It comes from a place of I have to try and be honest with myself when I’m making music. For the first album, the place that we’re in at that time was maybe angry and a bit annoyed and a bit pissed off. That this place was more reflective bit sadder bit more insular. Maybe the next album will be very happy.

LFB : On this new album, you talk about love like on My Other People. And this is not necessarily positive… Why?

Charlie Drinkwater : Yeah, it was about love. It is a positive song, it is a pleasant emotion. But it’s about my wife and I went through to a difficult experience. It’s love for something that you won’t you will never know. But you will always have that love. It’s it was a situation where we couldn’t express that love. Because something bad happened. And I think it was about how love can be the happiest thing but also can be the saddest…

LFB : My Other People is about personal disintegration with some hope. In what state of mind at least did you write this album?

Charlie Drinkwater : Up and down ! Really the greatest thing about this album is it made me realize how good how good my friends were in the band, how they carried me in the album. The album is maybe less considered or harder to listen to, or a bit more up and down. But I’ll always be proud. Whenever I look back on the album, that it reaffirmed that those people are some of the most special people in my life. And regardless of the music or the record, I’ll always know that there was a moment where three people or more than three people, a support network of people. Those guys cared for me, support me and got me through something. That was regardless of whether reviews are good or not. That’s quite humbling.

LFB :And today, what is your state of mind?

Charlie Drinkwater : It’s better. I struggle. You know, I, I think like a lot of people, the pandemi has made you may be more socially scared or gone the other way? Or certainly I think it’s changed me and changed my conditions that I had before. Some things got better some things got worse. But yeah, I’m pretty good.

LFB : If tomorrow, you want to write a song, what would be the theme?

Charlie Drinkwater : Picked up thinking a lot about responsibly growing up and what it is to be around my father, husband. I think a lot about my responsibility, not just to those people, but also in terms of the world. Maybe there would be themes of that. I would like to maybe express some more joy, more hope. I do feel more hopeful than I felt right in the last album. I’d like to try and cautiously explore a bit more about love. I think being on tour we’ve been on tour now for quite a long time. We’ve been on tour, you know, for a couple of months, really. And I think meeting people and understanding that people have different responses to the music than you originally maybe intended or you thought they would have has made me realize : “Oh, actually, maybe we connect with people on a more emotional level than a more aggressive level or violent level”. Maybe people are listening to it in a more emotive state as a performer, I have to be in that state as well. So yeah, maybe that would be something I’d be interested in.

LFB : If tomorrow, you want to perform a cover, what would this cover ?

Charlie Drinkwater : Oh, that’s a good question. I’m listening to a lot of Bob Dylan at the moment. I’m listening to I’ve got a read we’ve gone back again and gone back to that kind of The Rolling Thunder Revue. So maybe Isis. I love that song very much. The way that he tells this kind of story, this kind of narrative story. As a writer don’t write narrative stories and I don’t inhabit a character I tried and have it myself. So it might be quite fun to take on a story

LFB : Is the next album already in preparation?

Charlie Drinkwater : We write constantly. I think that’s how we work. We’ve been writing a lot recently. I think we’d like to take a bit longer. This time. I think I’d like to take a minute to be a bit more. The last album was like we had to do it/ It was a tool to help us through some hard times. So I think this next album, I think we feel a little calmer. I’d like to take a minute to just think about things a bit more. But we are writing a lot. And yeah, we’ll be playing a lot more as well.

LFB : What artists are you listening to right now? What do you advise?

Charlie Drinkwater : Oh, there’s loads of good stuff at the moment. I really liked an album by a band called caroline. They released on Rough Trade earlier this year. Really amazing bands very beautiful music. That’s great. We just taught her that amazing band called Modern Woman who are amazing. They’re on record label called end of the road records. They’re really fantastic. As another band from London called frown line who are really great. Then, you know, what else has been really good this year? I really liked the last Kendrick Lamar record. That was really really good. I really enjoyed that.

LFB : And have you a favorite song during your trip tour ?

Charlie Drinkwater : We’ve been listening to a lot of prog rock in the band, but more old prog rock like Yes and lots of Genesis. So probably yes, close to the edge for this talk. We’ve been just hitting the prog rock hard.

LFB : Thank you very much for this moment shared with you!