Les diverses facettes de Lolo Zouaï

Avec son nouvel album, PLAYGIRL, Lolo Zouaï s’éloigne de la direction artistique mise en avant sur son premier opus, pour plonger dans une atmosphère bien plus digitale. Toujours maîtresse de son univers, elle en dévoile une nouvelle pièce avec son dernier projet en date, une nouvelle fois rempli de richesse.

Après l’enthousiasme autour de son album High Highs to Low Lows, la jeune américaine avait envie de proposer quelque chose de différent. Pour ce faire, elle a repensé sa musique, mais également l’esthétique qui l’accompagne. Elle a pu amorcer cette transition avec des singles percutants, à l’image de Scooter, accompagné d’un clip tout aussi dynamique, tourné dans les rues parisiennes et signé Amber Grace Johnson, ou encore avec le très énergique et déjanté Galipette. Absent de ce nouvel opus, ce dernier titre introduit cependant un univers bien plus haut en couleurs et des sonorités plus punchy.
Lolo Zouaï s’affirme, et avec elle ses combats prônant l’estime de soi et la liberté, encore plus quand on est une femme évoluant dans une société patriarcale.

Ce clip et les suivants affirment aussi la direction artistique dans laquelle la chanteuse va plonger avec un côté plus digital bien pensé. Lolo reste avant tout un produit de son époque et en connait les codes, elle le prouve une nouvelle fois sur Playgirl. Pleine d’idées, la chanteuse propose à nouveau une atmosphère affirmée tout en restant éclectique. Jouant de ses multiples facettes, elle propose tour à tour de se plonger dans des ambiances diverses. Par l’appellation « Dreamgirl »« Partygirl » et « pl4yg1rl », elle use de ses multiples influences pour livrer un projet une nouvelle fois complet. À travers ces trois « avatars », elle expose ses diverses émotions avec complémentarité. Pour ce faire, elle navigue entre les styles, donnant à chaque auditeur la possibilité de se laisser emporter, aussi bien par les sonorités 2step de « Crazy Sexy Dream Girl » ou par des morceaux plus envoûtants, à l’image de « Give Me a Kiss ».

Toujours pertinente dans les choix de ses thématiques, Lolo Zouaï se joue des codes, montrant à travers ces trois Playgirl comment chaque femme peut prendre le contrôle sur son identité, son travail, sa sexualité ou encore son image, ce qu’elle fait aisément sur cet album, en jouant avec ses multiples facettes, aussi bien dans ses choix sonores qu’esthétiques. Avec ce disque, elle impose encore plus sa patte. Cela se ressent également dans ses visuels, sur lesquels elle garde une grande part d’implication.
L’identité de Lolo Zouaï ne se réduit pas uniquement à sa musique. En ancrant cette dernière à chaque fois dans un cadre cohérent et représentatif de sa personne, elle offre à ses auditeurs un patchwork d’émotions prenant lieu dans un univers construit avec minutie par ses soins, oscillant toujours entre rêve et réalité.

Alors, il est certain qu’en mettant en avant une proposition aussi différente, il y avait un risque de perdre son public. Au final, ce dernier est habitué à l’humeur changeante de la jeune artiste et lui fait confiance. Lolo Zouaï a su lui rendre cette confiance en proposant une nouvelle facette de sa personnalité, englobée dans un univers abouti. Sincère et sans complexe, elle a relevé le pari et n’a pas perdu le public qui a pu la découvrir sur High Highs To Low Lows, et cela tout en ouvrant une nouvelle porte d’un univers qui se révèle très vite viscéral.