Les clips de la semaine #57 – Partie 2

Cette semaine, la palme du clip le plus barré revient à Myd et son Moving Men. Après une collab plus que réussie avec Cola Boyy il y a deux ans déjà et quelques morceaux que l’on pourrait qualifier de tubes, l’artiste revient avec ce single made in Los Angeles en featuring avec Mac DeMarco. Surprenant ? Pas tant que ça puisque le canadien multiplie ses collaborations, que ce soit avec Yellow Days ou plus récemment Benny Sings. Côté visuels, c’est Alexandre Nart qui s’est vu confier cette tâche et qui a su illustrer avec brio l’univers loufoque du duo. Et c’est à la manière des cartoons tendances du moment (Bojack Horseman, Big Mouth et compagnie), que l’on y voit Myd et Mac en déménageurs défoncés. On les suit alors dans leur trip californien délirant en croisant comme guest-stars Justice, le patron Pedro Winter ou encore DJ Snake. Un sans-faute donc !

Depuis leur single Second Sweat sorti en juillet 2019, on ne cesse de suivre l’actualité de Faux Real, ce duo franco-américain qui nous enchante à chaque sortie. La période que nous traversons en ce moment n’est pas des plus lumineuses, mais dès lors que Virgile et Elliott Arndt décident de nous combler de bonheur avec un nouveau morceau, tout va tout de suite un peu mieux. C’est ce qu’il s’est passé cette semaine avec Spooky Bois, morceau addictif et enchanteur comme il faut. Dans ce clip réalisé par leurs soins, on y voit les deux frères habillés de fripes extravagantes, exécutant ces chorégraphies qui font leur réputation depuis toujours. Et nous, on aime toujours autant.

Qu’il fait chaud d’un coup en ce mois de novembre tout gris et humide. Eh oui, c’est sûrement l’effet que vous procurera aussi le nouveau clip de Rhye. En mai dernier, le duo teasait un possible nouvel album avec le langoureux Beautiful. Puis le délicat Helpless s’est ajouté il y a quelques semaines ainsi que Black Rain, dernier single en date qui a confirmé la sortie de leur quatrième opus, Home, le 22 janvier prochain. Pour illustrer ce nouveau single, c’est Sam Taylor-Johnson que l’on retrouve derrière la caméra, qui s’est elle-même entourée de sa moitié : Aaron Taylor-Johnson, ce danseur sous les projecteurs que l’on observe avec passion pendant un peu plus de 4 minutes. Plaisir pour les oreilles, délice pour les yeux. Vivement janvier !

La reine de l’île de Wight est de retour avec Boy Bye, un nouveau single explosif qui nous prouve une nouvelle fois pourquoi Lauran est considérée comme la prochaine star de demain. Pour illustrer ce morceau, la chanteuse était accompagnée de Zuzu, Jerry Williams and Louise Bartle qui sont également des artistes britanniques talentueuses. Elles constituent dans ce clip le groupe de Lauran et l’accompagnent tout le long de Boy Bye qui est selon elle :  « une co-dépendance, il a une nature effrayante et obsessionnelle et est basé sur le besoin de « nourrir » quelqu’un pour le garder. Je me bats avec moi-même tout au long du morceau, de la même manière que vous le feriez dans votre tête lorsque ce genre de choses se produit et que vous essayez de le justifier à vous-même. Mais il y a une force étrange dans tout cela, et je pense que c’est le fait de le remarquer et de pouvoir dire à voix haute « va te faire voir » qui lui donne cet élan. BYE BOYSSSS !!!! ». Le ton est donné et on remercie le premier confinement outre manche car Bye Boy fut créé lors de cette période à distance lors de sessions avec le producteur Suzy Shinn (Weeze, Panic! At The Disco); et on espère que Lauran Hibberd aura d’autres nouvelles à nous présenter prochainement comme son premier album ! 

Pour le premier clip de Unica, son album à venir en mars 2021, Delaurentis n’y va pas de main morte. Si les premières secondes nous présentent un souvenir de bord de mer, archive usée à l’image brumeuse; nous nous retrouvons rapidement dans un univers esthétique, soigneusement travaillé visuellement. Pour Life, l’artiste a fait appel au collectif de réalisateurs ACCIDENT et à la maison de production Noside. Et bien excellent travail à tous ! On obtient un résultat sensoriel et expérimental, plus que prenant une fois la vidéo lancée. Life nous plonge tantôt dans des décors SF, aux hangars sombres abandonnés, où habités par un œil drône à l’iris rotatif, mais également dans de grands et majestueux espaces naturels. Si la première lecture de ce clip semble être une ode à la vie, au mystère et à la beauté de la naissance; la présence récurrente des machines en offre une seconde. Ici Delaurentis questionne la relation que l’on a avec ces êtres faits de métal et de câbles électriques. Pouvons nous créer des liens, avoir de l’affection pour ces boîtes “vides” ? Les modifications apportées sur la voix de la chanteuse s’accordent parfaitement avec cette main cyborg sortant de l’eau. Une fusion entre la machine et l’artiste, une nouvelle naissance… Un passage également brillamment réalisé, supervisé par Laurent Hamery (superviseur 3D sur Ex Machina et Interstellar) et Raphael Gaudin (superviseur CG sur Mandalorian, Games of Thrones); quand on vous dit qu’elle y est allée franco !  En bref, c’est un clip poétique et touchant qui nous est proposé

Quelques semaines après la sortie de leur premier album Renagade Breakdown, Marie Davidson & L’Oeil Nu nous présentent la vidéo de Back to Rock, une balade rock donc, qui s’éloigne du style techno avant-gardiste de la musicienne expérimentale. C’est après avoir dit « adieu au danceflloor » (qui l’ont rendu dépendante aux somnifères et autres drogues) que L’Oeil Nu est né. La productrice canadienne s’est alliée à son mari, Pierre Guerinea (avec qui elle formait le duo synth-pop Essaie Pas) et au producteur Asaël Robitaille pour explorer de nouveaux horizons musicaux. Back to Rock est le premier morceau du trio et si les synth y sont toujours présents, les guitares saturées prennent le dessus et les paroles  confirment l’annonce du titre : « I’m feeling kind of lost, today I’m back to rock”. La vidéo met en scène Marie Davidson errant avec sa valise dans un paysage urbain pollué et déserté. Si la chanson pourrait ressembler à une balade rock n’ roll « classique » (on pense à The Kills), l’album est une mine d’expérimentations dont nous vous conseillons l’exploration…

On vous avait parlé pendant le premier confinement de l’EP Sky Kiss, de Kazy Lambist, un format plus court, expérimentant des vibes plus spatiales, un voyage interstellaire. Comme un écho, Kazy Lambist a sorti vendredi le clip Twitch, extrait de l’EP. 
Ce qu’on peut dire, au premier coup d’oeil, c’est que l’ovni musical se retrouve dans la couleur de la photographie et l’ambiance de ce clip. On retrouve Kazy Lambist, coiffé d’un bob iridescent comme venu d’ailleurs que Shyamalan aurait sans doute bien voulu utiliser pour son film Signes. Dans un milieu aride abandonné et désertique, les deux protagonistes se baladent, se confrontent, friment au Rubik’s Cube.  Il y a comme un air d’apocalypse dans ce clip, d’hallucination, et d’anachronisme. Une composition pleine de contradictions, entre le côté futuriste de la musique et des tenues confrontées à l’aspect pellicule et super8 de la production ; entre le son synthétique et l’omniprésence de cette nature percutante. 
Un clip qui nous apparaît comme l’état d’esprit de Kazy Lambist sur ses nouveaux projets : innovants, différents, expérimentaux. 

Quatrième clip pour le jeune groupe San V. Après Incinéré, Culte, Dévotion, voici Croyance. Le duo poursuit sa quête de spiritualité dans une vidéo réalisée en caméo par Marius Revel. La mise en scène semble tellement insensée au vu de notre situation puisque la vue est portée au sein de la foule joyeuse et amusée lors d’un concert de Kathkeen’s, ancien groupe des deux membres Alex et Hugo. Un brin de nostalgie à double portée forge cette vidéo : d’abord celle de l’ancienne formation qui a dû « éteindre » ses projets, ensuite celle de l’ambiance d’un concert. Ce nouveau titre a une approche plus triste et désemparée par cette remise en cause de ses propres convictions.  Il détonne aussi par cette voix à la fois vocodée et moderne qui se baigne dans leur univers musical abrupt et diversifié, notamment par sa fin explosive qui libère les guitares dans une atmosphère légèrement grunge et lourde tandis que le synthé sonne comme l’appel d’une sirène. San V a sans aucun doute trouvé son style et son premier thème majeur pour un futur probable EP ou LP très prometteur. Reste à savoir ce qu’il nous réserve encore et pour quand !

La formation de Brighton revient avec un titre sulfureux pour Halloween.
On le sait depuis quelque temps, le deuxième album de Black Honey, « Written & Directed » sortira en janvier 2021 et pour nous faire patienter, Izzy Philipps et sa bande nous avaient déjà offert deux titres frénétiques : « Beaches » et « Run For Cover ». Cette semaine, ils nous apportent une petite confiserie : « I Like The Way You Die ».
Plus lo-fi et lent que les deux singles précédents, ce troisième aperçu de l’album à paraître ne manque pas de nous faire saliver. Résolument garage, il nous régale avec sa rythmique torride, ses guitares percutantes et la voix acide de la chanteuse, astucieusement saturée. Si le premier album dessinait un tournant pop par rapport aux EPs, doit-on s’attendre à un retour plus rock sur son successeur ?
En attendant, Halloween oblige, Black Honey nous a concocté un clip, encore une fois bien barré, pour accompagner ce troisième single. Cette fois-ci, Quentin Tarantino – leur référence à peine dissimulée – rencontre Dracula ; l’occasion rêvée pour le groupe de déclarer une nouvelle fois son amour pour l’hémoglobine.