Les clips de la semaine #87 – partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Tout de suite, la deuxième partie de notre quatre vingt-septième sélection des clips de la semaine.

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Asad ft 6osy – All Black

Encore au stade du développement, Asad et 6osy collaborent dans le très efficace All Black. Sorti il y a un moment maintenant, le morceau connait une seconde vie à l’aide d’un clip réalisé par Arnaud Vieron. Nourri par des effets spéciaux bien dosés et cohérents, ce visuel suit l’instrumentale de Pale1080 avec un montage effréné donnant une dose d’énergie supplémentaire à un morceau qui en dégageait déjà pas mal.

Notamment grâce à l’alchimie vocale entre les deux artistes qui se retrouvent également à la caméra, tant ils semblent prendre du plaisir devant l’objectif. Ils opèrent en équipe que cela soit dans les rues de leurs villes ou dans une soirée, rendant compte de l’efficacité qui se dégage de ce titre. Celle-ci semble couler de sources tant la collaboration entre les mélodies des deux artistes et l’instrumentale frénétique rend bien.

Une collaboration réussie qui prouve à nouveau le potentiel de cette nouvelle garde en pleine expansion, il n’est pas trop tôt pour prendre le train en marche et les suivre dans leurs futurs projets. 

M Le Maudit Ft Caballero – 10 K 

Quand le parisien M Le Maudit rencontre son collègue bruxellois Caballero, le résultat ne peut donner qu’une démonstration verbale de rimes et de flows. Ce qui se retrouve dans 10K sous la caméra d’Alexandre Hubert et Antoine Arendt. Sur l’instrumentale de Dee Eye, les deux rappeurs prennent et donnent du plaisir avec leur rap technique. Plus qu’à l’aise, ils en profitent pour user d’une arrogance mise au service d’un ego-trip maîtrisé, tout comme leurs gestuelles. 


« Mon gars derrière m’dis « Finis-le », ok, ok j’vais l’démolir Il faut dix milles heures pour maîtriser cette infinité d’flow »


Conscient de leur niveau, ils le mettent au service d’une alchimie intéressante qui se ressent encore plus sur le refrain entonné par les deux techniciens. 


« Un braquage au napalm, j’suis avec Caba’, faut les sous du GAFAM »


M Le Maudit et Caballero excellent et prouvent à nouveau qu’ils ne perdent pas leur feu sacré, pour le plaisir des amateurs de découpages millimétrés.

akkai – KapitaineKROCHET

akkai au rap et Bopfa à l’instrumentale, en voilà un nouveau duo qui n’est pas prêt de se quitter tant cela semble matcher entre eux. A force de travailler ensemble, l’alchimie entre les deux hommes s’est développée et se ressent à nouveau dans ce dernier clip, KapitaineKROCHET réalisé par l’équipe de Persona Studio. Une fois la lumière dirigée vers le duo, akkai s’élance au rythme de l’instrumentale qui balisera ce visuel.

Entre moment en équipe et ride en voiture, il dévoile un flow maîtrisé et séduisant avec un cheveux sur la langue rendant la formule singulière. Ce qui frappe également c’est l’aisance avec laquelle il rappe mais aussi avec laquelle il se joue de la caméra, pour un jeune artiste, il est à l’aise et semble confiant en sa recette, ce qui lui permettra surement de la peaufiner pour la pousser le plus loin possible, le tout bien épaulé par Bopfa.

Leur recette semble déjà bien affinée et ce n’est pas la qualité et l’ambiance de ce visuel qui viendront l’infirmer. A suivre donc… 

London Grammar – Lord It’s A Feeling

Le trio britannique vient de dévoiler un clip pour leur titre « Lords It’s a Feeling » extrait de leur dernier album « California Soil » disponible depuis peu. Pour cette vidéo, le groupe a eu recours au réalisateur Dave Bullivant, il avait également réalisé les clip pour How Does It Feel, Watsing my Young Years et Rooting For You. « Lord It’s a Feeling » est une chanson inhabituelle et bien sûr émotionnelle, Hannah Reid senti que cette vidéo avait besoin de mouvement plutôt que de lip-sync et elle a eu raison. Le résultat est bluffant, on se laisse rapidement captiver par la danseuse Sakeema Peng Crook qui arrive à nous faire ressentir beaucoup d’émotions. Un clip très beau porté par la voix de Hanna Reid

Tim Dup, Aurélie Saada – Montecalvario

Non, Capri n’est pas fini puisque Tim Dup et Aurélie Saada nous emmènent en Italie, à Naples, dans le quartier Montecalvario. Un duo qui nous enchante par une chanson d’amour. Qui ne semble pourtant pas se jouer entre eux deux. Tim Dup, se faisant narrateur et Aurélie Saada, actrice d’un amour à la dolce vita. Et c’est Diane Sagnier qui signe le clip, ayant déjà fait ses preuves avec A la Clarté du Jour de Sarah Maison (dont nous vous parlions il y a quelques semaines). A l’instar de ce précédent projet, ce clip est lumineux, ensoleillé. Cette fois-ci baignant dans des décors colorés de Méditerranée. Des couleurs vives que l’on retrouve et rencontre au travers du texte : avec une eau “Au fond du lapis-lazuli”, “le crépis jaune hélianthe”. En somme, des images et des sentiments que met en lumière la réalisatrice en choisissant un format de vlog. Le clip se fait plus intime, plus précieux, comme un coquillage que l’on garde sur soi en souvenir.

Thérèse – Skin Hunger

Thérèse continue son ascension cette semaine avec le superbe clip de Skin Hunger, troisième morceau de son fabuleux premier EP Rêvalité

Réalisé par Génial Pictures (Charlie Montagut et Thomas Daeffler), ce clip a pourtant bien failli ne jamais parvenir jusqu’à nos petits yeux. En effet, la peau nue est encore passible de censure sur certaines plateformes : après une petite frayeur lors de la mise en ligne, le problème semble cependant être réglé pour notre plus grande joie. Dans un décor plus blanc que blanc, nous admirons Thérèse se languissant du toucher et du contact humain, choses qui lui (et nous) manquaient cruellement lors de l’écriture du titre pendant le premier confinement. 

Via ce clip et malgré ce qu’une partie des internets semble penser, Thérèse nous rappelle ici que l’amour de la chair est tout sauf vulgaire. 

Lightman Jarvis Ecstatic Band – Nymphea

Le Lightman Jarvis Ecstatic Band sort cette semaine Nymphea, un titre folk psychédélique langoureux et envoutant porté par une instrumentation riche et sensuelle et guidé par les voix entrelacées de ses deux musiciens – Yves Jarvis et Romy Lightman (Tasseomancy). Écris « à côté de nénuphars déchiquetés, suspendus à des rhizomes de marais émeraude, (…) », le morceau est « une ode à l’émerveillement érotique, à l’errance dans les plaines nomades élastiques, où la maison est une fleur flottante lointaine, et à l’attachement d’un désir codé, un refrain extatique ». Une chanson mystérieuse et voluptueuse, dont les paroles rappellent que l’amour n’est jamais simple et que les surprises entretiennent l’excitation : « No, you never made it easy on me / Yes, there’s always surprises, my love / To sustain excitement in love” et nous font questionner la réalité : « Always easier to believe what you see / Detach from reality ».

La vidéo qui accompagne la chanson nous emmène dans des collines arides où les images de nature se superposent et glitchent au fil des improvisations aussi expérimentales que harmonieuses…

On est sous le charme de cette formation canadienne qui s’apprête à sortir Banned son premier album ensemble, le 25 juin prochain sur ANTI-Records.

The Goon Sax – Psychic

Avec PsychicThe Goon Sax nous attirent un peu plus dans leur monde étrange et enchanteur. Avec leur pop à la fois sombre et mystérieuse et un penchant pour la no wave via des guitares abrasives, des claviers éthérés et une boite à rythme 80’s… un savant mélange que James Harrison, Louis Forster et Riley Jones maîtrisent parfaitement. Psychic se trouve quelque part entre rêve et réalité et questionne les connexions psychiques entre deux individus : « When you said that we were psychic / Like I find comfort in that / You said I knew what you’re thinking /… ». Et si cette connexion a ses limites quelque chose se passe, et comme le rappelle le refrain entêtant : « There’s something on the track ».

La vidéo qui accompagne le morceau montre les trois musiciens dans des décors remplis de bulles. Déguisés en fées, enlevant ses chaînes à James Harrison, ou dansant dans une salle des fête vide, le trio de Brisbane, Australie a le don de nous séduire…

Après avoir signé chez Matador Records, le groupe indie s’apprête à sortir leur troisième album Mirror II, (le premier sur le label), le 9 juillet.

Kalash Criminel – Josky

Le grand crimi sait mettre des uppercuts à nos sentiments, il nous délivre aujourd’hui un morceau et un clip pour Josky un morceau hommage à la musique de Josky Kiambukuta, artiste congolais à qui on doit notamment le magnifique Masikini.

C’est d’ailleurs ce morceau que le Sevranais a décidé de sampler pour venir cracher son feu. Des punclines saillantes, des paroles toujours aussi crues, des gimmicks géniaux « chut chut chut », Kalash criminel sait nous régaler.

Réalisé par Mahine Sef, le clip est un petit bijou, tourné sur les plages du Sénégal, on y voit des hommes lutter, cagoule sur la tête, les plans sont sublimes et Kalash criminel nous guide sur cette côte sublime.
C’est un hommage magnifique et un moyen parfait pour l’artiste de nous rappeler à quel point il maitrise son art à la perfection.
Quelle chance on a de vivre à l’époque de Crimi.

ANANDA – BRIGHTER DAY

Musique électronique hypnotique, danse et jeu de lumières ?
Il ne nous en fallait pas plus pour tomber amoureux du nouveau clip d’Ananda.
On l’avait laissé en 2020 avec le génial morceau Carry On et on le retrouve aujourd’hui avec Brighter Day, un titre enivrant pour lequel l’artiste nous offre une vidéo magnifique.
On accompagne ainsi plusieurs danseurs dans une prestation et une chorégraphie dans le noir, à la lumière des néons, à la croisée du bleu et du rouge. Le langage de leurs corps nous accaparent devant l’écran et on se meut avec eux à l’écoute de ses sonorités graves mais pourtant si entrainantes.
On alterne entre plans de danses en solo, en groupe puis des portraits de ces danseurs avec leurs regards pénétrants, néons en main qui nous transpercent de toute part.
Puis place à la transe du dancefloor, les corps s’animent se mélangent s’entrechoquent alors que la lumière nous vivifie, un moment sensuel et si plaisant à voir et à ressentir. C’est ce genre d’émotions qui nous manquent le plus, et on espère bientôt les retrouver !
Merci Ananda pour ce si beau moment.

KLON – Nouveau Genre

S’il y a un bien un groupe qui nous fascine depuis plusieurs mois, c’est KLON. Sept musiciens, sept artistes, sept esprits créatifs à mille lieux des codes du réel. Il y a quelques jours, ils sortaient leur premier EP, Nouveau Genre, titre éponyme de leur nouveau single. Pour l’occasion, ils se sont une nouvelle fois entourés de Valentin Pitarch, lequel nous offre un ovni visuel qui fait sens aux paroles de ce morceau. On retrouve KLON, invités du Earth Show, échappés de leur planète qui débarquent sur Terre, avec un message crucial : le genre n’existe pas. Ici, le groupe chante le désir de s’émanciper des normes imposées par la société pour peut-être se tourner vers la liberté la plus absolue, le véritable épanouissement. Une énième fois, ils auront réussi à nous séduire de leurs mots qui rassurent et de cette esthétique léchée. On aura par ailleurs la chance de pouvoir les retrouver sur scène à La Boule Noire, le 9 septembre précisément, et on a hâte !

Dani Terreur – Mec cool triste

« J‘suis pas le mec cool in à qui sourit la vie, j’suis juste un mec cool triste » Après la sortie de son très réussi single, on espère que Dani Terreur n’est plus qu’un mec cool. En effet, le voilà enfin de retour depuis son album Les portes du paradis (2018) avec ce morceau au refrain catchy et où sa plume lucide, sans filtre, contrebalance avec cette musique solaire et exquise. Dans son clip, on le retrouve lui, cheveux en bataille, veste en cuir, un ampli, une guitare, une larme esquissée sur la joue. Instant confession, il se livre à nous, dévoile ses failles, ses désirs de réussites, un ego abîmé. Avec Mec cool tristeDani Terreur aussi réussi à nous mettre dans sa poche sans difficulté. Vivement la suite !