Sorry « C’est juste faire de l’art et faire de la musique, partager des expériences avec des amis. »

Sorry c’est la nonchalance incarnée, le cool décomplexé, un son à la fois cru et pop, à vif et accrocheur. On pense à The Kills version millennial mais avec une originalité et un monde bien à eux qu’ils expriment par leur musique et par leurs choix artistiques et leurs vidéos qu’ils conçoivent pour la plupart eux-mêmes.

C’est l’un des groupes montant de la scène londonienne, après des années de concerts dans la capitale britannique au court duquel ils ont amassé une solide fanbanse. Ils ont dévoilé leur premier album 925 le 27 mars chez Domino Records. On les a rencontrés avant leur concert au Roundhouse à Camden où ils étaient en tête d’affiche d’une soirée BBC Music Introducing qui affichait complet. Asha Lorenz et Louis O’Bryen nous ont parlé de leurs influences et ont leur a posé des questions sur leur succès montant et leur rapport à la célébrité…

Photos par Sam Hiscox

La Face B: Comment ça va ?

Asha Lorenz: Ça va et toi ?

LFB: Ça va bien merci !
Comment vous sentez-vous juste avant de monter sur la scène du Roundhouse ? Vous êtes en tête d’affiche. Avez-vous l‘habitude de jouer dans des grande salles ?

AL: C’est en fait une des plus petites, ce n’est pas la plus grande, mais oui, on y a jamais joué. Ça a l’air pas mal.

LFB: Comment vous gérez l’énorme attention que vous générez en ce moment ?

Louis O’Bryen: On a pas encore un succès énorme !

AL: Je pense qu’on doit attendre que l’album sorte et voir si les gens l’aime bien.

LFB: Vous aimez publier des démos faites maison et qui vont musicalement dans plein de directions différentes et on a entendu dire que vous préfériez enregistrer chez vous plutôt qu’en studio… Avez-vous trouvé un compromis pour l’enregistrement studio de l’album ?

LOB: Oui on a trouvé un bon moyen pour enregistrer en en commençant plein chez nous comme on enregistre avec la dynamique d’un enregistrement home-made et puis on l’emmène en studio et on genre l’agrandit et les tournons en des morceaux qui sont un peu plus pop, un peu plus intense, un peu plus album quoi.

LFB: Vous avez plein morceaux déjà, est-ce que vous en avez mis dans l’album ou est-ce que vous l’avez appréhendé entièrement comme un nouveau projet ?

LOB: Non on voulait mettre des morceaux des mix-tapes sur l’album pour genre tout attacher ensemble un peu.

LFB : Et est-ce qu’un jour les Mix-tapes seront disponibles en physique ?

LOB: Peut-être un jour oui. On va peut-être faire une compilation best-of (rire)

LFB: 925, votre album sort bientôt! On a entendu dire que vous vous étiez inspiré de  plein de chose de Herman Hesse à Aphex Twin. Est-ce que vous pouvez nous dire les influences principales de l’album ?

LOB : On aime beaucoup Alex G. Plein de trucs nous ont influencés.

AL : On aime plein de musiques différentes qu’on essaye d’incorporer… on choisit un peu le bon genre pour la bonne chanson, donc on essaye, on essaye pas délibérément de ne pas coller à un genre.

LFB : Comment Herman Hesse rentre en compte ? Je suis curieuse !

AL : C’est juste dans les paroles, en lisant et tout, comme les gens, leur façon de façon de parler infiltre quand t’écris des trucs.

LOB : J’imagine qu’on voulait juste montrer qu’on prend plein de choses d’endroits différents. On a des influences électro, de livres et de films…

AL: Un film comme Dogma… (de Kevin Smith avec Ben Affleck et Matt Damon, 1999).

LFB: En parlant de films, vos vidéos sont très à vif, elles sont intimes. On a l’impression de rentrer dans votre vie de tous les jours…

AL: Oui

LFB: Vous réalisez toutes leur vidéos et avez produit deux « mix-tapes », Home Demo/ns Vol I et II dans lesquelles vous mettez en images tous vos morceaux. Est-ce que c’est quelque chose que vous souhaitez continuer ? Est-ce important pour vous que vos vidéos vous ressemble ?

AL : Oui, je veux juste qu’elles… pour les mix-tapes qu’on a faite, c’était un projet assez sympa de faire des vidéos pour chaque chanson et puis après c’est assez, c’est juste que si tu fais toutes tes vidéos et toute ta direction artistique, ça ajoute plus au charisme du groupe. Ça le rend encore plus solide. Donc ça aide aussi la musique. Donc oui, on souhaite garder le contrôle de toutes nos vidéos.

LOB : On veut que tout soit lié donc on fait la direction artistique et les vidéos. Je pense que c’est important que tout vienne du même endroit.

LFB: Vous créez un monde à vous. Quelle est l’essence de Sorry ?

LOB: Juste faire plein de musique et on a un groupe d’amis très proches où tous sont un peu des caractères donc je pense que tous les gens autour de nous nous inspire beaucoup. C’est juste faire de l’art et faire de la musique, partager des expériences avec des amis.

LFB: Nous sommes à Camden, et vous y jouez ce soir. Vous deux êtes de Camden n’est-ce pas ?

AL: Yesai! On revient à la maison (Home coming)! (rire) On n’a pas joué à Camden depuis des années. On jouait ici tout le temps dans un petit put qui avait une salle au bout de la rue. The Monarch. On a joué notre premier concert là bas. Ça a fermé…et The Lock Tavern aussi.

LFB: Est-ce qu’on peut dire que cette endroit vous a former en tant que groupe ? Où vous vous sentez plus proches d’autres endroits ? Quelles sont vos connections avec la scène de South London ?

AL: humm, je suppose qu’on a grandit par ici donc on a une connection ici parce qu’on avait l’habitude d’aller à un pub d’ici. On a joué plein de nos premiers concerts et avons rencontré plein de groupes comme autour du Windmill à Brixton, donc c’est pour ça qu’on a été associé à ça, ces gens et ce groupe. On est amis avec eux, mais c’était juste une année de juste plein de concerts qu’on faisait dans les mêmes salles. C’était il y a genre 3 ans maintenant. Je pense qu’il y a une nouvelle vague de groupes qui jouent au Windmill donc je pense que le son de la scène change un peu continuellement.

LFB: Vous êtes tous les deux amis d’enfance, comment en êtes-vous venu à faire de la musique ensemble ?

AL: En fait, on avait juste l’habitude de… on mettait tous les deux des chansons sur SoundCloud, et on faisait de la musique séparément et on aimait bien la musique que l’autre mettait. Et on s’est dit un jour, faisons un groupe ensemble parce que ce serait fun.

LFB: La célébrité (stardom) est un thème récurant dans vos chansons (Starstruck, Right Round the Clock, Rock and Roll star) quelle est votre rapport à ce statut ?

AL: C’est juste pour écrire sur des personnes que tu admires, juste comme une métaphore. Quelqu’un que tu admires de temps en temps. Il semble juste que ça arrive comme ça. Je ne pense pas que nous soyons obsédés avec la célébrité. Peut-être que ça en donne l’impression…

LFB: Y a-t-il des “stars” que vous admirez ?

AS: Alex G probablement. On aime beaucoup de musique.

LFB: Avez-vous déjà rencontrer votre publique français ??

AL: Oui, on a joué 3 fois à Paris. Ils sont toujours vraiment bien. Ce sont toujours des concerts de ceux que je préfère.

LFB: Et vous jouez prochainement aux États-Unis ? Vous y avez déjà joué ?

AL: Non, on est excité parce qu’on y va maintenant là. On y va la semaine prochaine. Mais non on n’y a jamais été. Ça va être super sympa.

LFB: Y a-t-il quelque chose que vous aimez en ce moment et que vous souhaitez partager avec nous ?

AL: On est à fond dans l’album de Junior Brother. On l’écoute pas mal. Écoutez-le !

Note : Sorry a pu jouer sa date New Yorkaise complète in extremis au Union Pool mais les deux autres Los Angeles et SXSW à Austin, Texas ont dû être annulées ou reportées pour cause de virus.


Sorry is embodied nonchalance, cool without inhibition, a sound that is raw and pop at the same time, strong yet catchy. We think of a millennial version of The Kills but with an originality and a world that is their own which they express through music, through their choice of artwork and through their videos which they mainly produce themselves.

It’s one of London’s up and coming new band which we feel will be big and after years of playing gigs in and outside their hometown, their first album 925 is about to come out (27th March on Domino Record). We met them before their sold out concert at the Roundhouse where they were headlining one of the BBC Music Introducing event. Asha Lorenz and Louis O’Bryen talked about their influences, and we asked them questions about their rising success and their relationship with celebrity…

La Face B: How are you?

Asha Lorenz: Good how are you?

LFB: Ok thank you !

How do you feel before playing the sold out Roundhouse? You’re headlining tonight. Are you used to play big venues like this?

AL: Well it’s actually like a smaller one, it’s not like the big it, but yeah we haven’t played here before. It looks fun though.

LFB: How do you deal with the attention/success you’re encountering?

Louis O’Bryen: We haven’t got a massive success yet!

AL: Well I guess we have to wait for the album to come out and see if people like it.

LFB: You like publishing home demos, which musically go in different directions and we’ve heard that you preferred recording at home rather that in studio. Did you find a compromise while recording in studio for the record?

LOB: Yes we just found a happy medium between recording and starting a lot of them at home like how we record with home dynamics and then take it to the studio and make it like bigger and turn it into like songs that are a bit “poppier”, a bit more full on, a bit more album you know.

LFB: You have plenty of material already, did you put some on the record or did you start a whole new project with it?

LOB: No we wanted to put some songs from the mix-tapes on the album to kind of tie it all together a bit but.

LFB: Are you planning to release the mix tapes in physical form?

LOB: Maybe one day yeah. We might do a best of compilation (laugh)

LFB: 925, your album is coming soon! We’ve heard you were inspired by anything from Herman Hesse to Aphex Twin. Can you tell us a bit about the main influences for the album?

LOB:  We like Alex G a lot. Lots of stuffs influenced us.

AS: We like lots of different music so we try to incorporate… we kind of pick the right genre for the right song a bit, so we’re trying, we don’t try purposefully to not stick about a genre. I don’t know if that makes sense.

LFB: How does Herman Hesse comes into account? I’m curious!

AL: That’s just through lyrics, through reading and all, just like people, the way they speak just infiltrate while you write this stuff.

LOB: I guess we just wanted to show that we just take a lot from different places. We have some electronic influences, from books and films

AL: Film like Dogma (Kevin Smith with Ben Affleck and Matt Damon, 1999)

LFB: Talking about films, your videos are very raw, they are are intimate. We have a bit the impression to step into your everyday life

AL: Yeah

LFB: You are doing most of your videos and produced two « mix-tapes », Home Demo/ns Vol I and II in which you put images to all of your music. Is it something you want to pursue? Is it important for you that the images you convey look like you?

AL: Yeah, I just want them to… for the mix tapes we did, it was kind of a fun project to do a video for every song and then it just kind of, it’s just if you make all your own videos and all your artwork then it just adds more to the charisma of the band. It makes it even more solid. So it kind of helps the music as well. So yeah we want to keep control of all the videos.

LOB: We want everything to like correlate so we do the artwork and the videos. I think it’s important for everything to be like from the same place.

LFB: You really create a world of your own. Can you tell us about the essence of Sorry?

LOB: Just making lots of music and we have a very close knit friendship group so, and everyone’s a bit of a character so I guess everyone around us inspire us quite a lot and… yeah I don’t know… it’s just making art and making music, sharing experiences for friends.

LFB: We’re in Camden, you’re playing in Camden. This is where you’re from right?

AL: Yesai! Home coming! (laugh) We haven’t played in Camden in years. We used to play here all the time in a little pub venue down the road.

LOB: The Monarch. We had our first gig ever there. That’s gone now… and the Lock Tavern as well.

LFB: Can we say that the place shape you as a band? Or do you feel closer to different parts of London? What are you connection to the “South London scene”?

AL: humm, I guess we just grew up around here so we have a connection here ‘cause we always used to go to a pub from here. So we played lots of our first shows and met lots of bands around like Brixton Windmill, so that’s why got associated with that, those people and that band. We are friends with them but, it was just a year of just lots of shows being made in the same venues. It was like 3 years ago now. I think there’s a new wave of bands playing at the Windmill so I think the sound of the scene in continuously changing a bit

LFB: I know you two are childhood friends, how did you come to make music together?

AL: Well we just use to, we both used to put songs up on Soundcloud, and we were doing music separately and like each other’s music we were putting up. And we just thought one day, let’s start a band ‘cause it would be fun

LFB: What’s your relationship with stardom, as it’s a them that comes back in your music (Starstruck, Right Round the Clock, Rock and Roll star) ?

AL: It’s just about writing about someone you admire, just like a metaphor. Someone you admire sometimes. It just seem to happen like that. I don’t think we’re obsessed with stardom though. It may seem like that.

LFB: Are there any “stars” that you’re looking up to?

AS: Alex G probably. We like lots of music.

LFB: Have you met your French public yet?

AL: Yes we had like 3 shows in Paris. They’ve always been very good. These are always ones of my favourite shows.

LFB: I’ve seen that you were touring in the States, have you done it before?

AL: No, we’re excited ‘cause we’re just going there now. We’re going there next week. But we haven’t been before yeah. That’s gonna be very fun.

LFB: Is there something you really like which you would like to share?

AL: We’re all into this Junior Brother album. This artist’s called Junior Brother. We listen to that quite a lot. Check him out.

Note : Sorry could only play their New York sold out date at Union Pool as the two others Los Angeles and SXSW, Austin, Texas were cancelled or postponed due to Covid-19.