The KVB : « Nous sommes une expérience audiovisuelle totalement immersive »

The KVB viennent de sortir Unity, un album envoutant à la fois sombre et euphorique où l’on retrouve le son coldwave du duo britannique longtemps basé à Berlin, bercé de synthés aériens et de voix éthérées. L’opus est inspiré de béton et de nature sauvage qui reprendrait les dessus. Un concept dont on a pu discuter en profondeur avec les deux musiciens, Nicholas Wood et Kat Day, quelques jours avant la sortie de l’album. On a parlé entre autres de brutalisme, d’utopie et de dystopie et de la forte identité visuelle du groupe…

The KVB
Crédit photos : George Katsanakis

ENGLISH VERSION BELOW

La Face B : Salut, comment vas-tu ? Comment vous sentez-vous à quelques jours de la sortie de votre nouvel album Unity ?

Kat Day : Je suis excitée, nous sommes impatients que les gens entendent le nouvel album car c’est quelque chose sur lequel nous avons passé tellement de temps !

Nicholas Wood : Oui, ça fait longtemps qu’on le prépare. Nous l’avons commencé en 2019. Et puis oui… ça a pris un peu de temps pour nous. Parce que normalement, nous sortons un album tous les un/deux ans. Cette fois-ci, ça fait presque trois ans et demi. Donc…

KD : Donc c’est un peu plus effrayant. Nous aimons ces chansons et nous espérons juste que d’autres personnes les aimeront aussi !

LFB : La réalisation de l’album a-t-elle pris plus de temps à cause de la pandémie ?

NW : Nous avons commencé à enregistrer l’album en studio avec le producteur, Andy (Savours, Black Country New Road, My Bloody Valentine…). C’était en mars 2020. Et puis évidemment, les choses ont changé et puis nous l’avons terminé chez nous et il a fallu environ un an de travail à distance pour le terminer.

KD : Parce que le producteur n’a pas pu aller au studio parce qu’il avait un jeune bébé et qu’il ne se sentait pas en sécurité dans les transports en commun à Londres, et donc les choses ont pris plus de temps, vous savez, à cause de tout ça.

LFB : The KVB existe depuis un peu plus de 10 ans. Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous nous parler de votre parcours musical jusqu’à présent ?

NW : Ça a commencé comme un projet solo. C’était une sorte de projet de chambre, juste pour trouver des idées… Et puis j’ai mis des chansons en ligne, et des gens les ont aimées, puis j’ai reçu des offres de concerts, puis j’ai accepté les offres de concerts et puis j’ai pris Kat avec moi.

KD : Oui, tu avais besoin de quelqu’un… il avait besoin de quelqu’un pour les claviers et il n’avait personne. Donc j’ai juste…

NW : Elle a rejoint le groupe et depuis, on a continué. Le son a changé parce que nous avions l’habitude d’être beaucoup plus bruts, sombres et Lo Fi, mais nous essayons de changer progressivement avec chaque sortie. Nous avons changeons les choses.

LFB : Il y a un fort sentiment de dystopie et il y a des références à l’architecture brutaliste, l’urbanisme, le béton, la structure. Quelles ont été vos inspirations lors de la création de l’album ?

KD : J’ai toujours été très intéressée par le brutalisme car j’aime les idées qui se cachent derrière. Il cherche toujours à faire une société meilleure. Il y a des idées utopiques dans le brutalisme. C’est vraiment plein d’espoir. Même si les gens ne s’en rendent pas compte, c’est en fait… Même si cela semble très brutal, c’est très porteur d’espoir. Et j’aime ça. J’aime qu’il puisse être considéré à la fois comme une dystopie et une utopie.

Nous avons également été très inspirés par… En Espagne, il y a toutes ces villas de luxe qui sont à moitié construites à cause de la crise financière. Ce sont donc des ruines de l’ère moderne. Et j’ai trouvé très beau la façon dont la nature récupérait ces structures en béton. Il y avait un palmier qui traversait le toit de l’une des villas. Et maintenant, dans une piscine où il devrait y avoir de l’eau, c’était juste plein d’herbe et c’est totalement envahi par la végétation, c’est assez beau.

Mais c’est étrange parce qu’on a eu ces idées avant la pandémie. Et maintenant c’est comme la prochaine sorte de tragédie de toute une vie, la crise financière et d’autres… Et j’avais l’impression que certaines des chansons qui étaient pré-écrites avant la pandémie ont pris un nouveau sens après.

LFB : Oui, ces références sont assez austères mais le disque sonne énergique et euphorique. Quel était votre état d’esprit lorsque vous conceviez Unity ?

NW : Oui, l’album est définitivement euphorique. C’était une décision consciente car dans le passé, on était toujours un peu plus introspectif, disons, et la musique était plus austère, sans aucun doute. Nous avons consciemment voulu faire quelque chose qui soit un peu plus ouvert sur l’extérieur et euphorique, je suppose.

KD : Mais, vous savez, comme je l’ai dit avant, c’est l’espoir dans le brutalisme. Il y a de l’euphorie dans la dystopie.

LFB : Le premier single de l’album, World on Fire, a l’air assez sombre et accrocheur, pouvez-vous nous parler de cette chanson ?

NW : C’est une sorte de, ouais, elle est accrocheuse. C’était certainement l’une des chansons les plus « pop » de l’album. Nous voulions créer quelque chose de court et d’accrocheur, et oui, les paroles sont assez sombres.

KD : Nous aimons la dualité de ce que les mots signifient, « set the world on fire » dans les deux sens du terme. Peu après que nous l’ayons écrite, il y a eu tous ces incendies en Australie !

J’aime le fait que mettre le feu au monde peut être une bonne chose, mais aussi une chose terrible.

Pour la vidéo, il y a une œuvre sculpturale à la Tate Modern (Nam June Paik, The More, The Better, 1988) et il y a toutes ces radios, et je l’ai imaginée comme un panopticone de télévisions. Comme nous sommes nourris en permanence de toutes ces images de destruction, c’est presque comme une sculpture totémique ou religieuse.

LFB : Vous réalisez vous-même la plupart des vidéos et de l’artwork de l’album ? Est-ce que c’est important pour vous d’exprimer votre propre vision telle que vous l’imaginez ?

KD : Je fais les vidéos, les visuels… ce qui a toujours été une partie très importante. Parce que j’ai fait une école d’art. C’était mon truc. Et on se voyait vraiment comme un projet audio visuel, pas seulement un groupe. Nous sommes une expérience audiovisuelle et totalement immersive.

Oui, c’est vraiment important et je suis vraiment intéressée par l’apprentissage de nouvelles technologies. Par exemple, nous utilisons des rendus 3D, mais aussi des technologies plus anciennes comme l’audio, les jeux vidéo modernes, pour donner un côté un peu nostalgique ou des choses comme ça.

LFB : Il y a aussi ce  fort symbole des deux anneaux entrelacés sur l’artwork et les visuels de l’album. Pouvez-vous nous en parler un peu ?

KD : C’était assez influencé par les miroirs sonores de la côte sud de l’Angleterre que l’on voit dans notre nouvelle vidéo.

J’ai imaginé, genre « que se passerait-il si notre civilisation était anéantie ? Et que des extraterrestres ou de nouvelles personnes arrivaient ? Que penseraient-ils de ces miroirs ? Penseraient-ils qu’ils sont religieux ? Croiraient-ils que nous essayons de faire rebondir notre son vers le ciel ? Vers les cieux ou autre chose ? »

J’essaie juste de penser comment les gens peuvent mal interpréter l’utilisation des choses, parce qu’évidemment nous faisons cela pour les civilisations passées tout le temps. Nous essayons de comprendre quel était leur but. J’avais donc ça en tête.

En ce qui concerne les miroirs sonores – je sais qu’ils n’ont manifestement pas fonctionné comme miroirs sonores – mais j’aime leur présence sculpturale. Et quand vous voyez la côte sud, honnêtement, c’est tellement stupéfiant. C’est un morceau de sculpture, vous savez, tellement beau.

C’est un peu dommage parce qu’on dirait qu’ils sont en train de se délabrer. J’espère vraiment qu’ils vont rester. Parce qu’ils sont beaux, même s’ils n’avaient pas vraiment de but à la fin.

Mais en tant que symbole d’unité, les deux cercles liés ensemble sont le symbole parfait.

Et oui, je suppose que nous nous sommes évidemment mariés pendant la pandémie ! Il y a un petit soupçon de ça aussi, sans que ce soit cheesy.

LFB : Oh vraiment ? ! Félicitations !

Et oui, votre album s’appelle Unity et le single s’appelle Unité en français, y a-t-il une raison à cela ?

Les deux : Oui !

LFB : On peut la connaître ?

KD : On allait l’appeler Unité. Mais on s’est dit que toute la presse anglaise allait se tromper. Et qu’ils allaient l’appeler « unite » (« s’unir ») ce qui n’est pas le sens que nous voulons ou ce que nous voulons dire. Donc nous l’avons appelé Unity juste pour…

NW : Nous l’avons fait pour embrouiller les gens (rires). Pour qu’on nous pose cette question !

LFB : Je vois…

NW : Il n’y a donc pas vraiment de réponse. Mais Unity avait du sens à bien des égards donc…

KD : Ça avait du sens pour le disque, mais nous aimons bien qu’en français (avec un très fort accent anglais) « l’unité d’habitation » – je prononce probablement ça terriblement je suis désolée.

LFB : Le quoi pardon ?

KD : Comme le projet de Le Corbusier, vous savez.

LFB : Oui, La Cité Radieuse ?

NW : Oui

KD : J’adore l’idée de ce projet. Encore une fois, il essaie de créer cette communauté idéale et il y a tellement de bonnes idées et d’espoir dans l’architecture, ce que j’aime vraiment. Comme essayer de lutter pour une meilleure société, etc.

Et j’ai juste aimé que tu aies besoin… que ça puisse être mal interprété et que tu le lises, tu sais, différemment. Je ne sais pas.

Comme un mot, parce qu’évidemment la langue anglaise est construite principalement de mots français de toute façon…

LFB : Oui, et vice versa. Nous avons aussi pas mal de mots anglais.

Et donc il y a Unity et vous avez aussi sorti les Early Tapes cette année. Une compilation de démos et de chansons figurant sur vos premiers EPs. Comment ce projet a-t-il vu le jour ?

NW : L’idée de le faire nous est venue un jour, parce que toutes ces chansons n’ont jamais été publiées que sur cassette. Alors on s’est dit que certaines d’entre elles devaient sortir en vinyl. On s’est dit qu’on allait le faire nous-mêmes et qu’on verrait comment ça se passerait.

Heureusement, beaucoup de gens aiment ces chansons. Donc oui, c’était juste une sorte de… c’était juste une idée quand on réfléchissait à de nouvelles façons de…

KD : survivre

NW : et aussi de continuer l’histoire pour garder le projet…

KD : et pour leur donner la sortie qu’ils méritent. Et j’adore la photo que notre ami Jakob a prise.

A peu près à la même époque, nous avons eu l’album live qui a été enregistré à La Cigale. Il est sorti l’année dernière, juste au moment où la pandémie a frappé. C’est vraiment important parce qu’à l’époque, il n’y avait pas de concerts.

NW : Tout cela fait partie de l’histoire de The KVB, en fait, toutes ces choses.

KD : Nous avons également fait un live stream, mais ce n’était pas un live stream standard car je les trouve vraiment ennuyeux. Pour notre live stream, j’ai utilisé des programmes de jeux vidéo pour créer des paysages virtuels et nous étions des hologrammes dans ces paysages virtuels. Et nous nous déplaçons vers un nouveau paysage toutes les 2/3 chansons. Et je n’aurais pas eu le temps de travailler sur quelque chose comme ça s’il n’y avait pas eu la pandémie.

LFB : Est-il visible quelque part ? Sur YouTube ou ailleurs ?

NW : Oui, il y a quelques chansons. Il y a des extraits de l’album mais pas en entier. Peut-être que nous allons le mettre en ligne.

LFB : Oui, ce serait cool !

Par ailleurs, vous avez vécu à Berlin pendant de nombreuses années et vous êtes de retour à Manchester ? Je me demandais ce que cela faisait d’être de retour, comment les deux villes se comparent-elles pour vous ?

KD : Ce n’est pas un retour parce que nous n’avons jamais vécu à Manchester auparavant. Nous avons choisi Manchester parce que nous pensions que c’était la ville la plus similaire à Berlin au Royaume-Uni.

Et il y a de très bons clubs. C’est toujours une grande scène musicale. Par exemple, il y a un endroit à Salford, le White Hotel, qui fait de l’excellente création, des événements très excitants. Et c’est abordable ici. On peut vivre vraiment, ce n’est pas Londres, on peut se permettre de vivre mieux !

LFB : La musique live est de retour depuis un moment…

NW : Nous avons fait environ 10 à 12 concerts cette année et l’année prochaine, nous avons une grande tournée de prévue l’année prochaine.

KD : Oui, nous avons une grande tournée en Europe.

LFB : Vous êtes excités par cette tournée ? Qu’est-ce que ça fait de repartir en tournée après si longtemps ?

KD : Oui ! Nous sommes excités et aussi nerveux ! On est en train de faire de tout nouveaux visuels.

NW : Oui, c’est bien. Il faut s’habituer à nouveau parce que nous avons un an de plus. On oublie à quel point c’est fatiguant de partir en tournée. Mais jusqu’à présent, ça se passe bien et nous avons en quelque sorte repris la routine.

KW : Oui, nous étions de retour à Berlin la semaine dernière. C’était bien. Nous avons joué au festival Synästhesia avec Beak> et A Place to Bury Strangers et Anika et ouais, beaucoup, beaucoup de gens géniaux…

LFB : Et y a-t-il quelque chose que vous avez découvert récemment, que vous aimeriez partager avec nous ?

KD : Le groupe qui tourne avec nous au Royaume-Uni. Dream English Kid. Nous les avons vus en première partie de l’autre projet de Nick et ils étaient tout simplement époustouflants. Je les recommande vraiment. Allez les voir ! Ou venez à un concert et assurez-vous de venir assez tôt pour les voir !

LFB : Super, on va faire ça ! Et quel est l’autre projet de Nic ?

NW : Il s’appelle Saccades et j’ai fait un album au début de l’année avec ce groupe et j’ai fait une mini tournée au Royaume-Uni cet été. Il est sorti sur le label Fuzz Club. C’est un peu plus… comment le décrire ? un peu plus ensoleillé ?

KD : Oui, c’est très estival.

NW : Plus estival que KVB.

KD : Rêveur et nostalgique…

LFB : Merci beaucoup !

ENGLISH VERSION

The KVB just released Unity, a captivating album, where the coldwave of the British duo long based in Berlin takes dark and euphoric turns. The record is inspired by concrete and wild nature that would take over. A concept that we were able to discuss in depth with the two musicians, Nicholas Wood and Kat Day, a few days before the album’s release. We talked about brutalism, utopia and dystopia and the strong visual identity of the band…

La Face B: Hi, how are you? How do you feel a few days before the release of your new album, Unity?

Kat Day: I’m excited, we really can’t wait for people to hear the new album because it’s something we spent so long on!

Nicholas Wood: Yeah, it’s been a long time in the making. We started making it in 2019. And then yes… just taking a while for us. Because normally we release an album every one/two years. This time, it’s nearly three and a half. So…

KD: So it’s kind of more scary. Because, you know, we love these songs and we just hope that other people out there will love them as well! 

LFB: Has the album taken more time to make because of the pandemic? 

NW: We started recording the album in the studio with the producer Andy (Savours, Black Country New Road, My Bloody Valentine…). That was in March 2020. And then obviously, things changed and then we finished it at home and it took about a year of working remotely to finish it.

KD: Because also the producer couldn’t get much into the studio because he had a young baby so he didn’t feel safe, you know, taking the public transport in London and so things did this take they just took longer, you know because of everything. 

LFB: The KVB have been existing for a bit over 10 years. For those who do not know you, can you tell us about your music journey so far?

NW: Well, it started out as a solo project of mine. It was kind of a bedroom project just to sort of come up with some ideas… And then I put the songs online, and people liked it and then I got some gig offers, then accepted the gig offers and then I took Kat with me. 

KD: Well, yeah, you needed someone… he needed someone for keyboards and he didn’t have anyone. So I just…

NW: She joined the band and then since then we’ve sort of carried on. The sound has changed because we used to be a lot more raw, sort of dark and Lo Fi, whereas we sort of gradually tried to change with each release. we’ve tried to change things. 

LFB: There’s a strong feeling of dystopia and there’s references to brutalist architecture, urbanism, concrete, structure. What were the inspirations while creating the album?

KD: I’ve always been really interested in brutalism because I love the ideas behind them. It is always striving to make a great society. There are utopian ideas in brutalism. This is really hopeful. Even though people don’t realise it so much, it’s actually… Even though it looks very brutal, it is very hopeful. And I like that. I like that it could be both considered dystopia and utopia.

We were also very inspired by… In Spain there are all these luxury villas that are half built as a result of the financial crisis. So they are ruins of the modern age. And I found it quite beautiful how nature was reclaiming these concrete structures. There was a palm tree shooting through the roof or one of the villas. And now in the pool where water should be it was just full of grass and they’re totally overgrown, it’s quite beautiful. 

But you know, it’s strange because this was kind of getting these ideas before the pandemic. And now it’s like this next sort of tragedy lifetimes, you know, the financial crisis and others… And it felt like some of the songs being pre written before the pandemic took on new meaning afterwards.

LFB: Yes, these references are quite austere but the record sounds powerful and euphoric. What was your mindset when recording Unity?

NW: Yes, the album is euphoric definitely. That was a conscious decision because in the past, it was always a bit more sort of introspective let’s say, and the music was more austere, definitely. 

So we sort of consciously wanted to make something that was a bit more sort of outward looking and euphoric, I guess.

KD: But, you know, as I said before, it’s the hopefulness in the brutalism. There’s euphoria in the dystopia. 

LFB: The first single of the of the album, World on Fire sounds like quite dark and as it is catchy, can you tell us a bit about the song?

NW: Well, I mean, it’s quite sort of, yeah, catching. It was definitely one of the more “poppier” songs on the album. We wanted to create something that was kind of short and catchy and yeah, lyrically it’s quite dark.

KD: We like the duality of what the words mean, “setting the world on fire” in the two senses. Shortly after we wrote it actually, there was all those Australian fires!

I like how setting the world on fire can be a good thing, and it can be obviously a terrible thing. 

For the video, there’s a sculptural piece in the Tate Modern (Nam June Paik, The More, The Better,1988) and it’s all these radios, and I imagined it like a panopticon of the televisions. Because we’re so fed all these images of destruction all the time, it’s almost like a totemic or a religious piece of sculpture.

LFB: You do most of the videos and the artwork yourself? Is it important to you to express your own vision as you imagine it?

KD: I make the video, visuals… which has always been a very important part. Because I went to art school. That was my thing. And we really saw ourselves as an audio visual project, not just a band. We’re an audio visual and fully immersive experience. 

Yeah, it’s really important and I’m really interested in learning a lot of new technology. Like we’re using 3D renders, but also then putting it through older technology like audio, like modern video games, just to give it like a nostalgic turn or things like that. 10:20 

LFB: There’s also this striking symbol of the two rings entwined over the artwork and visuals of the album. Could you tell us a bit about it?

KD: It was quite influenced by the sound mirrors on the south coast of England pictured in our new video.

I imagined, like “what happens if our civilization was wiped out? And like some aliens or like new people came? What would they think of these mirrors? Would they think they’re religious? Would they think we’re trying to bounce our sound to the sky? You know, to the heavens or something?” You know, just trying to think how people can misinterpret the use of things because obviously we do that for past civilizations all the time. We try and work out what their purpose was. So I had that in my mind.

But also relating to the sound mirrors – I know they obviously didn’t work as a sound mirrors – but I like the sculptural presence of them. And when you see the south coast, honestly, it’s so stunning. It is a sculpture piece, you know, so beautiful. 

It’s a bit of a shame because they look like they’re falling in a bit of disrepair. I really hope that there’s no they get to stay. 12:10 Because they’re beautiful, even though they didn’t really have much purpose in the end.

But then as a symbol for unity, the two circles tied together is the perfect symbol.

And yeah, I guess we obviously got married during the pandemic! There’s a little hint of that as well without being cheesy.

LFB: Oh really?! Congratulations!

Your album is called Unity and the single is called Unité in French is there a reason for it?

Both: Yes! 

LFB: Can we know it?

KD: We were going to call it Unité. But then we figured all the English press were going to get it wrong. And they’re going to call it “unite” which is not the meaning we want or mean. So we actually called it Unity just to…

NW: We did it to confuse people (laugh). So that we would get this question!

LFB: I see… 

NW: So there’s not really much of an answer. But Unity made sense in a lot of ways so..

KD: It made sense for the record before that, but we like that in French the (in a very strong English accent) “unité d’habitation” – I’m probably pronouncing that terribly I’m sorry.

LFB: The what sorry?

KD: Like the Le Corbusier project, you know.

LFB: Yes, La Cité Radieuse ?

NW: Yes

KD: I love the idea of it. That again, he’s trying to create this ideal community and there are so much good ideas and hope within architecture, which I really like. Like trying to strive for better society, etc. 

And I just liked that you need… like it could be misinterpreted and you read it, you know, differently. I don’t know. 

As a word because obviously the English language is built up mostly French words anyways.

LFB: Yeah, and vice versa. We have many English words as well. 

And so there’s Unity and you’ve also released the Early Tapes this year. A compilation of demos and songs featuring on your first EPs. How did the project happen? Can you tell us a bit about the record?

NW: Well, I don’t know the idea to do it just came to us one day, because all those songs have only ever been released on tape. So we though well… some of them should get a vinyl release. We thought we’d do it ourselves and we’d see how see how it went. 

Thankfully a lot of people like those songs. So yeah, it was just a sort of… it was just an idea when we were thinking of new ways to sort of…

KD: survive 

NW: and also to keep the story going to keep the project…

KD: … and to give them the release it deserved. And I love the picture that our friend Jakob took.

Also around the same time we had the live album that was recorded at La Cigale. It was released last year just as the pandemic hit… this is definitely important because at the time there was no live shows

NW: It’s all part of the KVB story basically, all these things.

KD: We also did a live stream, but it wasn’t a standard live stream because I find them really boring. For our live stream I used the computer game problem programmes to make virtual landscapes and we were holograms in the virtual landscapes. And then for each couple of songs, we move to a new landscape. And I wouldn’t have had time to work on something like that if it wasn’t for the pandemic.

LFB: Is it visible somewhere? On YouTube or elsewhere?

NW: Yeah, I mean, there’s some songs from it. There’s like extracts from it but the whole thing isn’t. Maybe we’ll just put it on there.

LFB: Yes that would be great!

Also, you lived in Berlin for many years and you’re back living in Manchester? I was wondering how does it feel to be back, how do the two cities compare to you?

KD: It’s not back because we’ve never lived in Manchester before. We decided on Manchester because we thought it was the most like Berlin in the UK. 

And there’s some really good clubs. It’s great music scene still. Like this is one place in Salford for the White Hotel and they just do like really excellent creation, really exciting events. And it’s affordable here. You can actually, you know, you can live, it’s not London we can afford to live right!

LFB: Live music have been rehappening again for a while…

NW: We’ve made about 10 to 12 concerts this year and then next year, we’ve got a big tour.

KD: Yeah we have a big tour in Europe

LFB: Are you excited about it? How does it feel to go back on tour after so long?

KD: Well, yeah! I mean, we’re excited and also nervous! We’re making whole new visuals.

NW: Yeah, it’s good. I mean, it’s taking some getting used to again because we’re a year older. You forget how it’s tiring going on tour. But so far it has been good and we’ve kind of pulling back into the routine.

KW: Yeah, we were back in Berlin last week. So that was nice. We played the Synästhesia Festival with Beak> and A Place to Bury Strangers and Anika and yeah, lots, lots of good people.

LFB: And is there anything that you’ve discovered recently, that you would like to share with us?

KD: The band that is touring with us in the UK. And they’ve got Dream English Kid.

We saw them supporting Nick’s other project and they were just so stunning. I really recommend them. Check them out! Or come to a gig and make sure you come early enough to see them!

LFB: Great, we’ll do! And what is Nic’s other project?

NW: It’s called Saccades and I did an album earlier this year with it and did a mini UK tour in the summer. It came out on the label Fuzz Club. It is a bit more sort of… how could you describe it? a bit more sunshiny?

KD: Yes, it feels very summery. 

NW: more summery than KVB. 

KD: Dreamy and nostalgic… 

LFB: Thank you very much! 

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