Squid : « Il y a de l’espoir dans cet album »

Il est déjà considéré comme l’un des meilleurs albums de cette année. Ambitieux, complexe et porté par les sentiments contrariés de notre époque, Bright Green Field débroussaille tout sur son passage pour imposer un nouveau post-punk énergique et expérimental, touchant aussi au jazz, au krautrock ou encore au dub. La Face B a eu l’immense d’échanger avec deux aliénés de Squid : Anton Pearson, guitare-bassiste-chanteur et Laurie Narkivell, bassiste-trompettiste, pour découvrir davantage sur les dessous de cet opus.

VERSION ORIGINALE CI DESSOUS / ENGLISH VERSION BELOW

La Face B : Bonjour ! Comment allez-vous ?

Anton : Eh bien, je vais bien. Je vais bien.

Laurie : Pas mal, et toi ?

LFB : Très bien ! Pour commencer, comment s’est formé votre groupe ?

Anton : Nous nous somme formés quand nous étions amis à l’université. Nous vivions à Brighton. Je pense que nous voulions juste quelque chose à faire qui soit amusant … Donc nous avons juste commencé à faire de la musique dans les chambres des autres puis nous avons joué dans des salles. Nous n’imaginions pas vraiment que cela deviendrait un véritable groupe. Nous avons juste commencé à faire ces choses de plus en plus régulièrement. Et puis finalement, c’est devenu incontrôlable et maintenant on réalise des projets comme cet album.

LFB : Vous avez été fortement acclamé par la presse pour Town Center. Avez-vous eu une pression ou une excitation particulière pour élaborer votre premier album ?

Anton : Oui. Je suppose que nous ne nous inquiétons pas trop du fait que ce soit la même chose que précédemment, nous voulions que ce soit comme un projet séparé. Nous voulions en quelque sorte ne pas nous lancer trop tôt dans la création d’un album. Donc, je pense que ces autres projets sont vraiment importants pour notre développement parce que, évidemment, nous voulons un album vraiment spécial. Je suis vraiment content que nous ayons attendu tout ce temps !

LFB : Pourquoi avoir nommé votre album Bright Green Field ?

Laurie : En fait, trouver un nom à cet album a été probablement la partie la plus difficile du processus. Nous avions une longue liste et de nombreuses options sur lesquelles aucun de nous cinq ne pouvait s’entendre. Puis nous avons eu cette idée : habiter dans deux endroits différents. Un lieu comme une sorte de ville imaginaire mais aussi dans une partie de la Grande-Bretagne bucolique. Comme tu le sais, l’album va dans certains sens contradictoires. Nous avons alors eu envie d’utiliser cette idée du champ vert clair qui perdrait de son éclat. C’est ce que vous imaginiez durant votre enfance, un bel endroit, un champ vert. Mais il y a une luminosité qui le rend légèrement artificiel, un peu comme une sorte d’infection par la sphère urbaine. Et c’est à partir de là que ce concept a plu à tous les cinq.

LFB : Donc, c’est un endroit dans lequel vous vouliez être durant la pandémie…

Laurie : Dans une certaine mesure, ce n’est pas tout à fait vrai. Je pense que nous devrions être honnêtes et avoir probablement des explications légèrement différentes, mais oui.

LFB : La pandémie de covid a-t-elle donc joué un rôle dans l’univers de Bright Green Field ?

Anton : Nous ne pensions pas vraiment à la pandémie quand nous avions eu nos idées. Le fait que nous travaillions sur cet album pendant une pandémie vous apporte certainement une sorte d’influence, mais surtout à un niveau subconscient. Ce n’est pas ce que nous pensions consciemment mais nous attaquons aux problèmes soulevés par le covid.

LFB : Vous vous inspirez de nombreuses romans et films dans cet album, comme si vous réalisez la jonction entre scénario et musique. Pouvez-vous nous dire les principales œuvres qui ont inspiré votre album ?

Laurie : Nous avons beaucoup parlé de science-fiction avant d’écrire l’album. Musicalement, c’est plus difficile à dire parce que nous avons tous cinq goûts musicaux bien distincts. Souvent nous partions en tournée et créions des playlists où nous mettions chacun nos titres. Et ces derniers étaient incroyablement variés. Ce n’est pas un artiste musical en particulier qui est responsable de l’inspiration de cet album. Il s’agit probablement ici plus d’un partage d’idées littéraires ou de petites histoires que nous avions écrites la première fois. Nous n’avions pas vraiment écrit beaucoup avant cette crise. Dans une certaine mesure, cette pandémie nous a empêché d’être ensemble et d’écrire de la musique comme avant. Nous avons dû penser à de nouvelles façons de partager des idées dans différents endroits.

LFB : Avez-vous des références particulières en science-fiction ?

Laurie : J.G. Ballard était une sorte de point de référence intéressant. Aldous Huxley également. Mais aussi, les réalisations assez funs de Douglas Adams comme The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy. Vous devriez le lire. Je pense que c’est une science-fiction qui n’est pas dystopique. C’est même plus une comédie. Il y a toute une série qui a une fin. Ils en ont fait une très bonne série radiophonique dans les années 70. Et j’écoutais ça tous les jours !

LFB : Ok, donc cela fait partie de votre personnalité et de votre construction. Vous avez dit que vous ne partagiez pas vos idées et ne composiez pas ensemble pendant la pandémie. Alors, comment avez-vous créé concrètement votre album ? Vous avez fait des visios où vous jouiez en même temps ?

Anton : Nous avons essayé quelques sessions en jouant ensemble. C’est-à-dire séparément. C’était un cauchemar. Oui. (rires)

Laurie : Une fois, tous nos instruments sonnaient avec trois ou quatre secondes de retard. Ce n’était pas génial pour ceux qui n’avaient pas une bonne connexion. Ils avaient ce truc qui sonnait soit un ton trop haut soit un ton trop bas. La voix de Ollie Judge sortait un peu comme (Laurie chante un son bruyant et strident). C’était complètement bizarre. On ne comprenait pas pourquoi.

Anton : Nous avions commencé à travailler avant de nous mettre en lock-out. Nous avons ainsi engagé une mise en route, et lorsque nous étions séparés, nous avons pu tous écouter ces idées et réfléchir à de nouvelles façons de les façonner. Nous avons beaucoup échangé pendant que nous étions séparés sur nos idées et de la façon dont nous allions les développer. En fait, nous avions passé quatre ou cinq semaines ensemble avant d’enregistrer l’album, où nous avons mis tous nos travaux en commun. En fait, nous avons adoré cette phase de développement où nous étions tous ensemble, c’était vraiment sympa. Et puis nous avons pu enregistrer l’album tous ensemble. Tout s’est bien passé !

LFB : Bright Green Field est-il finalement un album dystopique ?

Laurie : Je ne dirais pas spécifiquement dystopique. Je pense qu’il y a définitivement de l’espoir dans l’album. Naturellement, nous nous sentions touchés par la pandémie, affectés par le Brexit et de toutes les choses négatives que notre gouvernement a faites au cours des six à dix dernières années. Alors, on a l’impression que c’est uniquement défaitiste mais ce n’est pas complètement ça. Généralement, quand je deviens incroyablement dépressif, j’essaie d’avoir des idées pour me raccrocher à l’avenir, même si les choses ne semblent pas si joyeuses.

LFB : D’où est venu l’idée d’enrichir vos titres d’instruments à vents mais aussi de sons particuliers comme des bourdonnements d’abeilles ou de cloches

Laurie : Eh bien, je suis trompettiste…

LFB :  Donc, c’est vous qui jouez de cet instrument sur cet album ?

Laurie : Ouais. D’ailleurs, Anton ne le sait pas encore. Ma trompette a été volée dans notre van mardi soir. J’ai essayé d’en savoir plus sur ce qui s’était passé. C’était un instrument génial. Je suis désolé de sortir ça maintenant et comme ça…

Anton : Oh non, merde !

Laurie : Les cuivres c’est moi et Arthur joue du violoncelle. Il joue également de nombreux types d’instruments inhabituels. Son père est un collectionneur d’instruments médiévaux inhabituels. Alors, il est venu nous rejoindre pour un morceau de l’album.

LFB : Vous collaborez avec le producteur Dan Carey (black midi, Franz Ferdinand, Bloc Party…) depuis Town Center. Qu’a-t-il apporté dans vos créations ?

Anton : Il a apporté beaucoup de plaisir et d’énergie. Il a beaucoup d’expérience, évidemment. Nous partageons une volonté très proche d’expérimenter tout ce que nous pouvons, dans la mesure du possible. L’ensemble de la création devait être amusant et captivant. C’est ce qu’il essaie de créer. Dès que nous étions en studio, nous avons réalisé de nombreuses prises de la même chanson encore et encore et encore pour obtenir un résultat absolument parfait. Des fois, ce n’était pas bon pour l’ambiance et c’était parfois mieux de jouer plus dans l’urgence. Même s’il a encore quelques petites erreurs, c’est ce qui rend les disques intéressants.  Dan apporte cette énergie positive vraiment incroyable où tout le monde veut suivre. C’est amusant et excitant à chaque étape.

LFB : On va jouer à un petit jeu : « le plus de Bright Green Field ».

  • Quel est le titre que vous avez le plus hâte de jouer en live ?

Anton : Nous sommes vraiment excités de jouer Peel St. parce que on l’a écrit juste avant d’avoir enregistré. C’est celui que nous n’avons littéralement jamais joué durant aucun show. Il est assez amusant et agressif. Quand nous l’avons écrit, nous pensions le jouer aussitôt en live d’ici quelques mois. Mais cela n’arrivera pas…

  • Quel est votre titre le plus ambitieux de votre album ?

Anton : Peut-être Resolution Square. Pour la toute première fois, nous avons enregistré un morceau comme celui-là. Il a été entièrement fait à partir de patchworks sonores que nous avons traités. Nous cherchons toujours à sortir de notre zone de confort, donc c’était bien de faire quelque chose de nouveau. Cela a été enregistré d’une manière totalement différente et cela a créé une chanson entièrement inédite.

  • Le titre le plus triste de l’album ?

Laurie : Peut-être Global Groove qui me donne des sensations différentes du reste. C’est un enregistrement intéressant uniquement réalisé sur un dictaphone joué à l’envers. Cela apporte une qualité émotionnelle qui se retrouve qu’à cet endroit en particulier dans l’album.

  • Quel est le titre le plus optimiste ?

Anton : Le plus optimiste !

Laurie : Oh mon Dieu… (long silence). Pourquoi pas Pamphlets. Pas particulièrement optimiste, mais je pense que musicalement c’est assez positif.

LFB : Des artistes comme vous, black midi et Black Country renouvellent l’indie rock avec des sons dissonants, des titres plus longs, une ouverture sur d’autres genres, une rage plus poussée, une folie plus assumée, Cependant, ce ne sont pas de musique de radio, vos titres ne semblent pas facile d’accès…

Anton : Ici, nous passons beaucoup à la radio ! Nous avons dû faire les idiots à la radio pour tous nos morceaux, c’était un peu bizarre pour nous. Mais, vous savez, ça a été vraiment bon pour nous. Il y a une station de radio ici appelée Six Music qui a été très sympa. Ils nous ont vraiment soutenus dès le début. Nous ne nous y attendions pas vraiment, mais nous avons pu jouer à la radio, un bon souvenir.

Pour répondre à votre question, les gens ont sans doute plus d’appétit pour des musiques longues qu’ils ne le pensaient. En fait, les gens sont très intéressés d’entendre des morceaux de cinq ou six minutes. On a tort de supposer que les gens n’écouteront rien qui dépasse environ quatre minutes. Ce n’est tout simplement pas vrai. Ils veulent entendre de la musique intéressante, quelle que soit sa durée. Les choses peuvent durer 30 secondes ou 20 minutes. L’important est de savoir si les personnes trouvent le titre intéressant. C’est intéressant de prendre le temps de découvrir les choses. Même des titres plus courts peuvent être ignorés.

LFB : Il y avait une sorte de différences culturelles entre l’Angleterre et la France. Ici, nous sommes moins rock que vous et préférons les tubes pop.  C’est pour cela que votre succès nous paraît incroyable !

Pour finir, avez-vous des coups de cœurs musicaux à partager avec nous ?

Anton : C’est parfois difficile à trouver car nous sommes assez différents.

Laurie : Peut-être Bill Callahan. Et nous aimons tous Radiohead.

On vous remercie énormément pour le temps vous nous avez accordé. On espère vous revoir au plus vite pour un live en France ! Bye !

Anton : On viendra surement en France durant l’automne ! Merci, au revoir !

LFB : Hi ! How are you?

Anton: Well, I’m OK. I’m doing fine.

Laurie: Not bad, and you?

LFB: Fine too. To begin with, how did you start your band?

Anton:  We started the band when we were friends at university. We used to live in Brighton. I think we just wanted something to do that was fun… So, we just started making music in each other’s bedrooms and we’re playing in shows then. We didn’t really imagine that would become a band. We just kind of started doing things more and more regularly. And then eventually, things got out of control and now doing things like this.

LFB: Town Center was very acclaimed by the media. Did you have particular pressure or excitation to make your first album?

Anton: Yeah. I suppose we’re not really worrying too much about being the same as previous things, we wanted it to be like a separate project. We were kind of keen not to jump into doing an album too early. So, I think those other releases are really important for our development because, obviously we want a really special project. I’m really glad we waited all this time.

LFB: Why did you name your album Bright Green Field? What is the message behind it?

Laurie: Well, actually, probably it was the hardest part of the album: naming the album. We had a big, long list of lots of different options none of us agree on. We had this idea of an inhabiting certain type of space, and another like a kind of imaginary city. But also, the album in some sense is like contradictory. We wanting to also occupy some part of pastoral Britain. And we felt like the concept, the idea of the bright green field and faded the bill quite well, because it’s like a kind of something you think of a beautiful place, like your childhood memories and a green field. But there’s a brightness to it that makes it slightly artificial, slightly like a kind of been infected by the urban sphere. And yeah, I see that seems to work, all five of us.

LFB: So, this is something, a place you wanted to be during the pandemic, something like that…

Laurie: To some extent it’s not completely natural. I think we ought to be honest and probably slightly different explanations of it, but yeah.

LFB: Did the covid pandemic play a role in Bright Green Field’s universe?

Anton: We weren’t really thinking too much about the pandemic when we were kind of thinking of ideas. The fact is: we were working on this album during a pandemic so you definitely had an influence, but mostly on like a subconscious level. It wasn’t not consciously thinking that we are tackling the issues that covid raises, I suppose.

LFB: You are inspired by many novels and films in this album. What are the main references which inspired you?

Laurie: I guess we spoke a lot about sci-fi fiction before writing the album. I guess musically, it’s harder to say because we all have five quite distinct musical tastes, but often we’d go on tours and make playlists where we added songs. And these would be incredibly varied. It wasn’t a particular musical artist which was responsible for the sound in the album. I think that in this case, it was probably the sharing of ideas that we’d written down the first time. So, the sharing of literary ideas or kind of ideas for little stories and stuff. We definitely hadn’t really done so much before we write the music. And thankfully to the extent of the pandemic, we couldn’t be together and write music as we had before. We had to kind of think of these new ways to share ideas from different places.

LFB: So just to question, do you have any particular references in science fiction? So those are some books.

Laurie: J.G. Ballard was kind of an interesting reference point, Huxley. But also, like, I think it’s quite funny stuff like Douglas Adams like The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy. You should read it, that I think it is a science fiction that I wouldn’t call it dystopian. It’s just like a comedy. There’s a whole series end, they did a really good radio series of it in the 70s now. And I used to listen to that every day!

LFB: Ok, so it’s a big part of your personality and of construction. You said that you were not sharing your ideas and not composing together during the pandemic. So how did you create your album concretely? You are doing some Zoom meeting, playing instruments?

Anton: We tried that doing a couple of sessions, playing together, you know, separately. So, it was such a nightmare. Yeah. (laugh)

Laurie: We had one time when all our instruments sounded about three- or four-seconds delay, which was not great for those who have absolutely no Internet. And for some reason, some of us had this thing that sounded a tone lower or higher. Ollie Judge voice was just coming out a kind of like (noisy sound). That is completely bizarre. We couldn’t figure out why.

Anton: So, in terms of how we manage to do it, what a lot of the tracks on the album, we had started working on before we went into lockdown. That kind of wheels are in motion there, and when we were separated, we could all kind of listen to those ideas and think about new ways of helping them. We did a lot of communicating while we were separated: exchanging ideas and talking about things and ways we’re going to develop them. Actually, we had like four or five weeks together, before we recorded the album, where we had all of our stuff sat in one place. We like it all, the kind of last base of development all together, which was really nice. And then we had the album recording all together as well. So that was good.

LFB: To resume, is Bright Green Field a dystopian album?

Laurie: I wouldn’t say specifically dystopian. I think there’s definitely hope within the album. Naturally we were feeling, I guess, affected by the pandemic and affected by Brexit and all the kind of negative things that our government has done in the last six to 10 years. So naturally, it feels like it has less than a kind, but I don’t think it’s completely like this. Generally, when I’m incredibly depressive, I try to have some idea of hope for the future, even though things don’t look quite bright enough.

LFB: Where did the idea come from to enrich your titles with brass instruments but also with particular sounds such as the buzzing of bees or church bells?

Laurie: Well, I’m a trumpet player

LFB: So, you are the one who are playing this instrument on this album?

Laurie: Yeah. Anton don’t actually know this yet. My trumpet was stolen from our van on Tuesday evening. I’ve been trying to find out some details from it.

Anton: Oh no, shit !

Laurie: The brass is me and Arthur play the cello. He also plays lots of kind of unusual instruments. His dad is also a collector of unusual medieval instruments. So, he came and joined us for a track on the album.

LFB: You have collaborated with the producer Dan Carey since Town Center. What has he brought to your creations?

Anton: He’s brought a lot of fun and energy. He’s got loads of experience, obviously. What we share is a like a really close sense of wanting to experiment with whatever we can, wherever possible. The whole process should be fun and captivating. That’s what he’s trying to create. In the studio where we’re doing takes, we did the same song over and over and over again to get it, like everything is completely perfect. But sometimes it’s not good for the atmosphere and it’s certainly better to do things that are more urgent, even if there’s a few more little mistakes in it, because that’s what makes the records interesting, you know? He brings this really amazing positive energy where everybody is feeling like. Everything’s fun and exciting every stage.

LFB: We’re going to play a little game: “the most of Bright Green Field!”

  • What song will be the most exciting to play on live?

Anton: We’re really excited about playing Peel St. because that was one of the last we wrote, just before we recorded. So is the one that we have literally never plays in any form and any show. It’s quite like fun and aggressive. When we’re writing it, we were kind of playing it, thinking, been on space live in a few months. It hasn’t happened.

  • The saddest track on the album?

Laurie: Maybe Global Groove give me some different fields from the rest of it. That’s kind of interesting recording only made on a Dictaphone that is played towards the end. it really brings a kind of an emotional quality to it and it’s definitely found on the rest of the album, but not in that spot particularly.

  • The most optimistic title?

Anton: The most optimistic…

Laurie: Oh God… (long silence). Maybe Pamphlets. Not particularly optimistic, but I think musically it is quite positive.

  • The most ambitious title?

Anton: Maybe Resolution Square. The very first time we hadn’t recorded a track like that before. And it was made entirely out of like found recordings that were processed. We’re always looking to kind of jump out of our comfort zone, so it was good to just kind of do something. That was recorded in a totally different way and Created an entirely different one.

LFB: Bands like you, black midi and Black Country renew indie rock music with assumed dissonant sounds, longer titles, open-minded style, more rage, more madness. However, these are not “radio music”. Your titles don’t seem easy to listen in the first way? What do you think about this?

Anton: Here we actually got played on the radio quite a lot! We’ve had to do like radio idiots for all of our tracks, which is like a bit of a strange process for us because it was a bit weird. But, you know, it’s been really good for us. There’s a radio station here called Six Music which has been really, really good with the band. They’ve really supported us from quite an early stage. We didn’t really expect it, but we’ve got had quite a lot of radio play, which is really nice.

To answer to your question, people have more of an appetite for longer music thing than maybe they give them credit for. Actually, people are quite interested in hearing tracks of five or six minutes. It’s wrong to assume that people aren’t going to listen to anything that goes beyond like four minutes. It’s just not true. They want to hear interesting music no matter what length it is. Things can be 30 seconds or things can be 20 minutes. The important thing is whether it’s interesting or not. I suppose so. I mean, I’m really right thinking about how long things are, which is what I think about how interesting things are. Things too short can be unpublicised.

LFB: There was kind of different cultural differences between England and France, because in France we are less into rock than England and we prefer tube and pop music. I. So I think there is this is why you are in a different category for us in kind of way.

And which are your recent musical crushes?

Anton: It’s sometimes hard to pin down because we were quite different. And I need someone who fits in the van diagram of a full five minutes is sometimes a little bit tricky.

Laurie: Maybe Bill Callahan. And we all like Radiohead.

LFB: We thank you very much for the time you have given us. We hope to see you again as soon as possible for a live in France!

Anton: Actually, in the autumn, we can come to France! Thanks! Bye!

Retrouver la chronique de Bright Green Field ici.

Crédit photos : Holly Whitaker