Soundtracks #1 : Rone

Soundtracks c’est un nouveau format sur La Face B qui vient créer des ponts entre musique et cinéma, en s’intéressant au travail des compositeurs·rices de musiques de film, à leur parcours, à leurs envies, ainsi qu’à leur vision de ces deux formes artistiques. Premier épisode avec Rone, à l’occasion de la sortie en salle ce mercredi 3 novembre du film « Les Olympiades », dont il a composé la musique originale.

Rone © Jacques-Henri Heim
Rone © Jacques-Henri Heim

On connait Rone pour ses albums chez InFiné, ses lives à l’énergie transcendante, récemment aussi son travail sur Room With a View mais l’on se souvient plus ou moins tou·tes aussi de sa victoire aux César l’an passé pour « La Nuit Venue » dans la catégorie « Meilleure musique originale ». Première bande originale de long-métrage et première récompense amplement méritée. Il réitère l’expérience dans le dernier film de Jacques Audiard, « Les Olympiades ». Une réalisation particulièrement moderne où les destins s’entrecroisent en noir et blanc dans le 13e arrondissement de Paris, et dans lequel la musique se fond au sein de la masse architecturale à la fois brutale et aérienne du quartier. Un « film musical » qui, de par cet aspect, a suscité toute notre attention.

Là il y a quelque chose de génial qui peut se passer, tu as l’impression que la rencontre entre l’image et la musique créé une troisième chose.

Rone

La Face B : Tu as commencé par des études de cinéma et tu t’es par la suite retrouvé assez rapidement dans la musique. Est-ce que dans ton travail musical tu gardais toujours en tête le cinéma, le rapport à l’image ?

Rone : En fait après le bac j’étais un peu paumé et je faisais du son depuis des années mais sans aucune ambition dans la musique, je me disais pas que j’en vivrai un jour. J’en faisais pour le plaisir et parce que j’avais envie. Enfin voila, un peu en panique après le bac « Qu’est ce que je vais faire de ma vie ? », je me suis inscrit en ciné parce que j’adorais ça, et j’ai passé quatre ans dans la fac de ciné à étudier etc. C’était un truc très théorique donc écriture de scénario, analyse de film… Et je faisais plein de son à côté et je pensais pas que ce serait mon truc. Je commençais un peu à travailler sur des tournages, j’avais même un projet de film. Avec un pote on voulait adapter le premier roman d’Alain Damasio qui s’appelle « La Zone du Dehors », c’est là que j’ai rencontré Alain. Ce qu’il s’est passé c’est que l’on a bossé pendant presque deux ans sur ce projet, on planait complètement – on était des étudiants de 20 ans – on savait pas vraiment comment tout ça fonctionnait et le truc a pris différentes formes. Au début on voulait vraiment faire un film, puis on s’est dit que c’était compliqué, qu’il fallait un peu de moyens, donc après on s’est dit qu’on allait faire un teaser pour convaincre des prods et avoir des financements… 

On a bossé comme des tarés et on a jamais réussi… Mais au moins ça m’a permis de rencontrer Alain, et je raconte tout ça parce qu’à un moment donné Alain il faisait vraiment parti de mon univers. J’ai fait ce morceau Bora sur lequel je pose sa voix, c’est une voix qui est tiré d’un enregistrement, un espèce de journal intime qu’il tenait en Corse quand il écrivait son second roman « La Horde du Contrevent », j’avais récupéré ces bandes, j’ai fait ce morceau que j’ai posté sur MySpace, et le label InfiNé est tombé dessus, ils ont trouvé ça super et ils ont voulu écouter d’autres choses. Et donc tout d’un coup – alors que je pataugeais dans ce projet de cinéma – tout d’un coup on me proposait de sortir un album, et de faire un concert etc. Au début je croyais un peu à une blague, et puis j’ai mis un pied dedans et je me suis fait totalement happer. Puis le cinéma je l’ai totalement mis de côté, la musique a pris le dessus, il y a eu la tournée, un deuxième album, puis c’est vrai que c’est marrant car ça m’a pas du tout manquer le cinéma, la musique c’était comme une évidence en fait. C’est seulement là, pas depuis le Audiard, mais depuis « La Nuit Venue » que tout d’un coup je retrouve le cinéma et que je trouve ça super, et que je me rends compte que quand même j’avais super envie de faire ce truc qui me plait. C’est vraiment marrant d’y revenir par la musique.

Comment ça s’est passé pour toi pour « La Nuit Venue » de Farrucci, mais aussi pour « Les Olympiades » d’Audiard ? Comment la rencontre s’est faite ? Et comment vous avez travaillé respectivement ensemble ? 

Ca a commencé donc avec « La Nuit Venue », un moment où j’étais bien dans le speed avec la tournée, entre deux albums, et j’avais des petites expériences de musiques de films, de courts-métrages. J’avais fait les musiques pour les films de mon pote Vladimir Mavounia-Kouka. C’était des petits films d’animation de 8 minutes et j’adorais ça. J’ai aussi eu l’expérience d’un film en réalité virtuelle. Je commençais à me dire que j’aimerai vraiment beaucoup faire de la musique de films, et je recevais quelques scénarios. Mais je me suis toujours dit qu’il fallait que ce soit un projet qui me parle le jour où je me lance donc j’ai refusé pas mal de trucs. Et puis tout d’un coup il y a Frédéric Farrucci qui m’a contacté, avec ce projet « La Nuit Venue » et à cette époque là il avait pas encore les financements aussi. C’était vraiment un projet super intéressant, et il connaissait bien mon travail. Il accordait beaucoup de place à la musique dans son scénario, donc je lui ai dit que j’étais chaud, sauf que sans les financement il n’a pas pu tourner tout de suite. Je crois qu’il s’est passé 3, 4, peut-être 5 ans avant qu’il revienne vers mois en me disant « on tourne ça y est, on a une boîte de prod ». Ça s’est fait super vite, en fait il y a cette histoire de délais, qui est souvent liée au Festival de Cannes, où il essaye de boucler le film en fonction. J’avais un mois pour faire la musique du film, et c’était pendant le tournage. Il fallait qu’elle soit prête pour le montage. Ce qu’il se passait c’est qu’il m’envoyait les scènes qu’il tournait la journée, je recevais ça le soir, c’était très brut, et je faisais la musique pendant que le film se tournait petit à petit comme ça. Après il y a eu cette histoire de fou des César, où on ne s’y attendait pas du tout !

Vous ne vous y attendiez vraiment pas avec l’équipe ? 

Ah non vraiment ! Car ce film j’en étais très fier, c’était un premier long-métrage et c’était surtout un pari. Je me disais putain je me suis lancé dans un truc, je ne sais pas ce que fait ce mec et plus je recevais les images, plus je voyais le film prendre forme, et plus je me disais que c’était un beau film, très atmosphérique. Mais ça restait un « petit film », puis tout a été chamboulé par le confinement, plein d’aventures compliquées côté diffusion et distribution. Puis finalement, il a eu des super bons retours, et tout d’un coup il y a eu cette nomination aux César. Déjà le fait d’être nommé je ne m’y attendais pas du tout, et quand j’étais là-bas et que j’ai entendu mon nom, je suis allé comme un zombie jusqu’à la scène. C’était très émouvant ! J’étais tellement pas prêt que je n’avais même pas de sac, j’étais dans la rue avec mon César comme ça… (rires) Je devais retrouver Fred et l’équipe qui avaient suivi la cérémonie depuis un appartement comme ils ne pouvaient pas venir à cause du COVID. On était hyper contents et fiers pour moi, fiers pour le film. C’est là où je suis vraiment content d’avoir accepté ce pari, car on a cette petite histoire : c’était son premier long, et moi en musique aussi. Et là on pense déjà au suivant !

Le processus a été similaire dans le cas des « Olympiades » ? 

« Les Olympiades » c’est marrant car beaucoup de gens pensent que Jacques m’avait contacté après les César, mais en vérité c’était un peu avant. J’étais à Paris en train de mixer la captation de Room With A View avec les danseurs et la Blogothèque qui avait filmé au Châtelet. Et je reçois un coup de fil de Jacques Audiard qui me dit « Est ce que t’es à Paris ? Est ce que demain tu pourrais venir voir le film que je suis en train de faire ? » ; et ça me paraissait dingue, parce que c’est vraiment un mec avec qui je rêvais de travailler au cinéma, c’était complètement fou. Quelques années avant on m’avait demandé avec qui je rêvais de travailler au cinéma, et il y avait souvent Audiard qui revenait. Oui, je parlais de Gondry, d’Audiard, mais moi je disais ça en rigolant. 

Je me suis mis une pression folle, rien qu’en le rencontrant, je me retrouve dans une salle de cinéma avec lui, et au bout de 20 minutes, j’oublie que je suis là pour un boulot, j’étais en mode spectateur et j’adorais ce que je voyais. Mais c’était un premier montage, il y avait de la musique de référence qu’il avait à côté, et là c’était du Schubert. Ca m’a un peu déstabilisé ça car je me suis dit « est-ce qu’il sait vraiment ce que je fais ? » (rires). Et après on a discuté avec lui et sa monteuse pendant 4 heures, il m’a soulagé sur Schubert, en me disant d’oublier tout ça. J’ai compris rapidement qu’il connaissait mon travail, et qu’il voulait des musiques électroniques comme je sais les faire, et surtout qu’il voulait être surpris, qu’il voulait emmener cet objet ailleurs. Car Schubert ça faisait pour lui trop comédie romantique très parisienne, il voulait que ce soit plus moderne. Moi j’ai pris ça comme un test, mais il m’a dit ensuite qu’il savait déjà qu’il voulait travailler avec moi. Ensuite il m’a dit « écoute tu prends trois scènes de ton choix, tu les mets en musiques, et tu m’envoies ça dans trois jours » (rires). Je suis rentré en Bretagne, dans le train j’étais avec son film qu’il avait mis sur une clé, j’ai donc spontanément choisi trois scènes qui me parlaient, tout en me disant aussi qu’il fallait que je prenne des scènes différentes pour pouvoir montrer des choses différentes. Il y avait une scène très contemplative à la fin du film avec des nappes atmosphériques, et à l’inverse, j’ai aussi choisi une scène très speed avec montée de MDMA et grosse musique électronique, et la troisième je ne m’en souviens plus. Pendant trois jours j’ai bossé comme un taré là-dessus et je lui ai envoyé en me disant « ça passe ou ça casse », et il m’a répondu en me disant qu’il trouvait ça génial, il était super content. Au début il m’a dit qu’il faudrait environ 25 minutes de musique, j’avais un tableau comme ça avec une quinzaine de scènes, donc 25 minutes – et il m’a dit que vu ce que j’avais envoyé ça se rapprochait du film musical donc il m’a rajouté des scènes. Le lendemain je me retrouvais avec 45 scènes et 50 minutes de musique dans mon tableau. J’étais à la fois super content à l’idée qu’il ait kiffé et en même temps je me disais que j’avais seulement un mois pour faire 50 minutes de musique. Donc j’ai bossé comme un taré, à distance depuis mon studio en Bretagne avec Jacques au téléphone tous les jours. 

Composer pour le cinéma c’est quelque chose qu’on te demande régulièrement ? Est-ce que ça n’a pas un peu explosé avec les César d’ailleurs ? 

Oui oui, c’est une des raisons pour lesquelles je suis à Paris là, car il y a plein de propositions et de demandes qui sont tombées. Et c’est super dur, car à une époque, dès que quelqu’un se montrait un peu enthousiaste je disais oui automatiquement à tout. Là j’ai pas le choix il y a beaucoup, beaucoup de propositions et je ne peux pas tout faire… Après je vais pas me plaindre (rires), mais ce sont plein de projets super intéressants. Donc cette semaine je rencontre des réalisateurs, des producteurs, autour de leurs projets, pour voir ce que l’on peut faire ou pas. Ce qui est génial, c’est qu’il y a plein de propositions différentes, plein de cinémas différents. Du populaire, des films d’auteurs, beaucoup de premiers films – et ça j’aime bien, surtout depuis « La Nuit Venue » je me dis que j’aime bien l’énergie qu’il y a dans les premiers films – et il y a des séries aussi !

Je me demandais, comment tu te sens aujourd’hui vis-à-vis de cet exercice de mise en musique, que ce soit au cinéma ou sur des spectacles comme Room With a View, pour toi ce rôle de compositeur c’est quelque chose à part, ou une forme de finalité dans ta carrière musicale ? 

C’est intéressant car oui je le vois vraiment pas juste comme un pas de côté. Le film d’Audiard il est tombé dans cette période où il n’y avait pas de concert, et moi j’avais toute une tournée de prévue avec les danseurs du Ballet National de Marseille, mais aussi une tournée solo et tout. Tout ça est tombé à l’eau, et le projet d’Audiard est arrivé et j’ai pris tellement de plaisir à le faire, que je me souviens avoir pensé « très bien j’arrête les concerts ce que j’aime faire c’est la musique de films » (rires). Et là voilà je reprends une tournée et je me rends compte que j’aime vraiment les deux, aujourd’hui je mets pas de hiérarchie, contrairement à il y a quelques mois où je voulais faire que de la compo pour le cinéma. Je me dis que c’est possible de faire les deux ! Là je suis en tournée et entre les concerts je compose pour les musiques de films, et c’est un peu chaud mais c’est compatible, je pense même que c’est intéressant. Les deux se nourrissent, j’apprends plein de choses en faisant des musiques de film et ça va dans les deux sens. Ce qui est sur, c’est que le film d’Audiard a confirmé que j’adore ça et qu’éventuellement je ne pourrais faire que ça. 

C’est des musiques que tu te vois remobiliser dans tes lives ? Ou bien c’est quelque chose que tu compartimentes ? 

Pour l’instant c’est vrai que je ne les utilise pas. Mais dans la BO d’Audiard il y a un peu de matière que je pourrais mobiliser dans le live, mais je l’ai pas encore fait. En fait ça se fait un peu naturellement, pour l’instant c’est séparé. Quand on en parle comme ça, je me dis que ça pourrait être marrant de faire un concert où j’utilise que des musiques que j’ai pu écrire pour les films, parce que c’est souvent pas très dancefloor, et ma tournée là est très dansante, donc ça pourrait être l’objet d’un autre spectacle !

Quelles sont les bandes-originales qui t’ont marqué personnellement et dans l’approche de ton travail ? 

Il y en a tellement ! Parce que quand j’étais étudiant en cinéma je voyais 3, 4, 5 films par jour, j’en voyais déjà en classe, et quand les cours étaient fini j’allais dans la cinémathèque à côté, donc j’ai vu plein de films, et au-delà des films il y avait toute cette musique que je découvrais. En fait, ça m’a fait ma culture musicale le cinéma. Il y avait la musique classique, puis le jazz aussi, car souvent, moi je pense à Miles Davis dans « Ascenseur pour l’échafaud », et toute la fantasmagorie autour de comment elle s’est faite – en une seule nuit, avec Jeanne Moreau qui fait des cocktails derrière, en totale improvisation. Et c’est un peu comme ça que je travaille aujourd’hui, car concrètement, je prends beaucoup de plaisir quand je mets une scène en boucle sur un écran dans mon studio et que je cherche comme ça. Il y a une belle phrase de Delerue c’est « Il faut entrer en vibration avec l’image », c’est vraiment ça. Tu cherches, et tout d’un coup il se passe un truc qui résonne entre l’image et la musique que t’es en train de faire – comme si tu pêchais et que tu tenais un gros poisson. Là il y a quelque chose de génial qui peut se passer, tu as l’impression que la rencontre entre l’image et la musique créé une troisième chose. « Ascenseur pour l’échafaud » là-dessus m’a bien ouvert le crâne sur la manière de faire. Ça m’a aussi décomplexé sur le fait que je ne suis pas un compositeur avec des partitions. Il y a une manière de faire de la musique de cinéma qui est beaucoup plus spontanée, instinctive, intuitive, avec un rapport direct à l’image – j’allais dire beaucoup moins intellectuel d’un certaine manière – mais très charnel, physique, sensuel, directement avec l’image, et ça, ça m’a beaucoup aidé. 

Après dans les autres musiques de films que j’ai écouté, c’est compliqué de choisir… J’ai été très sensible à la musique des cinéastes de La Nouvelle Vague, Georges Delerue, Antoine Duhamel, ca m’a bouleversé. Delerue dans « Le Mépris » avec l’espèce de thème de Camille dingue, ou Duhamel dans « Pierrot le Fou ». Mais plus récemment, je trouve que ce que fait Cliff Martinez, et qui me ressemble plus finalement, avec des sonorités très électroniques très épurées et tout. Ou Jóhann Jóhannsson, qui avait fait la BO de « Arrival » (Premier Contact) de De Villeneuve. Il y tellement de choses qui m’ont plu en musiques de films. C’est vrai que quand j’étais ado et que j’allais dans des magasins de disques, j’allais assez spontanément dans les bacs de musiques de films, c’est un truc qui m’a nourri en tant que compositeur aussi sur mes albums. 

J’ai vu par ailleurs que tu avais récemment collaboré avec Spike Jonze avec (LA)HORDE ? Comment s’est fait ce projet ? 

C’est une histoire de dingue ça encore ! C’est là que je me dis que les dents du bonheur ça aide ! (rires) Spike Jonze, avec Gondry, et Chris Cunningham, c’était vraiment les trois réalisateurs qui m’ont mis une claque quand j’étais adolescent. Quand j’étais adolescent il y avait ces DVD de Gondry avec tous les clips, et je regardais les clips de Spike Jonze en me disant que c’était absolument génial. Ce qui est fou c’est qu’un jour (LA)HORDE m’appelle en me disant truc de fou : Chris Cunningham – que j’imagine en pyjama chez lui (rires) – découvre le clip de Room With a View, et il adore, et il appelle Spike Jonze. Et tous les deux ils ont un coup de coeur pour le clip avec les danseurs etc. Et donc en fait il a proposé un petit scénario à (LA)HORDE, un petit scénario avec les mêmes danseurs que le spectacle. Un film qui reprend un peu les codes du clip d’ailleurs, car c’est un film dansant que j’ai mis en musique, il n’y a pas de dialogues, et ça fait un objet étrange qui dure 8 minutes. Ce n’est pa vraiment un clip, ce n’est pas vraiment un film, mais il est là ! A priori on va le diffuser, pas dans toutes les salles, mais avant « Les Olympiades » en première partie.

Est-ce que tout cela te donne envie de poursuivre cette question de l’image, et de faire autre chose que de travailler la musique et le son ?

C’est marrant parce que dès « La Nuit Venue », j’ai vraiment sympathisé avec les deux filles de la production (Koro Films) qui m’ont impressionné, parce que moi j’avais en tête le gros type avec un cigare, et là c’était deux nanas dans leur bureau juste super passionnées, et elles m’ont pas mal titillé là-dessus. Elles m’ont souvent dit « Et toi t’as pas envie de faire un film ? T’as pas des choses à raconter ? ». À ce moment-là je disais non car j’étais pris de cours, mais quand même, elles ont planté une petite graine en moi, et maintenant encore aujourd’hui c’est une question que me pose souvent les personnes avec qui je travaille. Disons que maintenant quand j’ai des idées je les note, je sais pas où ça me mènera, mais je me dis que pourquoi pas. C’est ce truc bizarre où j’étais étudiant en cinéma et tout d’un coup je me suis retrouvé musicien presque malgré moi, donc maintenant je me dis que je suis musicien et rien d’autre, et parfois je me dis qu’en fait non, à un moment je voulais faire des films donc peut-être que ce serait possible ! Je suis encore très impressionné par tout ça mais cela m’intéresse !


Retrouvez notre dernière interview avec Rone.