Loom : La machine à tisser les émotions d’Uèle Lamore

Artiste aux multiples talents et aux multiples casquettes, Uèle Lamore a dévoilé en ce début d’année Loom, un album enchanteur et envoutant qu’on porte dans nos coeurs depuis la première écoute. On a donc pris le temps, réfléchi et pesé nos mots pour vous dévoiler tout l’amour que l’on a pour cette machine à tisser les émotions.

Certains albums sont comme des aventures. Des territoires inexplorés qui se dévoilent dans nos oreilles et qui nous entraînent dans un monde d’incertitudes et de surprises. Comme si par magie, ils nous ouvraient les portes de chaque chanson pour nous montrer un univers différent avant qu’on ne vienne à en découvrir un autre en ouvrant la porte suivante.

Quelque chose de sauvage et d’indistinct, de presque flippant par moment tant la musique aurait tendance à nous prendre par surprise et à mettre, tout au long de l’écoute, nos sens en alerte. Alors on écoute, on écoute encore et l’on revisite les différentes pièces, s’habituant peu à peu à ce qu’elles nous offrent et en y trouvant ici et là des détails et des trésors cachés qu’on n’avait pas pu saisir la fois précédente et qui permettront de transformer l’expérience lors de l’écoute suivante.

Des albums addictifs et pensés comme tel, à la fois accueillants et exigeants qui n’autorisent jamais vraiment une écoute superficielle tant ils fourmillent et vivent, parfois de manière totalement différente selon l’humeur, la météo ou le lieu où ils nous est donné de l’écouter.

Loom, le nouvel album de Uèle Lamore est de cette race d’album et il porte définitivement bien son nom. En onze morceau, la jeune femme nous dévoile sa machine à tisser les émotions, une entreprise sonore ambitieuse et humaine qui affecte chaque personne qui l’écoute.

Et cette aventure commence dès la vision de la pochette. Lorsqu’on s’intéresse au tracklisting de l’album, notre curiosité s’éveille et s’emballe : On commence par Intro et on finit par Warm Blood. Au cœur de voyage qu’on n’a pas encore commencé, des mots, des titres comme des prémonitions ou des indications : The Dark, Breathe, Creation, Predation … Ici et là, on voit aussi des invités, Gracy Hopkins, Cherise et Silly Boy Blue, comme des camarades qui viendraient nous rejoindre dans notre quête qui commence au moment où le diamant de la platine vient à la rencontre du sillon du vinyle bleu diamant de Uèle Lamore.

Si on parle de vinyle, c’est parce que pour nous Loom est un album qui s’écoute dans l’ordre qui lui donne vit, du départ à l’arrivée. Comme dit précédemment, l’album est pensé comme une aventure, une sortie d’une épopée, bien loin des collections de singles taillés pour les algorithmes. Même l’apparation des voix et des featurings semble être pensée de manière précise.

À ce titre, il est important de parler plus longuement de ces invités, car chacun apporte au morceau qu’il habite une part de lui-même, un surplus d’âme qui se mélange avec grâce aux idées et aux intentions de Uèle. Ainsi, les trois apportent leurs thématiques et leurs histoires sur les compositions de la franco-américaine. En plus de cela, chacun amène sa voix, toujours hyper distinctive, qui entraine les chansons encore plus loin, comme si elles clôturaient en quelques sortes des étapes de l’album, ouvrant alors la porte à un chapitre différent.

La voix grâce de Gracy Hopkins nous guide dans un univers obscur et onirique sur The First Tree tandis que Cherise répond à la perfection aux rondeurs de la basse de Pollen avec sa voix soul envoutante. Enfin, Silly Boy Blue et ses histoires d’amour nous entraine dans le feu final de Loom avec l’excellente Warm Blood qui clôture l’aventure de cet album.

C’est un album pensé pour les amoureux de musique mais surtout qui reste assez ouvert et chaleureux pour rendre sa radicalité acceptable pour tous. Un album humain en sorte qui invite le monde à le découvrir.

C’est la grande force de Loom, ce qui s’en dégage. Une douceur relative ou chaque morceau offre une couleur distincte à une aura globale qui nous entoure et nous cajole. Il y a du charme, de la tendresse, parfois un peu de brutalité. Surtout, les morceaux dégagent une vraie chaleur, un côté organique et palpable qui achève de nous envouter totalement. Dès Intro et ses premiers notes inquiétantes et mystérieuses, Uèle Lamore nous pousse dans un monde réjouissant et galvanisant.

Loom est un album monde, on y croise autant la technologie que le classicisme. Des notes électroniques se mélangent à la perfection à des ambiances parfois arabisantes, parfois orientales. Par touche, Uèle Lamore crée la peinture d’un univers musical sans frontière et sans limite, en est témoin l’excellente Gene Pool qui s’amuse à casser les codes et les structures pour nous déposer dans une cavalcade dont le rythme change au gré des secondes.

Il est impossible de ne pas embarquer dans la danse folle de Predation ou de se laisser porter par le souffle épique de The Dark, tandis que Breathe et The Creation nous invitent à fermer les yeux et à respire au rythme du temps qui passe, laissant des images nouvelles s’implanter dans notre imaginaire.

Vous l’aurez compris, Loom est un bel album. Une œuvre qui délivre ses secrets écoute après écoute et qui ne cesse de grandir dans nos esprits. Un album auquel on s’attache et qu’on a envie de transmettre à tout ceux qui nous entourent. Et on espère sincèrement que ces quelques mots sur la musique de Uèle Lamore vous auront envie de la découvrir. On prend le pari que vous ne le regretterez pas.

Retrouvez notre entretien avec Uèle Lamore autour de Loom ici