Message Personnel #1 : Trente – Dans Les Gares

Il existe des moments ou une chanson vous frappe. Dans l’instant ou sur la durée, elle se colle à nos oreilles comme une seconde peau, elle devient finalement une partie de nous. Avec Message Personnel, La Face B lance un cri d’amour à ces chansons (récentes ou non) qui nous font vibrer. Premier épisode avec Dans Les Gares de Trente.

Il existe de ces chansons qui sont en réalité des cris du cœur. Des morceaux jetés sur le papier par un artiste dans un moment d’intense vulnérabilité, ce genre de moment ou finalement on est plus grand chose, ou l’on finit par se regarder soi même dans un petit trou de souris comme prisonnier de son propre corps, prisonnier de sentiments qui finissent par nous dévorer et nous rendre fou. Alors, comme un geste desespéré, on tente de se débarrasser de ces émotions qui nous rongent, de ces visions qui nous reviennent en boucle encore et encore. Des choses qui portent des noms simples : folie, manque, déception, rupture et fin. Ce type de morceau est à la fois merveilleux et effrayant, tant il condense à la fois les émois et les épouvantes de celui qui les a écrit et qui finit par cristalliser avec un trouble certains les agitations qu’on a tant chercher à rejeter et qui reviennent avec une force assez dingue dans nos esprits.

Récemment, le titre qui nous a mis dans cet état mental aussi inquiétant que nécessaire c’est Dans Les Gares de Trente. On pourrait se laisser guider par sa rythmique entêtante et presque enfantine, on pourrait vibrer, danser, sauter sur un titre qui a l’apparence de la joie. On est certains qu’il a été pensé pour ça. Mais pas que au final, car au milieu de ce déchainement sonore, il y a ce pont, lancinant, mélancolique et brutal ou Trente expose ses pertes comme une plaie ouvert. A travers lui, il nous questionne, sur notre rapport à notre propre folie, sur ces instants de doute ou l’on devient, comme un jour de forte fièvre, un être tout petit dans une pièce devenue trop grande. Il répète ainsi à l’envie ces deux phrases aussi cathartique que nécessaire : « Me laissez pas devenir un de ces fous dans les gares » et « Jamais ça« . La seconde se répète à l’infini, comme un mantra, comme une hypnose, pour nous rassurer, nous indiquer que ces sentiments qui semblent nous détruire et nous éclater sur le sol ne sont que passagés.
Trente à mis des mots sur ses peurs mais aussi sur les notre, avec Dans Les Gares, il nous offre un morceau de défoulement, un morceau pour l’oubli, un morceau pour nos guerres intérieures. On a trouvé un allié pour combattre à nos côtés et pour ça, on ne peut que lui offrir notre reconnaissance éternelle. Merci Trente.