Terrenoire : “C’est difficile à l’intérieur d’une industrie musicale dont on fait partie de se détacher d’une quête de croissance infinie”

En février dernier sortait le verso du premier album des frères de Terrenoire, Les Forces Contraires : La Mort et La Lumière. Porté par une lumière évidente, ce disque a suscité bon nombre d’interrogations chez nous et c’est pourquoi nous sommes une nouvelle fois allés échanger avec eux. Échange durant lequel on y parle de la vie à travers la mort, de l’importance de trouver la nuance entre rêve et aspiration ou encore de la qualité presque salvatrice de la musique. Retour sur cette rencontre.

La Face B : Alors que votre premier disque se présentait comme un condensé d’intimité propre à vous, le second se tourne vers l’extérieur, tend une main à l’autre. Faire cette suite aux Forces Contraires vous est-il d’emblée apparu comme la suite logique ?

Raphaël : Oui parce qu’il y a eu une pandémie à l’épreuve de notre disque, qui l’a fait raconter autre chose, ce qui était fascinant pour nous . Tout d’un coup, on avait cette épreuve intime qu’on a raconté dans Les Forces Contraires sorti en 2020, la pandémie enchaîne assez vite et puis on ressort de cette période d’enfermement avec un disque qui a accompagné les gens pour leur propre histoire intime à l’intérieur de cette pandémie. C’était très étrange, le disque et les morceaux s’étaient liés à cette période-là et donc on est parti sur les routes et on a ressenti qu’il y avait comme un manque d’énergie, comme un manque de la suite, de la résolution. On a appelé le disque Les Forces Contraires mais peut-être qu’on avait posé qu’une seule force et qu’il manquait la force lumineuse pour avoir une image d’harmonie. On a écrit ces chansons avant de partir en tournée d’été pour avoir justement une énergie d’ouverture, de communion, une énergie un peu moins tournée vers nous mais plus vers les autres. On a alors composé L’alcool et la fumée juste au moment où l’on s’apprêtait à rouvrir les clubs et les bars, on avait envie de faire de la fête, on avait envie de ces morceaux d’énergie pure. Là on tourne avec des musiciens, on est très heureux de pouvoir les jouer, les gens dansent, il y a beaucoup de puissance sur scène.

LFB : Cette extension est par ailleurs sous-titrée La mort et la lumière, deux concepts dont vous avez toujours défendu la connexion sacrée. Selon vous, l’énergie qui traverse la mort et le dramatique est-elle d’une force semblable à celle qui traverse la vie et l’optimisme ?

Théo : Oui, oui, oui. Il y beaucoup de vie à travers les aventures que l’on vit quand on traverse la mort d’un proche. Ce sont des moments où l’on a la possibilité de communiquer des choses que l’on dit rarement. C’est l’expérience de nouvelles sensations, les sensations de l’accompagnement de quelqu’un vers la mort et du coup il y a de la joie dans un sens car on se sent beaucoup plus vivant en étant proche de la mort. Le moment où notre père est mort, ça a été un moment où notre père a souri.

Raphaël : Bizarrement, c’est l’ultra vie dans ces moments-là et on a l’impression de faire un tour complet d’un cycle de renaissance de phœnix, c’est un peu ce qui est dit dans la chanson 60 Falaises d’ailleurs, l’image du phœnix revient énormément. « J’ai vu sur toi la mort aller-venir, te faire un enfant / Te faire un enfant feu, embrassant ton phœnix / Tu es cette matière vive, qui se terraforme / À l’infini », ces quatre lignes sont un peu la résolution de toute cette idée des forces contraires. D’un coup la mort peut venir en toi te refaire vivre à nouveau, c’est bizarre comme truc mais c’est un peu ce que l’on a ressenti.

LFB : Avec le recul que vous pouvez avoir aujourd’hui, la quête du positif à travers le malheureux est-elle selon vous accessible à chacun ?

Raphaël : Oui et non. Je vais même te répondre par une question : est-ce qu’on voit tous le malheur au même endroit ? Est-ce qu’il y a des malheurs ou des épreuves plus acceptables que d’autres ? Nous on a réussi, on a pu de par notre vie, notre éducation et l’amour qu’on nous a porté, survivre à ça, le traiter comme on a pu et la création surtout, elle peut aider. Après il y a d’autres malheurs qui je pense sont impossibles à traiter, dont tu ne peux pas te remettre. Il n’y a pas de hiérarchie au malheur évidemment et mon avis c’est que le langage et la parole exprimés créent du sens, du symbole autour de la mort plutôt que du silence et du néant. C’est l’une des manières de s’en sortir, pas la manière mais nous ça a été la nôtre en tout cas. Tu peux encore exprimer, symboliser mais sans ça, le plus violent reste le silence à l’intérieur des épreuves.

LFB : Depuis notre première rencontre il y a presque deux ans, tout a été crescendo pour vous. Un succès notamment porté par un spot publicitaire, une collaboration inattendue avec Bernard Lavilliers ou plus récemment, une victoire de la musique. Comment réceptionnez-vous cette reconnaissance grandissante à l’échelle nationale ?

Théo : On ne la ressent pas énormément, enfin on continue à faire ce que l’on fait, on est au travail et on travaille tous les jours. Il y a des gens qui nous arrêtent dans la rue, ça c’est un grand changement et on fait des journées promo plus longues, voilà les grands changements. (rires) Ensuite, pour ce qui est du travail au jour le jour, on a beaucoup de choses à faire car on est un projet tellement petit qu’on ne rempli pas toutes les salles dans lesquelles on va, on a beaucoup de choses à voir pour faire un meilleur spectacle, plein de choses à faire pour aller créer des collaborations, des choses qui vont alors permettre aux gens de nous rencontrer. Comme il y a deux ans, on est toujours dans une conquête, on est en campagne Terrenoire, Terrenoire 2027, Terrenoire 2032 etc. (rires) Je pense que le bonheur dans ces métiers-là, c’est de se dire qu’il faut continuer à avancer le plus possible tout en trouvant un peu de sens et en se disant que la croissance infinie ne va peut-être pas marcher et peut-être que nos objectifs vont juste être de remplir des salles en France et de faire une tournée verte avec un van électrique. Même si le van électrique ça ne sera pas si vert que ça mais bon, faut bien trouver des alternatives. (rires)

LFB : Pour s’arrêter sur votre victoire amplement méritée, vous avez dit que celle-ci était je cite «  un objectif que vous vous étiez fixés bien assez tôt ». Ce genre de consécration vous fournit-elle ensuite l’ambition nécessaire pour aspirer à de plus grands objectifs ?

Raphaël : La quête de la hauteur vertigineuse, je pense qu’elle finit toujours par une forme de déchirance. L’un des trucs importants de l’époque selon nous, c’est de redéfinir le matériau du rêve, de quoi on rêve et à quoi on aspire. C’est difficile à l’intérieur d’une industrie musicale dont on fait partie de se détacher d’une quête de croissance infinie, qui est celle de la croissance capitaliste, c’est-à-dire vendre plus de disques, être plus connu, avoir plus d’abonnés, plus de likes, de playlists etc et qui représente le succès d’une entreprise humaine.

Notre objectif est de vivre de la musique, ça c’est quelque chose que l’on a toujours posé et pour vivre de la musique on se doit de remplir les salles, vendre un peu de disques, faire des streams donc il y a une part de réalité que l’on accepte. Le rêve de faire de la musique et d’en vivre peut devenir négatif pour la musique elle-même que tu es en la capacité de créer. Il y a comme un ratio, une ligne médiane à trouver à l’intérieur de ce rêve, pour rester précis et pur d’une certaine manière. On nous apprend à monter mais on ne nous apprend pas à mettre le chapeau sur la marmite et je pense que ce que l’on va essayer de trouver, c’est le vol de croisière qui nous rend heureux et qui aussi sert la création et la beauté.

Au bout d’un moment, je pense que l’ascension dessert la beauté, c’est le cas pour nous du moins. J’ai beaucoup d’exemples de gens qui vont très haut, très vite, très fort et on a vu dans la pop ces derniers temps des gens qu’on a adulés, adorés si fort et puis tout d’un coup on leur enlève l’étoile de Mario qu’ils avaient au-dessus de la tête puis on les aime moins car c’était trop. C’est à l’image des déchets, on fait un produit survitaminé, tout le monde en a mangé puis on aime plus, on se lasse, on jette et c’est d’une violence de charognard. Je pense qu’il faut apprendre à éviter ça mais ce n’est pas l’industrie qui peut nous apprendre à le faire, c’est que nous, dans les paroles et les gestes qu’on pose même si c’est dur, il faut tenir le levier de vitesse. Pour répondre à ta question, c’est plutôt comment on fait plutôt que où on va.

LFB : Les sept morceaux qui constituent le verso des Forces Contraires se veulent plus dynamiques et porteurs d’un espoir évident. Ce sont des titres dont vous semblez prendre pleinement possession, ce qui est également le cas avec vos morceaux plus anciens mais beaucoup plus mélancoliques. Lorsqu’ils sont interprétés en live, ces nouveaux titres plus universels sont-ils habités de la même façon ?

Théo : Ce sont tout d’abord des titres nouveaux donc au vu d’un historique de titres que l’on a joué pendant quatre ans, ils ne sont pas physiquement ancrés de la même manière, l’esthétique y joue aussi beaucoup car ce sont des morceaux plus lents, mid-tempo, mélancoliques et ceci étant dit, ils marchent plutôt bien étant donné du fait que l’on a maintenant des musiciens avec nous sur scène (Gabriel Le Masne et Rémy Fanchin, ndlr). C’est tout à fait différent car ce sont des titres que l’on n’a quasiment jamais joué à deux et du coup on se retrouve à aller les jouer avec des musiciens, une nouvelle structure, une énergie nouvelle et il y a beaucoup de danse qui est générée par ces morceaux, c’est ce que l’on cherchait de toute façon. Il y a une espèce de petite polarisation entre les anciens titres et les nouveaux, il y en a où l’on est très théâtraux, très ancrés dans quelque chose que l’on a appris et scénographié. On n’a pas encore suffisamment travaillé les nouveaux morceaux pour que ce soit ancré, ça ressemble un tout petit peu trop à la lambada pour l’instant. (rires). On est trop contents de danser du coup on danse mais maintenant je pense qu’il faut que l’on recompose un peu dans ces deux extrêmes que l’on a.

LFB : Vous semblez également avoir gagné en confiance en empruntant des chemins synonymes de renouveau et sur lesquels on n’aurait pas forcément imaginé vous retrouver un jour. Vos multiples expériences scéniques et les rencontres accumulées au cours de ces dernières années ont-elles ici joué un rôle ?

Raphaël : Il y a toujours une volonté, à l’intérieur de la musique de Terrenoire, de créer des ponts entre des chansons en français avec de la bizarrerie, une forme de singularité dans les structures, les productions et ce que l’on aime, des chansons populaires, des choses qui peuvent être grand public. On vient d’un coin de France qui est Saint-Etienne et de Terrenoire qui est notre quartier donc on peut jouer avec des codes de production et de composition avec les chansons, et on a toujours refusé à l’intérieur de ces codes-là, que notre musique s’adresse qu’à une partie de la population. Il y a des médiums, la télévision en a fait partie, qui peuvent être regardés d’un mauvais œil mais on sait par exemple que la synchro sur Jusqu’à mon dernier souffle par exemple, nous a permis d’accéder à des gens qui n’ont pas Spotify, qui n’ont pas écouter France Inter quand on y passait ou qui ne lisent pas ton média. On était plutôt écoutés à Paris finalement nous les gamins de Saint-Etienne, on faisait partie des groupes plutôt branchés même si ce n’est pas vraiment le cas.. Là, ça nous a permis d’aller au bout de notre envie, c’est-à-dire quand on va à Saint-Etienne, de pouvoir faire venir des gens très différents les uns des autres et que les gens retrouvent les intentions profondes des chansons sans être biaisés par le fait de savoir si l’on est un groupe à la mode ou non.

LFB : Aujourd’hui, l’assurance présente au sein du projet a également pris le dessus sur l’incertitude qui avant semblait dominer. Est-ce qu’il y a eu chez vous un déclic, quel qu’il soit, qui vous a dirigé vers cette voie ?

Raphaël : Le doute est toujours là.

Théo : Oui, il y a toujours du doute c’est certain, ça fait partie du carburant. Je pense qu’il y a des choses que l’on fait avec plus de rapidité, plus d’assurance, du coup on se laisse de la place pour d’autres choses. Comme n’importe quel artisanat du monde, le travail aide à devenir de meilleurs artisans et par rapport à l’époque où l’on s’est rencontrés, on s’est pris deux ans de taffe dans la vue, on sait faire les choses mieux, plus rapidement, on comprend comment se passe l’écriture d’un morceau et d’un disque, quelles sont les temporalités. Tous ces trucs dans lesquels tu tâtonnes au début créent des torrents d’incertitudes liés d’une manière ou d’une autre car ça fait partie d’un grand château de cartes. Une fois tout ça compris c’est plus agréable de se laisser porter par les choses et d’avoir un peu plus de confiance.

Raphaël : Théo a raison dans son image d’assurance car plus tu travailles et plus ton geste est assuré.

LFB : Avec ce second disque, vous souhaitez emmener les foules, ne faire qu’un avec elles par le biais de ces nouveaux morceaux qualifiés tels des hymnes d’encouragements. Est-ce qu’on peut alors dire que la lumière trouve sa force et son point de source principal dans le collectif ?

Raphaël : Dans le rapport à l’autre, ça c’est sûr. Ça on l’a découvert sur le premier disque et c’est peut-être une forme d’assurance, de confiance que l’on a trouvé, dans le fait qu’il y a une forme de résolution. Quand on écrit des histoires intimes, elles deviennent universelles et elles ne sont pas impudiques pour autant. On s’est rendu compte que la musique pouvait être un endroit du soin pour l’autre et c’est quelque chose que l’on n’avait jamais explicité, que l’on ne s’était jamais raconté au début avec Théo, on ne s’est pas dit que l’on allait faire de la musique qui soigne les gens. C’est venu dans un moment où il était nécessaire pour nous de nous soigner, la musique est venue nous soigner comme par magie, et quand elle est posée, pour certaines personnes, elle fait ce geste-là, elle a ce pouvoir. Tout ça ne crée pas une confiance en soi mais une confiance en la musique, la musique a un attribut supplémentaire qui est cette capacité qui dépasse la dimension esthétique. Plutôt que de s’imaginer des trajectoires d’américains, on va s’imaginer des trajectoires de soigneurs, de médecins ou de masseurs à travers la musique et je trouve que c’est une posture très agréable à avoir, ça donne confiance en ce qu’est la musique. C’est extrêmement étrange de faire un métier pareil, ça nous donne une place dans le monde qui est agréable à prendre. On peut soigner les gens avec la musique, ce n’est pas grand chose mais c’est déjà bien.

LFB : 60 Falaises, le morceau qui ouvre ce second disque, démontre clairement votre désir de vous connecter à l’autre et notre époque, de les comprendre. Je dirais presque qu’il manifeste votre qualité altruiste dans le sens où vous prenez pleinement conscience du monde qui vous entoure et où vous souhaitez l’accompagner. À une époque où l’individualisme semble être la tendance, n’est-ce pas un exercice complexe ?

Raphaël : C’est un essai, comme dans Misère ! et dans ce disque on voulait juste dire que l’on sentait que l’on vit une époque, bien que ce soit le cas depuis des années, où les enjeux collectifs dépassent les enjeux individuels. Etrangement, l’individualisme règne comme un aveuglement, ces deux notions cohabitent bizarrement. Le futur né ne peut qu’être une grande réflexion collective et pourtant nos outils du quotidien, les bocaux qui nous entourent, qui nous rendent tels des petits poissons rouge à l’intérieur de nos machines, nos vies et nos trajectoires, n’ont jamais été aussi individualistes. On est devant une impasse presque philosophique et c’est une manière presque embarrassée pour nous de dire qu’on ne peut pas continuer à ne rien dire dans nos chansons.

Nos chansons regardent quelque part, elles regardent les gamins de province comme on dit dans ce morceau. Dans Misère ! on pense à la misère, à tous les enjeux de notre époque, les enjeux sociaux et on a d’autres chansons dans les tiroirs qui iront dans cette direction-là. C’est toujours un équilibre difficile à trouver entre cette maladie de l’époque qui fait qu’on a besoin de parler de nous-mêmes en permanence, de nos états d’âmes, ce qui fait de belles chansons et je ne parle pas des nôtres mais globalement le je, le romantisme, ça fait de belles chansons. Et de l’autre côté, il y a des enjeux collectifs qui sont un peu plus difficiles à mettre en chanson mais qu’il va falloir aller récupérer et qui sont aussi des espaces d’imaginaire. Comme les imaginaires de lutte, de collectif, de société ne sont pas très sexy en ce moment, on trouve qu’il y a un vide intersidéral des chansons à cet endroit-là, sauf évidemment Orelsan qui a fait l’un des disques les plus vendus en France et qui a fait un disque qui a marché sur ses deux jambes, une jambe sociétale comme L’odeur de l’essence ou Manifeste et des chansons beaucoup plus intimes sur le fait de soigner, d’encourager les gens à aller bien, c’est un geste vraiment intéressant qu’il a fait.

LFB : Considérez-vous alors la musique comme un vecteur de lien social idéal ? Comme une sorte de pont entre l’inaction et l’action ?

Raphaël : Le lieu de concert est l’endroit idéal en tout cas, c’est le seul que je connaisse et on l’a encore vécu au Zénith de Saint-Etienne. Il y a 5000 personnes qui vivent en paix dans une compréhension de la complexité qui sont les chansons de Lavilliers, qui acceptent cette harmonie entre eux et nous on le ressent aussi en tournée ensemble. Pendant une heure et demi, il y a quelque chose qui se passe, on ne se fait plus la guerre et franchement c’est précieux à notre époque.

LFB : Il y a peu, vous avez donné votre premier concert avec des musiciens. Allez-vous emmener cette nouvelle configuration sur le reste de la tournée ?

Raphaël : Oui, c’est prévu. Il y aura peut-être quelques concerts à deux mais à priori ça fonctionnera comme ça maintenant, et notre maman valide.

LFB : Enfin, avez-vous des coups de cœur récents à partager avec nous ?

Raphaël : J’ai beaucoup aimé Billions de Caroline Polachek et des vieux trucs comme Only One Can Win de The Silvers, ça va très bien avec le printemps, je trouve ça magique.

Théo : Moi je pense à des humoristes qui s’appellent DAVA, ils ont sorti une vidéo hier qui s’appelle TALIS QUALIS, c’est une espèce d’humour absurde, c’est semi-écrit, semi-improvisé avec un faux langage de startupper, de novlangue que nos jeunes gens du 21e siècle adorent utiliser, le tout dans un tourbillon de folie, c’est trop bizarre et ça me fait beaucoup beaucoup beaucoup rire.

© Crédit photos : Tali Marine Cohen