Mammal Hands à l’Aéronef, rage contenue

La semaine dernière, le trio Britannique Mammal Hands traversait la manche pour quelques dates dans l’hexagone. La première étape les a menés à l’Aéronef de Lille, et on y était.

Photos : Martin Sojka / @tintamar_music

Les concerts de jazz dans la région Lilloise, ça a une saveur particulière. On y croise les mêmes visages, les mêmes potes, comme si un club existait de façon tacite et que les rendez-vous étaient fixées par les salles de concert. On retrouve donc la bande en ce soir de fin d’hiver, avec un public heureux de pouvoir découvrir un concert de Mammal Hands en terres nordistes. Ils devaient passer par la salle lors de leur tournée précédente mais cela ne s’était finalement pas fait. Qu’à cela ne tienne, le plaisir était d’autant plus présent du fait de cette attente rallongée.

Caoilfhionn Rose

Afin d’ouvrir cette soirée, le label de Mammal Hands nous propose Caoilfhionn Rose (prononcez Keelin Rose) et sa folk tout en douceur. Des accents de London Grammar dans la voix, un public assis pour mieux profiter de l’atmosphère aérienne de ce mercredi soir et vite conquis par la chanteuse Mancunienne. Elle nous a joué des morceaux essentiellement tirés de son dernier opus Truly que l’on vous recommande chaudement si vous aimez la folk habitée et chaleureuse.

Mammal Hands

En tête d’affiche, on retrouvait donc les protégés de Gondwana Records. Dans la foulée de leur sublime album Shadow Works, ils nous avaient proposé en 2020 Captured Spirits, plus exploratoire mais non moins intense. L’occasion nous était donc donnée de découvrir en concert ces nouveaux morceaux, et c’est peu dire qu’ils ont remporté l’adhésion du public. L’ambiance fut belle (notamment pour un concert de jazz) et ponctuée d’interactions drôles entre les musiciens et les spectateurs malgré une certaine timidité se dégageant des occupants de la scène. Ce qui marche vraiment avec Mammal Hands, c’est leur capacité à envelopper la salle d’une atmosphère tantôt légère, tantôt puissante au gré des articulations de leurs pièces. Parfois très progressives, presque imperceptibles, leur musique nous emmène dans des variations portées par les saxophones de toutes les formes de Jordan Smart. En guise de rappel, les 3 de Norwich nous proposent Boreal Forest, morceau icônique depuis leur précédente tournée et qui tirerait des larmes au plus stoïque des individus. Vivement la prochaine fois.