Mystic Familiar, Dan Deacon et l’introspection

Le pape de la musique électronique barrée est de retour. Avec Mystic Familiar, Dan Deacon revient avec gros synthés, sons chelous, vocoders et percussions improbables, on va pouvoir reprendre des smarties et faire des crises d’épilepsie: c’est parti.

Dan Deacon Mystic Familiar Album Cover Art

On avait laissé Dan Deacon avec un dernier album studio de toute beauté datant de 2015, Gliss Riffer. Quand bien même il nous avait gratifié de bandes originales (pour Rat Film, Time Trial et d’autres) depuis, les cinq années d’attente qui se sont écoulées nous ont parus interminables. Quel soulagement donc, de le voir revenir et nous livrer son dernier né: Mystic Familiar.

À première vue, on retrouve l’univers de Dan tel qu’il nous l’avait laissé. Les structures kaléidoscopiques sont là, tout comme les grouillements percussifs et mélodiques, ou la voix déstructurée du compositeur Américain. Les premiers morceaux de l’album, Become a Mountain ou Sat By A Tree n’auraient d’ailleurs pas juré s’ils s’étaient cachés dans Gliss Riffer. On reconnaît la production explosive et maximaliste qui fait la singularité de son oeuvre.

Néanmoins, l’approche n’est plus la même. Dan a changé ses méthodes de composition, allant vers plus de développement personnel et de méditation. C’est ce qui l’a amené à écrire cet album comme un récit de la vie, dans ses moments sombres comme lumineux. Et en centrant chaque morceau vers le Mystic Familiar, personnage fictif que nous portons pourtant en chacun de nous, un peu comme la voix que nous entendons lorsque nous pensons et avec laquelle nous entretenons une relation propre à chaque être.

Le résultat sonne plus intime, plus cinématographique que les précédentes productions de Dan Deacon. On trouve également une plus grande richesse dans les arrangements. La présence de cordes frottées au coeur de Weeping Birch par exemple, construite comme un voyage émotionnel, donne une résonance sublime à ce morceau. On pense également à Arp, construite en quatre actes. Notre préféré reste Arp III: Far From Shore pour sa puissance contemplative. Ces chansons sont les éléments pour lesquels on aime beaucoup aller courir avec du Dan Deacon dans les oreilles, sa musique permettant une déconnexion complète du monde et des pensées.

Alors on ne va pas mentir non plus, la musique de Dan Deacon n’est toujours pas la plus accessible du monde, mais chacune de ses productions est une expérience émotionnelle particulière et on vous conseille a minima de vous laisser tenter par la curiosité car peu d’artistes peuvent être comparés au grand barbu à vocoder.