Nos sept chouchous de la sélection des iNOUïs du printemps de Bourges

Ca y est, les iNOUïs du printemps de Bourges ont rendu leur verdict et dévoilé les 33 artistes sélectionnés pour participer à l’édition 2021 du dispositif de détection artistiques. On vous a sélectionné nos sept chouchous de la compétition et on vous les dévoile ci-dessous.

Gargäntua

On vous en parlait en octobre, les voici maintenant sélectionnés pour les iNOUÏS 2021. Alors comme on les aime passionnément, on va vous faire une nouvelle petite promo spéciale Gargäntua. Quand la famine évènementielle fait rage, il faut réagir !

Voici donc un petit recap sur le duo infernal d’electro corrosive, au cas où vous l’avez loupé. Gargäntua, c’est deux loustics originaires d’Orléans, à la recherche du nirvana euphonique.On retrouve d’un côté J4n D4rk au chant, posant sa voix tantôt suave tantôt tiraillée. Il nous parle d’amour, de haine, de belles choses et de barbarie. Ses textes torturés sont accompagnés par God3froy, une bête indomptable balançant une hardteck féroce.

C’est cette complémentarité qui fait toute la force du groupe, nous transportant à travers une poésie brutale.Une croisée des genres, où chanson française et techno ne font qu’un. Un chouette combo qui nous rappelle que oui, le hardore aussi a un cœur. 

Rentrez dans la troupe des Thélémites en claquant des pieds, et lâchez prise; c’est tout ce dont vous avez besoin en ce moment.

Ladaniva

C’est sûrement avec le portrait de la mystérieuse et ensorcelante Malika, au côté de Voyou, que vous avez pu connaître Ladaniva.  Un nom qui vous disait peut-être déjà quelque chose car emprunté à Lada Niva, cette voiture tout terrain qui évoque toute de suite road-trip ou autre odyssée. Mais l’épopée est bien située, entre l’île de la Réunion et l’Arménie.

Pour cause, il y a des sonorités qui s’envolent, portent l’âme dans le chant et une guitare se rapprochant parfois de l’arabo-andalouse, bercées par la rondeur de cuivre comme une clarinette ou un saxophone, quand il ne s’agit pas de la trompette de Voyou. Alors, en écoutant le groupe le soleil nous tape sur la tête tandis que des décors de couleurs grisâtre ou ocre défilent sous nos yeux. Bien que le texte en arménien pourrait bloquer la compréhension, les chansons vibrent en nous. Un lien d’âme. Rendant évident une reprise de Komitas, prête et compositeur considéré comme “le gardien de la musique arménienne” Mais de l’âme à l’amour, il n’y a qu’un pas. Jacqueline Baghdasaryan évoque ou plutôt invoque le sentiment amoureux dans toute sa complexité.

Avec Vay Aman, titre sous tension, pleins d’énergie et d’envie avant de s’apaiser, presque de peine : “Je t’appelle, tu ne m’entend pas, j’ai peur, peut-être que ton amour s’est estompé.” Puis, le doute amoureux s’installe avec une reprise Ne do sna, une chanson russe. Avant de proférer des menaces qu’on aimerait crier sur tous les toits : “Aïe, aïe, aïe, Pourquoi t’as fait ça ? Ne recommense pas” Le groupe évoque aussi le spleen du temps qui passe avec Tatiki, titre sur l’enfance en hommage à la grand-mère de la chanteuse, dont les airs ne seraient pas sans rappeler un autre Arménien Michel Legrand.

La mélancolie, non la sidération, aussi du temps qui s’arrête, celui si fragile de la paix et de la justice. Ladaniva change de registre en creusant quelque chose de plus violent, un phrasé qui cogne, sur des sons qui rappellent ceux de la musique urbaine. Oror pourrait se résumer avec brio par cette traduction : “Quand chaque instant, minute ou heure règne et capture la mort, l’intérêt. C’est l’idéal de la grande puissance.” Un titre en rappel à la guerre Haut-Karabagh, Oror comme l’horreur du conflit s’éternisant, guerre sociétale et psychologique ou encore de la crainte d’un nouveau génocide.

Okala

Lorsqu’on découvre Okala, on a du mal à imaginer que le garçon vit à Amiens.
Lorsqu’on découvre Forbidden Love par le plus grand des hasards en 2019 le choc est total : cette manière de faire monter la tension sans le montrer, de nous offrir un titre qui prend le risque de s’orienter vers la pop orchestrale avant de nous offrir de la manière la plus inattendu cette voix sublime proche de la présence fantomatique… Tout chez Okala appelait à nous charmer.

Son premier EP Fist Step ne fera pas défaut, nous offrant une pop à mi-chemin entre Arcade Fire et les Beach Boys, une musique grandiloquente qui ne se refuse jamais les moments de bravoure tout en réussissant la gageuse de les placer pile au bon moment.

Si on ajoute à ça un fond thématique qui se nourrit autant des tourments de la vie que des songes, on obtient alors une musique évanescente, puissante et obsédante.

Si 2020 lui aura, comme à la majorité des artistes, coupé l’herbe sous le pied, on est assez ravi de le voir parmi cette liste et on espère grandement le voir aller le plus loin possible. Il le mérite amplement.

Retrouver sa carte blanche pour les iNOUïS du printemps de Bourges ici.

VIKKEN

Souvent, un remix réussit en dit beaucoup plus sur le remixant que sur le remixé. C’est même essentiel, qu’un artiste puisse s’autoriser d’imprimer sa patte et son imaginaire même sur la musique d’un autre. Prendre les sentiments d’un autre et les transformer en les siens, c’est ainsi qu’on a fait la rencontre de VIKKEN.

Auparavant DJ, l’artiste nous avait bluffait en transformant The Knife, Mélodie Lauret et Üghett en passager de l’apocalypse. Une vraie prise de risque d’ailleurs, puisque dans deux cas, il transformait des morceaux à vocations dansantes en de longue épopées un peu sombres, portées par un vrai cheminement et une esthétique aussi intense que visuel.

Une petite carte de visite qui prendra tout son sens lorsque VIKKEN donnera de la voix et C’est OK. Un premier titre qui semble cristalliser toutes les émotions de notre époque : une ambiance inquiétante, presque pesante, une sensation de fin du monde qui se fait de plus en plus prégnante et un besoin d’accepter son nihilisme parce finalement le monde est à ce point dans le chaos qu’on a pas forcément le choix.

VIKKEN a déjà tout de la personnalité forte et on sent que sa proposition a nécessité un vrai travail de maturation. Sur la lancée de sa participation aux iNOUÏS, l’artiste présentera bientôt un second titre qu’on écoutera forcément avec beaucoup d’attention.

Desmond Myers

Desmond Myers, c’est la classe Américaine. À l’instar de George Abitbol, l’homme se distingue par une aura de classe dégoulinante et contagieuse. Le crooner originaire de Statesville en Caroline du Nord vit désormais en région Parisienne et vient, pour notre plus grand bonheur, diffuser son groove et son charme dans nos contrées. Après quelques morceaux auto-produits, il rencontre Mathieu Gramoli (HER, Victor Solf) avec qui la collaboration va accoucher d’un premier album encore à paraître.

Mais les premiers extraits se révèlent extrêmement prometteurs et la direction prises par ces nouveaux morceaux parait vouée au top des Charts. Tant dans un rôle de romantique passionné que pour questionner les standards de la masculinité, il est comme un poisson dans l’eau et passe de l’un à l’autre sans transpirer. L’impatience grandit à mesure que le temps passe, à la fois de découvrir l’intégralité de l’album que de vibrer en concert avec lui. C’est pour bientôt parait-il, alors prenons le temps d’attendre.

D’ici là, remember the name: Desmond Myers.

Le Juiice

Depuis toujours passionnée par la musique, cette parisienne d’origine Ivoirienne s’est tourné vers le rap seulement en 2018, rattrapée par sa passion et soutenu par un entourage déjà actif dans ce milieu. 

C’est fait de hasard et de rencontres qu’elle va pouvoir s’exprimer face à un micro et commencer à livrer toute l’énergie qui sommeillait en elle. 

Femme de son époque, c’est via Instagram qu’elle commence à livrer des petites capsules se rapprochant du freestyle et servant de première pierre à son édifice.

Un passé dans la finance qui l’aidera à monter son propre label sur lequel elle livrera Trap Mama, un premier EP en 2020.

Attachée à ses racines africaines, elle les incorpore dans sa musique qui est déjà bien chargée d’énergie. 

Ottis Cœur

Lorsqu’on parle de chouchous, on peut imaginer des artistes que l’on suit depuis un moment, d’artistes dont on sait déjà des choses. Et puis il y a une autre catégorie, celle du coup de cœur, brut, immédiat, obsédant d’un.e artiste dont on ne sait pas grand chose et qui pourtant prennent la forme d’une belle promesse dont on a envie de parler.

Ottis Cœur fait pleinement partie de la seconde partie. Un groupe tout jeune, tout frais, pas encore de titres disponibles sur les réseaux et pourtant … Pourtant il y a eu cette session au Ici Demain Festival qui nous aura mis sur le cul.

Deux voix à l’unisson au service d’une musique pleines d’influences complètement digérées qui donnent un rock entre douceur et brutalité, sec mais toujours parfaitement mélodique.

On se laisse emporter par leur musique et les sentiments qu’elle nous amène et on se dit qu’on tient la une belle petite pépite, du genre à tout défoncer sur son passage.

Et dire que ce n’était que leur premier concert …