Les clips de la semaine : édition spéciale rédac chef coincé au Canada

Vous le savez, chaque semaine nous vous offrons notre sélection des meilleurs clips de la semaine. Seulement ce week-end, un petit imprévu a grippé la mécanique. En effet, notre rédacteur en chef s’est retrouvé bloqué pendant 3 jours à l’aéroport de Montréal. De retour, il a tout de même voulu partager avec vous sa sélection des clips de la semaine passée; on vous invite donc à découvrir cette édition spéciale rédacteur en chef coincé au Canada.

SÜEÜR – Rage2

Le temps passe, mais la rage reste. Au vu de l’actualité, que ce soit en France ou à l’étranger, nous avons tous des raisons légitimes d’être en colère, d’être révolté, d’être au bord de l’implosion.

Heureusement pour nous, certains artistes prennent cette colère à bras le corps et le cœur et la transforment en œuvre artistique, en petite mèche à allumer pour faire exploser tout ce qui attend de brûler en nous.

Rage2 est ce genre de morceau utile et nécessaire, un petit brulot jamais désespéré qui nous ouvre les yeux et pose des mots sur une violence qu’on essaie tant bien que mal de condenser. Utilisant ses mots comme une boucle hypnotique qui monte en puissance au fur et à mesure du morceau, Théo Cholbi, aka SÜEÜR, nous partage sa fureur poétique, ses mots choisis et pensés pour nous raconter ces puissances politiques qui cherchent plus à nous baiser qu’à nous aider.

Dans le clip, qu’il co-réalise avec Laurie LASSALLE, Théo se transforme en indien face aux cowboys, transmettant sa rage et ses combats pour ne pas qu’il s’éteignent, alors que s’alternent sous nos yeux ses images et celles de manifestations diverses, explosions de rage et de colère au cour de ces dernières années.

Un nouveau pavé dans la gueule par SÜEÜR, qui continue de tracer les lignes thématiques de son prochain album. En attendant, nous on sera avec lui à la Boule Noire le 7 octobre prochain.

MAGENTA – Étrange (feat. Nikola)

La semaine passée, MAGENTA a dévoilé son nouvel EP, Un Peu D’Amour, nouvelle étape franchie dans leur quête d’une french touch moderne qui mélange avec aisance les genres.

Et après Yoa, c’est une autre jeune pousse qu’ils invitent à partager un titre, en la personne de Nikola. Sur un sample de Tears For Fears, c’est donc deux générations qui se mêlent mais qui se découvrent des points communs : la monotonie, la tristesse, la dépression, le temps qui passe … Un sentiment global un peu étrange qui, malgré tout, explose sur l’envie et le besoin de s’en sortir.

Le tout nous offre une pop hybride, dansante et mélancolique, qui nous entraine malgré tout à expier nos émotions négatives.

Sous la camérade C14BONE, le monde se transforme en deux réalités différentes, une en noir et blanc et l’autre en couleur, qui finissent par se retrouver dans l’idée de s’accepter soi même, de vivre sa propre étrangeté et d’accepter enfin de vivre. C’est beau et touchant, tout ce qu’on aime.

OrelSan – Du propre

L’été arrive, les festivals aussi et OrelSan a décidé de rappeler à tout le monde le morceau de Civilisation qui foutra le plus de bordel sur toutes les scènes cette été. On parle bien sûr de Du propre, gros morceau solaire et défouloir du dernier opus du caennais.

Et parce que le rappeur ne fait jamais rien comme tout le monde, c’est un véritable hommage à sa ville qu’il nous offre grâce au clip de Kourtrajmeuf. Sans aucun répit et avec une vitalité bienvenue, il nous offre une carte postale assez positive de sa ville, entre le port, l’hippodrome, un terrain de cross et un passage obligatoire par le stade Michel d’Ornano.

Mais bien plus malin que cela, c’est aussi une vraie lettre d’amour aux habitants de sa région, et plus globalement à la province, qu’on a toujours tendance à diminuer et à remplir de clichés désormais. La diversité, la tendresse, l’amour, tout y est pour notre plus grand bonheur avec à la fin, une petite pique bien sentie à la vie parisenne.

C’est définitivement du propre tout ça, rendez vous cet été pour faire la fête en festival !

arthur ely – carte jeune

Parfois, il faut savoir se nourrir de la vie pour revenir plus fort, et surtout avoir des choses à dire. Ça, Arthur Ely l’a bien compris. Le jeune homme aurait pu revenir plus tôt, surfer et capitaliser sur une petite hype, mais il a eu l’intelligence de faire ce qu’il voulait, à savoir vivre.

Grandir, expérimenter, changer, évoluer … pour enfin revenir. Le voilà donc de retour avec ce nouveau titre, carte jeune, titre légèrement ironique tant il semble être une nouvelle étape de l’existence du strasbourgeois. Ainsi, dans une tendresse dingue gonflée à sa sincérité, Arthur nous raconte sa vie sur ces dernières années, des aventures un peu folles, parfois tristes, qui l’auront sans doute transformé d’enfant en homme.

Il y est question d’amour, de grandir, d’échecs, de squat, de lose et de poésie, le tout sur une production mêlant nappes électroniques et la beauté organique de la guitare et du piano, bien aidé en cela par l’expertise de son pote ouai stéphane.

Et parce que c’est toujours mieux de rester entre amis, c’est avec Hector Di Napoli qu’Arthur Ely a concocté son clip,. Entre son appartement, et le parc en bas de celui-ci, il nous offre un clip tout en rondeurs et en mouvements, souriant et nostalgique à la fois.

Vous l’aurez compris, Arthur Ely est de retour et il a beaucoup d’histoires à raconter.

GARGÄNTUA – IMMORAL & ILLÉGAL

GARGÄNTUA a su jouer de notre patience pour mieux revenir sur le devant de la scène de manière brulante et brillante. En effet, il y a aura eu une bonne année entre La Mort Avec Toi et ce Immoral & Illégal. Entre-temps, le duo a continué d’asseoir sa réputation de destructeurs de scène, a signé chez PIAS et s’est offert un petit statut culte, grâce notamment au remix de Billx.

Notre patience a été récompensée, tant ce nouveau morceau est un nouveau petit brûlot, jouant de manière pernicieuse avec les codes de la pop pour nous entrainer dans son négatif, un monde lumineux et attrayant que GARGÄNTUA en anti-chambre de l’enfer version dancefloor.

Le texte est jouissif, jouant sur cette idée d’attraction et de répulsion, de dégoût teinté de plaisir, de violence et de contradictions. Toutes ces idées dans lesquelles on se reconnait tous un peu mais qu’on finit par embrasser les yeux fermés avec la volonté ferme de s’amuser et de s’assumer.

Pour accompagner le morceau, Sébastien Rabaste nous entraine dans un monde en 3D, peuplé de joyeux crash tests dummies qui s’explosent et s’éclatent sous les stroboscopes d’un monde en noir et vert qui nous donne furieusement envie d’entrer dans cette danse où tout est possible et autorisé.

Fantastic Mister Zguy – Un petit tu me manques

Qu’on ait 14 ou 25 ans, l’amour, c’est toujours aussi compliqué. Que ce soit une première fois ou une expérience répétée, cela reste une plongée dans l’inconnu et une douleur terrible quand le tout se termine. Alors, on peut en faire des chansons tristes, qui vont continuer de nous briser le cœur et de nous faire pleurer.

Mais ça, ce n’est pas la mission de Fantastic Mister Zguy. Héros DIY à la française, le musicien ne cesse de nous enchanter avec sa musique feel good qui nous fait sauter, sourire et recolle les morceaux cassés de nos âmes abimées. Un petit tu me manques ne fait pas exception à la règle avec ses percussions folles, son chant endiablé et son humour bienvenu. Zguy répare les sentiments et nous fait danser, même quand la vie est un peu triste.

Pour accompagner son titre, il a fait confiance à Victor Halfen, qui nous entraine dans un univers coloré par des éclats de papillons. On suit cette aventure lumineuse, bercée par l’amour, les vibrations de téléphones et les langues géantes qui se mêlent et se démêlent.

Fantastic Mister Zguy reviendra le 30 septembre avec un nouvel album, et on a très très hâte.