Les clips de la semaine #40

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 40.

Benjamin Biolay – Vendredi 12

Grand Prix sortira la 26 juin. On a hâte, beaucoup. On a pleuré et on s’est énergisé sur Comment est ta peine ?. Et maintenant, Benjamin Biolay nous offre son Vendredi 12, accompagné d’un clip énigmatique, puisé dans les images des films « Gli Ordini Sono Ordini » (1972) et « La Supertestimone » (1971) réalisés par Franco Giraldi. On a aimé cette esthétique des années 70, ces yeux maquillés, structurés, qui transpercent le coeur, qui semblent nous viser, malgré la séparation de l’écran. On a apprécié ce grain, cette teinte diminuée de vibrance et de saturation, qui reflette les sentiments médians, un peu amoureux, un peu désespéré.  
On parlera du titre, aussi, de cette chaleur moite, amère et incertaine qui traduit à merveilles la perplexité des sentiments, de l’absence, en ce jour, le vendredi 12. On reconnaîtra sur la fin le bien aimé Bashung, et la voix et la mélodie qui se perdent, qui disparaissent, nous laissant là, las, dans l’attente d’un après. 
On évoquera comme toujours la force de Biolay qui nous susurre à l’oreille, qui, par sa musique et ses paroles, nous dit « j’ai compris tout de toi ». 

Buvette – Together

Extrait de son album 4EVER, Buvette dévoile le clip épileptique de Together, réalisé en « generative art ». Un petit disclaimer au début du clip invite, pour une expérience maximale, à le regarder dans le noir, l’écran le plus grand possible. Alors puisqu’à La Face B, nous sommes de véritables professionnels, on l’a fait. 
Outre la musique qui est une véritable célébration, une invitation à vivre ensemble, à faire des câlins à la personne à côté de vous, là, tout de suite, pour toujours, et peut-être un des titres les plus forts de l’album, le clip est une belle réalisation. On enchaîne des formes qui se déforment, des tâches de couleur indéfinies, des bulles qui fusionnent, qui se scindent, des explosions nucléaires, au ralenti, à l’infini. C’est coloré, beaucoup trop.
Ça pique les yeux, énormément. Mais qu’est-ce qu’il est cool ce nouveau clip de Buvette, invraisemblable, inédit, et bizarre. 

Roméo Elvis – Défoncé 

Romeo Elvis est de retour depuis son nouvel EP Maison. Il a beau être la cible de nombreuse critique, Romeo, nous, on l’aime bien. On aime sa franchise, sa maladresse, son rap authentique, effervescent, parfois trop variet’, parfois pile ce qu’il faut. Avec ses nouveaux titres, il nous a rappelé le début, du temps de Famille Nombreuse, de Morale.
Et c’est d’ailleurs sans doute un clin d’oeil ici : on le retrouve dans un blanc immaculé, seul, dans une immensité blanche, qui rappelle tant la pochette de Morale2 et du début de son succès foudroyant, que l’environnement d’un hôpital psychiatrique. C’est le temps du bilan, psychologique, personnel. 
Outre la production technique très qualitative, on notera le pas de plus franchis dans le cinématisme de son univers : Chocolat déjà avait montré toute l’envergure de l’équipe et de la prod derrière le rappeur, et cette fois encore, le niveau est relevé. 
C’est un titre très personnel, évoquant sa perdition, ses insomnies. C’est très figuré, très représentatif. C’est réfléchi, c’est bien fait. C’est une réussite. 

FONTAINES DC – I Don’t Belong

Fontaines DC dévoile son deuxième clip de son futur album très attendu A Hero’s Death prévu le 31 juillet. I Don’t Belong sera le titre d’ouverture de cet opus, aux antipodes de Big : moins dans l’urgence, plus long et tendu avec une entame purement instrumentale d’une minute. Réalisé par Connor Deagan III, le bassiste du groupe, le clip affiche des prises somptueuses sur la côte ouest irlandaise où l’animation et le temps semblent être suspendus. Puis Grian Chatten, chanteur de la bande, apparait de manière apathique et avec son timbre de voix toujours aussi grave pour narrer deux histoires à chaque couplet : la première sur un soldat refusant sa médaille d’honneur qui a valeur de marchandisation de ses principes, la seconde porte sur une personne ivre responsable d’une baston dans un bar mais qui préfère rester dans l’ombre. Au fil des minutes, on sent Grian atteint par ses pensées très anxieuses pour finir submergé profondément par les vagues de l’océan. Tout au long de ce titre dramatique, la basse et la batterie viennent augmenter cette tension sombre. Si la piste est absolument géniale, le clip pâtit malheureusement d’une réalisation cheap et maladroite puisqu’il a du se tourner durant le confinement.

Voyou – Carnaval

Cela fait plus d’un an maintenant que ce bon vieux Voyou a sorti son tout 1er album : Les Bruits de la ville, en février 2019, sur le label Entreprise. Un an plus tard, il nous ravissait d’un nouveau single Les Humains, en février 2020. Et le revoici avec un tout nouveau titre Carnaval, qu’il nous a sorti cette semaine ! Un titre hommage au Nord et à la la ville de Lille qui l’a vu grandir, et dont il garde le souvenir chatoyant des grands carnavals ! « Et les avenues qu’il dévale se transforment en carnaval, celui de son enfance, des parapluies qui dansent » Pour illustrer le titre Voyou a fait appel au duo de réalisateurs colorés Zite & Léo, qui ont eu l’idée d’une histoire d’amour entre un homme-oiseau et sa voisine de balcon. Une mise en scène bien actuelle, qui rappelle le confinement, quand on faisait connaissance avec son voisin par fenêtre interposée. Et justement Zite & Léo ont réalisé ce clip en étant confinés chez eux ! Il y a un petit côté Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy entre le style rétro de la demoiselle, les couleurs, son grand chapeau, son parapluie bien sûr à la fin, un peu de Mary Poppins aussi quand elle s’envole dans les airs avec son parapluie, mais aussi et surtout une grande influence de Michel Gondry dans le côté surréaliste de l’homme-oiseau, son costume, les textures… Carnaval, un titre chatoyant, plein de couleurs musicales entre un piano sautillant, une guitare bossa, des rythmes chaloupés… et toujours empreint de naïveté, cet état si propre à Voyou !

Arlo Parks – Creep

Il y a des morceaux qui ne vieillissent jamais, des morceaux qui,de part la force de ce qu’ils racontent, étaient, sont et seront toujours une caisse de résonance pour certaines personnes. Creep, qui a révélé au monde Radiohead, est un véritable cri du cœur, un morceau qui vibre chez tous les malmenés, chez toutes les personnes qui luttent pour trouver leur place dans la société ou dans leur entourage. C’est un morceau qui met en avant les plaies des « anormaux ». Et comme cette sensation ne s’éteindra jamais, la flamme de ce morceau ne s’éteindra jamais. Elle retrouve même parfois de la force. La preuve cette semaine avec la reprise épurée d’Arlo Parks. La jeune londonienne, tout en délicatesse, fait sienne ce morceau en lui offrant une relecture personnelle et douce tout en ne reniant jamais la violence et la brutalité du propos d’origine. Le titre est accompagné d’un extrait du documentaire Shy Radical de Tom Dream qui dressera le portrait de Hamja Ahsan et de son livre, dans lequel il cherche à renverser la toute puissance des extravertis pour remettre au centre du jeu les timides et introvertis. Un programme auquel on adhère totalement à La Face B.

BOLIVARD – SAUVONS

Si vous ne l’aviez pas encore remarqué, il faut qu’on vous avoue quelque chose : On aime beaucoup Bolivard. Et depuis une semaine, nos oreilles prennent régulièrement rendez vous avec son Dr Bolivard qui est probablement la meilleure analyse que vous pourrez suivre au mois de juin. Au milieu de ce premier EP, il y a Sauvons, un titre porté par un sens du rythme toujours aussi impeccable et qui pointe du doigt avec une improbable ironie, une chose à la fois drôle, humaine et parfois clairement insupportable : notre capacité à vouloir tout sauver. Du coup le Bolivard, en bon observateur de la société, nous balance un titre ou il liste tout un tas de chose à sauver de la planète à la dictature en passant par ce bon vieux Patrick Balkany. Il accompagne le titre d’une lyric video dans laquelle il enchaine les images des choses à sauver. Et on se marre énormément, à l’écoute et à la vision du clip … Du coup, retournement de situation : Bolivard nous a sauvé de notre sinistrose. Et on ne peut que le remercier pour ça.

Bronswick – À Couteaux Tirés

Parfois, il est impossible de rendre tangible visuellement la puissance et les paroles d’une chanson. Heureusement, l’animation permet d’aller plus loin que ce que le réel nous autorise. Ainsi la vidéo Ariel Poupart , dans ses teintes de bleus bien sentis, permet d’exprimer à la perfection la tension et la violence sourde qui transpire d’À Couteaux Tirés de Bronswick. Issu de leur dernier album Nuits Plurielles, le morceau parle de ces couples qui se déchirent, des mots qui font mal et de la violence qui peut surgir d’une relation quand l’amour s’efface. La vidéo nous montre la distance qui se creuse petit à petit entre les deux protagoniste, ne se refusant jamais à pousser le curseur vers l’onirisme afin d’accentuer encore plus les paroles jusqu’à ce que le couple se brise, au sens propre comme au figuré.

Ladylike Lily – Les Fleurs

Il y a presque dix ans Ladylike Lily publiait Pearl and Potatoes en montrant que les États-Unis n’avait pas le monopole du pop-folk et qu’il savait aussi se conjuguait à la française. Aujourd’hui elle continue son parcours au travers d’un conte pour enfants Echoes mêlant performance musicale, marionnettes et théâtre d’ombre.
En attendant de reprendre sa tournée cet automne et pour nous faire patienter, elle met en image les Fleurs – quatrième extrait de son album. Pour ce clip qu’elle a conçu et réalisé, elle s’inspire de la technique de l’animation de papiers découpés en y incluant ses dessins mais aussi ceux que des enfants lui ont envoyés.
On y retrouve l’univers de son spectacle empreint d’écologie et de féminisme. Insectes et végétaux tournoient autour de Lily, le personnage de son conte qui part à la recherche des couleurs perdues.
Si le conte est destiné aux enfants, rien n’empêche les adultes que nous sommes de tomber sous le charme de la poésie des images et de la musique. Laissez-votre sensibilité portée par les mélodies et la voix de Ladylike Lily, vous trouverez le plaisir de vous être un moment échappé.

Diane – Billets doux

Billet doux, n.m. : message d’amour donné en secret dans le but de séduire.

Après nous avoir fait découvrir ces dernières années Malik Djoudi, Chaton ou P. r2b, La Souterraine – cette structure qui selon Didier Varrod est porteuse d’une mission de service public de défrichage des talents de la variété underground française – nous partage son dernier coup de cœur.
Déjà présente en février sur la compilation RURBAINE, Diane sort son premier album composé de 13 Billets doux – 13 souvenirs d’un été passé entre amis dans la Creuse.
À cette occasion elle partage avec nous – au travers d’un clip autoréalisé – des brides de son intimité, des moments d’errance chez elle, dans les rues d’Orléans ou accompagnée d’amis. On retrouve cette divagation dans ses chansons issues des pages d’un journal intime romancé où elle confie ses ressentis entre rêves et réalités.
Elle s’accompagne sobrement au piano. La ligne musicale se veut minimale pour mettre en avant son flow naviguant entre Rap, RnB et Jazz. Le texte est omniprésent et le tout est délicieusement addictif. Nous sommes séduits.
« Si y a qu’une chose pour laquelle j’suis bonne c’est être bonne. T’en fais pas on fait tous des erreurs qu’on ne compte pas qui ne comptent pas.
Si y a q’une chose pour laquelle t’es nul c’est être nul. T’en fais pas après toutes ces galères tu t’en sortiras tu t’en sortiras. »

Mauvais Œil- Mektoub

Mektoub ou مكتوب pour les LV2 arabe, c’est le destin, ce qui est écrit, tracé. Remplaçant alors les hasards par les rencontres, un peu comme celle d’Alexis et de Sarah, les deux djinns de Mauvais Œil. On imagine leur mains à travers ce clip réalisé des leurs et de celles de Julia Grandperret. Des images minimalistes qui renforcent les détails – comme cette bague en forme d’œil – et le symbolisme. Un fil est peu à peu déroulé. Comme une référence au fil de la vie fabriqué et mesuré par les moires, dans un autre monde, un autre temps. Une temporalité qui se retrouve dans les paroles qui des le début évoque une naissance : « dans un monde sans nuage, je suis née d’un feu sans fumée, plus loin que l’orage qui fait rage » puis, d’une rencontre quasi-inevitable à travers le refrain : « j’ai cherché en vain un sens à mon chemin, pour comprendre enfin, que mon destin c’est aussi le tiens » Un destin qui s’incarne aussi par un prochain EP le 26 juin, nommé à juste titre Mektoub.

Oscar Emch – Antalgique

En proie à la nostalgie et à la douleur ? Oscar Emch à ce qu’il vous faut. Installé dans un salon/bunker, le décor se dresse, dans les vapeurs dégagées par les onguents, liquides opaques remuants dans les fioles et les béchers. Une ambiance plutôt sombre, sur fond sonore de mélancolie mais de mantra d’espoir avec le rappel du médicament. Une tristesse douce pour une joie chimique. Voici le protocole de la chanson Antalgique. Une mélancolie onirique, une voix suave et un visage en qui l’on peut avoir confiance dans le mood nocturne et discret qui émane du clip. Un bonheur certes superficiel et sûrement temporaire, mais pas moins efficace. Le monde devient indolore. On se sent déjà guéri à la vision du clip. Le monde nocturne sous-terrain et la chimie de la voix forment une alchimie très esthétique.
Underground, agréable, onirique, tout ce qu’on aime !

Muddy Monk – Encore un peu

Le clip se résume à une antithèse : une animation fixe signée Dexter Maurer. Ambiance science-fiction, rappelant les œuvres d’Isaac Asimov ou de Philipp K Dick, les papa de la Sci-Fi, sur fond sonore de passion, de rêve et de regret. L’amour à la française sur de la synthwave c’est l’explosion d’un beau trop peu connu. C’est un récit surréaliste et pourtant si terre a terre. C’est un inconnu connu. C’est l’espace d’une passion synthétique mais pas moins authentique. C’est tout simplement l’épice d’Ultra Tape. C’est ce qui en fait toute la saveur. On dévore aussi bien le reste de l’album.


Superbravo – Ici-bas

Superbravo est une véritable pépite d’or de la nouvelle scène française. Parvenant à revenir aux couleurs brutes d’un rock alternatif, entremêlé à des sonorités pop et pétillantes sur lesquels viennent se poser des paroles tant poétiques que profondes. Ici, il est question de rupture : « assez de larmes, assez d’amertume » comme un appel à aller de l’avant : « si tout est calme, il est temps qu’on rallume« . Puis, le temps du désir « j’ai de plus en plus envie d’être par l’homo sapiens de mon rêve » comme de la rêverie et de l’abstraction « une forêt d’étoiles, une forêt de points« . Mais, il y a comme quelque chose de plus fort que tout, qui empêche. Peut être la fuite du temps à en croire la phrase : tu veux savoir où j’ai passé mon temps, dans un couloir long mais fascinant ». Le temps qui file, se matérialisant Ici-bas par la richesse de plusieurs boucles de motifs qui se croisent et s’entrecroisent. Laissant derrière lui un joyeux fouillis que le collectif 22h04 retranscrit avec bravo dans ce clip, tant absurde qu’électrique …Une pépite on vous dit ! Alors encore et toujours, merci, super et bravo Superbravo !

Bolides – 300km/h

Quelques mois seulement après leur Boys & Girls Vol.1, les garçons de Bolides reviennent déjà dans les starting-blocks avec un nouveau titre : 300 km/h. Comme toujours, le trio trace à toute vitesse sur la route d’une pop teintée de r’n’b. Comme toujours, il est ici question d’amour mais sans se donner le beau rôle : ici le personnage aime trop vite, laissant des morceaux de son cœur à chaque aventure mais ne prenant jamais le temps de s’attacher réellement et d’aimer vraiment.
Le clip de Ophélie Thiébault joue sur les codes propre au groupe, aussi bien de leur nom Bolides que de l’idée du titre. Ainsi entre ambiance VHS tout droit sortie des 80’s et humour bien senti (les courses de mini vélo, l’artichaut qui s’effeuille au fur et à mesure du clip…), la vidéo nous raconte l’histoire d’un coureur qui allie vitesse sur la piste de course autant que dans ses relations éphémères et passionnées. Un nouveau titre qui annonce un EP prévu pour Septembre.

Lukas Ionesco – Sorry

Et si Lukas Ionesco était le cowboy sensible que la France attendait ? Clip après clip, le garçon dévoile un imaginaire qui s’inspire grandement des états unis tout en implantant celui-ci dans une iconographie et des lieux très français. En résulte à chaque nouvelle aventure des vidéos sensibles à l’esthétique DIY très prononcée et à fleur de peau… une parfaite représentation de sa musique en somme. C’est une nouvelle fois le cas avec Sorry, issu de son album Magic Stone. Folk intense et minimale, histoire d’amour fulgurante … tous les éléments sont réunis pour nous charmer à 100%.
Et sous la caméra 16mm de Alba Fredenand, tout cela se transforme en court métrage intense et brulant qui raconte la rencontre et l’histoire de Lukas avec celle qui partage sa vie, Clara Benador.

Gregory Desgranges – Monica

Les actrices ont souvent inspiré des chansons, on se souvient par exemple de la relation imaginaire enter Fanny Ardant et Vincent DelermGrégory Desgranges, quant à lui, succombe à Monica Belluci. Et c’est la nostalgie qui imprègne la chanson. Elle s’appuie sur un rythme lancinant, comme dans un slow des années 70, et sur le vibrato dans la voix qui nous fait penser à celui de Dominique A dans Au revoir mon amour. Cela aurait pu avoir lieu lors d’une journée d’été. Une journée où la chaleur moite et pesante ralentirait le rythme de nos activités et nous inciterait à laisser nos pensées s’échapper.
Dans la vidéo, Monica Belluci apparait dans son tout premier rôle à l’écran, Vita coi figli, un téléfilm italien de Dino Risi datant de 1990. Les images sont retravaillées à partir d’une source au grain VHS. Elles sont diffusées sur un poste cathodique pour y être filmées. Les surimpressions d’images, les luminophores tricolores du tube, les jeux sur la colorimétrie accentuent l’impression de rêve et de désir. On retrouve derrière la vidéo, la touche de Steve Mesmin (Nuit Ocean).

Monica est le premier extrait de l’EP  Elle était la nuit» de Grégory Desgranges à paraitre à la rentrée chez Rouge Neon Records.

Tricky – Fall Please feat. Marta

Tricky nous revient cette semaine avec Fall Please feat. Marta, et annonce la sortie de Fall to Pieces son nouvel album, composé alors qu’il vivait une intense période de deuil suite à la mort de sa fille. Le producteur britannique, pionnier du trip-hop, réalise à ce jour, son morceau le plus pop et invite la douce voix de Marta Złakowska à chanter sur ses beats torturés. Le musicien dit du morceau  : « J’ai réussi à faire quelque chose dont je n’ai jamais été capable auparavant, et qui est ressenti par tous ceux qui l’écoutent – même ceux qui ne connaissent pas ma musique. C’est ma version de la pop, c’est ce que j’ai fait de plus pop ». Morceau de pop sombre aux airs de trip-hop, Fall Please est accompagnée d’une vidéo réalisée par Marta Kacprzak, qui superpose des séquences filmées, des photos et des animations pour un résultat arty où les écritures rappellent un journal intime ou album photo 90’s.

Fall to Pieces, le 14ème album du producteur sortira le 4 septembre sur le label False Idols.

Margot – Walk With Me 

 Le groupe londonien Margot sort Walk With Me, une balade dream pop à vif alternant riffs légers et accords saturés, bercée par la voix d’Alex HannawayCe morceau introspectif aborde les thèmes de la dépression (mal dont a souffert le musicien basé à Peckham), d’empathie, et du pouvoir de la parole. Les paroles expriment ces maux : « There’s a mist camping on my mind, taking every object it can find” (“Il y a une brume qui campe dans mon âme, prenant tous les objets qu’elle trouve”) et la solitude qu’ils impliquent : “It doesn’t always show, I’ve gotta take it on my own” (« Cela ne se voit pas toujours, je dois y faire face seul”). Mais le morceau se finit sur une note d’espoir : “Walk with me through the spring green morning, Talk it out of you, I’ll listen clear.” (“Marche avec moi à travers le matin vert printanier, Parles-en et sort le de toi, Je t’écouterai clairement »). « Il s’agit d’écouter, d’amitié, de compréhension. J’ai eu des expériences où les amis, les membres de la famille ont été patients, ils ont été persévérants et attentionnés, et c’est ce qui m’a vraiment aidé dans ma vie » explique Hannaway. On écoute…

Drug Store Romeos – Quotations for Locations

Les Drug Store Romeos sortent cette semaine leur troisième single Quotations for Locations, faisant suite au magnifique Now You’re Moving et au trippant Frames of Reference. Les trois teenagers arty qui ont grandis dans la campagne anglaise nous offrent ainsi un titre groovy diy, tout en clavier entêtant et en basse catchy sur lesquelles se pose la voix douce de Sarah. Bien que composé avant le confinement, le thème du morceau y est explore la « solitude auto-infligée ». La vidéo réalisée par Sarah, la met en scène expérimentant divers activités, telles qu’écouter les pensées d’un plant de tomates (inspirée par les recherches de Cleve Backster), souffler dans une pipe à bulle ou capter les deux autres membres du groupe Charlie et Jonny à l’aide d’antennes… Jusqu’à ce que « le hobby remplace son besoin du monde extérieur, elle finit par devenir complètement immergée dans le sien » écrit le groupe sur sa page Facebook. Et l’on s’immerge complètement dans Quotations for Locations qui tourne en repeat pour l’occasion…

Süeür – Ridé tout Paris

Vêtu d’un sweat à capuche noir, Théo de Süeür arpente les rues de la capitale en surfant sur un beat entraînant dans son nouveau clip ridé tout Paris. Dès le début du clip, la ligne de basse vous prend par la main pour vous emmener (re)visiter Paris comme vous ne l’avez jamais vu. Entre montages vidéos créatifs et effets spéciaux, il faut dire qu’il n’y a pas de quoi s’ennuyer. Avec son imagination débordante et un flow maîtrisé, Süeür nous prouvent, une fois de plus, qu’ils ne sont pas là pour jouer les touristes et qu’ils en ont sous la capuche.

Coyote Jo Bastard – Hoodboy

A l’aise derrière le micro, Coyote Jo Bastard arrive avec un nouveau morceau de saison. Hoodboy c’est une instrumentale ensoleillée et un rythme entêtant, la recette pour passé un été musical plus qu’agréable. Le clip est tout aussi dans le thème et s’accorde avec l’esprit léger du morceau. On y retrouve l’artiste couché sur sous lit entouré de billet, on pourrait penser qu’il se remet d’une dure soirée. Surtout que les plans qui suivent font écho à l’ambiance festive qui peut rythmer le quotidien du rappeur. Accompagné par ses proches, on les retrouves dans une ambiance sans prise de temps, avec une gestuelle plus que maîtrisée renforçant le caractère festif renvoyé par ce titre. L’artiste n’a pas besoin d’user d’artifice, son quotidien parle de lui-même dans ce clip aussi authentique que festif.

Le Sid ft Nelick – Bourré.e

C’est accompagné de Nelick et d’une belle tablée que Le Sid revient ave le clip de Bouré.e. Un titre estival, qui sonne bien avec le déconfinement progressif actuel. On y retrouve les deux artistes dans un appartement typiquement parisien, accompagné d’un bon repas et de quelques amis. On suit le repas avec eux, jusqu’à la fête alcoolisée qui s’en suivra. Un clip enivrant, plus il avance. Comme durant une soirée entre amis. L’ambiance y est légère, bon enfant et un brin alcoolisé (toujours avec modération). Un avant-gout d’un été qui arrive à grand pas. Alors sortez les couverts, les tires bouchons et vos meilleurs bouteilles mais attention à la gueule de bois du lendemain.

Danyl – Pili Pili

Une ambiance musicale chaude, rappelant l’amérique latine et tout ce qu’elle a de plus beau à offrir pour Pili Pili, le nouveau titre de Danyl. Le jeune parisien de 23 ans, balance sa nouvelle sauce et elle est relevée et servie accompagnée d’un clip tout aussi colorée que la musique qu’il représente. Attablé et accompagné de ses mariachis, ils livrent un visuel énergétique où la couleur rouge prédomine. Après le repas, il est l’heure pour la petite équipe d’aller jouer au golf. Une fois sur la green, la partie est moins sérieuse que prévue mais l’ambiance est elle au rendez-vous. Un clip plein d’assurance qui représente bien la mentalité du jeune artiste. 

Edgär – The Lights

Le duo Amiennois Edgär est déjà de retour. Quelques mois à peine après leur deuxième EP, ils nous proposent un nouveau single The Lights, gorgé de soleil et vibes de l’été. Sûrement poussés par une période de confinement qui a décuplé ces envies de retrouvailles et de moments entre amis, cette bande originale de feel good movie vous fera danser tout l’été. On y retrouve les ingrédients habituels qu’on aime chez le duo, des harmonies vocales qui donnent des frissons, un sens de la danse couplé à une folk plus vivante que jamais et un tout qui donne assurément le sourire. La bande son parfaite d’un début de journée ensoleillée.

Else – Views

A trop rester entre quatre murs durant le confinement que nous avons connu, nous en oublions la majestuosité de ce qui peut nous entourer. Ce n’est pas le cas de Else, le duo électronique nous invite à un voyage dans les rues de Paris désertées, pour profiter de ses plus beaux monuments.
Une escapade sur les grands boulevards et un constat, même figée, cette ville respire la grandeur, elle scintille et nous enivre dans chacun de ces recoins. C’est avec un plaisir sans nom que nous retrouvons le duo et sa musique toujours plus contemplative. Ce clip réalisé par Mohamed Chabane nous permet de profiter le temps d’un instant, de prises de vues inédites, qui ne seront peut être plus possible, alors apprécions et écoutons en boucle ce magnifique titre.

Gorillaz – Friday 13th ft. Octavian

On commence à prendre l’habitude de retrouver presque quotidiennement notre morceau et clip de Gorillaz, c’est le cas aujourd’hui avec le quatrième épisode de leur saison Song Machine.
C’est avec l’excellent Octavian que le groupe anglais nous livre une partition nommée Friday 13th, un clip dans lequel on aurait envie de prendre la route, Octavian apparait en fond d’image d’une route sans fin et nous offre son texte et sa douceur pendant que les visages bien connus des Gorillaz apparaissent. C’est avec plaisir qu’on retrouve la tendre voix de Damon Albarn à la fin du morceau. Un dernier message est affiché pour clôturer cette belle vidéo, c’est une citation de James Baldwin, qui nous fait réfléchir sur l’ignorance et le pouvoir combinés, qui sont le pire ennemi de la justice, une réflexion bienvenue en ces jours de contestations nécessaires.

Fantastic Mister Zguy – C’est comme ça (Feat. Pi Ja Ma)

La collaboration la plus douce et mignonne nous est offerte cette semaine par Fantastic Mister Zugy et Pi Ja Ma. C’est deux là étaient fait pour voir leur chemin se croiser entre un talent certain pour l’illustration et un amour pour les univers DIY, naïfs et chaleureux. Le confinement aura permis cette rencontre et C’est comme ça est le résultat de cette rencontre à distance. Une petite ritournelle pop qui fait bondir nos petits cœurs et nous donne envie de manger des spaghettis dans la même assiette avec la personne aimée. Une déclaration d’amour simple et franche comme une évidence. Pour accompagner ces deux minutes de bonheur simple, ils se sont associés à Thomas Delaporte qui nous offre un clip en animation coloré au possible qui ne nous donne qu’une envie : embarquer dans les aventures tendres et oniriques de nos deux héros. Des titres comme ça, on en écouterait tous les jours au petit déjeuner histoire de bien commencer la journée, au déjeuner pour un petit coup de booste et au coucher pour faire de beaux rêves.

Svinkels – Mon Spot

Le 08 juin 2017, lors d’une 8.6 Party, les Svinkels se reformaient et recommençaient à tourner. Trois ans après à la même date, il nous offrent leur « vrai » retour avec la sortie du clip « Mon Spot », premier morceau du groupe depuis leur dernier album Dirty Centre sorti en 2008. Retour aux sources dans ce clip tourné aux usines 8.6 Swinkels Family Brewers, marque chère au groupe puisque à l’origine du nom du groupe. Fin des années 90, ils débarquaient avec leur rap qu’on ne pouvait classer, esprit punk, humour, bière et punchlines, ils ouvraient la porte au rap alternatif dans laquelle s’est engouffré des artistes tel que TTC, Orelsan ou bien Disiz. Mais en 2019, ils viennent réclamer leur spot. Entourés de cuves de bières, Nikus, Baste et Xavier, nous explique c’est qui le patron sans oublier de nous faire marrer, on nous prout dessus ou parlant de double vasque. Dans le game depuis 25 ans, c’est avec plaisir qu’on les retrouve avec un esprit inchangé avec un DJ Pone aux platines qui sait toujours nous faire rêver. 
Retour réussi, peut être pas aussi percutant qu’on l’aurait voulu mais on a qu’une hâte:  pouvoir écouter  « Rechute » qui sortira le 30 octobre 2020, 4e album des Svinks.

Woodkid – Pale Yellow

C’est peut-être la nouvelle la plus cool de l’année, le grand retour de Woodkid après plusieurs années de silence. Pour porter son auditoire au bord de l’évanouissement, confinant à l’excitation l’impatience, il a dévoilé un clip pour Pale Yellow. Sombre, intriguant et fascinant. 
On tourne autour de lui, découvre son visage, son regard perdu dans le vide, reflétant les milliers de lumières qui l’entourent. Quelques mots apparaissent, puis s’évanouissent. Comme les lumières qui clignotent, interpellent, puis s’oublient. Et puis petit à petit, la face cachée se dévoile, les câbles du robot apparaissent. L’aspect robot apparaît progressivement, tranchant avec l’organisme de la musique, du piano et des violons, des harmonies de voix, et des sentiments dans les paroles. Plus la musique s’affole, plus elle devient synthétique et sombre, et plus le côté robotique prend le dessus. Les lumières s’agitent, changent de couleur. 
C’est une véritable plongée dans le cerveau, dans les câbles et le métal, tranchant avec la chaleur des paroles qui carrassent le coeur. 
C’est un retour fracassant, bouleversant. Un titre somptueux, entre l’obscurité du synthétisme de Woodkid et la beauté organique des violons. Un mariage arrangé que l’on admire, qui fascine. 
Un morceau digne d’une bande son de James Bond, en mission chez les robots
Woodkid, on est prêts pour la suite.