Les clips de la semaine #64

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 64.

Paper Tapes – You And I

Au début du mois de septembre, on vous avait fait faire connaissance avec Paper Tapes, nouvelle signature de l’excellent label Géographie.
Depuis Cyril Angleys, de son nom au civil, a fait son petit bout de chemin puisqu’il a dévoilé son premier EP Homecoming en octobre et revient aujourd’hui avec son premier clip pour You And I.

À l’image de son EP, le morceau nous berce par des mélopées pop réconfortantes et tendre, dans un style hors du temps ou une voix tendre se baigne dans des nappes de synthés et une basse qui bouge fort, se permettant même le luxe d’un superbe solo de flutes du plus bel effet.

La vidéo d’Antoine Magnien et Thibault Picot qui l’accompagne nous rappelle forcément ces derniers mois assez étrange, puisqu’on suit un Paper Tapes neurasthénique , le casque toujours vissé sur les oreilles, dans une immense maison rempli de solitude. On le voit ainsi agir, tenter de s’occuper de toutes les manières possibles sans grande volonté mais rien ne semble vouloir le sortir de sa torpeur, comme si il était piégé dans une boucle qui ne semble pas vouloir finir … Un clip à l’image de 2020, en espérant que l’année prochaine se vivent sous de meilleures auspices et qu’on puisse retrouver Paper Tapes sur scène, son showcase au petit bain nous ayant à l’époque procuré une grande vague de bonheur aussi chaleureuse que sa musique.

Peter Peter – Nature obscène

La musique de Peter Peter fait partie de celles qui mérite une attention de tous les instants. Car derrière les vagues mélancoliques qui la font vivre se cache souvent un propos à la fois et poétique dans lequel on peut facilement se perdre à trop vouloir le décrypter.

Pourtant avec son dernière album Super Comédie, le québecois a décidé de lui même de briser sa carapace et de laisser le réel intégrer de manière bien plus tangible son univers. Nature obscène en est une preuve assez claire, le titre du morceau étant assez clair. Ici Peter s’interroge sur le monde et surtout sur la manière dont on nous programme depuis toujours a entrer dans une case, à être le dominant ou le dominé. Un monde ou finalement les ficelles sont tirées de manière qu’il ne nous reste plus que le choix de subir … ou de craquer. Un propos pas forcément très joyeux mais malheureusement assez réalise du monde qui nous entoure.

Pour l’image, Peter Peter s’associe à Nicolas Despis et s’offre une déambulation nocturne dans un Paris presque fantomatique. En accrochant la caméra directement au corps de l’artiste et en alternant par moment avec des plans flous et en mouvements qui pourraient totalement être le regard de Peter, la vidéo nous offre un moment d’immersion total à la fois étrange et psychédélique auquel on adhère totalement.

Ricky Hollywood feat. Uto & Halo Maud – Bedtime

Voir apparaitre sous nos sapins une collaboration entre Ricky Hollywood, UTO et Halo Maud fait parti des cadeaux de Noël qu’on aurait jamais rêvé avoir mais qu’on déballe avec un bonheur non dissimulé.

Surtout que le morceau ira à contrecourant de tous les poncifs sur les morceaux de Noël. Ici c’est un véritable voyage fantasmagorique que le quatuor nous invite, avec par moment une petite touche inquiétant qui n’est pas pour nous déplaire. En résulte six minutes en apesanteur, ou l’on retrouve associé le meilleur de chacun : la nonchalance poétique et le sens rythmique de Ricky, les ambiances prenantes de UTO et le petit côté psychédélique et enivrant de Halo Maud font de Bedtime un morceau absolument imparable à n’importe quel moment de l’année.

Pour nous accompagner dans ce voyage, Alexis Jamet nous offre une vidéo animée ou l’on se retrouve derrière une fenêtre embuée ou l’on regarde le temps passer et des images propres à Noël défiler sous nos yeux. L’heure du coucher arrive bientôt, mais le cadeau est déjà la, on ne demandait pas plus.

Joseph Schiano di Lombo – Caresses (Always Too Short)

Ne nous mentons pas, on s’est tous perdu à certains moments à aller chercher du réconfort dans des vidéos d’animaux mignons sur internet. Et autant le dire en cette année 2020, ces moments un peu secrets ont été plus que nombreux. Alors ne nous voilons plus la face : oui on adore de regarder les vidéos de petits chats et de petits chiens qui font fondre en un battement nos petits cœurs de cyniques désabusés.

Alors on ne boude pas notre plaisir devant la vidéo que nous on concocté Martin Rousseau & Joseph Schiano di Lombo pour Caresses (Always To Short) et qui associe pendant trois minutes tendresse et canins.

Bien sur l’idée entre dans une logique absolument totale puisque le premier album du musicien à venir chez Cracki Records s’intitulera Musique de Niche. Un jeu de mots bienvenue, tant la musique de l’artiste semble être vouée à un certains public même si on refuse de le croire. En effet n’importe quelle personne qui prendra le temps de découvrir la musique de Joseph Schiano Di Lambo tombera sous le charme de la douceur et du côté intemporel et très cinématographique qui en découlent.

Ko Shin Moon – Al Ghali Feat. Sara El Rawy

Les excellents Ko Shi Moon sont de retour avec un EP, Miniature 1, pour l’occasion le groupe nous offre un clip our le morceau Al Ghali en featuring avec Sara El Rawy.
C’est donc dans un univers où le kitsch est exacerbé que nous retrouvons les danseuses de la troupe des Kif Kif Bledi dancers, elles nous délivrent leurs mouvements si entraînants et communicatifs sur la musique rythmée du groupe.
Le clip est entièrement tourné sur fond vert, ce qui permet de rajouter un aspect hypnotisant aux différentes danses, nos yeux sont happés par les gestes et par les couleurs, dans une transe à la limite du trip qui ne nous pousse qu’à une chose, se lever et danser à notre tour.
Ce morceau et ce clip sont un sacré remède à la déprime, la voix de Sara El Rawy ravit nos oreilles et la musique de Ko Shi Moon fait éclore nos sens. Un pur plaisir.

Picard Brothers – It’s Not Over

Le duo de musique électronique nous offre aujourd’hui un morceau entraînant qui pue la testostérone, et la transpi.
On retrouve dans un clip réalisé pour l’occasion, un protagoniste qui se donne corps et âmes dans cette salle de musculation pour devenir aussi musclé que ces idoles, les plus célèbres Haltérophiles de l’URSS, les Picard Brothers ! (oui oui)
Le jeune homme se lance dans une course effrénée dans laquelle il teste absolument toutes les machines de la salle dans une cadence qu’il ne peut stopper.
Les machines ne font désormais plus qu’une et acculent notre personnage, il ne peut plus suivre le rythme et se fait littéralement absorber. Ne reste de lui que ses vêtements.
Nul ne peut ressembler aux Picard Brothers, et c’est justement cette morale qu’il faut retenir puisque le duo nous prépare un album pour 2021, et autant dire qu’on risque nous aussi de se faire absorber, prudence donc…

FORM – Came Out Here

Le trio de musique électronique FORM vient de sortir un EP rendant hommage au peuple libanais et à son combat pour la liberté.
Parmi quatre morceaux poignants, Came Out Here fait œuvre d’hommage à cette ville, cette terre qui même sous les ruines reste la fierté d’un peuple. C’est Yasmina Hilal, photographe et vidéaste au talent incommensurable qui nous offre des tranches difficiles des moments qui suivent l’explosion du port de Beyrouth en août dernier. Nous suivons avec un déchirement au coeur, les images de destruction, de misère et de lamentation qui accompagnent le murmure d’une ville ensevelie et marquée à vie.
« Power will return to the people » est ainsi taggué sur les murs de Beyrouth, une ville meurtrie qui se relève difficilement de cette catastrophe mais qui sait par-dessus tout le combat qu’elle doit et devra mener.
La vidéo nous offre un dernier plan sur un coucher de soleil fulgurant sur la côte libanaise et cette jeunesse désemparée qui ne rêve que d’une chose, la liberté.

Julien Doré – Nous (Serpente Remix)

Ce n’est pas encore fini pour la hype Julien Doré de 2020. Le chanteur Sudiste a décidé de proposer un clip supplémentaire en rapport avec son album aimée paru plus tôt cette année. Comme il avait pu le faire cet été avec le Remix estival de La Fièvre, une mise en image est proposée pour une version revisitée ce qui est assez peu commun. Toujours avec l’esprit décalé qui le caractérise mais sans son compère habituel Brice VDH à la réalisation, il a cette fois fait confiance à Bastien Sablé. Atmosphère de fêtes de fin d’année, on y retrouve les principaux protagonistes du clip original, à savoir les dinosaures domestiques et la combinaison intégrale de l’artiste aux plus beaux cheveux de France, qui danse sur fonds incrustés façon meme du début des années 2010. Une bonne dose de mignonnitude et de bonne humeur qui fait autant de bien qu’un chocolat chaud après une année qui aura laissé tout le monde sur les rotules. Alors on profite et on apprécie.

KORIN F. – Le Bruit des Plantes dans le Béton

Le Bruit des Plantes dans le Béton, c’est le tout premier titre du futur album de KORIN F. : L’Arbre Exponentiel. Leur premier EP, CD De Voiture, nous avait donné une vague idée de l’aventure dans laquelle le duo se lançait. Et il faut dire que l’on a eu envie de la partager, cette aventure ! Alors on l’a attendu, ce premier album et on n’a pas été déçus. Avec un univers textuel se rapprochant de celui de Salut C’est Cool, KORIN F. se différencie par cette capacité à mêler cadence frénétique et calme envoûtant. Le Bruit des Plantes dans le Béton plante le décor quant à l’album dont la sortie est prévue en avril 2021. A ce refrain perpétuellement répété, s’ajoute une mélodie électro presque transcendante et un clip perturbant. Ce titre, c’est le symbole de la naissance d’une nouvelle ère, celle du retour à nos origines, un hymne à l’amour pour Mère Nature.

Lonepsi – Je ne sais pas danser (Piano Version)

Il y a six mois de ça, Lonepsi dévoilait le titre Je ne sais pas danser, accompagné de son clip. Un titre intime et un texte aux allures de confessions sur les pensées amoureuses de l’artiste. 

Cette semaine, Lonepsi nous présente une version acoustique, au piano, de ce titre. A l’origine de cette nouvelle version : un sondage fait par l’artiste auprès de ses fans, sur les réseaux sociaux. Une façon pour lui de montrer ses multiples talents, en interprétant son morceau dans une stricte intimité : son piano, une vieille maison et une vieille caméra.

Lonespi partage ainsi une version plus grave, solennelle et assumée de ce titre, au texte très personnel. Je ne sais pas danser, c’est les confessions d’un homme à l’amour maladroit, au romantisme touchant et au talent envoûtant.

Tim Ayre – California Dreamin’

Vous allez me dire que pour reprendre ce légendaire titre de The Mamas and the Papas, il faut être sacré culotté et très doué. C’est certainement le cas de Tim Ayre, cet australien aux influences très vintages, donne une deuxième vie à ce morceau, sans le dénaturé. Il faut le dire, c’est fort. Le chanteur et compositeur nos propose une version hybride entre 70’s et 80’s du titre, sur un léger fond électro. En somme, California Dreamin’ trouve avec Tim Ayre un deuxième souffle coloré, sur une esthétique moderne et vintage. Une version qui semble aussi plus calme que l’originale, et surtout plus pop. Et comme Tim Ayre ne fait pas les choses à moitié, il joue et compose de chaque instrument que l’on voit dans le clip : guitare, batterie, basse et synthé. Un clip qui d’ailleurs, est bien loin de celui d’origine, dans lequel les couleurs sont presque trop saturées, Tim Ayre est tout de rouge entouré. Et si finalement, Tim Ayre ne s’était pas tant éloigné de la version originale de California Dreamin’ ? Les paroles sont les mêmes, le rythme également, et le décor, ici fait d’éléments en carton, se rapproche fortement de celui du clip d’origine. Tim Ayre nous propose en fait une nouvelle interprétation osée, en guise d’hommage à ce titre qui avait déjà une notoriété inébranlable.

Arlo Parks – Caroline

Après la “lyric video officielle” de Caroline dont nous vous parlions il y a quelques semaines ici même, Arlo Parks nous présente la “vidéo officielle” du morceau. La chanson, qui décrit la dispute d’un couple dans un bus londonien dont elle a été témoin, est cette fois-ci mise en images par Brock Neal-Roberts, qui, par des métaphores visuelles fortes et poétiques traduit magnifiquement la scène qui se joue. La chanteuse écrit de cette collaboration : « Faire cette vidéo avec Brock était un processus organique et émotionnel. On voulait faire quelque chose de distinctement humain et tendre, je suis fière du résultat et de la façon dont il reflète l’histoire derrière Caroline. » 

Si Arlo Parks n’est pas encore très connue de ce côté de la manche, les billets de sa tournée prévue pour l’année prochaine sont parties en quelques heures seulement en Angleterre. La jeune prodige de 19 ans se produira en France au Trabendo à Paris le 29 avril et le 20 au Ninkasi à Lyon (entre autres).

Son (très attendu) premier album, Collapsed in Sunbeams, vera le jour le 29 janvier prochain.

Oneohtrix Point Never – No Nightmares

Oneohtrix Point Never sort cette semaine la vidéo de No Nightmares, morceau dreamy et éthérées, sur lequel apparaît The Weeknd. Le clip réalisé par Nate Boyce de Reliquary House montre les deux musiciens américains évoluant sous forme d’avatars dans un décor de synthèse surréaliste. Les images sont fascinantes et complexes, d’un autre monde et résistent à toute interprétation logique. Boyce écrit de la vidéo : “À l’origine, Dan m’a envoyé un extrait de « Fear of the Inexplicable » de Rilke, comme un point de départ pour commencer à travailler sur notre idée d’une animation altérée. Abel et Dan traversent un scénario et des espaces psychanalitiquement chargés qui évoquent un mélange intense de références d’art et d’architecture.”Il poursuit : “Finalement j’ai commencé à associer les implications du poème de Rilke à l’histoire biblique de l’Engagement d’Isaac, un histoire provocant de l’anxiété que je détestait quand j’étais petit qui est devenu un sous-entendu dans la seconde moitié du clip.” Quelques clés pour percer le mystère des images du titre qui nous tient en état d’apesanteur.  
No Nightmares figure sur son dernier album Magic Onehotrix Point Never

Kid Cudi – Heaven On Earth – The Rager, The Menace Part 2

Kid Cudi a enfin fait son retour et nous a permis de clôturer l’année en beauté avec son nouvel album Man On The Moon III : The Chosen où l’on peut notamment retrouver des featurings avec Skepta, Pop Smoke, Trippie Redd et la talentueuse Phoebe Bridgers. Après illustré une première fois son album avec une vidéo paru le 10 décembre dernier où l’on peut voir l’artiste boire puis regarder The Pursuit of Happiness où il prendre les conseils de Will Smith à la lettre en se lançant dans une courte poursuite. La dernière vidéo dévoilée le 15 décembre dernier reprend où l’histoire s’est arrêtée, sauf qu’on découvre qu’il s’est en réalité noyé. Escorté aux urgences, quelque chose cloche : son âme a quitté son corps. Le clip se clôture sur un nouvel accident, affaire à suivre… mais quel morceau sera illustré cette fois-ci ?

Lisa Li-Lund – Your Words, Our World

Lisa Li-Lund apporte un peu de soleil bien mérité à notre hiver avec une virée vintage à la plage dans le clip de Your Words, Our World, réalisé par Axelle Von Dorpp. La collaboration entre les deux artistes s’est imposée comme une évidence, mais elle est surtout née à distance au début de l’année pendant le premier confinement. Les mois ont défilé et on peut désormais enfin goûter au fruit de leur travail: les images insouciantes et aériennes tirées de l’Amérique de Muscle Beach par Saunders Russell Maurice viennent accompagner la douce musique contemplative et personnelle de la franco-suédoise. Ce clip est également annonciateur d’un nouvel album, Glass Of Blood, qui devrait paraître prochainement chez Pan European Recordings

Maine – Erased (Live)

À défaut de pouvoir fouler les planches des scènes actuelles, Maine ! nous propose un live de leur single Erased, enregistré dans l’ancienne usine désaffectée de la Scomam à Laval. Un live New Wave à souhait, à la fois club et nostalgique, qui mérite toute notre attention. Rythmiques accrocheuses, ligne claire, guitares piquantes,… Le trio mayennais détient une formule simple et efficace. Cette saveur singulière et gourmande, soulignée ici et là de basses autoritaires, nous donne envie de danser jusqu’au bout de la nuit en se laissant happer par cette délicieuse mélodie aux sonorités surf. Après tout, que demander de plus ?

En toute franchise, les garçons de Maine ! ont tout pour faire décoller une carrière méritée. Entre épilogue des innocences teen et aubes de la vie adulte, les trois vingtenaires affirment déjà un sillon musical unique, hybride par essence, qui les voit remporter dès leurs premiers concerts le tremplin des Émergences, en 2019. D’autant plus que le groupe vient tout juste de sortir un premier EP joliment maîtrisé, fidèle reflet d’influences composites et de deux premières années de création. De quoi nous mettre dans de très bonnes conditions pour la suite !

Cashmire – ZEP

Cashmire avait déjà présenté son univers avec Gucci Bae, il continue les présentations musicales et visuels avec son dernier clip, ZEP réalisé par Omizs. C’est toujours avec un ton propre a ce qui il est et ce qu’il a vécu qu’il traite de divers sujet le touchant. Dans ce morceau, il n’y va pas par quatre chemins en se penchant à sa manière et avec son phrasé aux inégalités sociales et raciales qui peuvent se créer malheureusement dès le plus jeune et qui est ici symbolisé par la ZEP, la Zone d’Education Prioritaire. Comme le précise le début du clip, le rappeur s’est inspiré de faits réels pour retranscrire cette thématique. Le spectateur est alors plongé dans la jeunesse de Cashmire, c’est dans son bâtiment et en voulant emprunter de l’argent à un membre de sa famille, qu’il tombe sur un pistolet. Au lieu de prendre l’argent, il jette son dévolu sur l’arme. Arrivé au lycée, il se fait tabasser par une bande dans les toilettes, le tout sous le regard de son lui actuel, se remémorant ce moment de visuel avec le recul de l’âge. Alimenté par l’envie de vengeance, il va aller chercher l’arme qu’il coffrait dans son casier et va la ressortir en croissant la même bande. Malheureusement la police interviendra et s’en suivra un interrogatoire. A travers ce clip qui reflète la triste réalité que certains sont amenés à vivre, l’artiste met en avant un vécu où tout voulait le séparer de ce qu’il aimait, le poussant parfois à faire les mauvais choix.

M Le Maudit – Crack Poésie

Quand on est membre de la 75ème Session, il n’est pas étonnant de collaborer avec le collectif Les Gars Laxistes. Un choix pertinent pour M Le Maudit et son dernier titre, Crack Poésie car qui connaît mieux l’intention visuelle de l’artiste que des gens qui travaillent souvent avec lui, personne. C’est donc via des images très urbaines de Paris que le clip commence. Une manière de montrer l’attache de la 75ème Session et de ses membres à leur lieu de vie, Paris intra-muros. La manière de filmer et le montage volontairement amateur font écho à la patte artistique de ces collectifs, rendant le tout plus humain, comme si tout un chacun était capable de faire ce qu’ils font. Alors que non, ils ont cet œil et cette sensibilité propre qui se ressent et rend tout ce qu’ils font meilleurs. Ici, ils suivent M Le Maudit dans son quotidien avec son équipe. Un clip qui représente bien l’univers artistique du rappeur mais qui représente avant tout son quotidien. 

Lala &ce – Show Me Love

Futuriste, Psychédélique, hypnotique voilà quelques qualificatifs qui pourraient coller à l’univers musical et surtout visuel de l’ovni Lala &ce. Attachée à ses racines africaines, elle s’amuse à insérer des sonorités afro dans ses titres. Comme le prouve son dernier titre Show Me Love, également accompagné d’un clip réalisé par &ce Recless et Laura Marciano. Un clip sensuel où les plans serrés renforcent la tension sexuelle qui émane du clip. Lala &ce se la joue romantique à sa manière, ce qui vient renforcer son esthétique et permet au public d’en apprendre plus sur elle car elle reste fort mystérieuse. Comme une danse qui ne finit pas, la jeune artiste livre une ode à l’amour et à toutes les femmes de sa vie. Apporté un regard frais sur un sujet plus qu’exploités dans le monde musical, voilà la vraie force de Lala &ce.

Ucyll & Ryo – Pour une danse

A la production et à l’interprétation de ce morceau, le duo Ucyll & Ryo développent toutes les cordes de son arc dans leur premier projet Amour HotelPour une danse, leur dernier clip réalisé par Simon Steward plonge à nouveau dans leur univers japonisant et urbain. La nuit également omniprésente dans leur esthétique est à nouveau présente dans ce clip et les accompagne durant leur ride à travers la ville. L’utilisation de leurs mélodies couplé aux sonorités sombres collent avec la solitude qui se dégage du visuel. Tous ces aspects représentent bien l’imaginaire des deux artistes qui font, malgré leurs très jeunes carrières leur pattes musicales. Un univers cohérent qu’ils amènent dès leurs premier projet, une réelle force pour le futur du duo.

Frenetik – Blanche Neige

L’année 2020 aura propulsé le bruxellois Frenetik dans la cour des grands du rap français. Les raisons sont simples et évidentes. Une maitrise de la plume épatante, un flow brut et une voix reconnaissable auront forgé l’esthétique du rappeur. Un univers qui n’a pas le temps pour les accessoires tant il va toujours droit au but. Il clêture sa belle année avec le clip de Blanche-Neige réalisé par Paul-Henry Tiard. Il y joue un narco-trafiquant dans un monde dystopique où les instincts les plus sombres des humains semblent les contrôler et ce du en partie par la course constante mené par l’artiste pour toucher le bénéfice. Ce qui aura causé la libération de la bête Frenetik qui incarne la peur dans cet univers parallèle où chaque détail est important. Peut-être que cela prépare à l’arrivée de la bête Jeu de couleurs, le prochain projet du rappeur.

RILESUNDAYZ – Clique (Rilès, Leone, Younès)

Après le succès qu’on lui connait, Rilès s’est lancé dans le management en créant son propre label. Dessus, on y retrouve les artistes Leone et Younès, chacun avec leurs bagages rap, ils se retrouvent sur Clique, un morceau extrait d’une compilation regroupant tous les artistes du label accompagné d’un clip réalisé par Victor Laborde et Rilès lui-même. Le clip est sans prise de tête, on retrouve toute l’équipe qui entoure Rilès sur un plateau habillé comme pour un jour de fête. Chose normale vu la good vibe ambiante qui règne dans le clip. Tous les protagonistes s’éclatent à passer sous la caméra, le plaisir de bosser ensemble semble à son paroxysme et cela se ressent également musicalement puisque l’alchimie entre les trois artistes est réelle. 

Nahir – Ça va bien se passer 

Après des connexions de haute volée avec des cracheurs de feu tel que Freeze Corleone et FrenetikNahir continue d’alimenter la flamme en solo cette fois avec Ça va bien se passer et son clip réalisé par Lokman Hundreds Films. On l’y voit en train de mettre en place un plan à la manière des plus grands stratèges machiavéliques de la pop culture. L’instrumentale de Zioan Beats et ses accords de violons viennent confirmer l’atmosphère cinématographique avec une sensation de suspens et une montée progressive en intensité, rappelant les moments de stress des plus grands thrillers. Un prélude à un rap brut et nonchalant qui donne l’impression que rapper c’est facile. Une aisance qu’il peut se permettre étant donner qu’il est le chef du plan qu’il élabore. Un chef qui ne laisse aucun détail au hasard, du costume au cigare en passant par son rap. Et si c’était sa plus belle arme pour réaliser le plan qu’il est en train d’élaborer ? 

Gloria – You Had It All

Gloria, sextet lyonnais, a tout le style d’un jeune groupe sorti du célèbre bar le Pigalle Country Club à Paris. Le clip s’élance dans un décor assumé sixties très kitsch sur une chaîne fictive KVtv. C’est surtout un hommage sur la simplicité, la nostalgie et coloré de cette époque qui nous hypnotise Cependant, sous cette couverture se cache une folk mélancolique chantée de manière élégante et joyeuse. Ce titre est un avant-goût de leur prochain très attendu Sabbat Matters qui sortira en mars 2021.

Viagra Boys – In Spit of Yourself

Il y a des rencontres qu’on ose pas espérer. Celle des suédois cinglés de Viagra Boys et de la déesse du punk Amyl Taylor (Amyl and The Sniffers) est une évidence. L’alchimie transpire ce duo séparé de plusieurs milliers de kilomètre, dans une reprise assez improbable. Ce n’est pas l’énergie dévastatrice du punk qui les réunira, mais la tendresse et une certaine forme d’ironie. Reprise de In Spit of Yourself de John Prine et Iris DeMent, la chanson country prend une tonalité plus sombre et sarcastique. Sur un fond vert piqué d’images Getty absurdes à la gloire de l’Amérique profonde, le duo se répond à coup de critiques tendres. L’alcoolisme, la vulgarité, les non-sens et sales habitudes de chacun font qu’ils se complètent à la perfection, ou qu’ils soient coincés ensemble. Le clip est d’une absurdité burlesque, un karaoké gênant, une parodie des États-Unis dans ce qu’elle fait de pire. Sous forme de déconnade, un message bien acide. L’essence du punk quoi.

Seppuku – Weekenders

Le groupe parisien Seppuku, nom issu du rituel suicidaire du Japon plus connu sous le nom de Hara Kiri, est prêt à sortir son premier EP en 2021. Pour l’occasion Weekenders, le premier single, viendra défendre leur honneur. Ce clip est un carnage. Les légumes se font tailladés sans pitié sous des lames aiguisées, les nouilles ébouillantées sans une once de remords, les tartines mâchées de longues minutes par des mâchoires goulues… Le visage de leur tortionnaire apparaît à de nombreuses reprises, satisfaits de leur méfait… On les comprend, tout cela semble savoureux. De terribles images qui contrastent avec le son aérien du titre, entre post punk et dream pop. Une voix qui résonne en échos et qui répond à des accords de guitares vaporeuses, pour des envolées tout en douceur… Un titre d’ambiance qui a le don de faire voyager sur un nuage.