Live Report – Romain humeau, LA MAROQUINERIE, 6 MAI 2022

Après le Trianon le 15 avril avec Eiffel, les retrouvailles en toute intimité avec Romain Humeau à la maroquinerie.

@romainhumeauofficiel

Quatre reports en plus d’un an, autant dire que ce rendez-vous était très attendu à la fois par l’artiste et son public. Le leader du groupe Eiffel, en fait lui-même la confidence dès son entrée sur scène : l’épidémie de covid aura jusqu’à il y a encore peu empêcher cette rencontre. Le chanteur demandant indulgence pour sa voix, selon lui pas totalement remise, pourtant aucune fausse note ne sera perçue durant toute la durée du concert. C’est donc sous le signe d’une joie partagée qu’ont lieu ces retrouvailles et c’est dans une ambiance chaleureuse et intime que Romain Humeau vient présenter son seul en scène, à l’origine prévu pour la sortie de son dernier album Echos en 2020.

Très vite, on comprend que l’on va passer un très grand de musique. Romain débute par une première surprise avec l’interprétation d’un très bluesy Lonesome Town de Ricky Nelson. Le rockeur nous partage ainsi le contenu de son ipod et ses inspirations personnelles avec sa voix grave et profonde. S’ensuit toujours en anglais, le puissant morceau Trying to be girl. Assis sur simple chaise, guitare à la main, Romain Humeau n’a pas besoin d’en faire plus, son charisme tout en simplicité concentre toute l’attention. Cette décontraction que lui confèrent ses plus de vingt ans de carrière nous offre des interprétations vocales et musicales uniques de ses titres les plus connus comme A tout moment la rue ou encore Sous ton aile.

Très régulièrement, entre les chansons, on taille la bavette. Le long de ces échanges, on digresse, on rigole, on plaisante sur la politique, preuve qu’il n’a rien perdu de son engagement, insoumis comme le veut sa musique.

Le sérieux retrouve directement sa place avec Friday, chanson composée pour le concept album qui revisite Vendredi ou les limbes du Pacifique, l’œuvre littéraire de Michel Tournier. On passe ainsi d’une écriture à l’autre avec plusieurs covers très variés. Après Tin Machine, on retient son souffle quand s’invite Jacques Brel et son Plat pays. Nous accédons même à un pur moment de poésie à la reprise de Jealous guy de John Lennon, et on fait durer le plaisir de longues minutes sur Heroes de Bowie.

Tous ces morceaux qui constellent l’univers de l’artiste ponctuent ces titres les plus récents comme Echos, Sauve-toi sauve-moi, issus de son dernier album solo, Amour et Chercher des albums Mousquetaire 1 et 2, et son plus ancien L’éternité de l’instant.

Mais comment dissocier le musicien de son groupe. Les ahuris sont là, et après les très bons Milliardaire, Foule monstre et Je m’obstine, se mettent à chanter en choeur Tu vois loin, quand résonnent les premières notes de guitare. Le musicien, dans un sourire, laisse son public tout un couplet avant de les accompagner au refrain. Grand moment pour une chanson qui fête ses vingt ans. On aura même pour l’occasion changé dans les paroles l’année 2002 par 2022. 

Le public qui a toujours était fidèle, irréductible, ne boude pas son plaisir et le fait savoir. Un moment de partage qui se finit au rappel, par une dernière reprise de Iggy Pop et un titre emblématique de son premier album solo Beauté du diable. Les remerciements s’échangent, le musicien en profite pour annoncer l’arrivée imminente d’un tout nouveau projet qu’il promet grandiose et invite l’assemblée à le rejoindre au comptoir à la sortie. 

@david.rito / @romainhumeauofficiel