PLK, ENNA.

Un EP, trois mixtapes et deux albums, le tout en trois ans. La présence de PLK ces dernières années est significative de son évolution. Il est passé d’espoir du rap francophone à une de ses têtes d’affiches. Pour cela, plusieurs facteurs ont été maitrisés par le jeune parisien. Et il se retrouve tous dans son dernier album, ENNA.

Pur produit parisien, PLK est dès le début bien entouré. C’est avec l’équipe du Panama Bende qu’il fait ses gammes. A l’époque, il montre qu’il sait rapper mais cela ne suffit pas à le démarquer du lot. C’est pour cela qu’il continue de travailler et petit à petit le travail paye et son nom commence à avoir un impact dans la sphère rap. Sa technique et son aisance sur différentes productions montrent son évolution et le travail effectué. Bien entouré depuis toujours, il signe en 2017 sur le label Panenka de Fonky Flav (ex-1995). Et à partir de ce moment, la machine polonaise est lancée, conquérant d’années en années un public de plus en plus élargis.

Sur ENNA, on retrouve les thèmes qui ont forgés l’identité lyricale du rappeur. De sa mentalité à sa famille en passant par son arrogance innée, l’album synthètise tous les thèmes abordés par PLK depuis le début de sa carrière solo. Une arrogance qui se caractérise par un égo-trip maitrisé sur la quasi-totalité des morceaux du projet. Un exercice dans lequel il excelle à merveille car il résulte de deux traits indispensables à tout rappeur : l’authenticité et l’arrogance. Mais il arrive aussi à les mettre de côté pour se montrer plus sentimentales. Très attaché à sa famille, l’artiste dédie un morceau à sa Mamie chez qui il vit toujours. Et il évoque aussi les relations amoureuses sur Pourtant et Au fond d’ma tête.

La polyvalence du parisien n’est plus à prouver. Et pourtant, il l’a encore démontré en allant titiller avec succès différentes sonorités. Du saxo catchy du festif Chandon et Moët aux notes faisant penser à de la salsa sur Les comptes, divers sonorités ont été exploitées. Et elles sont souvent soutenues par des collaborations de haut standing. Comme sur Pilote où il invite le saucegod belge Hamza et s’adapte sans trop de soucis à son univers. Il est important de noter aussi la présence du titre C’est mort. Qui par ses sonorités plus populaires viendra conquérir un plus large public. Effectivement, le morceau à des airs de hit. Le rap, est bien évidemment lui aussi mis à l’honneur. Comme le prouve la belle connexion inter-générationnelle avec Rim’k ou encore le titre 3 en 1.

Mais à l’écoute de cet album, une question reste en suspens. Et celle-ci devient de plus en plus récurrente dans le milieu du rap où chaque sortie semble ressembler à celle de la semaine précédente. Chaque rappeur installé et ayant conquis un public large semble se complaire dans une certaine recette leur réussissant à grande échelle. Mais le prix à en payer est un manque de diversification et une offre musicale de plus en plus standardisée. Même si ce projet reste de grande qualité et que l’évolution de PLK est impressionnante, il est nécessaire de noter que le tout manque un peu de saveurs.