Metz : « Atlas vending est ce monde qui peut être par moments effroyable. Mais à la fin, on réussit à s’en sortir. »


S’il y a un son qui va faire grand bruit en cette rentrée, c’est bien le quatrième album du groupe de Noise punk canadien Metz. Sorti ce 9 octobre, Atlas Vending est un tournant musical majeur et sans nul doute leur plus grande réussite. Nous avons eu l’occasion d’échanger sur les circonstances de la création de cet album avec le chanteur et guitariste Alex Edkins, l’évolution du groupe et leur vision du futur de la musique.

ENGLISH VERSION BELOW

La Face B : Salut Alex ! Merci beaucoup de faire cette interview avec nous. Juste pour avoir un peu le contexte, où es-tu actuellement ?

Alex Edkins : Chez moi à Toronto, 10 heures du matin, buvant mon café. Je ne me plains pas, je suis un peu en mode tranquille aujourd’hui !

LFB : Metz a lancé son nouvel album Atlas Vending ce 9 octobre. Commençons avec la pochette. Cet homme recouvert de boue, grimpant ou s’appuyant contre un mur. Que représente-t’il ?

AE : L’histoire derrière cette photo c’est que le hobby de mon père est la photographie. Mais alors qu’il était plus jeune, il en était véritablement passionné. Il a pris des tas de photos. Nous avions une chambre noire chez nous, et il nous a tout montré à son sujet. J’ai commencé à regarder ses albums photos et j’ai véritablement commencé à en aimer certaines. Tout particulièrement ses vieux shootings en noir et blanc. Et cette pochette est l’une d’entre elles ! Il l’a prise alors qu’il avait 20 ans, peut-être même plus jeune. Même chose pour le premier et le second album, ce sont les photos de mon père. Ainsi je pense toujours à regarder ses photos quand arrive le temps de faire un nouvel album. Celle-ci représente pour moi le dépassement d’un défi ou d’une adversité, et se soulever au-dessus de celui-ci. Je ne la vois pas comme une lutte négative, mais justement la manière de se dépasser et de dépasser cette lutte.

LFB : Est ce que tu fais un peu de photographie aussi ?

AE : Tu sais c’est marrant, ça n’a jamais été mon truc ! Je me suis plutôt dirigé dans la musique donc… Enfin comme tout le monde, si je voyage j’aime bien prendre des photos, pour documenter. Mais c’est essentiellement des photos pour mon propre fils, des choses comme ça.

LFB : Et que signifie le nom de l’album ?

AE : Oh je préfère ne pas en parler, j’aime bien garder ça un peu mystérieux. (rires) Il y a bien sûr quelques raisons, mais j’aime bien laisser la porte ouverte à l’interprétation, spécialement pour cet album ! Ca fait partie du fun !

LFB : Je peux tenter avec une inspiration de la mythologie ou je suis à côté de la plaque ?

AE : Et bien, c’est clairement une façon dont on peut l’interpréter !

LFB : Les paroles sont assez nostalgiques et parfois accusatrices. Quel esprit, ou message as tu voulu insuffler ?

AE : Les paroles sont toujours la dernière chose que je crée. Elles sont clairement inspirées de la musique que l’on fait. Qui est, bien évidemment, assez agressive. Elle vole un peu la vedette au contenu des paroles. À chaque fois que je prends un crayon et un bout de papier, il vient forcément un moment d’incertitude, d’anxiété. Et je pense véritablement que c’est le produit de notre condition humaine moderne, qui peut clairement se rapprocher de notre présent, cette pandémie. C’est une période stressante pour tout le monde, nous devons gérer une situation sans précédents. Je pense que c’est terrorisant ! Ce n’était pas un album de la pandémie, nous l’avions terminé avant tout cela. Mais je pense que les courants sous-jacents ont toujours été là. Et il y aussi une forme de « rétrospection » de cette période où j’étais plus jeune, qui cette personne était et qu’est ce qu’elle essayait de comprendre. J’ai souvent essayé de donner du sens au monde, en quelque sorte. Et de poser des questions. Je n’assume pas trop de ne pas avoir les réponses. Et quand il en arrive des paroles, c’est un peu comme réfléchir et mettre en forme un peu les choses, c’est un peu mon moyen de donner du sens à ce qu’il y a dans ma tête. C’est juste une personne, essayant de comprendre ce qu’il y a dans son coeur et dans sa tête, et ce qu’elle voit autour d’elle.

LFB : Peut-on définir l’identité musicale de Metz par quelque chose de brutal, répétitif et viscéral ?

AE : Oh oui, j’adore ça ! (rires) Les titres sont un peu plus longs, je pense que le contenu des paroles appelait un peu à ça. Musicalement, on a un peu étiré le tout, on a laissé les fins un peu plus ouvertes, et fluides. Je pense que les gens adorent pointer les trucs un peu excitants et percutants. Je pense qu’on fait un peu des rallonges, peut être trop lentes pour certains. Mais pour nous, c’est la vitesse parfaite ! Nous évoluons, changeons, emmenons notre musique vers de nouvelles directions. Et c’est pourquoi cet album sonne aussi bien ! Parce que nous sommes contents de la façon dont nous évoluons. Avec les gens en général, l’attention dépensée, la façon dont ils consomment la musique ces derniers temps, est générée par le fait qu’ils veulent quelque chose de nouveau et d’excitant à chaque fois ! Et franchement, je trouve ça absurde ! (rires) Je ne pense pas que c’est le but de la musique. Quelqu’un qui a un son original, et un style personnel, c’est génial ! Et essayer de changer ça pour le seul but de changer, c’est déroutant pour moi. Pour nous, le but est de grandir et de changer, mais d’une façon confortable, qui a du sens. Quelque chose que vous ne forcez pas. On ne force rien du tout. On fait juste de la musique de la manière qui est naturelle et excitante pour nous.

LFB : C’est le point où je voulais en venir, la musique est un peu plus mélodique que les précédents albums, quelles sont les inspirations pour celui-ci ? Est ce une volonté d’être plus accessibles ?

AE : Ça ne me dérangerait pas si c’est plus accessible, mais ça n’a jamais été le but. Je pense que c’est venu avec notre nouveau sentiment de confiance, et notre contrôle total. On peut pousser la voix plus loin dans notre mix et nous pouvons enlever quelques distorsions que nous utilisons habituellement. Dans les premiers albums, tout était avec des distorsions, et c’était le but ! Mais maintenant que nous avons fait ça, on fait de petits changements, on change le son pour convenir aux chansons. Il y a des moments que je qualifierais de « superbes » et certains de « mélodiques ». On n’essaye plus de fuir tout cela, on est heureux de montrer ça, de la même manière que nous sommes heureux de montrer des moments terriblement lourds et émotionnels. On voulait que tout cela fasse partie de notre musique. 

LFB : Tous les clips, d’une certaine manière, ont cet esprit défaitiste, post apocalyptique, mais toujours avec une lumière à la fin. Quelle histoire avez vous voulu raconter ?

AE : Pour A boat to drown in, la seule note que j’ai donné au directeur était que l’héroïne devait s’enfuir littéralement sous le coucher de soleil, plus ou moins. (rires) Parce que pour moi c’est la fin de l’album, et c’est une chanson atour du fait de s’échapper de sa situation pour trouver quelque chose de nouveau et qui soit meilleur. Le titre peut sonner de façon un peu négative, mais il n’est pas fataliste. C’est plutôt une histoire sur la manière dont on peut trouver la chose que l’on aime et se plonger entièrement dedans. S’adonner à elle. C’est supposé être ce final triomphant où elle bouge dans un meilleur endroit et a échappé à une sorte d’environnement abusif. Atlas Vending est en quelque sorte ce monde dans lequel l’héroïne vit, qui peut être par moments effroyable. Mais à la fin, on réussit à s’en sortir.

LFB : Comment vivez-vous d’être loin des concerts depuis la pandémie ?

AE : C’est absolument effroyable !!! Ça me brise le coeur, et cela m’a ouvert les yeux sur à quel point je dépendais d’eux. La musique live est tellement une énorme partie de moi. C’est mon cercle social, ma santé physique et mentale. J’ai besoin, non, je dépends de ces choses. Et que cela vous soit arraché, c’est choquant. Je suis tellement avide que cela fasse partie de nos vies à nouveau. Je ne veux pas exagérer, mais tu sais, cela peut être magique quand les gens de différents milieux deviennent une communauté basée autour d’un concert. Cela me manque énormément et je pense que cela devient de plus en plus clair à quel point c’est important pour nous.

LFB : Vous n’avez pas eu l’opportunité de faire de concerts depuis le début de la crise ?

AE : Nous avons fait une tournée sur la côte ouest américaine qui a terminé le jour exact où tout à fermé. Nous avons pu faire de la musique tous ensemble, mais sans public, bien sûr. Mais demain, c’est le grand jour où on va faire un concert, dans une salle vide !! Mais quand même. On va diffuser ça partout dans le monde. Je suis super excité que nous pouvons recréer quelque chose de similaire à un concert, mais bon rien ne peut véritablement remplacer ce ressenti. 

LFB : Si Metz pouvait faire une reprise de chanson, laquelle vous choisiriez ? 

AE : Oh mince… C’est vraiment dur parce qu’on a fait quelques reprises, mais vraiment fidèles à l’originale, on n’a pas vraiment changé le son. Ça pourrait être sympa de faire quelque chose qui sonne totalement différemment, comme du rap, et essayer de changer ça ! Ou peut être une chanson de Karen Dalton, quelque chose de beau et triste. Elle n’a jamais été véritablement célèbre, mais c’est de la très belle musique folk.

LFB : Comment vois-tu le futur de l’industrie musicale et des musiciens en général ? Sans les concerts il va être bien plus compliqué de vendre votre musique…

AE : Là maintenant, ça semble terrible. il n’y a rien que l’on puisse faire. Les sociétés de streaming ne payent rien. Pour les groupes de notre genre, ou tous ceux qui font de la musique underground, de la musique plus difficile d’accès, enfin tout ce qui n’est pas mainstream quoi, il y n’y a aucun futur sans concerts. Tu peux toujours faire des albums, mais il n’y a aucun moyen de faire de l’argent avec ça. Nous sommes extrêmement dépendants des concerts pour se rémunérer.

LFB : As tu eu des découvertes musicales ces derniers temps ? Histoire d’aider les artistes plus indépendants…

AE : Oh oui, j’en ai ! J’ai écouté le dernier Wax Chattels appelé Clot. Je crois qu’ils viennent de Nouvelle Zélande, je les adore. J’ai aussi été obsédé par The Cleaners form Venus, et je suis super excité parce qu’il va y avoir un documentaire à son sujet, je suis trop impatient de voir ça ! A chaque fois que j’écoute sa musique, je suis juste heureux. C’est une pop des années 60-70. Je viens aussi de commencer à écouter le dernier Napalm Death. C’est le meilleur show que j’ai vu ces derniers temps. C’était juste incroyable ! 

LFB : As tu des références musicales françaises ? Vu le nom du groupe…

AE : (Rires) C’est vrai ! C’est marrant parce que dans ma collection d’albums français, ça va être plus des choses comme France Gall ou Serge Gainsbourg. C’est magnifique ! Je n’ai pas d’autres choses en tête… Je n’ai rien écouté de récent ces derniers temps… Les gars vous pouvez me recommandez quelque chose ?

LFB : Oh oui ! On est des fans de Cathedrale et Structures, c’est les meilleurs !

AE : Je note ça !

LFB: As-tu quelques groupes canadiens à nous présenter ?

AE : Le nouvel album de Crack Cloud est génial !

LFB : Que pouvons-nous te souhaitez pour le futur ?

AE : J’espère que nous allons pouvoir venir. Nous avons une tournée de prévue en 2021, on croise les doigts. J’espère que nous pourrons apporter cet album que nous adorons à vous tous, et vous le jouer. Parce que je pense que c’est la plus belle chose au monde. J’espère vraiment qu’on pourra faire ça. Et bien sûr continuer à faire de la musique, qu’on pourra vous envoyer digitalement à vous tous ! (rires)

LFB : Un immense merci pour le temps que tu nous as dédié ! On te laisse profiter de ton café !

ENGLISH 

LFB : Hello Alex ! Thank you so much to be doing this interview with us.

Just to have the context a little bit, where are you now ?

AE : I’m at home in Toronto, 10 a.m., drinking coffee ! Can’t complain. I am in slow moving today !

LFB : Metz launched its new album Atlas Vending this 9 October. Let’s begin with the cover, this man covered by dirt, climbing or leaning against a wall, what does it represent ? 

AE : The story of the photo is that my dad’s hobby is photography. But when he was younger he really had a passion for it, he took tones of photos. We had a darkroom in our house and he showed us all about that. I looked his photo albums and just really started to love some of them. Especially the black and white old film shots. And that cover is one of them ! He took it when he was in its 20s, or maybe earlier. Same goes for the first and second album, they are my father’s photographs. So it’s always in the back of my mind when it comes time to do a new album. I look at these photos. This one represents for me overcoming a challenge or adversity, and rising above it. I don’t see it like a kind of negative struggle, but getting above this struggle. 

LFB : So you are doing a bit of photography also ?

AE : You know it’s funny, it never came to me ! I took to music so… Just like anyone, if I am traveling I like to take photographs, to document that. But it’s mostly for your own son, stuff like that.

LFB : And what about the name of the album ? 

AE : Oh I don’t like to talk about it, I like to keep that a mystery. (laugh) There is certainly a couple of reasons but I like to leave that open to interpretation, especially for this album ! That’s part of the fun.

LFB : Can I try with an inspiration from Greek mythology, or absolutely not ?

AE : Well, that’s definitely one way you can read it !

LFB : The lyrics are quite nostalgic and sometimes accusing. What spirit, or message you wanted to inspire ? 

AE : Lyrics are always the last thing I do. They are clearly always inspired by the music we make. Which obviously is quite aggressive. It definitely robs off on the lyric content. Whenever I put pen and paper it come certainly a place uncertainty, a place of anxiety. And I just really think that is a kind of product of modern human condition which we can all relate to now, this pandemic. It’s a stressful time for everyone, we are dealing with this unprecedented situation. I think it’s scary ! This wasn’t a pandemic album, it was made before that. But I still think the undercurrents of it are always there, while I was writing it. This is this sort of not knowing what the future holds, there is a lot of that on this album. And there is also a « looking back » to when I was younger, who that person was and tried to understand. I often tried to sort of make sense of the world. And ask questions. I don’t ever assume to have the answers. And when it comes to lyrics, it’s more like working through things, it’s my way of making sens of what is in my head. It’s just one person, trying to understand what there is in her heart and her head, and what she see around her.

LFB : Can we define the instrumental identity of Metz by brutal, repetitive and visceral punches ?

AE : Yeah I like that !! The titles are a little bit long longer, I think the lyrical content called for that. Musically, we are stretching all of that, we let them more open up in the endings, and fluid. As much as I think, people love to point out punchy, exciting things. I think we are making overtime, maybe very slowly for some people. But for us, it’s just the right speed. We are evolving, changing, taking our music to new places. And this is why this album feels great ! Because we are happy with the way we are growing. In general with the people, the attention spend, the way they consume music these days, they want something new and exciting every single time. And frankly, I think that it’s absurd ! (laugh) I think that it’s not the point of making music. Someone with an original sound and a personal style is great ! And try to change that for the seek of changing is confusing to me. For us, the goal is to grow and change, but in a comfortable manner, and in a way that makes sense. Something that you don’t force. We are not forcing anything. We just do music in a manner that is natural and exciting to us. 

LFB : This is the point I was coming to, the music are a bit more melodic than the previous albums, which are the inspirations for this one ? Were you trying to be more accessible ? 

AE : I wouldn’t mind if it’s more accessible, but it was never a goal. I think it comes with our new sense confidence, and full control. We can push the vocals forward in the mix, or we can take off some distorsions that we use usually. In the first albums, everything was with distorsions and it was the point ! But now, since we have done that, it’s about small changes, and changing the sound to fit the songs. There is moments that I would say « beautiful » and some moments I would say « melodic ». We are not shy away from that, we are happy to showcase that, in the same way we are happy to showcase absolutely incredible heavy and emotional parts. We wanted all of that to be part of our music.

LFB : All the clips, in a certain way, have this defeatist, post apocalyptic spirit, but always with a light at the end. What story you wanted to tell ?        

AE : For A boat to drown in, the only notes that I gave to the director is that I wanted the protagonist literally drive off into the sunset, more or less. (laugh) Because to me it’s the end of the album, it’s about escaping your current situation to find something new and better. The title could sound negative but it’s not fatalistic. It’s actually about finding that thing you love and diving deep into in. Giving yourself over to it. It was supposed to be this triumphant finish to that video, where she is moving to a better place, and has escaped this kind abusing environment. Atlas Vending is some way the world the main character is living in and is sometimes horrible. At the end, we get through it.

LFB : How do you live to be far from the concerts since the pandemic ? 

AE : It’s absolutely terrible !!! It is heart-breaking. I think it opened my eyes to how much I depend on it. Live music is such a huge part of me. It’s my social circle, my physical and mental health. I need, no, I depend on it for those things. And be ripped away from you, it’s shocking. I am so eager for it to be part of our lives again. I don’t want to exaggerate but you know I think that it can be magical when people from different backgrounds all becoming one community based around a concert. I miss it deeply and I think it just become more and more clear how much it’s important to all of us.

LFB : You didn’t have the opportunity to do a concert since the beginning of the crisis ?

AE : We did a west coast American tour which basically finish that on the very day everything closed. And then we were able to do some music together but without an audience of course. But tomorrow, it’s the big day were we gonna do a concert, in an empty room !! But still. We gonna broadcast it to the world. I am excited that we can try to replicate something similar to a show, but nothing can really quite replace the actual feeling. 

LFB : If Metz could cover a song, which one would you choose ?

AE : Oh boy… That’s really hard because we did some covers, but really true to the song, we didn’t really change the sound. It could be nice to do something that sounds differently, like rap music and try to change it. Or maybe like a Karen Dalton’s song, something beautiful and sad. She was never very famous but it’s really beautiful folk music.

LFB : How do you see the future of the music industry and musicians in general? Without shows, it will more difficult to sell your music… 

AE : Right now, it looks bad. There is nothing we can do. The streaming companies pay nothing. Bands of our type, or anyone who do underground music, or challenging music, not mainstream, there is no future there unless live music. You can always make albums, but there is no way to make money doing it. We are very dependent on live music for making a living. 

LFB : Do you have any musical discoveries this past weeks? To help independent musicians…

AE : Yeah I do ! I have been listening to Wax Chattels records called Clot. I think there are from New Zealand, I like them a lot. I have been obsessed with The cleaners from Venus, and I am very excited because there is gonna be a documentary film about him and I can’t wait to see that ! I can always just listen his music and be happy. It’s kind of sixty sevenths pop. I just started to listening the new Napalm Death. This is the best show I saw recently. It was just fantastic ! 

LFB : Do you have any french musical references? You have a very specific french name…

AE : (laugh) True ! It’s funny because my record collection, for France music, will be things like France Gall or Serge Gainsbourg. It’s beautiful ! I don’t have any new things in mind… I didn’t hear something recent these days… Can you guys recommend something to me ?

LFB : Oh yes ! We are big fans of Cathedrale, and Structures, they are the best ! 

AE : I take that !

LFB : Do you have any Canadian band you want to introduce to us ?

AE : The new Crack Cloud record is great ! 

LFB : What can we wish you for the future ?

AE : I am hoping that we can come over. We have tour dates in 2021, our fingers are crossed. I hope we can bring this album that we really love to all of you, and play for you all. Because I think that is the most beautiful thing. I really hope we can do that. And keep doing music, that we can send digitally to all of you ! (laugh)

LFB : Thank you so much for the time you to give us ! We let you enjoy your coffee !