Pete The Monkey – Un Singe en Été

Dans la théorie monkeyenne de l’évolution des festivals d’été, beaucoup affirment que Pete The Monkey serait le chaînon marrant ou marquant entre les concerts que l’on suit à l’année dans nos salles préférées et ceux qui se déroulent sur des scènes immenses et disproportionnées.

Bien qu’ayant toutes les caractéristiques, et même plus, d’un de ces grands festivals qui bourgeonnent un peu partout en France pendant la période estivale, il n’en reste pas moins à taille humaine. Ne pas aller dans la démesure est le gage de vouloir rester dans une qualité maîtrisée.

Qualité et engagement éco responsable afin de montrer que – bien loin du greenwashing – l’on peut réellement se divertir et profiter des instants présents sans trop faire souffrir la planète. Et parce que l’on ne peut pas porter le nom de Pete The Monkey sans avoir une action envers la préservation de la faune sauvage, le festival s’associe à Comunidad Inti Wara Yassi (CIWY) qui lutte contre le trafic illégal et le commerce d’espèces sauvages.

Et puis cette année 2022 qui aura été bien avare en jours fériés bien situés, on peut enfin optimiser nos congés en profitant pleinement d’un pont « à la française ». En plus, ce pont n’est pas n’importe lequel, il s’agit de celui du 14 juillet. Ce sera l’occasion de se réapproprier de la plus belle des manières la fête nationale, et comme 14 juillet rime avec défilé, on pourra troquer celui des champs Élysées pour une cavalcade de ouistitis à Saint-Aubin.

Cette cavalcade pourra se dérouler sous les meilleures auspices, car une fois n’est pas coutume, cette année vous aurez la chance de découvrir la côte d’Albâtre baignée de soleil. Les fortes chaleurs attendues seront beaucoup plus supportables à Saint Aubin qu’à Paris. Profitez-en !

Grimés, costumés et le sourire aux lèvres, vous allez pouvoir vous délecter de trois jours de musique dans un festival qui affiche un line-up toujours aussi pointu que délicieux. Certes, vous ne verrez pas les têtes d’affiche à la mode qui font qu’aujourd’hui, tous les gros festivals se ressemblent, mais des artistes émergeants ou dont les valeurs sont proches de celles portées par le festival.

Tout comme Fishbach, parce que qu’un Pete The Monkey sans Fishbach ne serait pas un vrai Pete The Monkey. Depuis 2015, elle n’a manqué aucune édition. Il est vrai qu’avant de rejoindre les Ardennes qui lui sont chères, elle est née à Dieppe. C’est donc un peu l’artiste locale. Cette année, elle revient sur scène avec son deuxième album, tant attendu, Avec les Yeux.

Tout aussi bon et dans un style complètement différent, Gaspar Claus, qui délaissera sa plage préférée, celle de Tancade à Banyuls, pour la côte normande. Nul doute que son violoncelle trouvera dans la campagne verdoyante un écrin acoustique à sa mesure. Laissez-vous porter. Fermez les yeux, la magie va opérer !

Benjamin EPPS, quant à lui, sait métamorphoser les codes du rap pour leur donner une nouvelle dimension. Même si l’on n’est pas fan de ce courant musical, il suscite en nous un réel intérêt, conscient que derrière ses prods et ses textes se monte un projet musicalement ambitieux et qui s’appuie sur de vraies valeurs.

Faux Real, le duo franco-américain des frères jumeaux Virgile et Elliott Arndt, fait à chacune de ses apparitions s’enflammer et se consumer une rédactrice émérite de la Face B. Et elle n’est pas la seule. Leur inventivité et leur excentricité leur confèrent un côté warholien détonnant.

Une double culture franco-américaine n’amène pas toujours vers Andy Warhol. Celle d’Anna Majidson (que vous avez sans doute croisée associée au duo Haute, qu’elle formait avec Romain Hainaut) fait éclore un projet musical tout en sensibilité et en délicatesse à la croisée du Rnb et de la Pop.

David Numwami est un musicien émérite que l’on a vu accompagner Sébastien Tellier, Charlotte Gainsbourg, François and the Atlas ou encore associé à Flavien Berger, et dont on ressent la musique comme un énorme hug sonore. Sensible, émouvant et inoubliable. Chanceux, si vous ne le connaissez pas encore, vous aurez le plaisir extrême de le découvrir !

Walter Astral – si Walter avait été castor, le groupe serait une maison d’édition aussi pointue qu’intéressante. Mais non, Walter Astral verse plus dans la musique que dans la littérature. Le duo aux accents psychédéliques retrouvera à Saint-Aubin de quoi illustrer leur amour des éléments avec, le temps du festival, l’eau, l’air, la terre et le feu qui réchaufferont les spectateurs.

Kids Return, dont le nom rend hommage au film de Takeshi Kitano, vous abreuvera de sa pop solaire aux reflets romantiques. Le temps de leur concert, une faille spatio-temporelle s’ouvrira et propulsera Saint-Aubin-sur-Mer sur la côte ouest des Etats-Unis, en Californie.

Et parce que le 14 juillet est aussi l’occasion de réviser les présidents de la cinquième république, Adhérez à la République électronique dont Dombrance est l’instigateur et l’inspirateur : « Pour une France qui danse ». Pompompidou !

Sans compter l’incontournable Ichon, la surprenante Eloi, le projet détonnant d’Yolande Bashing ou la cool-attitude de Mr Giscard.

Parmi les artistes présents, il y a ceux que l’on connaît déjà – mais aussi et c’est l’intérêt d’un festival – ceux que l’on va découvrir et dont on va – c’est certain – tomber amoureux.

Raison de plus pour s’y perdre !

Pete The Monkey a lieu du 14 au 16 juillet à Saint-Aubin-sur-Mer tout près de Dieppe. C’est, sans conteste, la meilleure façon de commencer vos vacances d’été, bien loin de la morosité qui nous guette. Profitez !

Vous trouverez tous les détails sur leur site officiel https://petethemonkeyfestival.org/