Les clips de la semaine #67

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 67.

Weezer – All My Favorite Songs

Il y a des groupes qui vivent dans l’inconscient collectif. Malgré leur carrière cabossée et les errements, on revient toujours vers eux. Par nostalgie, parfois par masochisme, dès que leur nom apparait, nos oreilles se dressent. Et au panthéon de ces groupes, Weezer trône fièrement.
En presque 30 ans de carrière les californiens nous auront offert tout, et parfois n’importe quoi. Seulement, la bande de Rivers Cuomo a ce petit truc en plus, elle nous rend heureux.
Alors, après un album de reprises foirées, après avoir passé en revu le spectre de colorimétrique et après nous avoir annoncé un album de hard rock nommé Van Weezer qui a vu sa sortie reporté, voir le groupe débarquer par surprise avec un album orchestral, sans guitare électrique et nommé Ok Human (déjà le meilleur nom d’album de 2021) avait de quoi nous faire bondir.

Et soyons honnête, All My Favorite Songs est une sacrée chanson, assez hybride puisqu’on y retrouve tous les tics musicaux de Weezer mais les grosses guitares sont remplacées par des violents. On y retrouve aussi une certaine mélancolie, un truc contagieux qui nous atteint en plein coeur.

Ce premier extrait a donc tout bon et s’accompagne d’un clip étrange à la fois cynique (bonjour le placement de produit à google)et étrangement naïf, qui nous invite à nous reconnecter les uns aux autres pour de vrai, loin des téléphones et objets qui sont sensés nous rapprocher et finalement nous éloignent les uns des autres.

Ce nouveau titre n’enchantera pas les gens qui pensent que la carrière de Weezer s’est arrêté à Pinkerton (qu’ils ont tort …) pour les autres, ce sera des retrouvailles étranges, mais comme toujours le charme fera son effet. Parce que Weezer restera Weezer, un groupe qu’on portera toujours dans nos coeurs.

Moto – Danser m’épuise

Est ce que Moto est une fausse rebelle ? À l’écoute de Danser m’épuise, on peut se poser la question. Si elle s’amuse à nous exprimer son énervement du monde qui l’entoure, de la fête et des gens, on sent bien que l’affaire n’est qu’une grosse carapace pour se protéger un petit peu.
Et au fond, on est tous un petit peu comme Moto, on a peur d’être déçu et de se faire du mal, de décevoir et on se retrouve bien fatigué par la danse du monde.
Alors, on met Moto à fond, on écoute ses chansons grunge qui deviennent une vraie pommade pour nos petits cœurs blessés et on reprend avec elle le refrain de Danser m’épuise à toute blinde en chantant faux.

Avec ce nouveau titre, Moto nous rend donc joyeusement triste, elle nous rappelle qu’on est beaucoup comme elle, à vouloir parfois se cacher du monde. On aime ses grosses guitares, mais surtout ces petits moments ou elle s’amuse à se répondre à elle même.

Pour accompagner le titre, elle fait une nouvelle fois confiance à ce bon Valerian 7000 qui nous offre une nouvelle fois un clip décalé, DIY et qui nous file un sourire d’une oreille à l’autre.

T’en fais pas Moto, si tu n’aimes plus sortir, on fera la fête à la maison!

Bandit Voyage – Attendons demain

Après Moto, place à Bandit Voyage. Rien de plus logique puisque ils avaient partagé ensemble un superbe EP dont on vous parlait ici.
En plus de ça, la connexion se fait aussi d’un point de vue visuel puisqu’on retrouve une nouvelle fois Valerian 7000 à la réalisation du clip des suisses, partageant ainsi la même esthétique old school à base un peu délavée et d’incrustations colorées.

Et cela tombe bien, parce que ce rendu colle parfaitement à la dernière signature du Label Entreprise. Ce premier titre, annonçant un nouvel EP, est une petite pépite pop-punk gorgée de boites à rythmes, de guitares un peu low-fi au service d’une ambiance minimaliste et d’un chant faussement naïf.

Avec Attendons demain, le duo nous comte cette attente qui est notre depuis bientôt un an, ce moment de stagnation, d’attente, de bouleversement certes légers mais pourtant délétères qui envahissent notre quotidien où la distance physique et l’absence de vraie relation humaine devient une norme qui nous fait mal. Alors comme Bandit Voyage, attendons demain que la joie revienne et qu’on puisse à nouveau se prendre dans les bras les uns les autres.

Denys & the Roses – Start With A Song

Il y a des labels qu’on scrute plus que d’autres, parce qu’on sait qu’ils nous apportent en général des groupes qui vont nous taper dans l’œil.
Lofish records fait parti de ceux là et il faut dire que la maison Alpes et Moïze Turizer commence l’année de la meilleure des manières avec le nouveau titre de Denys & The Roses.

Avec Start With A Song, le groupe nous offre un titre à géométrie variable, passant de la soul au blues pour finir par se transformer en une véritable machine à danser entre le funk et la disco rendant le tout particulièrement contagieux.
Le morceau ne de se débarrasse jamais vraiment de sa douce mélancolie mais le résultat est à la fois imparable et réjouissant, ouvrant en grand les portes à l’arrivée d’un nouvel EP en février.

Devant la caméra d’Astrid Karoual, Rosa Rocca-Serra s’amuse aussi, jouant d’une certaine schizophrénie et nous proposant une galerie de personnages étranges et attachants qui évoluent dans un univers entre le réel et l’onirisme. Le tout nous donne envie de voir la suite, et vite !

Jacques Pop – Kelly

Jacques Pop, c’est un nouveau duo formé par deux têtes connues des amateurs de la scène rap parisienne. Il est constitué de Sanka, grand ami de Georgio, qu’il a l’habitude de backer sur scène, et de Selas, grand habitué des freestyles avec ses collègues, il est notamment passé par la table presque iconique des sessions Grünt.

A eux deux, ils forment donc le duo Jacques Pop qui sort son premier titre, Kelly. Pour mettre en place leur univers, ils ont pris la décision de clipper ce morceau. Un clip haut en couleurs, qui à coup de néons et de bornes d’arcades dans une esthétiques très 90’s. C’est dans un unique lieu que le clip se déroule et voit les deux artistes accompagnés de certains de leurs proches entamés Kelly, un morceau qui rappelle également les productions des années 90 teintés par un rap mélodieux.

Un retour en arrière qui marche par la thématique de l’amour qui parle à tous mais également par l’alchimie entre les deux artistes.

YG Pablo – Pyramide

VEDA, le tout récent EP du bruxellois YG Pablo vient de sortir et avec lui, un extrait clippé, avec Pyramide. Paradoxalement, ce morceau énergétique vient clôturer le projet. Un paradoxe voulu par l’artiste, qui a volontairement laissé ce morceau court et efficace à la fin de son projet, pour montrer que ce n’était que le début, laissant suggérer l’arriver de plusieurs belles choses en 2021.

C’est aussi le premier extrait visuel du projet. Un clip qui va à du cent à l’heure, aussi bien au sens propre qu’au figuré. Car en plus de se retrouver à grande vitesse dans des voitures sportives, le clip est court, mais ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas intense.

Le visuel traduit bien aussi le parcours du jeune artiste. Une arrivée rapide et musclée dans le game du rap qui ne fait que de débuter. A ce rythme là, il ne sera pas étonnant de vite le retrouver au sommet de la Pyramide.

Bekar – B.E

Pur produit du Nord, Bekar a quitté la grisaille de Lille pour la blancheur des sommets alpins dans le clip de B.E, l’ouverture de son projet Briques Rouges.
Le visuel commence par une montée vers les sommets, un peu comme ce qu’a entamé le nordiste avec le gros projets qu’il a délivré en 2020 et qui a fait parler de lui à un plus grand nombres.
Bekar évolue seul dans ce clip, ce qui est raccord avec le morceau qui est introspectif. Bekar se confronte à lui-même face à une nature glaçante de silence. Un moment avec lui-même qui lui permets également de prendre du recul sur la direction qu’est en train de prendre sa carrière, ce qui est nécessaire pour toujours suivre son coeur et ne pas tomber dans l’engrenage diabolique dictée par l’industrie.
Bekar a encore du chemin à fair et il en est conscient, ce qui ne peut que lui servir pour la suite de sa carrière.

Blood Wizard – Carcrash

Pour prendre un peu de chaleur et de soleil au cœur de l’hiver, on vous propose une chanson d’amour pop/punk atypique qui respire le cool et qui rappelle les vacances et leurs longs trajets en voiture. Ça s’appelle Carcrash et c’est le troisième single de Blood Wizard aka le musicien anglais originaire de Nottingham Cai Burns (aussi 1/3 de Kagoule). La vidéo tournée à Tenerife montre ce dernier danser et/ou prendre la pose dans la végétation luxuriante de l’île. Les paroles y sont à la fois légères et sentimentales : “Carcrash, I’m your carcrash everyday of the week / And somehow, you like how hard it can be / To keep moving on / Without falling out”. Il dit du morceau : « La chanson a été inspirée par des petites disputes pendant de longs trajets en voiture, et plein d’autres façons bizarres dans lesquels l’amour peut s’exprimer. Si tu te sens comme un crash de voiture un jour, bien que ça soit ennuyeux, c’est assez réconfortant d’avoir un copilote. »
Carcrash est le troisième single de Blood Wizard et apparaîtra sur Western Spaghetti, son premier album solo qui sortira le 5 mars sur Moshi Moshi Records.

Venus Furs – New Inspiration

Venus Furs, aka le musicien multi-instrumentiste montréalais Paul Kasner, offre cette semaine une vidéo à New Inspiration, titre sombre et vaporeux figurant sur Venus Furs son premier album aux influences shoegaze et psychédéliques (dont on vous parlait ici). Les images réalisées par Justis Krar y sont gorgées de textures et d’effets et s’enchainent, se multiplient et se superposent en de multiples reflets kaléïdoscopiques obscures et captivants reflétant la luxuriance et la folie du morceau. New Inspiration est une chanson nocturne, tourmentée, possédée par les personnages dont elle parle et qu’on dirait tout droit sortis d’un roman gothique. La femme de la chanson cherche l’inspiration et est prête à tout pour y parvenir, même si cela signifie se mettre en danger. Les efforts du « narrateur » à essayer de la sauver sont vains. Le musicien montréalais dit du morceau : « C’est une chanson sombre, de tard dans la nuit qui parle du besoin d’accepter que tu ne peux pas aider quelqu’un qui ne veut pas être aidé – regarder quelqu’un qui s’aventure dans des chemins noirs et dangereux encore et encore, et essayer de les aider, mais ne pas en être capable s’ils ne veulent pas eux-mêmes que les choses changent ». On se laisse entrainer dans ce conte/morceau noir et fascinant…

Justin Nozuka – summer night o8

2021 s’annonce comme l’année du retour de Justin Nozuka sur le devant de la scène. Aujourd’hui, on vous parle de son nouveau titre summer night o8, accompagné d’un très beau clip réalisé par Julia Hendrickson.
Après avoir dévoilé No One But You, en featuring avec Mahalia en octobre 2020, ce nouveau single annonce l’arrivée imminente d’un tout nouvel EP, probablement pour le printemps 2021. 
Guitares délicates, percussions douces mais décalées et un texte qui reflète la naissance d’une toute nouvelle relation amoureuse, voilà la recette qui mène à un si joli morceau.
Justin Nozuka s’impose avec summer night o8 comme maître incontesté des ballades du 21ème siècle. 

COCO BANS – Being Brave Is Stupid feat. Von Pourquery 

Deux ans après la sortie de son premier EP, la chanteuse Coco Bans revient avec des morceaux plus intimes sur aka Major Heartbreak
Ce deuxième EP s’annonce bien plus personnel, puisque chaque morceau y est directement inspiré par les expériences que Coco Bans a vécues.
Being Brave Is Stupid signe l’ouverture de ce nouvel EP. Un single sur lequel le crooner Von Pourquery accompagne Coco Bans, récitant les vers du poème de Charles Baudelaire, “Le balcon”.
Une façon intime et sensuelle de réciter ce poème qui se lie aux paroles chantées par la voix envoûtante de Coco Bans
Ce premier titre est accompagné d’une vidéo clip réalisé par Simon Landrein. Une inspiration colorée, oscillant entre volupté et courbes fantaisistes.

Mirabelle – Phénomène

On a jeté un coup d’oeil par dessus l’Atlantique pour regarder ce qu’il se passait ailleurs en ce moment et on est tombé•e•s sur la chanteuse québécoise Mirabelle et son titre Phénomène
Seul morceau en français sur son album Late Bloomer sorti chez Simone Records l’année dernière, il prend vie à travers un clip 100% nineties conçu par la réalisatrice Frédérique Bérubé dans un univers coloré et tout en dédoublements.
Phénomène est une ode aux débuts enivrants voire déroutants d’un nouvel amour et à ces moments où on rêve à l’autre même en sa présence. On apprécie beaucoup la voix mielleuse de Mirabelle et sa poésie légère, sublimées par une production à la fois douce et catchy. 

RAMO – Soleil

On avait laissé RAMÒ attendre en compagnie de Loïc Fleury (chanteur d’Isaac Delusion) que La Saison des Pluies revienne redonner vie et beauté à un Paris endormi et abandonné sous la canicule.
Pour marquer la sortie de son troisième EP intitulé « Demain sera superbe ! »,on retrouve l’homme Toucan navigant, endormi dans son lit, dans les rues submergées de la capitale comme s’il s’était échappé des planches d’une édition de Little Nemo in Slumberland. Bientôt seules les souches de cheminées émergent. La montée des eaux a englouti Paris. « On ouvre doucement les paupières. Il semble qu’on a bien dérivé ». Le chemin sera long pour retrouver l’Eden auquel on aspire mais duquel on s’est détourné. « Demain, demain …. Demain c’est loin ». Si le sujet est sérieux – notre impact environnemental sur terre – son traitement ne verse pas dans le grave du côté de l’austère. Le rythme est enjoué. La ligne musicale est simple mais s’entoure joyeusement d’un tas de sons brinquebalants. Les voix se répondent en écho. Le message, sérieux, est transmis de façon positive. L’espoir est au bout du chemin, à condition de suivre le bon.
Le studio d’animation Plastic Horse est une nouvelle fois à la réalisation du clip. Leur graphisme se fond complètement avec l’univers coloré de RAMÒ empreint d’art naïf et de beauté originelle.  
Et comme le clip Soleil est publié pour fêter la sortie de son dernier EP, on ne saurait trop vous conseiller d’aller vite découvrir les autres titres qui le composent.

Goat Girl – Babibaba

Les londoniennes de Goat Girl nous abreuvent de titres exquis avant la sortie de leur deuxième album On All Fours. Ultra travaillés, chaque clip est une plongée dans l’univers qu’elles ont construit. Couleurs vibrantes, masques grotesques en papier mâchés, thématiques envoutantes, chaque petite pièce du puzzle s’emboite à la perfection avec la suivante pour former un monde entre le rêve et le chaos.
Badibaba résonne telle une formule magique dans un sabbat. Dans une forêt qui n’aurait rien à envier à Blair Witch se côtoient créatures maléfiques et masques démoniaques. Entre le contraste du rouge sang et du bleu inquiétant de la brume, s’envolent des dessins sataniques tel un conte psychédélique. Voix ensorcelantes et chœurs de sorcières viennent troubler les brumes épaisses. Une mélodie qui se fait changeante et s’envole sur des violons délicats alors que résonne le sortilège. Masques effrayants cachés dans les troncs d’arbres, la forêt prend vie en un coup d’éclat. Les flammes de l’enfer prendront enfin le dessus sur fond de guitares dissonantes.

Lilly Wood And The Prick – You Want My Money

Lilly Wood And The Prick revient cette année avec un clip qui oscille entre le message grave et l’absurde burlesque. Sous couvert de critique ouverte à notre société, You Want My Money conserve une volonté de nous réjouir et nous faire danser une fois les bars réouverts. Introduction sous forme de diaporama de la surconsommation : alors que les supermarchés sont dans le culte de l’opulence, les animaux d’élevage sont asservis et exploités pendant que l’on se délecte de leurs sécrétions. Abreuvés d’images, on tente de se conformer à une norme superficielles et sommes alors réduits à un simple archétype pour Tinder. Mais ces messages graves sont ponctués de scènes loufoques menées par le fantastique Jérôme Niel, flanqué pour l’occasion de sa plus belle combi Zentai. Il se transforme alors en vendeur de fringues tentant avec malice de faire rentrer ses clients dans des vêtements bien trop petits. Vous la voyez l’allégorie ? Parce que le titre reste ponctué de cuivres pop et d’un refrain entrainant, on a le droit à une liesse et un abus de biens : nourriture, sexe, voir même gel hydro alcoolique. Choquant. 

Hoorsees – Get Tired

Le quatuor parisien Hoorsees dévoile un troisième extrait de son futur premier album éponyme qui sortira le 19 février. Après Overdry et Videogame, c’est autour de Get Tired d’être mis en avant.  Le groupe continue de surfer sur la vague nostalgique du rock alternatif des années 90. Une piste peu linéaire et efficace puisqu’elle se repose sur peu d’accords et des sections rythmiques très changeantes, notamment ce passage de la guitare jouée façon mandoline qui nous fait revenir un court instant dans les années 2000. Il en découle un titre varié, très entêtant et rafraîchissant, nous rappelant le premier album de Yuck et la simplicité de Pavement.
Une nouvelle fois filmé en mode VHS, le clip associé à Get Tired met en avant le chanteur du groupe Alex Delamard, promenant un (ou son ?) chien…ou l’inverse dans un quartier parisien aux couleurs automnales où figure d’ailleurs le Soleil Club dans le 14ème, clin d’œil au clip de Overdry,. Mais ce qui interpelle peut-être le plus tout au long de la vidéo, c’est la simplicité de la mise en scène qui dénote l’ennui. Son attitude nonchalante porte en lui la lassitude d’une génération cadenassée dans un avenir peu prometteur. Ainsi entonne-t-il plusieurs fois sur la fin : « No brain, no gain, sounds good to me ». Parodie de la célèbre devise ou simple acceptation du vide ? En tout cas, Hoorsees confirme son talent et son sens de la mélodie.

Juan Wauters – Presentation feat with Nick Hakim and Benamin

Vous avez demandé un bon gros clips de slackers à l’américaine ?
Et bien vous allez être servis, Juan Wauters s’entoure divinement bien avec Nick Hakim, et Benamin pour nous offrir un clip qui suinte l’esthétique des vidéos de rap et de skate des années 2000.
Avec des plans au Fish Eye qui rajoutent un aspect complètement barré à la vidéo, c’est avant tout le moyen de mettre en avant un New York qui grouille d’un dynamisme lié à la culture hip-hop avec des breakdancerss du Bronx, un terrain de basket bien connu dans le Queens.
Juan Wauters nous offre donc une ode à ce New York avec nostalgie et un humour un peu décalé, on rêve ainsi de trainer dans les allées de cette ville cosmopolite avec notre bande de branleurs pour kiffer au mieux ce que la rue peut nous offrir.

Clou – Jusqu’ici tout va bien

Comme nous le rappelle la chanteuse Clou : “Jusqu’ici tout va bien” Un titre qui reviendrait à se dire qu’il faut profiter de l’instant, de toujours voir le positif. Ou à l’inverse, qui critique un déni bien trop optimiste : « D’ici on ne voit rien; Tout va, rien ne se voit » En bref, un titre sur la lame du rasoir, comme un point de bascule. Et cet aspect, le réalisateur l’a bien compris. Simon Vanrie qui signait l’élégant clip de Françoiz Beut réalise un clip presque surréaliste à la manière d’un Magritte. On retrouve Clou dans une salle vide – aux allures de l’Overlook – tantôt disparaître, tantôt réapparaître. Peut-être pour souligner une certaine absurdité au déni de se dire que Jusqu’ici tout va bien ?

Brook Line – To The Dawn

Pas tout à fait réveillé·e ? Couettes du dimanche trop lourdes ? On a quelque chose à vous proposer, mais plutôt pour vous border brutalement, plus que vous ne l’êtes déjà. Attention, voilà To The Dawn de Brook Line, jeune rouennais qui sort son premier album le 19 février sur le label Mouton Noir records. Décidément, la scène musicale du chef-lieu de la Normandie ne semble pas vouloir ralentir son rythme. Le clip débute avec un motard, sur les côtes de la Seine Maritime (du coin de La Poterie-Cap-d’Antifer pour les plus pointilleux). Il semble être en quête de quelque chose, fonçant tout droit vers son objectif. On ne peut déjà qu’être happé par la beauté de la photographie et du paysage. Le décor est exploité sous toutes ses formes, autant en extérieur qu’en “intérieur”. On suit cette aventure sur le littoral, où le temps et l’espace ne semblent plus avoir de modèle fixe. L’ambiance musicale nous transporte sans qu’on lui résiste, en totale harmonie avec les paysages éclatants. On a hâte de découvrir le reste de l’opus !

Anna Leone – Once

La jeune suédoise à la voix d’or est de retour avec un titre et un clip à la croisée du doux et de l’amer. Once c’est un morceau qui traduit la nécessité de l’artiste à pouvoir avoir des moments de doutes et de tristesse profondes pour pouvoir envisager au mieux le futur, alors oui c’est paradoxal mais comme elle le dit si bien, cette chanson lui donne de l’espoir. Avoir écrit ce texte dans une période difficile ne peut que lui permettre de voir un avenir meilleur, et c’est d’ailleurs le message de ce clip somptueux dans lequel on retrouve l’artiste, sonnée dans la nature, lorsqu’elle reprend ses esprits elle voit bourgeonner dans le creux de sa main une plante, les prémices d’un futur qui est matérialisé juste sous nos yeux.
S’en suivent des plans magnifiques ou Anna Leone traverse des étendues de verdures et de montagnes avant de retrouver au bord du lac, ce qui semble être sa même personne enfant, une rencontre sacrée qui rajoute une teinte magistrale à une vidéo déjà magnifique, quel plaisir…

Motorama – Pole Star

Comme à l’accoutumée Motorama révèle sa dernière composition Pole Star via YouTube. Le groupe continue de cultiver ce critère qui lui est propre : la sobriété.

Pole Star, enregistré en Russie en septembre 2020, est ici mis en images par Alexey Trineev, jouant sur les ombres et les lumières, les contre jour et les visages effacés. La musique se fond à merveille dans le rythme du film, soulignant la manière dont les membres du groupe jouent.

Un troisième single après The New Era et Today & Everyday qui nous tient un peu plus en haleine jusqu’aux prochains lives de Motorama qui devraient avoir lieu – on l’espère sincèrement – en 2021.

Desmond Myers – Real Man

Toujours plus d’impatience au fur et à mesure que l’on découvre l’univers de Desmond Myers. On avait découvert le soulman langoureux dans Playing With Fire et Chinatown, on découvre l’artiste RNB dans ce court métrage mettant à l’image Real Man. Avec la production toujours aussi juste et affutée de Mathieu Gramoli, on s’interroge avec le chanteur sur la masculinité, au travers d’une mise en scène androgyne et d’un plan séquence qui suit à la perfection la structure du morceau. C’est avec délice qu’on suit la chorégraphie, vibrant au rythme des synthétiseurs et des effets de voix qui viennent marteler un message fort et qui surprend agréablement, venant d’un artiste qui nous a plus habitué à jouer les romantiques qu’à passer un message de société. Le rôle lui va cependant à ravir et on ne peut que féliciter ce choix. Plus que jamais, il se pose la question de la signification d’être un “vrai homme” en 2021. Vite, Desmond, l’album, vite. 

Benny Sings – Nobody’s Fault feat. Tom Misch

Nouvel album en vue pour l’hyperactif Benny Sings. Music sortira donc au mois d’Avril, et on en découvre un nouvel extrait qui met du soleil dans le coeur en ces mois d’hiver. Le Hollandais convoque l’extraordinaire Tom Misch sur ce morceau qui déborde de groove et de bonnes ondes. Le morceau en lui est un appel à l’auto-indulgence et à la compassion, et son clip contraste par sa sobriété en regard d’un morceau qui bouge, donne envie de danser et de se prélasser au soleil à la fin d’une après-midi d’été. Bon, on est encore en Janvier, donc on ne va pas trop s’emballer non plus, mais il est évident que Music sera un des albums à ne pas oublier en partant en vacances. On espère découvrir encore plein de belles collaborations pour ce neuvième (!) album studio. Après une absence en 2020, ce sera d’ailleurs le troisième de l’artiste en quatre ans. Bref, Benny Sings n’a pas le temps et ce n’est la faute de personne.

Balthazar – On A Roll

Ah Balthazar… un grand nom de la scène rock alternative belge. Le groupe vient de sortir un tout nouveau titre “On A Roll” , un titre marqué par les sonorités pop rock, chaleureuses et groovy… la signature de Balthazar. Dans le clip, on peut voir les deux leaders du groupe : Maarten Devoldere et Jinte Deprez, l’un en costume noir, l’autre habillé tout de blanc, errant dans les couloirs d’un hôtel… Une structure labyrinthique, mettant en scène nos deux personnages, déambulant dans les couloirs, pour finalement entrer dans une chambre, pour en ressortir quelques temps plus tard, et ainsi de suite, la scène recommence, l’errance dans les couloirs, le toc-toc à une porte, leur entrée dans une chambre… et leur sortie etc. Ellipse, on ne saura jamais ce qui se passe dans ces chambres. & on and on… la rengaine reprend, la scène de répète, quasiment à l’identique, à cela près qu’à chaque sortie de chambre, notre duo a un petit pépin, une égratignure, une goutte de sang sur le tee-shirt, un pansement sur le nez, les cheveux tout ébouriffés, des cernes, le corps entièrement trempé… Petit à petit les couloirs deviennent de plus en plus chaotiques, empêtrés de paires de chaussures abandonnées, les lumières vacillantes, plein de bordel par terre, jusqu’à éviter une jambe appartenant manifestement à un corps étendu… Un clip énigmatique et ubuesque, qui nous laissera sur notre fin. A noter également que Maarten Devoldere et Jinte Deprez sont tous les deux chanteurs et guitaristes du groupe, et possèdent tous les deux leurs propres projets solos, que vous pouvez suivre également : Warhauss pour Marteen Devoldere, et J. Bernardt pour Jinte Deprez. “On A Roll” est un titre qui annonce le 5ème album du groupe à venir… après Fever, sorti en 2019, le groupe belge sortira Sand, le 26 février prochain !