Ricky Hollywood : « J’ai voulu créer un virage tout en restant moi même »

Si il ne l’a pas fait exprès, Ricky Hollywood a quand même trouvé le meilleur titre possible pour un album sorti en plein confinement : Le sens du sens. Un album rempli qui parle du réel pour mieux le disrupter afin d’y amener une bonne dose de fantaisie et de distance. On était donc ravi de rencontre Ricky pour en savoir plus sur cet album, mais aussi de science fiction, de pochette, de la déformation du réel et de notre quête du sens (du sens).

Crédit : Cédric Oberlin

La Face B : Hello Ricky, comment ça va ?

Ricky Hollywood : Ça va, j’ai chaud là. Ouais ouais, ça va plutôt. Sur le plan perso et pro, tout va bien. Je vais pas me laisser aller à l’anxiété, on verra bien ce qu’il se passe.

LFB : On va parler de ton nouvel album Le Sens du Sens, du coup. J’ai l’impression que la pochette dit beaucoup de choses sur ce qu’il se passe dans l’album alors j’aimerais bien en parler. En général j’aime beaucoup les pochettes de Futur, il y a un vrai travail pictural, avec plein de détails. Un peu comme la pochette de Thousand en fait. Pourquoi cette pochette, donc ?

RH : Alors, l’illustrateur (Romain Figaro ndlr) avait déjà réalisé des pochettes pour le label (Futur Records) et j’aimais beaucoup son style. Je ne savais pas vraiment quoi lui demander au départ. Mais je trouvais ça plutôt logique de bosser avec lui. On a discuté, et j’ai remarqué qu’il aimait bien dessiner des voitures. Et je me suis dit pourquoi pas, même si la voiture n’est pas forcément quelque chose que je revendique. Mais il y avait quelque chose d’esthétique dans la voiture qui me plaisait. L’idée c’était qu’il y ait un jeu de miroir et un jeu avec les dimensions et les perspectives… utiliser tout ça pour montrer le dédoublement de moi-même, comme s’il y avait une triple identité : le personnage qui fait du stop vers un avenir incertain, celui qui est dans un dilemme de l’endroit où il va aller mais aussi la personne qui regarde. Ca interroge la conscience de celui qui est en train de regarder la pochette.

LFB : Je trouve donc qu’on y trouve plein d’indications sur ce qu’il va se passer dans l’album : l’idée de catastrophe imminente, la déformation de la réalité à cause des dimensions, les différents personnages que tu peux jouer… et à mon sens il y a vraiment une corrélation entre cette pochette et tes chansons. Elle m’a beaucoup intéressé.

RH : Tout ça ça s’est mis en place quand j’ai décidé d’appeler l’album Le Sens du Sens. Parfois on sait tout de suite comment va s’appeler un album mais pas là. C’est le dernier morceau que j’ai écrit. Alors même que je croyais avoir terminé le disque, je trouvais qu’il manquait un titre et je me suis embarqué dans un nouveau morceau. En fait je me suis dit que c’était le morceau qui liait le tout, et c’est grâce à ce tout dernier morceau que j’ai appelé l’album Le Sens du Sens. A partir de la notion de réflexivité, c’est finalement venu au fur et à mesure pour la pochette. Ça a pris des semaines voire des mois et ça a maturé longtemps.

LFB : Et pourtant Le Sens du Sens est le premier morceau de l’album. J’ai l’impression que ce morceau joue un peu le rôle du volet déroulant (comme dans Star Wars) et est une véritable introduction à l’univers.

RH : Oui c’est vrai ! Déjà, je m’adresse directement à l’auditeur en racontant que tout ce que je vais dire n’est pas si grave – mais en fait quand même un peu. C’est vraiment l’intro parfaite. D’ailleurs le morceau était un peu long à la base, et j’ai beaucoup discuté avec François Mary pour définir l’ordre final des morceaux quand j’étais perdu.
Il a été de très bons conseils. Je pense qu’il a facilement cet esprit de synthèse, mais il a aussi eu des visions et me disait d’enlever tel ou tel morceau (l’album devait être plus long à la base). Il trouvait qu’il y avait trop de morceaux longs et m’a suggéré de couper de moitié Le Sens du Sens. Normalement, il y avait encore un refrain après mais cette version cut permet mieux d’enchaîner.
Du point de vue du sens, ça n’est pas non plus hyper conscient parce que c’est le dernier titre que j’ai fait. Je pense que j’avais une volonté de dire plein de choses et en même temps des choses compliquées – ce morceau parle aussi un peu de la mort, de la destination finale donc. Mais ça parle aussi de faire de la musique, du fait de parler à des gens que tu connais pas, et donc de penser à l’impact que nos paroles peuvent avoir sur les autres. Et la musique c’est fait pour ça (pour parler aux gens) mais j’avais pas non plus envie de les plomber. Même si dans l’album il y a des sujets un peu grave sur les troubles que l’on peut traverser individuellement ou collectivement, ma musique clame que ça n’est pas une raison suffisante pour abandonner.

LFB : Quand j’ai parlé de ton album, j’ai parlé de “fantaisie nécessaire”. Est-ce que ça rejoint ce que tu as voulu faire ?

RH : Ouais carrément ! C’est tant mieux parce que j’avais pas forcément l’impression d’avoir fait un truc fantasque mais plutôt quelque chose d’ancrer dans une dureté réelle. J’ai l’impression d’être resté assez trivial, de parler vraiment des choses telles qu’elles sont. Mais tu as raison quand tu parles de fantaisie, puisque j’essaie de rire de ces choses et de ne pas les prendre au sérieux. La fantaisie dans le sens de la distance, finalement.

LFB : Et puis les genres musicaux que tu utilises créent un décalage avec ce que tu peux raconter.

RH : Oui effectivement, aller plutôt vers des formes plus groovy et dansantes en parlant de choses qui te ramènent à la réalité. Je trouvais ça marrant cet antagonisme apparent.

LFB : J’ai l’impression que c’est ton album le plus varié musicalement. Tu sembles avoir testé plein de trucs : il y a de la soul, de la pop, du R&B, du hip-hop… On dirait presque que tu t’es libéré.

RH : C’est aussi pour ça que tu parlais de fantaisie ! Oui c’est vrai, c’est de la “fantaisie nécessaire”. Tout cela fait aussi partie de mes influences musicales, ça n’est pas quelque chose qui date d’hier. Jusqu’ici j’étais resté très pop, mais je pense que je ne suis pas encore allé au max dans les terrains d’expérimentations.
J’ai voulu créer un espèce de virage tout en restant moi-même dans les harmonies et les mélodies, mais en se rapprochant des origines musicales d’enfant que je m’étais construites. Le rap et le hip-hop en font partie. J’ai abandonné plein de trucs pour y revenir après, notamment le jazz et la fusion, des choses qui peuvent être considérées de mauvais goût.
Ça aussi ça a pas mal alimenté ma vision de la musique. Je parlais avec des gens qui avaient des goûts très pointus en musique et qui considérait parfois la musique que j’écoutais comme mauvaise, pas à la hauteur – comme le jazz progressif. Et du coup j’ai mis toute cette part de moi de côté pour correspondre aux attentes stylistiques du moment. Je ne sais pas si c’est conscient, mais on essaie de faire de la musique dans l’ère du temps. Tout ça ça dessine l’esthétique de ce qu’on fait dans le moment où on le fait, à part si on se coupe de toute influence. Il y en a des gens comme ça, je pense par exemple à Robert Wyatt qui continue à faire son truc. Peut-être que ma démarche va encore changer pour le prochain disque, mais je trouvais que c’était le bon moment pour exprimer ces origines-là que j’avais avant de me canaliser un peu. Je me suis un peu libéré, en fait.

Crédit : Cédric Oberlin

LFB : Tu as aussi beaucoup travaillé sur la voix. C’est presque comme si tu avais une voix différente à chaque chanson et que tu changeais de personnage.

RH : Je pense que ça n’est pas conscient mais je voulais vraiment faire décoller ma voix et je voudrais le faire encore plus. Malgré tout, ça reste un disque de chambre. Et quand tu enregistres dans ta chambre, c’est difficile de faire décoller ta voix. Parce qu’en appart, tu essaies de ne pas faire de bruit, en plus tu composes la nuit… Je trouverais ça complètement stupide de gueuler parce que j’y arriverais tout simplement pas. Mais j’aimerais bien un jour avoir cette liberté totale où je n’aurais pas peur de faire du bruit.

LFB : Tu verras par exemple fait une espèce de transition et est agressif, aussi dans la façon dont tu joues le personnage…

RH : Oui, c’est un morceau agressif, un morceau de frustré. La frustration par définition donne des choses agressives. L’idée c’était de le transmettre. C’est d’ailleurs sûrement le seul morceau où j’ai un peu gueulé dans mon micro, et c’était assez libérateur.

LFB : Sur ce morceau et sur Single, tu mets en parallèle quête de célébrité et quête amoureuse. Je me demandais si la célébrité était quelque chose qui t’obsédait ?

RH : Alors, ça n’est pas forcément la célébrité mais la reconnaissance. Quand on fait quelque chose, on veut toujours être reconnu. Je pense que si on crée, qu’on fait de la musique, c’est parce que c’est un moyen de communiquer avec les gens pour leur dire qu’on existe et qu’on a de la valeur. Du coup, la reconnaissance est une tentation et un besoin si on n’arrive pas à communiquer autrement. On trouve un biais (la musique). Ca ramène l’attention sur soi, par définition. Je pense que ça n’est pas forcément le moyen de sortir du lot. Par exemple, j’ai pas envie d’être tout en haut mais j’ai au moins envie d’exister avec mon discours. Si je voulais être en haut de l’affiche, je ferais en sorte de. Quelqu’un qui le veut, le peut. Il faut juste accepter de respecter des codes. Je suis donc évidemment content quand quelqu’un s’intéresse à ce que je fais et me propose des concerts, ou qu’éventuellement on m’encourage à écrire d’autres chansons. C’est stimulant. Puis c’est la vie c’est comme ça ! Il en faut des petites pichenettes pour que tu avances. Sinon tu ne t’occupes pas. Du coup je me sens pas vraiment touché par cette notion de célébrité et j’apporte plutôt un regard amusé là-dessus.

LFB : Même sur Tu verras qui est le morceau presque le plus premier degré, il y a de la distance et de l’humour, et tu joues beaucoup avec ta voix. Ca crée un décalage encore une fois.

RH : L’idée oui c’était d’attirer l’attention. Mais c’est un vieux morceau qui a 10 ans maintenant, ça ne correspond plus vraiment à ce qui me préoccupe. Il était déjà sorti sur une compilation de mes demos que j’avais sortie sur Gonzaï et Clapping. A l’époque il s’appelait Tu me voudras mais j’ai dû changer de nom pour pas que l’on confonde. Mais c’est le même morceau. A ce moment, j’avais de la frustration mais je ne l’assumais pas, donc je me suis caché derrière un morceau marrant.

LFB : Tu abordes beaucoup de sujets super sérieux dans l’album. Tu parles de solitude, de rejet, de fin du monde… Si on ne lit que les paroles, ça pourrait presque faire peur. Ça t’amuse donc de jouer sur cet écart-là ?

RH : Oui, et puis le premier morceau Le Sens du Sens ça permet de rappeler qu’il faut faire attention et ne pas dissocier les deux. Je pense que ça vient du moment où j’étais en convalescence à cause de ma maladie, la maladie de Crohn que j’aurais toute ma vie. J’avais eu un gros épisode, et j’ai donc écrit au moment où je ne savais pas trop comment ça allait se passer, où j’avais beaucoup d’angoisse. Du coup, je suis resté chez moi, j’ai attendu, j’ai observé le monde… Mais le problème quand tu es spectateur, c’est qu’en général tu vois les choses pires qu’elles ne sont. Alors que dans l’action c’est différent. Quand tu es en dehors, tu focalises sur les choses. J’étais donc chez moi, je regardais les infos en continu… c’était des moments où ils se passaient plein de trucs socialement en France, et puis le climat, les tensions… Je me suis dit que je ne pouvais pas faire un disque qui parle de la pluie et du beau temps, même si ça fait du bien aux gens. Parce que mes disques je les fais pour moi aussi. J’avais besoin de parler de tout ce que je ressentais même si c’est très subjectif et que je le dis. c’est mon discours en ce moment mais l’année prochaine il sera peut-être différent.

LFB : C’est un album qui t’a donc fait du bien ?

RH : Quelque part oui, chanter des trucs un peu syncopés et sur un ton grave, ça me faisait marrer. Je faisais mon album tout seul toute la journée et c’était une manière de m’amuser.

LFB : Est-ce que tu te considères comme quelqu’un de mélancolique ?

RH : Ca se ressent dans ce que j’écoute. J’aime bien aussi la mélancolie teintée, entre deux. Je crois l’être, oui. Cependant comme c’est un truc dans lequel j’ai pas envie de plonger, je fais un effort pour contrebalancer. J’aime bien entendre des chansons où la musique et et les paroles sont mélancoliques, mais le faire moi, je n’y arrive pas. Parce que je trouve qu’il faut garder une forme d’optimisme. Sinon ça ne va pas et ça fait tout plonger. Et c’est pas ce que j’ai envie de transmettre. J’ai plutôt envie de dire que tout est possible en même temps. Peut-être que mon discours va changer, parce que mon parcours va changer, peut-être que je vais avoir un regard différent et ne plus être bloqué sur ma propre mélancolie. Parce que ça va un moment mais bon…

LFB : Je trouve que dans ta musique il y a un vrai amour de la science-fiction. Est-ce que le cinéma influence ta musique ?

RH : J’aime beaucoup les films et la littérature SF. J’en lis pas comme un fou, mais j’aime beaucoup Silverberg. Il est super, parce que ça n’est pas un pur auteur de SF qui crée mille monde et plein de personnage et de mots étranges. Je ne suis pas fan des sagas, et c’est pour ça que j’apprécie Silverberg. Il y a plein de questionnements métaphysiques géniaux dans ses livres. Pour les films, je peux te parler d’un film pas très connu qui nous a inspiré pour la pochette. Ca s’appelle Miracle Mile, et c’est un film post-apocalyptique. Je sais pas si on peut parler de SF parce qu’il n’y a pas de projection dans le futur, mais c’est un film plutôt marrant. On suit deux personnages qui se rendent à Los Angeles toute une nuit. Et en une nuit, le monde va périclyter. Tout ça avec des couleurs et une ambiance très west coast. C’est très bizarre. On s’est inspiré de la scène finale et de ses couleurs pour la pochette.

LFB : Il y a un titre de Toni Braxton que tu partages avec Olivier Marguerit.

RH : Ah oui et c’est moi qui l’ai découvert et entendu dans un magasin ! C’est marrant parce que c’est un morceau qu’on partages aussi avec Amaury qui joue dans François and The Atlas Mountains. C’était l’époque où on jouait dans Halo Maud. On tournait ensemble, et je leur ai montré ce que j’ai shazammé chez Franprix. D’ailleurs ce morceau m’a fait un peu tilt. Je le trouvais tellement classe, j’adore la production mais en même temps je le reliais dans mon inconscient à Carrefour City. Du coup je me suis dit que les playlists dans les magasins se sont améliorées. Je tombe assez souvent sur des bonnes chansons grâce à Shazam. Et c’est donc ça qui a donné lieu à Love Shy.

LFB : Je trouve ça remarquable de ne pas avoir de prétention dans les choses que tu écoutes !

RH : De toute façon, quand tu es mélomane, tu trouves du bon et du beau dans tout, dans quasiment tout on va dire.

LFB : Je t’ai vu plusieurs fois sur scène, et j’ai l’impression que cet album a été pensé pour jouer avec un groupe.

RH : Oui tout à fait mais finalement je ne sais même pas si tout ça va avoir lieu… C’est une énorme frustration que j’ai avec la sortie du disque. Je me disais : il va y avoir un groupe, avec un batteur pour la première fois et ça me stimulait à fond. Et je voulais surtout jouer avec quelqu’un de très bon. En voyant Bastien de Catastrophe jouer pour la première fois, je l’ai trouvé très bon et il fallait que ça soit lui. Il a dit ok et j’étais très content. Mais bon, on a pu faire qu’un seul concert juste avant le confinement. L’album a été pensé pour faire des concerts entraînants et assez dansant. C’est un disque rythmique : on l’a tenté et ça marchait bien ! Je trouvais aussi que c’était important de vivre des choses avec son corps pendant un concert. C’est le lieu de l’expression corporel. C’était l’objectif de jouer avec ça et d’être mobile dans les structures, ce qui n’a pas été mon cas ces derniers temps car je n’étais pas très flexible avec mon laptop. Là j’aime bien la possibilité d’attendre que ça prenne, sinon tout seul il faut insister. Avec un groupe, on peut plus facilement choisir ce que l’on continue de faire selon la réaction des gens, et on zappe des morceaux. On peut s’adapter à l’ambiance. C’est la magie du groupe live sans l’inconvénient des boucles !

LFB : Je trouve que ta musique est vraiment faite pour jouer avec des gens. Est-ce que quand tu t’es rendu compte de la situation, tu as pensé à décaler la sortie de l’album ?

RH : Après tout ça, j’avais peur de ne plus avoir envie de le sortir. En plus l’album parle typiquement de ce qu’on a traversé. On s’est tous retrouvé dans cette situation d’enfermement que j’ai vécu en faisant le disque, donc je me suis dit que c’était maintenant qu’il fallait que je parle aux gens. Sinon je me disais qu’après les évènements, on ne voudrait plus entendre parler de choses graves. Et peut-être que moi-même je n’allais plus du tout envie d’évoquer tout ça. Donc pour moi repousser la sortie c’était pas possible. Il y en a qui le font mais je n’avais pas cette patience.

LFB : Ton album m’a justement fait du bien et a permis d’expulser un peu les angoisses et de sortir de ma tête.

RH : Je suis super content ! Malgré tout, en parlant de sujets graves, si ça ne plombe pas, c’est super. J’avais peur des conséquences de parler de choses trop noires, et plomber les auditeurs, c’est typiquement ce que je ne veux pas. La musique a une réelle incidence sur les gens. Typiquement, je peux pleurer longuement sur des trucs que j’écoute; la musique apporte réellement un mood. C’est la première fois que j’ai ressenti une sorte de responsabilité par rapport à ça.

LFB : Et finalement, est-ce que tu l’as trouvé Le Sens du Sens ? Est-ce que tu as envie de le trouver ?

RH : Non, par définition c’est tellement un truc qui se mord la queue. C’est l’histoire sans fin. En fait, il y a une infinité de sens. C’est impossible d’en trouver un. On trouve du sens dans beaucoup de choses. Mais Le Sens du Sens, il faut être sacrément balèze pour prétendre le trouver. Les gens spirituels tendent à ça. C’est un pied de nez en fait, Le Sens du Sens. Et je trouve ça bien d’être en quête de sens. Il n’y a que du positif qui sort de ça. Le nihilisme, je comprends que ça existe, mais ça ne suffit pas à un moment donné. Sinon on explose tout ou on s’explose soi-même. On est quand même dans une existence humaine et on essaie de l’améliorer. C’est en se prenant des gros gadins comme on vient de s’en prendre, qu’on apprend encore des choses sur l’humanité. On est dans une forme d’adolescence, on a encore besoin d’aller là où on nous dit qu’il ne faut pas aller pour se rendre compte que ça ne va pas bien se passer. Ca me fait quand même rigoler parce qu’on est trop débiles. Donc ouais Le Sens du Sens, c’est une grosse blague. Mais je ne suis absolument pas nihiliste, parce que pour moi la quête du sens, c’est moteur.