Mac Wetha : « Je suis très inspiré par mes pairs »

Rares sont les artistes aussi polyvalents que Mac Wetha : à la fois producteur, auteur, et interprète, il se fond parfaitement dans la scène londonienne indie connue pour sa créativité débordante. Après la sortie de son premier EP solo, Cloud Paint, l’année dernière, nous avons eu l’occasion de discuter avec lui de son parcours, de son rapport au live, mais également de ses nombreuses inspirations.

Crédit : Dani Monteiro

ENGLISH VERSION BELOW

La Face B : Pour débuter, quand et comment as-tu commencé la musique ?

Mac Wetha : J’ai rejoint un groupe de rock quand j’avais 13 ou 14 ans et j’ai commencé à jouer avec eux pendant quelques années. J’ai grandi à Kingston, qui est une sorte de petite ville en dehors de Londres, donc tout le monde se connaissait là-bas et il y avait beaucoup de connexions entre artistes. C’est là que j’ai rencontré mon ami Bone Slim, qui est maintenant un rappeur, et nous avons commencé à faire des beats ensemble. Ensuite, quand je suis allé à l’université, j’ai rencontré Lava laRue et Biig Piig et nous avons commencé à faire de la musique ensemble. 

La Face B : Est ce qu’être artiste a toujours été ton but, une sorte de rêve depuis que tu es petit ?

Mac Wetha : C’était sans aucun doute un rêve d’enfant, puisque j’ai su que je voulais faire de la musique dès mon plus jeune âge.

La Face B : Peux-tu nous parler de ton expérience en tant que membre de groupes de rock lorsque tu étais adolescent ? Pourquoi est ce que tu faisais partie de plusieurs groupes, était-ce une volonté d’être un peu présent partout ? 

Mac Wetha : Je pense que c’est juste que j’ai toujours voulu faire autant de choses que possible. La plupart de ces groupes étaient des crossovers en fait : certains membres du premier groupe dans lequel j’étais étaient aussi dans le second, et ainsi de suite… Certains groupes étaient plus sérieux que d’autres, qui étaient faits juste pour s’amuser, donc c’était juste différentes ambiances et différentes énergies. Nous avions un énorme groupe d’amis où tout le monde faisait de la musique, donc c’était vraiment naturel de le diviser en petits groupes de musique pour que chacun puisse trouver sa place.

La Face B : Comme tu me l’as dit, tu es allé à l’université étudier la musique et là bas, tu as rencontré Lava LaRue, et Biig Pig, et cela s’est avéré être un des tournants menant à la création du collectif NiNe8. Peux-tu présenter le collectif pour ceux qui ne le connaîtraient pas ?

Mac Wetha : Le collectif NiNe8 est, à ce jour, composé de Lava LaRue, Nayana Iz, Biig Piig, Bone Slim, Nige, Lorenzo RSV, et moi-même. À l’origine, il s’agissait plutôt d’une plateforme, d’un moyen pour que les gens se rencontrent et collaborent. Au fil des années, et au fur et à mesure que les gens nous rejoignaient puis nous quittaient, le groupe s’est solidifié en un groupe plus petit composé d’une dizaine de membres. Nous en sommes arrivés au point où nous avions l’impression d’être une famille et nous sommes naturellement devenus un vrai groupe au sens strict du terme, un collectif. NiNe8 est comme une sorte de nom de famille qui lie tout le monde. Le collectif s’est formé en 2016, ça fait donc pas mal de temps. Je suis vraiment reconnaissant qu’il soit toujours actif que ce soit pour faire de la musique ou même performer ensemble en live !

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NiNe8 photographié par Dani Monteiro

La Face B : En parlant de performances live, j’ai lu que tu fais des concerts depuis que tu as 12 ans, comment est-ce que c’était à l’époque ? 

Mac Wetha : J’ai fait mon premier concert quand j’avais environ 13 ans et c’était évidemment très effrayant mais j’ai adoré ! Un de mes professeurs organisait de petits événements à l’école et nous a permis, à mes amis et moi, de jouer quelques chansons qu’il nous avait apprises, et nous avons continué à le faire pendant quelques années. Puis, à l’âge de 16 ans, mon groupe et moi avons commencé à faire des concerts littéralement partout où nous le pouvions, nous jouions à tous les concerts où nous pouvions aller. On a même joué dans des églises et on a été bannis de deux d’entre elles parce que notre musique était trop rock pour elles (rires) ! C’était vraiment une expérience incroyable et on a été vraiment chanceux de pouvoir le faire à un si jeune âge.

La Face B : Depuis, tu as fait pas mal de concerts avec NiNe8 ainsi que des concerts en solo, et tu as également fait la première partie de Beabadoobee l’année dernière, peux-tu nous en parler ? 

Mac Wetha : Faire la première partie de Beabadoobee était incroyable ! J’étais conscient que peu de gens me connaîtraient, alors ce qui me préoccupait, c’était de m’assurer que nous faisions le meilleur show possible, que nous faisions un tabac ! En fait, le groupe avec lequel je joue maintenant est composé de personnes avec qui je me produis depuis des années, donc je savais que peu importe la façon dont les concerts allaient se dérouler, nous allions passer un bon moment ! Et c’est ce que nous avons fait, puisque rien n’aurait pu nous préparer à l’amour que nous ont donné les fans de Bea : ils nous ont soutenus et nous ont fait nous sentir incroyablement bien durant l’intégralité de la tournée.  

La Face B : Quelle importance a la scène dans ta carrière ? 

Mac Wetha : J’aime tous les aspects de la musique, mais je pense que jouer en live est la raison principale pour laquelle je suis ici. C’est ce qui m’apporte le plus de joie et d’excitation.

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Crédits : TheReids

La Face B : En ce qui concerne ton travail de production, est-ce que tu adaptes tes idées à la volonté des artistes qui veulent travailler avec toi, ou est-ce qu’ils s’inspirent de ce que tu produis ?

Mac Wetha : Cela dépend honnêtement de la personne avec laquelle je travaille, c’est sûr ! En général, quand je travaille avec des amis proches, nous faisons de la musique ensemble dans la même pièce, mais quand il s’agit de personnes dont je suis moins proche, j’envoie généralement un beat ou quelque chose, mais cela arrive rarement. Nous sommes presque toujours dans la même pièce à créer ensemble, donc nous nous inspirons mutuellement.

La Face B : En tant qu’auteur-interprète, est-ce que tu es inspiré par tes productions ou est-ce que ce sont tes productions qui sont inspirées par ton écriture ?

Mac Wetha : Cela fonctionne aussi de différentes manières, mais récemment, je commence souvent par m’asseoir avec ma guitare pour essayer d’écrire mes chansons, puis je transpose mon idée dans le “monde” de la production. Quand j’ai commencé, je partais de textures et de sons et je construisais autour de cela, mais maintenant c’est l’inverse : je trouve l’idée de la chanson et je travaille à partir de celle-ci. 

La Face B : En ce qui concerne ton travail solo, est ce que tu ne ne peux écrire/interpréter des chansons que sur tes propres productions ou es-tu ouvert à la collaboration avec d’autres producteurs ?

Mac Wetha : Je pense que j’ai besoin de poser sur une de mes productions, ou au moins d’y apporter mes petites retouches à la fin si elle n’est pas entièrement de moi. J’adore travailler avec d’autres personnes mais parfois j’ai des idées assez précises qui peuvent paraître stupides pour d’autres personnes, mais je veux quand même passer du temps à les travailler seul. Je pense que la critique et les discussions sont super importantes mais parfois il faut juste être seul pour rester concentré et c’est quelque chose sur laquelle j’ai beaucoup travaillé dernièrement.

La Face B : Tu as dit que tu as commencé la musique assez tôt, alors pourquoi avoir sorti ton premier EP solo seulement en 2021 ? Est-ce le résultat de beaucoup de réflexion et de doutes ou as-tu simplement senti que c’était le bon moment ?

Mac Wetha : Cela fait un moment que j’ai l’idée de chanter sur mes productions mais je n’ai jamais vraiment eu le temps de le faire parce que bizarrement, même si je produis depuis longtemps, que je fais partie de groupes et autres, j’ai l’impression de partir de rien. J’ai eu des tas et des tas d’idées, je les ai montrées à mon manager et il m’a dit « c’est de la merde » et il avait raison, donc on a continué à travailler dessus jusqu’à ce qu’on ait l’idée de la chanson Culver qui était la première chanson sur lequel j’ai rappé. C’était pendant le confinement, c’est pour ça que j’ai eu le temps de faire des trucs. J’ai toujours l’impression que ce n’est que le début, même si je fais de la musique depuis longtemps, ce travail en solo me donne l’impression de repartir à zéro.

La Face B : Qu’est-ce qui t’a amené à te lancer dans une carrière solo d’interprète ?

Mac Wetha : Le groupe dans lequel j’étais a cessé de jouer en live à un moment donné, mais j’avais toujours envie de performer et de chanter, donc je me suis dit « ok, je vais devoir trouver une nouvelle façon de faire ça » et c’est comme ça que tout a commencé. Il y a quelque chose que j’aime dans le fait de faire des concerts et je ne voulais pas arrêter, donc je devais trouver un moyen de continuer.  

La Face B : Comment le fait de signer avec le label Dirty Hit a-t-il affecté ta carrière ? Les choses sont évidemment différentes de ce qu’elles étaient lorsque tu travaillais de manière totalement indépendante.

Mac Wetha : Je pense que je me suis un peu mis la pression quand j’ai signé parce que j’avais l’impression que tout devait être plus structuré et avoir un sens, donc cela a certainement affecté mon travail à un moment donné. Dernièrement, je me suis demandé « Si je n’étais pas signé par un label, quel genre de musique ferais-je ? » et je veux que ma musique soit la même dans les deux cas et j’ai l’impression d’être arrivé au point où c’est le cas, donc je suis plutôt content.

La Face B : As-tu des objectifs, une sorte de to-do list pour ta carrière ? 

Mac Wetha : Je veux juste continuer à faire le plus de concerts possibles ! J’aimerais beaucoup faire une tournée mondiale un jour avec mes potes, juste faire des concerts et continuer à faire de la musique et à rencontrer de nouvelles personnes.

La Face B : Quelle est ta chanson préférée que tu as faite ? 

Mac Wetha : Elle n’est pas encore sortie ! J’ai quelques trucs qui vont sortir bientôt et que je pense être mes préférés mais pour être honnête, j’aime toutes les chansons sur lesquelles j’ai travaillé parce qu’elles représentent chacune des souvenirs différents avec des personnes différentes. Je dirais que mes préférées sont Crush’n avec Biig Piig parce que je me souviens exactement de l’endroit où nous étions quand nous l’avons enregistrée, en Espagne ; j’avais mon vieil ordinateur portable déglingué et un micro USB sur le sol, et elle était à genoux sur une chaise en bois avec le micro, et c’était juste un moment très beau et très DIY. Ceux que j’aime le plus souvent sont ceux qui ont le plus de souvenirs qui y sont attachés. Peut-être aussi Trip to Dusseldorf, celle-là est vraiment spécial pour moi.

Mac Wetha
Crédits : TheReids

La Face B : Quelles sont tes principales influences ? 

Mac Wetha : Je suis très inspiré par mes pairs, mes amis sont des sources constantes d’inspiration : tous les membres de NiNe8, tous ceux présents sur Mac Wetha & Friends (ndlr : son dernier projet)… C’était d’ailleurs le but de ce projet, de faire participer tous ceux qui m’ont inspiré. Je citerais également Gorillaz, les deux premiers albums de Kanye, MF Doom, SpaceGhostPurrp

La Face B : Pour conclure, est-ce qu’il y a quelque chose que tu veux vraiment expérimenter dans le milieu de la musique et que tu as hâte d’essayer ?

Mac Wetha : J’ai un tas de musique qui va sortir dans les deux prochains mois, et en termes d’expériences, je veux juste faire des tournées ! J’en parle beaucoup mais c’est ce que je préfère faire au monde et j’ai l’impression de ne pas l’avoir assez fait, alors j’espère avoir plus de concerts et plus de voyages. Quelque chose que j’aimerais vraiment expérimenter serait de faire une tournée aux Etats-Unis, voyager à travers toute l’Amérique…

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Mac Wetha
Crédits : Guy Gooch

ENGLISH VERSION (V.O)

Few artists are as versatile as Mac Wetha: as a producer, writer, and performer, he fits perfectly into the London indie scene known for its overflowing creativity. After the release of his first solo EP, Cloud Paint, last year, we had the opportunity to discuss with him his background, his relationship with live music, but also his many inspirations.

La Face B : Let’s start ! To begin with the basics, when and how did you start music ?

Mac Wetha : I joined a band when I was about 13 or 14 years old and I started playing rock music with them for a couple years. I grew up in Kingston, which is kind of a small town outside of London so everyone knew each other there and there were a lot of connections. I met my friend Bone Slim, who’s now a rapper, there, and we started making beats together. Then, when I went to college, I met Lava LaRue and Biig Piig and we started to make music together and that was sort of the starting point. 

La Face B : Was being a musician always your main goal, even as a child, a sort of childhood dream or were you thinking about completely different things at that time ?

Mac Wetha : It was definitely a childhood dream, since it was something I’ve wanted to do since very early on.

La Face B : Can you tell us a bit about your experience playing in bands while you were a teenager ? What was your role in bands, singer, bassist, idk..? Why multiple, was it an envy to do everything or just different friends groups ? 

Mac Wetha : I was the lead singer of these bands ! I think it’s just that I’ve always wanted to make as much stuff as possible. Most of these bands were crossovers actually : some members of the first band I was in also were in the second one, and so forth… Some bands were more serious than others which were made just for fun, so it was just different moods and different energies. We had a huge group of friends where everyone made music so it was really natural to just divide it into smaller bands so that everyone can find their place.

La Face B : As you told me, you went to music college and met Lava La rue, and Biig Pig, and it turned out to be one of the turning points leading to the NiNe8 collective creation. Can you maybe present the collective for those who might not know it ?

Mac Wetha : NiNe8 Collective is, as of now, composed of Lava LaRue, Nayana Iz, Biig Piig, Bone Slim, Nige, Lorenzo RSV, and myself. Originally, it started more as a platform, a means to get people to meet up and collaborate. Over the years, as people came and people went, it kind of solidified into this smaller group of core members. It got to the point where we just felt like we were family so we naturally became more of a group, of a collective. NiNe8 kind of feels like a sort of family name that binds everyone. I feel really lucky that this has all happened and that I’m just able to make music with my friends. The collective was formed in 2016, so it’s been quite a long time. I’m really grateful about it being still active whether about making music or even performing together !

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La Face B : Talking about live performances, i saw in an interview that you’ve been playing shows since u were 12, how was it ? How did you manage to do so ?

Mac Wetha : I did my first performance when I was around 13 and it was obviously very scary but I loved it ! My teacher organized small events at school and allowed my friends and I to play some songs he taught us there, and we continued doing that for a few years. Then, when I was 16, my band and I started playing shows literally wherever we could, we turned up at any gig we could get. We were so grateful to be able to do so ! We also played in churches and got banned from two because it was too rock for them (laughs) ! It definitely was a really valuable experience at such a young age.

La Face B : Since then, you’ve done quite a few shows with Nine8 as well as solo shows, and you’ve also been the opening act for Beabadoobee last year, can you tell us a bit about it ? 

Mac Wetha : Opening for Bea was incredible ! I’m also really grateful that I’ve been able to do so. I was still really aware that not many people would know me, so what went on my mind was just making sure we put on the best show possible and that we’re killing it ! In fact, the band that I play with now is made of people I’ve been performing with for years, so I knew that regardless of how the shows were gonna go, we were gonna have a great time ! And we indeed did because nothing could have prepared us for how amazing Bea’s fans were : they were so supportive and made us feel unbelievably good.  

La Face B : What importance does performing have in your career ? Are you more of a performer guy or are you better in a studio with few people ?

Mac Wetha : I love every aspect of doing music, but I feel like playing live is the core reason why I’m here. It’s what brings me the most joy and excitement.

La Face B : As far as your production work is concerned, do you adapt your ideas to the will of the artists that want to work with you or do they get inspired by what you produce ?

Mac Wetha : It honestly depends on who I’m working with, that’s for sure ! Generally speaking, when I’m working with close friends, both of us make music together in the same room, but when it’s people I’m less close with I usually send a beat or something but that really rarely happens these days. We are almost always in the same room creating together so we both inspire each other.

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La Face B : Then as a writer-interpret also, do you get inspired by your productions or are your productions the ones inspired by your writing ?

Mac Wetha : It also works in different ways but recently, I’ve often been sitting down with my guitar trying to write songs, and then I take what I did to the production world. When I first started, I was beginning with textures and sound and I was building around that, but now it’s the other way around : I come up with the idea of the actual song and then work from it. 

La Face B : Do you feel like, as far as your solo work is concerned, you could only write/perform songs over your own productions or are you open to collaborate with other producers for your own songs ?

Mac Wetha : I think I need to have it mostly produced by myself, or at least to go through it and do my little touches when it’s almost finished. I love working with other people but sometimes I have pretty strong ideas for my stuff that may sound stupid to other people but I still have to spend time working it out alone. I think criticism and discussions are super important but sometimes you just have to be on your own to be focused and that’s something I’ve been working on lately.

La Face B : You said you’ve begun music quite early, why release your debut solo EP only in 2021 ? Was it the result of a lot of reflection and doubt or did you just feel like it was the moment

Mac Wetha : I’ve had the ideas to sing over my productions for quite a while but I never really had the time to work it out because weirdly, even though I’ve been producing for so long, been in bands and stuff, it feels like working my way from almost nothing. I’ve made loads and loads of ideas, showed them to my manager and he was like “these are shit” and he was right, so we kept working on them until we finally had the idea of the song Culver which was my first song that I put out with vocals. This was during lockdown so that’s why I had the time to do stuff. I still feel like it’s really early days even though I’ve been making music for a long time, this solo stuff almost feels like starting fresh.

La Face B : What led you to start a solo career as an interpreter ?

Mac Wetha : The band I was in stopped playing at some point, but I still wanted to play live and to sing and since that didn’t exist anymore I was like “okay I’m gonna have to find a new way to do this” and that’s how everything started. There’s something about performing live that I love and I couldn’t stop so I had to find a way to continue.  

La Face B : How did signing with Dirty Hit affect your career and songs, whether in good or less good ways ? Things are obviously different from when you worked fully independently.

Mac Wetha : I think I kind of put a lot of pressure on myself when I signed because I felt like everything had to be more structured and to make sense, it definitely affected my work at some point. Lately I’ve been asking myself “If I wasn’t signed to a label what kind of music would I make ?” and I want the music to be the same either way and I feel like now I’m at a point where it actually is so I’m pretty happy about that.

La Face B : Do you have any goals, like a sort of bucket list regarding your career ? 

Mac Wetha : I just wanna play ! I’d love to tour worldwide some days with my homies, just play shows and keep doing honest music and connecting with people.

La Face B : What’s your favorite song you’ve ever made ? 

Mac Wetha : It’s not released yet ! I got some stuff coming out soon that I think is my favorite but to be honest, I love all the songs I’ve worked on because they each represent different memories with different people. I’d say some of my favorites would be Crush’n with Biig Piig because I remember exactly where we were when we recorded that, in Spain, and I had my fucked up old laptop and a USB mic on the floor, and she was kneeling on a wooden chair with the mic, and it was just such a beautiful and simple moment. Those that I love the most often are the ones with the most memories attached to them. Maybe Trip to Dusseldorf too, that one really is a special one for me.

La Face B : What are your main influences ? I’m interested musically-wise as well as in general, whether it’s visual arts or anything really.

Mac Wetha : I’m very inspired by my peers, my friends are constant sources of inspiration : all members of NiNe8, everyone on Mac Wetha & Friends (ndlr : his last project)… That was actually the point of this project, to get everyone who’s inspired me on it. I would also mention Gorillaz, the first two Kanye albums, MF Doom, SpaceGhostPurrp

La Face B : To conclude, what’s something that you really want to experience regarding music and that you’re looking forward to trying, like the next-step Mac Wetha ?

Mac Wetha : I’ve got a bunch of music coming out over the next couple months, and in terms of experiences, I just wanna tour man ! That’s my favorite thing in the world to do and I feel like I haven’t done it enough so hopefully more shows, more traveling. Something I’d really like to experience would be touring in the US, driving all across America.