Rendez-vous sur le 47e Parallèle de LABOTANIQUE

Il y a deux ans on les avait découverts au coeur de l’aventure des plantes, un premier EP remarquable et remarqué. Depuis les deux explorateurs qui fondent LABOTANIQUE ont repris leur voyage, délaissant la verdure de la forêt tropicale pour retrouver le gris de la forêt urbaine où ils nous ont donné rendez vous sous le 47e parallèle.

Ils sont deux, un botaniste russe et un poète français. Ainsi se présentent Ronan et Thomas, les deux héros au cœur de LABOTANIQUE. Si en règle générale, le Générique est un exercice propre au cinéma ou à la télévision les deux garçons n’en ont cure et s’offrent une ouverture d’EP aussi cinématographique que littéraire. Un titre court pour faire le lien entre leur premier effort et le second. Ainsi, on apprend que les deux voyageurs ont décidé de quitter l’Amazonie et ses tropiques pour retrouver les tours sombres et le béton. Ainsi s’ouvre 47e Parallèle, la nouvelle aventure de LABOTANIQUE. Ici, la boussole directrice du duo ne cesse de tourner, ne cherchant pas vraiment à s’attacher à un style mais plutôt à se faire plaisir sans penser en termes de case. Bien décidée à ne pas choisir, l’aiguille tourne autant vers le rap que vers la pop et la chanson française. Le tout offre un résultat réjouissant au carrefour des genres.

Connexion nantaise oblige, c’est l’inévitable Raphaël d’Hervez qui s’est occupé du mixe et des arrangements pour ces six nouveaux titres, offrant un univers foisonnant et ambitieux, ou les synthétiseurs répondent aux mots avec délicatesse. Quittant une jungle pour une autre, LABOTANIQUE s’enfonce donc au cours de cette histoire dans sa jungle urbaine, celle de sa ville d’amour Nantes. Ainsi dans ses nouvelles histoires, ils se font explorateurs du quotidien, posant un regard distancié sur ce qui régit nos vies tout en nous invitant à repenser notre quotidien et le rythme de nos existences parfois trop fous et brutal. Ainsi dans Bleu Cobalt, ils questionnent notre rapport aux téléphones et aux technologies modernes pointant du doigt la dépendance et l’oppression  que ceux-ci provoquent chez nous tout en biaisant une grande partie de nos relations humaines et de nos rapports passant de plus en plus par ces objets qui nous dominent.

Lumineuse, Ma Ville A Son Charme raconte elle la relation amour/haine que l’on peut avoir avec la ville dans laquelle on évolue. Attraction et répulsion sur le macadam, quand ce qu’on déteste par moment finit par nous manquer, quand la routine prend parfois des allures poétiques et nostalgiques. Polaris prend des allures de roman noir, chanson policière qui s’éloigne un moment du réel et du quotidien pour se lancer tranquillement dans une histoire sombre et cinématographique d’un policier face au vice de sa ville. On remarque alors que comme le flow, les synthétiseurs se font aussi mouvant, s’attachant à la couleur des mots et à leur ambiance comme deux fils indissociables. La boite à musique revient vers le réel, ce besoin d’échapper à la réalité, de plonger dans la musique, des basses qui frappent les tympans aux rythmes de nos cœurs qui battent à la recherche d’autre chose, d’une évasion éphémère d’un monde parfois trop dur et stressant.
Nature morte commence en douceur pour explorer le chaos ambiant explorant les influences jazz du duo, elle cloture ainsi ce voyage sous le 47e Parallèle. Un rendez vous réussi qui en appellera surement d’autres car comme le dit LABOTANIQUE, l’aventure ne fait que commencer.