Live Report : Wu-Lu à La Maroquinerie le 27 Septembre

Ici, on n’aime vraiment pas la rentrée. Alors tandis qu’il faut reprendre le train-train quotidien, on passe nos soirées dans les salles de concert. À la recherche du frisson, de l’indicible et de l’invisible. Ce 27 septembre, on s’est dirigés d’un pas rapide vers La Maroquinerie. Ce soir, on avait rendez-vous avec Wu-Lu, multi-instrumentiste originaire du sud de Londres. Et spoiler alert : c’était dingue.

Crédit photo : Titouan Massé

Première partie : HALINA

Crédits photos : Titouan Massé

Avant que Wu-Lu détonne et nous étonne, nous rencontrons tout d’abord Halina. Seule sur scène, elle se présente sous le nom de Tasmin Dacres. L’artiste londonienne, à la fois chanteuse, productrice et autrice-compositrice construit un set intimiste, auréolé de quelques petits couacs qui n’entachent néanmoins pas sa bonne humeur.

Halina présente chacun de ses morceaux, d’Expectations à White Lies, qui traite de la drogue. D’une voix métallisée, elle nous parle de sorcières. Ne se défaisant jamais de sa boîte à rythmes, elle crée des ambiances sonores aux textures ambient.

Son premier album, The Game s’écoute dès aujourd’hui sur Bandcamp. Et c’est un bijou.

Wu-Lu

Crédit photo : Titouan Massé

Lorsque Wu-Lu débarque sur scène, je ne sais pas encore à quoi m’attendre. Sweat noir et capuche sur la tête, cheveux emprisonnés, l’artiste paraît bien sage. Accompagné d’un bassiste et d’un batteur hors pair, le Londonien déploie pendant plus d’une heure une palette sonore riche et inclassable.

Plus qu’heureux d’être parmi nous, il nous annonce en effet que c’est la dernière date de la tournée. Et quel bonheur de voir son visage s’illuminer. Ça va être la fête, on le sait, on le sent.

Take Stage, Seven, on redécouvre toute sa discographie. Wu-Lu distille ainsi les morceaux : de l’émouvant Broken Homes au ravageur Night Pill, en passant par l’explicite Blame. Le musicien s’empare des sujets sociétaux et les passe ainsi au crible de son flow dévastateur. All Lives Matter et le retentissant « i can’t breathe », scandé.

Au premier rang, j’assiste à tout les micro-évènements, des échanges de regards entre musiciens au sweat que Wu-Lu enlève et qui libère tout à coup sa chevelure sauvage et impressionnante. Le batteur, incroyable et dont les lunettes se recouvrent régulièrement de buée, sourit, tout le temps. Ce qui nous fait sourire, aussi. Et lorsqu’il perd une de ses baguettes et qu’il ne peut pas la récupérer, alors il continue, avec une seule. En revanche, pas le moins du monde affolé.

Crédits photos : Titouan Massé

Alors que la première partie du set était plutôt calme, les choses dérapent tandis que le concert touche à sa fin. Ten et Blame nous explosent la tête. Les musiciens, déchaînés, nous font crier « Energy » avec eux et Halina monte sur scène pour un dernier morceau, accompagné d’une amie à eux qui danse lascivement, chapka sur la tête. L’ambiance est clairement électrique. South clôt finalement le concert. Le titre, originalement joué avec Lex Armor, s’offre ici la douce voix d’Halina. On parle de gentrification sous fond de guitares noise. Et lorsque Wu-Lu hurle dans le micro, on a envie de crier avec lui.

Wu-Lu nous a donc proposé ce soir-là un set maîtrisé, voguant sans dérive entre calme bénéfique et énergie démesurée. Noise, jazz, punk, les musiciens s’affranchissent des genres pour nous confier ce qui les fait vibrer.

Crédits photos : Titouan Massé

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