Les clips de la semaine #85 – Partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Voici la première partie de notre épisode #85 des Clips de la Semaine.

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PIERRELa belle aube

PIERRE, de son nom complet Pierre Elgrishi, se lance à corps perdu dans une carrière solo avec un tout premier single : La belle aube

Ce serait peu de dire que le chanteur a déjà sa propre signature musicale, tant l’instru de ce single est singulière. Entre percussions classiques et synthé aux allures vintage, on devine déjà la signature de PIERRE

Sur ce morceau, le jeune chanteur pose une voix à la fois douce et grave, récitant comme un poème ses paroles, pour un effet parlé-chanté des plus surprenants. 

La belle aube est accompagnée d’un clip nous laissant découvrir les inspirations de PIERRE, aussi proche de la nature que plongé dans ses pensées, basse à la main et dansant sous la neige. 

Sigrid – Mirror

Au club des cœurs brisés, on peut fréquenter différents types de personnes. Sigrid, elle, fait partie de ceux qui vont de l’avant. Avec ce single Mirror, la chanteuse norvégienne prône l’importance de s’aimer soi-même et de s’accepter tel que l’on est. Un titre et un clip qui débordent d’une folle énergie, qui donne envie de tout casser et de se libérer des maux et des complexes. 

La jeune chanteuse s’impose dans le milieu musical comme une impératrice de la pop, jonglant entre mélodies explosives et paroles libératrices aux refrains entêtants. 

Mirror signe le retour fracassant de Sigrid, deux ans après son dernier album : Sucker Punch. Une nouvelle aussi enthousiasmante pour son public, que pour elle-même ! 

girl in red – body and mind 

girl in red continue sur sa lancée, enchaînant semaine après semaine les clips et titres, toujours plus singuliers les uns que les autres. 

Cette semaine, la chanteuse norvégienne dévoile le titre body and mind, dont le clip est tout aussi marquant que la mélodie particulière du morceau. 

body and mind, c’est une introspection. Un moment de remise en question dans le quotidien de girl in red, qui se rend compte de ses faiblesses et de ses phases d’autodestruction. Comment mieux retranscrire ces mots/maux en images que dans le clip qui accompagne le titre ? girl in red s’y met en scène, seule avec elle-même et ses visions cauchemardesques. On comprend rapidement que la bande de malfaiteurs venus la torturer des pires façons possibles, n’est en fait constituée que de plusieurs versions d’elle-même, grimée et prête à se faire du mal. 

Georgio feat. Kalash Criminel – Emotions Masquées 

Leur duo était très attendu et Georgio a fini par mettre un terme à toute cette attente en dévoilant son album Sacré, le 7 mai dernier. 

Georgio feat. Kalash Criminel, c’est plus de 85 000 vues sur YouTube, en deux jours seulement après la publication du clip de Émotions Masquées

Un titre fort, dans lequel les deux rappeurs abordent un sujet trop souvent mis de côté dans le rap français : les émotions des hommes. Un thème abordé ici pour lever les clichés et les stéréotypes sur les émotions des hommes, qui ne doivent pas être réprimées par eux-mêmes ou les autres, mais exprimées et écoutées. Se libérer de ce qui fait souffrir, soulager sa peine et respirer à nouveau. 

CORPS – Carnivore

CORPS et la censure de YouTube, acte 2. Après avoir supprimé sa page pour avoir voulu upoladé la vidéo de À CORPS, le musicien s’est vu refusé la diffusion du clip de CARNIVORE. Il semblerait que le réseau soit plus à l’aise avec la diffusion de vidéos sexistes et de discours complotistes qu’avec le fait de voir un bout de corps dénudé apparaitre sur l’écran. Direction Vimeo donc pour découvrir la nouvelle vidéo primée de Yoann Stehr et Temple Caché.

Et il faut dire qu’une nouvelle fois, l’association créative fait des étincelles. L’esthétique visuelle est reconnaissable entre mille, mais la science du montage et du découpage s’accompagne ici d’un rythme qui colle parfaitement aux propos de la vidéo. Des logos piratés, des images qui défilent jusqu’à la nausée pour mettre en homme un monde qui déraille, entre le culte du corps qui ne correspond à personne, la société de consommation qui nous fait « rêver à un monde meilleur » et l’abondance d’informations qui nous rend frustré de tout.

C’est toute la société qui passe à la sulfateuse dans cette vidéo géniale (qu’on pourrait quand même déconseillé aux épileptiques par moments) qui prouve une nouvelle fois le talent d’une équipe qui ne se donne aucune limite … si ce n’est la censure de certains.

Musicalement, c’est le titre éponyme du premier album de CORPS qui est mis en images. Un morceau ou il est question d’amour charnel, de pulsions carnivores qui dévorent nos âmes et brouillent nos esprits le tout sous fond de boucle sonore électronique et hypnotique qui laisse vibrer par instant la sirène du danger comme un goût de fin de monde.

On vous parlera très prochainement de cet excellent CARNIVORE et il nous hâte de retrouver à nouveau CORPS sur scène.

GOOD MORNING TV – Entertainment

Dans la galaxie indé pop-rock française, il y a des planètes qu’on prend toujours à visiter. Celle du label Géographie fait partie de celles-ci. Le label qui préfère définitivement la qualité à la quantité s’apprête à lancer en orbite Small Talk, le premier album de Good Morning TV.

Des guitares, de la mélancolie et beaucoup de tendresse, tel est le crédo de cet Entertainment de haute volée. Un morceau aérien, porté par la voix détachée et attachante de Bérénice, qui nous porte comme dans un rêve avant de réveiller par un solo puissant et bien senti.

Le morceau traite du monde moderne, de la société de divertissement qui nous noient de choses merveilleuses alors que la réalité est plus proche du désespoir et de la solitude la plus totale. Ici, le groupe met des mots sur les faux semblants, la superficialité d’un monde auxquels on rêve tous de participer alors qu’il n’est réellement accessible à personne.

La vidéo de Antoine Magnien qui accompagne le morceau, hommage assumé à Marina Abramovic, met en scène ces déchirements avec ces deux danseuses attachées par les cheveux, forcées d’être réunies alors que tout semble les opposer et les séparer. Une belle allégorie du monde moderne.

Small Talk est attendu pour le 18 juin.

Chiloo – Addictions

Se faire remarquer sur la scène rap devient de plus en plus difficile étant donné l’étendue d’artistes diversifiés qui se déploient depuis maintenant quelques années. Pour donner corps à sa musique, cela fait neuf semaines que Chiloo dévoile de courts freestyles d’une minute sur ses réseaux sociaux. Jusque là rien de très original, mais le jeune rappeur a poussé son idée encore plus loin. Au cours de la dixième semaine, une fois les neufs freestyles postés, il les a compilés dans un court-métrage scénarisé par le thème des Addictions et réalisé par Célestin Soum.

Dès son réveil, il donne le ton avec un rap précis et efficace relevé par une mélodie de fin qui montre aussi l’étendue de ses capacités. Rattrapé par ses démons, il passe ensuite par une phase mélancolique venant compléter cette volonté de montrer un large panel de tout ce qu’il sait faire avec cette compilation de neuf freestyles guidés par un même thème. 

En moins de dix minutes, il expose plusieurs facettes des Addictions mais aussi de son rap, le tout mis en relation dans un concept de clips intéressants. 

Aoru – Messagerie

Si Manta n’est qu’un prélude à une suite plus conséquente, cet EP place le décor et la direction vers laquelle tend Aoru. Après les deux premiers clips de Visière et Dalida, le jeune artiste dévoile celui de Messagerie pour accompagner la sortie de son projet. Pour cela, il a fait appel au réalisateur Hicham B

Lent, le clip laisse le temps de plonger dans la musique hypnotique d’Aoru qui par sa voix singulière et par l’instrumentale planante de Pade emmène ses auditeurs dans un univers rempli de légèreté bercée par les mélodies vaporeuses du jeune artiste. D’une douceur à toute épreuve, il n’est pas étonnant de voir l’artiste se préparer à vendre du miel, comme s’il s’agissait d’une drogue douce. Un parallèle habillement trouvé tant sa voix se rapproche de la douceur sucrée du miel et rend vite addicte à sa proposition. 

yoa – Diabolo Menthe

Il y a 10 jours, Yoa dévoilait son nouveau titre, Diabolo Menthe. On se laisse alors bercé par la douceur et la mélancolie de l’artiste. Sans fard et sans pudeur, elle nous ouvrait une nouvelle fois les portes de son cœur. On y voyait des douleurs, des besoins de reconstruction et d’acceptation, des histoires qui se terminent et qui brisent parfois des chaines qui entravent.

Le clip réalisé par Matteo Renouf et Louise de Bastier offre une nouvelle vision au morceau. On se retrouve dans ce décor irréel, bercé par des ambiances presque lynchienne, un brin inquiétante.

Entre le noir et le blanc, un cœur qui saigne et se reconstruit, un regard qui évolue et disparait et des cris qui se brisent dans le silence de la musique, c’est tout un univers que Yoa et son équipe développent à travers Diabolo Menthe.

Un monde énigmatique qui ressemble à une sorte de prison mentale ou les miroirs affichent des fantômes et les recoins et les ombres sont plus dangereux qu’accueillants. Comme quoi, lorsqu’on s’autorise à lever le voile de la douceur, le monde est bien plus brutal qu’on ne pourrait le penser.

Surprenant et troublant, le monde que nous présente Yoa est a suivre par dessus tout. On attendra donc son premier EP à venir avec une vraie impatience.

GASPARD RICARD – SI JAMAIS

Gaspard Ricard n’a pas de tunes et c’est un peu triste. Garspard Ricard n’a pas de tunes mais cela ne l’arrête pas, bien au contraire . Il peut rêver et s’évader et surtout il peut faire de la musique et nous raconter qu’effectivement, il n’a pas de tunes.

Si Jamais est le premier morceau d’un EP à venir pour 2022. Dans le morceau, on entre dans la tête et les fantasmes de Gaspard, on l’écoute nous raconter son envie de fuir le monde, d’aller sur la lune et de pouvoir s’offrir autre chose que des mauvaises bières qu’il semble boire en grande quantité.

C’est drôle et on s’attache dès la première écoute à ce gentil personnage dans lequel on se reconnait un peu. Sa pop DIY un peu déglinguée est remplit de tendresse et de beaucoup d’humour et nous entraine avec elle dans cet univers à la frontière du kitsch et du mauvais goût, sans jamais réellement franchir le passage.

Vous l’aurez donc compris, Gaspard Ricard n’a pas de tunes. Mais la encore, cela ne l’empêche pas de faire un clip. Alors avec Jules Gaubert, il squatte les espaces publics et nous entraine dans une promenade presque touristiques dans tous les hauts lieux de Paris, notamment le Magic Beau Gosse, auto-proclamé meilleur kébab de France.

Gaspard Ricard n’a pas de tunes, mais il a beaucoup d’amour à donner. Et ça, ça nous plait bien.

Timéa – Du Bien

Un nouveau clip, suivi d’une annonce concernant un futur EP en collaboration avec le producteur Roolio, autant dire que la jeune Timéa risque de faire résonner sa musique aérienne dans les semaines à venir. En attendant, petite mise en bouche avec le clip de Du Bien réalisé par Léo Panchèvre.

Accompagné de son flegme naturel et d’un charisme envoûtant, Timéa surfe sur les influences diverses et contemporaines de Roolio invitant à rentrer dans son univers encore en pleine construction mais qui tend déjà à s’affirmer notamment avec l’alchimie qui se dégage quand elle travaille avec Roolio. Egalement présent, les effets sur sa voix viennent donner une seconde vie à ses morceaux et renforce l’immersion dans sa musique. 

Avec Du Bien, la jeune artiste propose une balade ou plutôt une course à ses côtés, durant laquelle elle en dira un peu plus sur elle, à condition d’avoir le cardio nécessaire pour la suivre. Son écriture est plus intimiste qu’elle n’y paraît et laisse entrevoir ses envies pour le futur contrebalancées par ses peurs et faiblesses. 

« Si j’me perds en chemin, j’sais qu’au fond ça me ferait du bien »

C’est donc à la fois en avançant vers le futur et en regardant derrière elle que Timéa compte passer étapes par étapes les échelons pour faire résonner sa musique. 

Gutti Ft Gotti Maras – Diego Armando

Bruxelles, capitale de la Belgique, capitale de l’Europe et sûrement un des centres de formation les plus prolifiques ces dernières années en termes de pépites rap. Au début d’une ascension qui s’annonce vertigineuse, Gutti a invité son collègue Gotti Maras pour une connexion 100% noir-jaune-rouge sur Diego Armando.

« C’est Bx afou Gutti, Gotti tout est carré »

C’est sur la drill lumineuse signée La Miellerie que les deux bruxellois prennent un plaisir monstrueux avec des flows énergétiques et surtout bluffant d’efficacité.

Cette connexion remplie d’alchimie a été mise en image par Husovic Mirsen aidé par Gutti qui a voulu garder un œil sur la direction du clip.

Inspiré par l’ambiance latine de l’instrumentale et l’amour du football de Gutti, le titre fait référence à la légende argentine, Diego Armando Maradona. Ici, ce sont plus les histoires sombres de drogues du Pibe de oro qui sont relatées plutôt que ses frasques footballistiques, une manière de mettre en lumière le quotidien sombre des deux artistes qui restent fidèle à leur mode de vie.

Les deux artistes enchaînent les couplets tels des une-deux destructeurs, prenant même place sur la pelouse du Lotto Park, le stade du club bruxellois d’Anderlecht pour signer leurs plus beaux gestes techniques vocaux.

Entre la noirceur de leur quotidien et la luminosité de la production, les deux artistes se baladent avec aisance, évitant tous les tacles possibles pour mener à bien leur musique.

Peet – Délire

Peet continue de faire vivre son album Mignon avec un nouveau clip réalisé par Louis Meeûs. Le rappeur de Bruxelles n’a jamais caché son amour pour le skate et bien évidemment pour le rap. A travers ce nouveau visuel, il combine ses deux passions à travers un montage dynamique et une maîtrise de son art. 

Un rappel de ses débuts dans le skate quand il était plus jeune vient lancer le clip avant que le rappeur se dévoile dans un style beaucoup plus ego-trip et une atmosphère plus sombre amenée par l’instrumentale de Beatgrinderz

Peet reprend les codes des clips de skate qu’il connaît si bien. Filmé avec un effet fish-eye et un filtre granuleux, l’image alterne performance de skate et de rap. 

Même s’il prend une posture ego-trip, il n’en perd pas son authenticité et sa dérision. 

« J’suis pas un rappeur j’suis un écolo
J’ai pas évolué ça fait 10 ans de 17 à 27 ans
J’rappe juste un peu mieux dans les temps »

A travers ce nouveau clip, Peet continue de se dévoiler à sa manière avec ses passions et son lifestyle. 

TERRITORY – Decide

La France est une place forte du post-punk et dans ce royaume fait de grosses basses et de guitares hurlantes, TERRITORY a clairement une carte à jouer.

Si le groupe est aussi frondeur que ses camarades, il ajoute une corde à son arc, plus romantique et sensible. De l’amour dans la fureur qui emporte nos larmes dans le pogo.

C’est en tout cas ce qui se dessine derrière le mur du son de Decide, des sentiments chamboulés, une histoire d’amour toxique et envahissante dont on n’arrive jamais vraiment à se débarrasser. Une histoire d’attraction et de répulsion dans laquelle on peut se noyer aussi facilement qu’on peut trouver une porte de sortie pour s’échapper et vivre autre chose à nouveau.

On retrouve ce clair obscur dans le clip qui accompagne le titre. On retrouve le groupe en pleine session, entre gros plans et caméra qui virevolte.

Decide ouvre l’aventure de Protocol, un album à paraitre cet automne.

Turner Cody & The Soldiers of Love – Lonely days in Hollywood

Les jours passent et nous rapprochent un peu plus de la sortie de Friends in High Places, le nouvel album de Turner Cody, accompagné pour le coup de The Soldiers of Love, le groupe de Nicolas Michaux.

Pour continuer à nous mettre l’eau à la bouche, l’américain dévoile cette semaine Lonely days in Hollywood. On continue à imaginer Cody accoudé à un bar et nous racontant ces mésaventures, tel un ménestrel des temps anciens qui vivrait sur la route, un peu perdu et abimé par l’existence.

Ce nouveau morceau traine cette vibe mélancolique, ce chant un peu brisé presque chanté. Turner Cody nous raconte un monde fait de mensonges et de solitudes, de mauvais conseils et d’incompréhension. Il nous raconte tous les drames et les mauvaises choses qui peuvent survenir à Hollywood et plus généralement dans l’industrie du divertissement. Un récit de vie assez beau et plutôt drôle quand on sait que Cody n’a jamais mis les pieds à Los Angeles. Mais c’est aussi là que réside toute la force de son écriture, ancrée dans le réel autant que dans ses références littéraires et musicales.

Dans la vidéo, réalisée par Nicolas Michaux, qui accompagne le titre on suit ce fugitif au grand cœur, en fuite permanente sur des routes sans âge et sans nom, dans des paysages à la fois familier et irréel qui pourraient nous transporter un peu partout dans le monde.

Pour découvrir la suite des aventures de ce lonesome cowboy, il faudra prendre rendez vous vendredi prochain avec la totalité de l’album.

SUN – Golden

Vous vous êtes déjà demandé ce que donnerait une Lana Del Rey qui se lance dans un projet mêlant pop et métal ? Pas besoin de l’imaginer, ce projet existe et il s’appelle SUN.

Après un premier EP qui définissait les contours de sa Brutal Pop, l’artiste franco-allemande est de retour cette semaine avec un nouveau titre intitulé Golden. Le mélange des genres est toujours aussi explosif et schizophrénique.

Pour notre plus grand plaisir SUN continue d’appliquer la main de fer dans un gant de velours, nous frottant dans le sens du poil pour ensuite nous balancer un bon gros riff de guitare qui nous décrassera parfaitement les oreilles.

Mais si le son est toujours aussi caractéristique, il ne faut pas oublier le fond. Avec Golden, SUN traite de la santé mentale, des sentiments qu’on a tous ressenti récemment face à l’enfermement et la solitude. Mais plutôt que de se cloitrer dans ces pulsions négatives, la musicienne pousse à la positivité, cherchant une échappée et un peu de lumière dorée.

Une volonté prenante d’évasion qui nous entraine avec elle, bien aidé par ce clip qui utilise certains poncifs pour mieux les détourner et nous entrainer dans une danse à la fois folle et drôle. La suite, vite.

Danny Elfman – Insects

Le maitre d’Hollywood Danny Elfman continue de nous abreuver des titres de son prochain album Big Mess. Il est fortement recommandé de ne pas visionner le clip qui va suivre si vous êtes épileptiques, on rajoutera bien si vous avez consommé des substances prohibées aussi.

Avec Insects, le compositeur multi oscarisé se retrouve coincé dans un avatar d’hybride de mante religieuse en 3D aux couleurs phosphorescentes. Attaqué de tout part par un essaim d’insectes, il s’ensuit un long plan séquence complètement hallucinant dans une ville cyber punk où Danny tente de s’échapper de ses nombreux ennemis. Scène de baston de bar ultra barrée, destruction de ville à la Godzilla, il faut reconnaître que le clip est aussi inclassable que mémorable.

Le rythme sautille et vrombit tel les pattes des insectes, oscillant entre l’expérimental nerveux d’un Black Midi et la funk dansante. Un son qui refuse les étiquettes pour proposer une œuvre basée sur le ressenti, celle de milliers d’insectes qui vous grimpent partout dans un moment de paranoïa intense. Sauf que les cafards en costards qui sucent votre cerveau sont malheureusement bel et bien là.

Los Guerreros – Nuestra Manada

Los Guerreros reviennent plus engagés que jamais nous marteler les oreilles de cumbia rock et de chants féministes. Nuestra Manada est inspiré d’une révolution. Celles de femmes solidaires et révoltées après une affaire de viol sordide et de la réponse pénale de leur pays.

En 2016, cinq hommes qui se faisaient La Manada (la meute) violent une femme pendant les fêtes de Saint Fermin. Ne reconnaissant pas le viol mais seulement une agression sexuelle, la justice nie les notions de consentement, d’abus et de violence, envers la victime et toutes les femmes de leur pays.

Médiatisée et commentée partout dans le monde, l’affaire marquera un tournant dans les luttes féministes en Espagne, les femmes se soudant elles-mêmes en meute afin de faire valoir leurs droits. Tel un mauvais cauchemar, on retrouve la chanteuse du groupe dans un environnement sombre. Autour d’elle, une meute de loups pénètre son espace et laisse leur trace phosphorescente sur son corps.

Suite à sa rébellion, la transformation s’opèrera et les traces sales se transformeront en magnifique body painting guerrier. Les corps se meuvent et dansent à coup de rythmes latinos et de refrains fédérateurs pour vous appeler à rejoindre la meute. Féroce.