Finally A Live #2 : Tim Dup & Bandit Bandit

Pendant toutes l’année 2021, La Face B a suivi les artistes et les salles de concert à travers le Not Dead Project. Maintenant que l’horizon s’éclaircit légèrement et que les concerts reprennent, on a décidé de poursuivre notre volonté de suivi et de prise des paroles des artistes avec Finally A Live ! Dans ce nouveau format, nous partons à la rencontre des artistes pour parler de live et l’impact qu’a pu avoir la crise sanitaire sur leur manière de vivre cet élément si essentiel à leurs existences et à la notre. Aujourd’hui, on va à la rencontre Tim Dup et Bandit Bandit pour partager des anecdotes de concerts en vitrine et parler de l’importance de bien se laver les mains.

Tim Dup

crédit : Caroline Jollin

La Face B : Comment as tu vécu ton premier concert « post covid » ?

Tim Dup : Bien. J’avais un peu d’appréhension car je n’en ai qu’un cet été. 45 minutes c’est court et j’avais peur de voir le truc filer et d’entrer dans une sorte de tunnel et d’être plus concentré que présent. Et en fait j’ai profité de chaque chanson, de tous les moments, j’ai adoré le rapport au public. Les gens étaient cools, je pense qu’ils avaient qu’une envie c’est d’écouter de la musique… donc non franchement, j’étais trop content.

La Face B : Est-ce que tu avais des habitudes qui ont évolué ou changer par rapport à avant ?

Tim Dup : Alors j’ai pris mon petit thé avant de monter sur scène, c’est une habitude récurrente. Sinon, on les perd les habitudes, je ne sais même plus ce que c’était (rires).
Après toujours quand même se mettre dans sa bulle une demi heure avant pour se mettre en conditions … En vrai, je suis arrivé assez serein et léger parce que c’est une configuration dans laquelle je suis à l’aise et qui ne me fait pas peur.

D’être juste là en acoustique, j’ai ma voix et mon instrument, c’est parfait. Pour moi c’est plus stressant et occupant d’être avec des gens sur scène, d’avoir le matos, il faut gérer plus de choses. Là il y a moins à gérer, c’est assez fluide et j’adore ce rapport là.

crédit : Caroline Jollin

La Face B : Est-ce que tu as un meilleur et pire souvenir de festival à partager avec nous ?

Tim Dup : En festival … ça longtemps quand même. En fait je pense que c’est le principe de festival qui est pour moi le meilleur souvenir. D’être dans un itinéraire, de villes en villes, une temporalité qui est quand même très grisante où les gens sont en vacances, il fait beau, c’est l’été … À chaque fois tout ça est réuni pour que ce soit joyeux quand même.

Après pire souvenir … En vrai c’était sympa mais un peu lunaire. C’était à Granby au Québec, j’avais fait un festival à destinations des pros, des sortes de showcases ou tu joues dans des vitrines de magasin. Moi j’avais joué dans un resto belge avec 30 personnes et ça allait. Et il y avait Clara Luciani qui était là aussi, on avait passé le festival ensemble, on s’était bien marré et elle pour le coup avait joué dans la vitrine d’une mercerie. C’était des trucs vraiment improbables … Mais en fait j’ai pas vraiment de si mauvais souvenirs que ça.

La Face B : Est-ce que tu as un morceau « incontournable », que les gens attendent beaucoup ?

Tim Dup : Je pense que ça dépend des configurations, en acoustique je ne peux pas tous les jouer. Les morceaux les plus produits, ils ne vont pas rendre grand-chose en piano-voix.

Mais je pense qu’il y a des morceaux qui font plus cross-over, qui vont toucher un peu toutes les générations. Je pense à Soleil Noir notamment. J’ai l’impression que ça cristallise quelque chose de simple où tu peux réunir à la fois des jeunes avec un phrasé un peu différent des autres avec un refrain assez tendre, enfin j’imagine … Après c’est ça que j’aime aussi, ne pas vraiment avoir d’incontournable et de pouvoir changer facilement.

La Face B : Pour finir, est-ce que tu peux nous parler de l’importance du catering quand on est en tournée ou en festival ?

Tim Dup : C’est extrêmement important. On sous-estime beaucoup l’environnement autour d’un concert : comment tu y vas, à quelle heure tu arrives, comment on t’accueille, est ce que les gens sont gentils, si tu as bien mangé … Et le catering franchement c’est très important. Sur festival c’est pas forcément là ou ça se joue, tu as du débit, du passage… Ici c’est un bon catering, mais ça va vite quoi. Mais c’est vrai que parfois tu es dans des salles et ça fait ton petit bonheur d’avant concert. Et moi, un des trucs que je préfère c’est manger donc j’avoue que le catering a quand même du sens. (rires)

Bandit Bandit

La Face B : Comment avez vous vécu vos premiers concerts « post-covid » ?

Hugo : C’était trop bien.

Maëva : À Lyon c’était ouf.

Hugo : On a fait une date très récemment à Lyon et on ne pensait pas que les gens allaient se pointer en masse comme ça. C’était exactement qu’on imaginait les dates et la reprise. C’était fou, ça gueulait dans tous les sens.
Et c’était surtout des jeunes, on fait pas une musique de vieux!

Maëva : Très jeune vraiment, genre 18ans. Les garçons ont signé leur premiers autographes sur les seins, un gros délire (rires)

Hugo : le cliché horrible (rires)

La Face B : Est-ce qu’il y a des habitudes que vous aviez avant qui ont évolué ?

Maëva : On fait plus d’exercices avant pour s’échauffer. Moi je mets un peu de méditation et ensuite notre musique à nous pour trouver la motivation. Sinon rien de particulier.

Hugo : Moi je dirais l’assurance qu’on a sur scène, surtout pour communiquer avec le public. J’ai l’impression qu’on parle plus et on a plus d’aisance à créer un échange.

Maëva : Après une fois sur deux, on dit quand même des conneries. (rires)

La Face B : Vous qui avez vécu les deux, quelle différence vous faites entre un public debout et un public assis ?

Hugo : C’est incomparable.

Maëva : Ca n’a strictement rien à voir. Après ça dépend la musique qu’on fait
Si tu fais un piano voix c’est mieux d’avoir les gens qui sont là concentrés, avec toute leur attention, mais nous notre musique ne se vit pas assise..

Hugo : Nous on l’a senti direct. Notre date à Savigny Le Temple, on a joué devant moins de personnes que la veille à Metz mais c’était beaucoup mieux, y’a quelque chose qui se crée.

Maëva : En vrai y’a pas à chier quoi (rires).

La Face B : Est-ce que pour vous, il y a un morceau incontournable en terme émotionnel et d’échange dans votre setlist ?

Maëva : Ah bah c’est maux ! Dès qu’Hugo fait les premiers accords, les gens sont dingues.

Crédit : Rarolin Cougeole

Hugo : C’est le premier single et on sait que c’est le morceau le plus fort pour l’instant même si ça peut évoluer. Quand je vais jouer les premières notes, je regarde les réactions et c’est là qu’on capte si les gens nous connaissent ou pas.

Maëva : Absolument.

La Face B : Est-ce que vous avez un souvenir de meilleur et de pire concert à partager avec nous ?

Maëva : C’est marrant, parce qu’on a pas les mêmes à chaque fois.

Hugo : Pour le meilleur, j’ai trop kiffé les deux dates au transbo de Lyon. Et j’ai pas kiffé du tout la date à Paris pour le Ricard.

Maëva : Ah ouais ? Moi j’avais trop kiffé. Ma date préférée je crois que c’était celle au Reeperbahn. C’était une galère de l’enfer. Le mec qui nous a accueilli comprenait rien à rien. Hugo était véner, on avait dormi deux heures … Et après, on a joué et c’était ultra-punk. On est rentré dans le lard.

Hugo : Toute la frustration qu’on avait eu dans la journée a été évacuée.

Maëva : C’était trop bien et les gens étaient trop chauds …

LFB : Et la pire ?

Maëva : C’est celle ou je vomis tout le temps.

Hugo : À Grenoble ?

Maëva : C’était pas le stress, j’étais malade, j’ai vomi avant pendant et après …

Hugo : Elle m’a laissé tout seul comme une merde. Je savais pas quoi faire, j’avais chanté du Nirvana …

Maëva : Ah non non ! Le pire c’était à Brest quand j’avais la ch… (rires)

Hugo : Ah ouais, elle avait la gastro et je me rappelle qu’il y avait un truc dans Rock & Folk qui disait «  Bandit Bandit, ils iront loin si ils apprennent à se laver les mains » (tout le monde rit)

Maëva : Des génies (rires). J’avais même mis un seau à côté de la scène au cas où … Je me suis barré direct après le concert. J’étais malade comme jamais (rires)

LFB : Pour finir sur une note plus légère : Est-ce que vous pouvez nous parler de l’importance du catering ?

Hugo : Ah ouais, c’est vraiment les discussions que t’as entre groupes.

Maëva : Il faudrait une carte interactive des meilleurs caterings de France ça serait vraiment un concept incroyable.

Hugo : Moi j’aime vraiment les caterings qui font l’effort de préparer des trucs locaux.

Maëva : On n’est pas très chiants, mais un bon catering ça fait plaisir.

Hugo : Clairement, c’est le meilleur moment de la journée.