The Libertines : un retour rock’n’roll plus que réussi !

Le quatuor londonien a choisi de faire plaisir à ses fans en 2019 en annonçant une mini-tournée en Europe puis en Angleterre en cette fin d’année. Leur série de show a débuté ce dimanche 27 octobre 2019 à l’Olympia de Paris, après trois ans d’absences.  Ils nous avaient manqué et ne nous ont pas déçu !

The Libertines ont voulu célébrer l’ouverture de leur studio/hôtel/bar « The Albion Rooms » à Margarate, située au sud-est de l’Angleterre et qui devrait le lieu d’enregistrement de leur quatrième album. L’intention est belle mais est-ce que le show vaudra la chandelle ? Et oui !  Le groupe est heureux de revenir sur scène et se montre aussi frais qu’à leur début !

Entre poésie, attitude désinvolte et rock’n’roll et relation fraternelle, le groupe va raviver la flamme adolescente qui anime le public. Si les premières parties, Gabi Garbutt & The Illuminations et Purest, nous ont laissé indifférentes, la venue sauvage du groupe sur scène, en mode Peaky Blinders sur un air raisonnant le titre Bonnie and Clyde de Serge Gainsbourg,  a annoncé la couleur. Débutant par l’énergique et mélodique Heart of The Matter, la bande va dérouler dans sa première partie plusieurs titres de leur dernier album Anthems For Doomed Youth : Barbarians, Fame and Fortunes et You’re My Waterloo. Les premiers titres s’enchaînent sans interruption avec une énergie et une solidité infaillible, comme si le groupe avait encore besoin de prouver sa valeur.

Certes, dès fois, certains riffs sont lancés trop tôt ou trop tard car il faut faire avec l’intenable Pete, mais c’est en même temps cela qui fait le charme de ce groupe. Ne pas calculer, se démener et jouer du rock pour le plaisir. Carl Barat et Pete Doherty occupent les devants de la scène, chantant plusieurs fois au même micro, collant leur nez chaleureusement et se taquinant par moment. Cette relation fraternelle nous ravit.

L’ambiance sera plus déchaînée quand les tubes des deux premiers albums seront joués grâce au déluge de leurs hymnes dans lequel s’est glissé Gunga Din : VertigoCan’t Stand Me Now Last Post On the BugleTime for HeroesUp the Bracket. Ses morceaux créés au début des années 2000 avait propulsé la bande au rang d’icône de la scène rock britannique. La nostalgie a gagné le public qui reprend les paroles et frappent dans les mains. Le set se termine sur un retour aux premiers amours avec l’un de leur premier titre : What A Waster.

Après un très long rappel de dix minutes, le groupe resurgit pour une très longue prolongation qui sera brouillonne mais amusante et conviviale. Débutant par l’incontournable What Katie Did, The Libertines poursuit avec le tendre Music When the Lights Go Out et le merveilleux The Good Old Days. L’énergie reprendra avec Don’t Look Back Into The Sun qui manquait encore à l’appel. Le concert devait se terminer à cet instant, John Hassal ayant déjà posé sa basse. Mais le duo de chanteur se sent comme à la maison et persiste dans une improvisation musicale qui marquera les esprits.

Bluffant avec un riff de Fuck Forever, Pete Doherty entame le rarissime Bangkok joué en medley avec Skag & Bone Man. Mais le duo de crooners ne s’arrête pas là et lance Dream a Little Dream Of Me et le morceau France, qui sera l’occasion de créée une complicité, déjà évidente, avec la salle en chantonnant La Marseillaise. Voyant leurs compères infatigables, Gary Powell et John Hassal se voient de forcer la chose en insistant sur les aurevoirs et en quittant la scène. Carl Barat décide alors de faire de même mais prenant sur son dos Pete. La fin est ahurissante, drôle et mémorable. Le groupe a offert deux heures de concerts à ses fans et surtout, une communion forte et sincère. Ils sont bien de retour. Le quatrième album s’annonce prometteur et rock’n’roll !