LES CLIPS DE LA SEMAINE #52

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 52.

The Lemon Twigs – Moon 

Pour Moon, extrait de leur troisième album Songs for the General Public, le duo de The Lemon Twigs nous offre un clip dans la continuité de leur esthétique : vintage à souhait, un peu barré et parfaitement ringard. À la direction, les deux frères nous proposent des gros plans sur visage qui se fondent dans le décor, presque fantomatique, du latex, et des gants en cuir, entrecoupés d’images de chien, de l’arrachage d’ongles de pied à la bouche, le tout filmé au Super 8 (on vous avait prévenu pour le potentiel what the fuck). Se dégage une esthétique bleutée, en écho à la pochette, jusque dans les tenues arborées. Un titre comme une rengaine éternelle, enivrante et entêtante. 
(NB : On admet qu’on aimerait d’ores et déjà oublié le plan du pied).

Albinos congo – Mon pti Yoshi 

Avec leur nouveau titre Mon pti Yoshi, Albinos congo impriment dans notre regard la douceur des premiers émois amoureux et les frissons d’une complicité naissante. Le moindre moment partagé avec l’être aimé nous transporte dans une capsule temporelle et nous ramène à l’enfance, où l’on s’émerveille de tout et on ne se soucie de rien. Seul le moment présent compte.
En alternant douceur et frénésie, Albinos Congo possèdent leur propre magie et nous transportent hors du temps. De quoi donner envie de prolonger le voyage en écoutant le reste de leur EP Space Jam sorti le 23 septembre sur Futur Records et Incredible Kids. 

Mammal Hands – Versus Shapes

Troisième clip pour Mammal Hands, issu de leur nouvel album Captured Spirits. Après Chaser et Ithaca, le trio Britannique nous propose un morceau plus hypnotique que pour ses premières réalisations. Rythmes quasi africanisants, montée limpide et envoûtante, on repart avec moins de mélancolie qu’Ithaca, moins de pop que Chaser, mais un voyage au moins aussi intense. Côté image, on nous dévoile le trio dans un cadre encore une fois différent, plus intimiste cette fois, mais toujours avec autant d’excellence dans la gestion de la lumière et des plans. On a hâte de retrouver la formation en live avec une tournée qui va arriver vite !

Black Honey – Run For Cover

Quelques semaines après la sortie de leur dernier single Beaches, Black Honey est déjà de retour avec un titre inédit : Run For Cover que nous pouvons découvrir à travers le clip réalisé par le talentueux Sam Kinsella. A travers cette vidéo nous pouvons découvrir le groupe joué le titre sur scène et après ces presque 3 minutes intenses on a terriblement envie de revoir Black Honey sur scène et encore plus de découvrir Run For Cover en live. En effet, ce titre est très énergique et on se voit déjà pogoté sur scène après le top départ de la charismatique Izzy Baxter Philipps. En attendant de pouvoir les (re)voir sur scène et l’annonce de leur nouvel album qui on l’espère est imminente, on lit leur interview ADN ICI.

Mr GISCARD – Pho

Mr GISCARD se lance dans la musique, pop qui plus est ! Surprenant ? Non, car on parle ici d’un jeune chanteur qui partage son prénom avec l’un des Présidents de la cinquième République : Valéry. Mr GISCARD a un style bien à lui : la pop intimiste. Dans Pho, il partage chacune de ses pensées sur une relation très intime, joliment mise en scène dans le clip qui accompagne ce titre.
Des dires crus et presque innocents, Mr GISCARD s’exprime comme il le pense, sans tabou. Avec ce morceau, le chanteur nous envoûte avec un charme bien à lui, jonglant entre rythmes brésiliens, électro et pop. Cela annonce une suite très prometteuse.

Claes – Trouve toi des amis

Trouve toi des amis, cette phrase fait remonter des douloureux souvenirs pour beaucoup d’entre nous. Avec ce titre, le chanteur et acteur Claes revient sur un sujet difficile : le harcèlement scolaire.
Dans ce titre, il est question de ce harcèlement scolaire qui, malheureusement, se transforme parfois en harcèlement au travail, dans le monde des adultes.
Un coup de gueule magnifiquement mis en scène dans le clip, sorti ce 25 septembre, dans lequel Claes incarne le rôle qu’il conte.

Bandit Voyage & Moto – Mon papa à moi est un gangster

En moins d’une semaine, le thermomètre est passé de 28 à 15 degré, nous faisant basculer brutalement d’un coup d’un seul de l’été à l’automne, bonnes averses offertes en plus. Alors on cherche des petites choses pour se raccrocher encore un peu au soleil. Et ça tombe bien puisque c’est le moment qu’ont choisi Moto et Bandit Voyage pour nous offrir Les chansons des autres, un EP de reprises qui met beaucoup de bonheur dans nos petits cœurs. Et c’est avec une reprise DIY et déglingué de Stomy Bugsy que le trio dévoile ce projet. Du fait maison comme on l’aime pour un morceau directement attachant, qui nous ramène autant à notre jeunesse qu’il nous permet de nous évader dans une esthétique bien plus pop que l’original. Pour accompagner le tout, c’est un clip 100% filtres instagram qui s’offre à nos yeux. Un vrai plaisir chaleureux et doux comme on aime.

IDLES – War

IDLES offre en plus de la sortie de son nouvel album Ultra Mono le 25 septembre, un nouveau clip, celui de War qui introduit cet opus totalement féroce. Le quinté anglais porte toujours un regard sombre et critique sur la société actuelle. Cette vidéo est encore une fois captivante car elle se fixe sur les différentes actions de nos mains usées et exposées dans le quotidien : rues, ménages, clubs, hôpitaux…jusqu’à l’épuisement. Cet hymne anti-guerre et anti-drogue est lancé par une frénésie de guitares hurlantes, d’une batterie endiablée et de la voix de John Talbot qui chante comme s’il criait de douleur suite à un coup de poignard. La révolte a sonné, IDLES n’a pas fini de rugir.

Sunflower Bean – Moment In The Sun

Le groupe natif de Brooklyn aborde un nouveau virage beaucoup plus solaire et contemporain avec son nouveau single girly Moment In The Sun. Le titre est optimiste et porte un regard sur une amourette d’été. Le clip aux allures seventies rayonne de couleurs. Deux mondes s’opposent : l’un correspond à l’isolement dans l’intérieur d’une chambre, l’autre pleinement ouvert vers le soleil et la nature florissante. Indéniablement, la quarantaine a influencé la structure de cette vidéo. La piste scintille par son euphorie et son allégresse, le tout agrémenté par une synthé estivale. Sunflower Bean semble avoir trouvé la clé pour nous évader de nouveau.

Ricky Hollywood – Matière Noire

Ce qu’on aime chez Ricky Hollywood, c’est sa manière de nous faire oublier le quotidien, ce talent pour nous emmener dans des univers à la fois familiers et fondamentalement différents de ceux dans lesquels on évolue. En bon scientifique de la pop, il revient aujourd’hui avec un clip en forme de documentaire presque scientifique pour son morceau Matière Noire. Porté par un groove incandescent, l’artiste de chez Futur nous invite à s’envoler loin de la merde qui nous entoure pour chercher le meilleur qui vit au fond de nous … Notre matière noire, celle qui nous rend unique et bon. Armé de ses lunettes à réalité virtuelle, c’est avec humour qu’il navigue du cosmos à la machine à laver, de l’infini grand à l’infini petit, de choses qui nous obsèdent à celles qui nous dépassent. Bref Ricky s’envole et nous emmène avec lui.

Sinaïve – Éternel Retour

Le post punk a toujours été une musique guidée par la colère. Alors ça crie et ça fait du bruit, mais ça n’en oublie jamais d’être musical et entêtant. Poétique parfois. Politique toujours. Il y a de tout ça dans Éternel Retour, le nouveau titre de Sinaïve, extrait de leur futur EP Dassein prévu pour fin octobre. Une écriture en français, directe et répétitive, qui prend des détours presque hypnotique pour nous raconter à la fois une certaine idée de l’Europe autant que la galère d’être un musicien dans la France du XXIème siècle. Un morceau à la fois brutal et pop qui mélange cette sensation d’une langue qui danse à un mur du son de guitares et de fureur presque industrielle. Un mélange détonnant qui prend vie dans une promenade étrange au cœur d’une « ville européenne ». Un titre qui donne envie d’y revenir encore et encore comme un … éternel retour.

Lonny – Incandescente

Tout commence par une flamme. Celle d’une allumette qu’on voudrait qu’elle dure pour toujours. Une étincelle, comme celle que l’on cache au fond de nous. Celle qui vibre, qui souffre parfois, qui prend des coups mais que l’on garde en vie, qu’on surveille avec attention, pour que le feu reste vivant pour reprendre un jour plus fort que jamais. C’est la lumière de l’espoir, c’est ça que chante Lonny. Incandescente est un morceau rempli de cette envie d’avancer, de vivre malgré tout. Tomber pour mieux se relever, trouver dans les aléas le moyen de manifester notre existence et notre présence. La folk de Lonny touche au cœur, pour nous rappeler qu’on est jamais vraiment seul et qu’on peut toujours retrouver dans la musique les réponses et la chaleur qu’on perd parfois dans le réel.

José – Dada

Dada, le nouveau single en portugais du chanteur José, fait des étincelles dans le milieu de la pop. Pour son premier single haut en couleurs, le chanteur entame une dédicace à sa grand-mère. Un style hipster, empreint de liberté et de vivacité, caractérise ces 3 minutes de bonheur auditif. On a l’impression de voler dans le son, de planer avec le chanteur. La beauté de la langue est la vraie cerise sur le gâteau. C’est dansant et planant à la fois. C’est émouvant, cristallin. C’est excessivement prometteur pour la pop. 

Lukas Ionesco – Talk to Trees

Parfois le réel n’est pas suffisant pour exprimer toutes les idées derrière une chanson ou une pensée. Heureusement, l’animation existe et permet de créer un monde où tout est possible. Avec son nouveau clip pour Talk To Trees, réalisé et animé par Julia Tarissan, Lukas Ionesco peut à la fois se permettre de voler vers les étoiles, de prendre une calèche tirée par un chien géant ou encore faire vivre des arbres-musicaux avec qui il peut discuter. Une évasion onirique et tendre qui permet à la musique du garçon, toujours portée par l’amour, de prendre vie de manière plus colorée et aventureuse.

Kelly Lee Owens – Corner Of My Sky

L’excellente Kelly Lee Owens nous gratifie cette semaine d’un clip à la frontière du court métrage pour sa collaboration avec John Cale issue de son nouvel album Inner Song.
C’est une vidéo avec une part de mystère et d’étrange, on assiste à une scène qui pourrait paraitre normale au premier abord, un homme seul dans sa cuisine, il veut se faire des toasts grillés, seulement au moment de récupérer le pain, les tranches ont disparu dans le toaster, le protagoniste réessaye la manipulation plusieurs fois, sans succès, les tranches se sont volatilisées.
Pour ajouter une touche de mystère à la vidéo on retrouve l’artiste marchant sur la plage dans une robe rouge de feu, elle avance le regard au loin et nous chante le refrain de ce morceau si envoutant.

Odezenne – Caprice

Un nouveau morceau d’Odezenne et voilà que notre semaine se transforme en ce quelque chose de plus agréable. Il y a peu, les plus vifs d’entre nous avaient eu la chance de pouvoir entendre la démo d’un titre qui nous avait déjà séduit de par sa teinte mélancolique. Caprice se trouve être le résultat final. Une bouleversante métaphore écrite suite à un cancer diagnostiqué chez la sœur d’Alix et que ce dernier a mis en images. Toujours avec justesse, poésie et beauté, le trio bordelais traite avec délicatesse d’un sujet que l’on essaie plus souvent d’éviter que de comprendre. Un sujet porté par leurs ondes optimistes et l’envie profonde que la maladie soit vaincue. Odezenne sera par ailleurs de passage au Zénith de Paris le 22 avril prochain, on s’y retrouve ?

Structures – Robbery

Quelques mois après la sortie du très addictif Sorry, I Know It’s Late but… Structures est de retour avec le furieux Robbery. Un single où leur trop plein d’énergie explose à travers cette basse énervée et cette guitare frénétique. Dans ce clip réalisé par Julien Peultier (Last Train), on assiste à une prise d’otage dictée par l’envie forcenée de soustraire à chacun le moindre centime. Plongés dans une atmosphère des plus lugubres, l’ambiance y est angoissante voire pesante. Les corps se déchaînent, le chaos s’intensifie, la raison n’est plus jusqu’au clap de fin où chacun semble la regagner peu à peu malgré des esprits chamboulés par ce qu’il vient de se passer. Robbery est le nouvel extrait du premier album de Structures que l’on attend déjà avec une impatience terrible.