Les clips de la semaine #35

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 35.

Chahu & Nerlov – Un Peu Bête

Dans l’interview de Florent, Nerlov nous expliquait son processus créatif. Il avait évoqué, entre autre, sa collaboration avec Chahu. Cette semaine est sorti le premier clip de la travaille bicéphale, composé par Chahu et écrit ensemble. 
Un clip encore une fois un peu absurde, un peu bricolé fait-maison, où les deux comparses se réinventent commentateurs sportifs devant un match de foot. 
La production est assez minimaliste, s’accompagnant de leur voix monotones, presque robotique sur les couplets. Puis le refrain apporte avec lui son lot de symphonies, de textures synthétiques et l’on retrouve la fausse douceur de la voix de Nerlov
Une énième preuve que Nerlov est la personnalité la plus cool de 2020. 

Be4t Slicer – Bumbum

Le confinement peut être synonyme de nouveau départ. Les 4 chirurgiens de Be4t Slicer nous le prouvent avec un nouveau single Bumbum qui prend la relève suite à leur premier album A.M. Le décor est plus ensoleillé, et nous emmène sur une plage paradisiaque à la suite d’une demoiselle évoluant au ralenti. Le titre monte progressivement dans le plus pur style de la formation, de l’électro qui groove, des synthétiseurs progressifs et une furieuse envie de danser à la fin du morceau. On a hâte de retrouver le quatuor après le confinement pour encore plus de soleil et de danse.

Le Groupe Obscur – Pondecen III

Le Groupe Obscur a révélé ce jeudi, le dernier volet de sa trilogie clipée Pondecen I, Pondecen II, Pondecen III. Un triptyque vidéo qui accompagne la sortie de l’EP éponyme du groupe : Pondecen, 2ème EP qu’ils sortent après leur tout premier Selesȼa. Le groupe rennais est signé sur le label Midnight Special Records (Cléa Vincent, Michelle Blades, Laure Briard). Le clip se présente comme un tableau vivant, avec une superposition de plans rappelant une mécanique ancienne, celles des premiers films de Méliès. Un seul angle de caméra, et une articulation entre des couches de décor manuelle, un peu à l’image de ces petits oiseaux de bois que ouvraient la séquence, animées par de simples ficelles. Comme à chaque fois, le clip se veut à l’image de la musique, à la fois sombre et aérienne, illustrée par une myriade de fleurs et le contraste du noir charbon qui tapisse le fond du décor. Le Groupe Obscur nous offre une fois de plus une dream-pop ambiante, ils chantent dans une langue bien à eux, qu’ils ont nommé l’obscurien, et dans laquelle chacun peut entendre ce qu’il veut… Une invitation à entrer dans leur imaginaire poétique et onirique, mais surtout à y voir et à y entendre ce que l’on veut y trouver, le tout sous une pluie d’étoiles et sous l’astre lunaire.

PIHPOH – J’me Voyais Déjà

PIHPOH, c’est le pseudonyme choisi par Pierre Enderlen, jeune artiste au répertoire variété-rap qui déroute quelque peu mais accroche les passants du métro parisien lorsque le jeune homme se prête à l’exercice et y fait résonner sa voix puissante. Attirer l’attention des passants, les sortir de leur torpeur et les faire lever le nez de leur écran, voilà le fol exercice qui a mené PIHPOH vers l’Olympia. Un parcours atypique allant du métro à une websérie, en passant par des festivals et premières parties de grands rappeurs français (Orelsan, Gaël Faye, IAM…). En hommage à l’Olympia, lieu culte parisien, il propose alors de revisiter le fameux titre de J’me Voyais Déjà, validé par Charles Aznavour lui-même. C’est tout ce parcours que le clip du titre illustre : on passe des couloirs du métro grouillant de monde à l’artiste, seul sur l’immense scène de l’Olympia, face à son succès et son destin. 

Klô Pelgag – Umami

Le 5 mai, la douce Klô Pelgag a dévoilé un nouvel extrait de son album Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, Umami. Celle que les internautes appellent la « poétesse des temps modernes » frappe fort avec ce nouveau titre, inspiré du quotidien d’une âme rêveuse, et parfois incomprise de la société. Cette fois-ci, les lyrics défilent sur l’image d’un phare et de son cabanon, postés en haut des rochers enneigés, sous un ciel sombre mais bercés d’une lumière douce.
Avec son joli accent québécois, Klô réussit à nouveau à nous transporter grâce à l’alliage subtil de sa poésie, de sa douce voix et d’un clip au paysage si reposant.

Napkey – Sicilian Automata

Le groupe synthpop continue dans sa lancée avec la publication d’un nouveau clip, le 5 mai dernier. Sicilian Automata est un hommage à la musique de film italien des années 70 et à ses célèbres compositeurs comme Giorgio Moroder et Nino Rota. Napkey continue d’assumer et de perfectionner son style à la fois rétro et paradoxalement futuriste au fil des saisons.
Un futurisme que l’on retrouve surtout dans le clip de Sicilian Automata, qui semble presque anachronique lorsque l’on connaît les influences du groupe pour ce morceau. Le visage d’un automate sur fond noir, chante les paroles du titre et rend l’historique d’autant plus intemporel.

WE HATE YOU PLEASE DIE – GOOD CIE

Cette semaine marquait aussi le retour d’un de nos groupes favoris de la scène rock française : We Hate You Please Die. Si les rouennais font partie des groupes qu’on attend de pied ferme à la réouverture des salles de concerts, les voir sortir un nouveau titre met tout autant nos cœurs en joie. Ils ont donc dévoilé cette semaine un Good Cie qu’on avait déjà eu la chance de découvert sur scène. Un titre de rock indé comme on les aime et comme le groupe c’est si bien les faire, annonçant la sortie de leur nouvel EP Waiting Room pour le 13 mai. Et puisqu’on est jamais aussi bien servi que par soi même, c’est Raphaël, chanteur du groupe, qui s’occupe du clip dans lequel il s’amuse avec tout un tas de filtre instagram, offrant un moment de non sens bienvenue autant qu’une dénonciation du culte de soi, des selfies à outrance et de la sur-ulitisation des dits filtres afin de se glorifier soi même. DIY et intelligent, une chose est sure avec We Hate You Please Die, vous serez toujours en bonne compagnie.

Squid – Sludge

Pour réaliser une vidéo en plein confinement, Squid, nouveau venu de la scène post-punk britannique, a eu l’idée originale de demander à ses fans de leur envoyer des images à 360° des lieux dans lesquels ils étaient confinés. Le clip de Sludge (= gadoue) conçu en collaboration avec l’artiste visuel Ali Amari et leur nouveau label Warp (Yves Tumor, Aphex Twin…)est au format vertical de téléphone et présente différents appartements de fans avec ou sans jardin, rangé ou pas, avec ou sans colloc’ qui s’enchaînent lentement puis s’accélère en un tourbillon d’espaces existentiel où le sentiment d’isolation est palpable, accentué par la ligne d’horizon et la flèche apparentes à l’écran comme sur l’option panorama d’un portable qui incite à tourner sur soi-même pour capturer son entourage. L’impression de tourner en rond et de devenir fou parfois résume à point la situation actuelle. La vidéo est un moyen que le groupe de Brighton, privé de concerts, a trouvé pour rassembler ses fans. On partage ensemble l’expérience qu’est Sludge, mais avons quand même hâte de les retrouver en live !
Il s’agit du premier single de Squid sorti chez Warp depuis l’annonce de leur signature avec la maison de disque en mars dernier.

Schaar – Odyssée

Avec Odyssée, le premier single de Schaar, la musicienne Élise Blanchard, bassiste entre autre pour Philippe Katerine, -M- ou encore Oumou Sangaré, nous fait découvrir son projet solo. Ce titre mystérieux et planant nous télé-transporte dans une ambiance rétro-futuriste, avec une vidéo inspirée de science-fiction 80’s réalisée par Lokmane. Une cabane vintage au fond des bois, une soucoupe volante et des galaxies lointaines forment le décor d’Odyssée. Sur des claviers cosmiques, une ligne de basse léchée, une voix douce et épurée se pose en une mélodie éthérée, aux paroles étranges : « Dans la nuit je l’appelle Galaxie Dans la nuit luit la belle et je sais Que tout ce qu’elle dévoile est fou ». Un saxophone dissonant vient parsemer la fin du morceau et finit de nous entrainer dans des univers lointains. Entre pop planante et dream-funk délicate, on se laisse porter par les sonorités aériennes des deux cosmonautes rêveuses…

Ben Lukas Boysen – Medela

Ben Lukas Boysen vient de sortir Mirage, son très attendu dernier album sur Erased Tapes et la vidéo de Medela, son magnifique premier single, est à couper le souffle. Le musicien électronique basé à Berlin a fait appel à Torsten Posselt, avec qui il avait déjà collaboré et qui est responsable de la couverture de l’album, pour composer une improvisation de 3D mapping inspirée de l’esthétique de jeux vidéo et composée à partir de scans 3D du musicien… Le résultat est aussi intriguant et trippant que le morceau, d’atomes on assiste à la composition de formes figées qu’on devine humaine avant d’être transporté au cœur d’organismes virtuels vivants en mouvement. Composé de sons électroniques et d’instruments analogues, le morceau « kaléïdoscopique » tout en apesanteur aux drones sombres riches et denses est parfois bercé par des à-coups de saxophone expérimentaux ou éclairé par des violons célestes pour une « illusion optique sonique ». Ben Lukas Boysen nous plonge dans un voyage organique virtuel au cœur du monde intérieur. « Medela » signifie traitement, soin, pouvoir de guérison et le sentiment de sérénité et de plénitude à l’écoute de ce titre va dans ce sens. C’est beau, subtile et relaxant, on aime…

Hey Hey My My – Egija

En ces temps étranges, toute invitation à l’échappée est bienvenue. Appeler son album British Hawaii, est une note d’intention assez claire, qui, au delà de l’humour, montre que la musique qu’on s’apprête à écouter est une invitation au voyage. Alors on peut vous le dire, trouver refuge dans le second album de Hey Hey My My est tout sauf une mauvaise idée, tant la folk aérienne du duo de Julien a tout pour nous emmener loin, très loin, des soucis du quotidien. Egija en est la preuve, une petite pastille de douceur romantique qui s’accompagne aujourd’hui d’un clip qui prolonge cette évasion, nous emmené du côté du soleil hawaïen, ses plages, ses palmiers et ses surfeuses souriantes pour 3 minutes 13 en dehors de notre quotidien.

DON TURI – THE TWO – ROIMIX (Lockdown Dance)

La semaine dernière, Don Turi dévoilé The Two- Roimix, un morceau collaboratif dans lequel chaque artiste créait 32 mesures autour de The Two qui étaient ensuite rassemblées et mises en forme par Don Turi. Un puzzle musical réjouissant, ou le garçon jouait le rôle du chef d’orchestre utilisant à sa convenance les participations d’ Apollo Noir, Molecule, Calling Marian ou encore Macadam Croodile. Cette semaine, c’est en image que ce projet singulier et exaltant prend une autre tournure. De la même manière, Don Turi a invité 10 danseurs à se réapproprier la musique, à donner une expression corporelle et personnelle à ce mix long de 14 minutes. Une manière intelligente, en période de confinement, de montrer les évolutions, les différentes couleurs et émotions d’un morceau fascinant. Une des vidéos immanquable de cette semaine .

Antoine Elie – Paradis (Clip des confinés)

Allez il faut l’avouer, parfois on se retrouve à écouter de la musique un peu par hasard. Si on s’est retrouvé à avoir Paradis d’Antoine Elie, c’est du fait d’un lobbying parental assez intensif. Le garçon avait quand même tout bon, reprenant à sa sauce l’excellent titre Stand On The World qu’on aime beaucoup. Si la production est solaire, le garçon clame quand même sa peine. Sourire aux lèvres et larmes sur les joues, il nous compte un deuil, d’une personne partie trop tôt et qui reste dans la tête et le coeur. Alors on se rappelle, les sourires, les souvenirs, les mots, on pleure un peu et on finit par accepter l’inacceptable, se disant qu’un jour on se retrouvera. Un morceau doux-amer qui crève le cœur autant qu’il donne envie de danser. Pour accompagner le titre, Antoine Elie a donc fait appel à ses fans, les invitant à se filmer et à offrir leur vision du morceaux. Entre enfants, musiciens, danseurs, appartement et grands espaces, cette vision confinée nous donne une vraie dose de bonheur malgré le poids du sujet traité.

Roxaane – Contresens

Dans la catégorie rap / chanson, Roxaane vient de sortir un tout nouveau clip : Contresens. Près de cinq mois après son single Esprit qui doute, où le clip nous montrait entre autres son passage au festival des Bars En Trans de Rennes, cet hiver, cette toute jeune rappeuse d’à peine 20 ans et originaire d’Amiens, nous ravi avec la sortie d’un tout nouveau titre. Format carré, Contresens est tourné sur un parking vide perdu dans la campagne. La porte de sa voiture encore ouverte, comme si elle venait d’en sortir, comme si elle venait de prendre sa caisse sur un coup de colère ou de tristesse, et de foncer quelques kilomètres plus loin pour souffler un peu, jusqu’à s’arrêter sur une aire de repos déserte, et respirer. Elle joue d’un flow doux et brut à la fois, quelque chose de franc et de fragile, un spleen urbain et décomplexé. Petite tête blonde et bouclée, cheveux courts, streetwear dans le look, les premières images qu’on a vues de Roxaane nous ont fait penser à Mommy de Xavier Nolan. Mais rien à voir, Roxaane c’est une jeune étudiante en éco-gestion qui a commencé à poster des titres tout seule de son côté, sur Youtube : Cœur brisé, Pensées, Contemplation. Petit à petit elle a gravi les échelons, jusqu’à jouer sur la scène des Inouïs du Printemps de Bourges en 2019, puis aux Bars en Trans en fin d’année. Complètement autodidacte, elle est désormais bien entourée et prépare la sortie d’un EP qui sera son tout premier.

Hania Rani – Home

Troisième morceau et troisième clip pour Hania Rani, la pianiste polonaise nous ravit une fois de plus les yeux et les oreilles avec une ode à notre foyer. C’est ainsi que l’on retrouve un petit garçon dans la campagne, qui rentre d’une journée passée dehors, la nuit est déjà là, le seul halo de lumière est cette maison, la sienne très certainement, ce repère qui ne partira jamais le guide à travers champ pour l’accueillir. Notre maison c’est un lieu d’abris, un cocon, l’endroit qui nous voit grandir, vivre nos premiers émois et nos désillusions, mais avant tout c’est ce qu’on choisit comme étant l’espace de confiance et d’épanouissement. Dans cette vidéo réalisée par Mateusz Miszczyński & Jakub Stoszek la maison est isolée de tout, elle est seule nichée au milieu de nulle part et malgré tout dans la nuit et la pénombre elle apparaît comme chaleureuse. Au delà de simple murs se cache aussi la confiance et un “safe place” que l’on peut se créer et choisir comme repère aussi bien dans un lieu qu’avec des personnes. L’album d’Hania Rani sortira le 29 Mai en digital avant sa sortie physique en juillet, un gros flot d’émotions en perspective…

LA Priest – Beginning

Vous vous rappelez de Sacré Graal ? Ce film incroyable des Monty Python qui nous fait rire encore aujourd’hui et pour longtemps, avec cette scène d’introduction avec un roi et son valet qui parcourent les paysages du Royaume-Uni ? Et bien c’est de là que LA Priest a tiré l’inspiration de son tout nouveau clip Beginning. On accompagne un personnage fantasque avec un costume tiré de nos rêves les plus ahurissants, il porte un couvre chef qui fait sa taille ainsi qu’une guitare disproportionnée. Il se balade dans des paysages magnifiques, entre montagne et mer, c’est un long périple qu’il entreprend, on assiste à des moments ou il Ces images réalisées par LA Priest et Joseph Bird Jr. viennent habiller d’une manière fantasque et presque onirique la musique toujours plus distordue et magnifique de l’artiste. Son nouvel album GENE sortira le 5 Juin prochain sur Domino.

Slim Lessio – Si je t’écoute

Après avoir écumer les salles, en assurant la première partie d’Hamza, il était temps pour Slim Lessio de revenir avec sa musique. Ayant de multiples cordes à son arc, le rappeur belge navigue aisément entre flow techniques et mélodies envoutantes. Des qualités qu’il expose dans son dernier morceau clippé, Si je t’écoute. Dans ce dernier, on suit l’artiste sur le tournage d’un clip. A la manière de Nolan dans Inception, Incendie, le réalisateur du clip a essayer de plonger le spectateur dans une « clipception », un clip dans un clip. On suit donc l’artiste des préparatifs à l’entrée sur le plateau, du maquillage à la réalisation du clip. Plongeant, le temps du morceau le public dans les coulisses d’un tournage de clip. Une idée ingénieuse pour immerger encore plus l’auditeur dans le monde des artistes. Un retour en douceur montrant encore une fois l’ingéniosité de Slim Lessio.

Le Villejuif Underground – Ghost of the Water

Ecouter le Villejuif Underground, c’est remonter dans le temps, direction les 70s. Il faut avouer que leurs mélodies rock frisant le psychédélique ont de quoi rappeler les années hippies. Dans leur dernier clip, Ghost of the Water, extrait de l’EP Les Huîtres à Cancale, les quatre musiciens ne se privent pas d’évoquer à notre mémoire des images de ce temps perdu. Des plans d’archives s’enchaînent, entre concerts, séries, cartoons et pubs, de manière on ne peut plus loufoque. L’inspiration 70s est bien là, sans compter le côté do it yourself obtenus par la succession d’images floues et de filtres hauts en couleurs. Mais Ghost of the Water, c’est avant tout une histoire, que raconte au micro le chanteur Nathan Roche. Elle a de quoi troubler : qui a déjà entendu le récit d’une addiction… à l’eau ? Avec humour, le Villejuif Underground aborde dans son clip un sujet de la vie quotidienne, presque tabou, comme le groupe l’avait déjà fait antérieurement. Mais le quatuor apporte toujours de la légèreté grâce à la voix saturée de Nathan Roche et des riffs vibratos. Et c’est pour ça qu’on les aime.

Gus Dapperton – First Aid

Le Californien avait sorti son titre, First Aid, il y a désormais deux semaines. Il revient cette semaine pour nous proposer la version acoustique, à l’ambiance plus mélancolique, accompagné de sa sœur, la chanteuse Ruby Amadelle. Réalisé par Jess Farran en plein confinement dans son salon, Gus Dapperton chante la guérison difficile après une période difficile. Sans plus de détails sur ce qu’il a traversé, il raconte le long chemin pour ré-apprendre à vivre, et avec beaucoup d’émotion, il remercie sa soeur de l’avoir sauvé. First Aid, c’est elle, ses gestes, et il en résulte une mélodie illustrant avec douceur la relation fraternelle qu’ils entretiennent. Entre cris de lamentations et chants aussi légers qu’un murmure, Gus Dapperton avec First Aid signe un retour dont on ne saurait se lasser, et qui sort de son registre habituel.

Grand Parc – J’ai vu la ville

La ville, on se l’imagine effervescente, en mouvement continu, grise, industrielle. La ville de Grand Parc n’a gardé que le gris de notre imaginaire. Dans J’ai vu la ville, le duo composé de Nicolas Marsanne et d’Annie Langlois dépeint une cité où les médecins auscultent des boules discos, les amant.e.s s’enlacent, et les enfants se promènent, loin des fêtes, le tout à travers des collages en noir et blanc. Si les deux voix des musiciens s’enchaînent de façon aérienne, à grand renfort de douces et lentes notes, les plans évoquent une ville si délirante qu’eux-mêmes ne la comprennent pas totalement. Leur balade se termine avec la nuit, qui jette le sombre voile sur la ville. Faut-il encore attendre un peu pour être un peu plus éclaircis sur cette promenade urbaine, dans le prochain EP de Grand Parc, Pull noir, disponible le 15 mai ?

Dirty Projectors – Lose Your Love

Autres collages, autre univers, Dirty Projectors nous propulse dans leur univers solaire et pop originaire des Etats-Unis. Véritable à hymne à la joie et l’allégresse, Lose Your Love a de quoi faire fondre nos coeurs. Et c’est en choeur que Maia Friedman et Felicia Douglass chantent avec grand sourire et légèreté, comme si rien ne pouvait faire de l’ombre au tableau. En toile de fond, le décor studio noir et rose, et les notes parfois naïves pourraient laisser penser que le titre est simple. Mais la mélodie de Lose Your Love brille par sa complexité, avec son inspiration à la fois soul et RnB. Le titre n’est que la deuxième révélation d’une série de cinq EPs, et figurera sur l’EP Flight Tower, qui sortira le 26 juin. Le groupe a prévu de sortir cinq courts albums, dont la réalisation de chaque EP est entre les mains d’un membre en particulier. Flight Tower est le résultat de l’écriture de Felicia Douglass, pour mieux comprendre son univers créatif. On a bien envie de découvrir celui des trois autres du quintet !

Stuck in the Sound – Petit chat

Certains clips particulièrement attendus car ils révèlent un morceau inédit d’un artiste que l’on adore. D’autres le sont, parce que l’univers visuel du groupe est fantastique. Petit Chat, réalisé par François Ernie et Richard Dumont, fait partie de ceux là. Stuck in the Sound nous a habitué aux clips d’animation colorés, inspirés de la science fiction. Petit Chat ne fait pas exception. Comme le nom l’indique, vous verrez d’adorables animaux poilus dans la vidéo. Sauf qu’ils ne sont pas aussi innocents que leur apparence le laisse croire. En quelques riffs énervés, les français nous emmènent vivre une aventure galactique, aux côtés d’extra-terrestres luttant contre une invasion de chatons. Scénario délirant que l’on pourrait retrouver dans des bornes d’arcade, certes, mais hypnotisant. Issu de l’album Billy Believe (2019), le clip fait même référence au titre emblématique Let’s Go, dont on voit passer l’astronaute. 

The Hunna – Dark Times

Arès avoir dévoilé Cover You avec Travis Baker, The Hunna vient de nous dévoiler un deuxième extrait de leur album I’d Rather Die Than Let You In qui sortira finalement le 2 octobre prochain. Il s’agit de Dark Times, un titre totalement d’actualité puisque c’est un titre à propos de l’humanité qui doit se regarder en face. Ryan, le chanteur, a même ajouté que cette chanson parle du sentiment d’être submergé par les actes sombres et maléfiques dont nous entendons parler et que nous vison partout dans le monde. « Il s’agit de se sentir déconcerté et impuissant en ces moments, encore plus en ces temps actuels, face à une force que nous n’avons jamais eue auparavant : devoir s’isoler sans lien avec sa famille et ses proches, et bien que se sentant seul ou impuissant, trouver ensemble la force et la résilience alors que le monde s’unit pour survivre et attendre la lumière qui viendra ». D’ailleurs c’est la conclusion de leur vidéo : «  we will unite, we will fight and we will find light ». C’est beau.La vidéo été animée et éditée par RUNO, on peut y voir un animée du chanteur et surtout de nombreuses images actuelles peu réjouissantes qui rappellent les dark Times  que nous vivons le tout porté par un titre très addictif qui nous montre que le groupe a grandi. 

DJ Pone – 1978

DJ Pone signe son grand retour avec son nouveau clip 1978. Après son dernier album solo Radiant en 2016 et sa tournée avec Gringe, le DJ des Svinkels propose un visuel très urbain et surréaliste, on aperçoit notamment Gringe et les compères DJ de Pone dans le clip. Celui-ci est accompagné de ce nouveau titre : un son mêlant ses scratchs qu’on lui connaît avec une mélodie épique. Le morceau semble rendre hommage à l’enfance de cette bande de potes, rêvant de musique et de faire bouger leur quartier. Comme un retour aux sources, les images d’enfants et d’adultes se succèdent, toujours dans le même décor, comme si « rien n’avait changé ». L’expression « MadBoys » revient régulièrement, imprimé sur un sweat, simple référence au morceau de l’album Radiant ou nouveau projet en perspective ? La folle carrière du DJ français semble loin d’être terminée…

Fontaines D.C. – A Hero’s Death

Retour en force pour les irlandais de Fontaines D.C. ! Un an après la sortie de leur gigantesque Dogrel, le quintet est de retour avec un single explosif intitulé A Hero’s Death, annonciateur de la sortie d’un album éponyme prévu pour le 31 juillet. Pour l’occasion, ils ont invité l’immense Aiden Gillen endossant le rôle d’un présentateur de télévision vacant d’un sentiment routinier à un autre, du plus grand des bonheurs au plus anxiogène des cauchemars. À la manière d’un mantra / Life ain’t always empty / revient inlassablement, juxtaposé à une liste de pseudo conseils percutants et criants de vérité. Toujours aussi engagés et armés d’un flegme désemparant, les dublinois nous rassurent et nous démontrent une nouvelle fois, qu’ils n’ont rien perdu des éléments qui font leur charme. Nous voilà comblés.

Camille Delean – Go Easy

Camille Delean nous dévoile cette semaine son nouveau clip, pour son titre Go Easy. Second titre pour un second album. L’artiste canadienne nous dévoilais il y a quelques semaines Fault Line (Late July.) Issu de son album tant attendu dans les jours à venir, le single Go Easy se fait sentir comme un air de printemps, chez soi, avec les fenêtres grandes ouvertes. Aussi relaxant que réconfortant, Camille Delean nous le répète »Go easy on the world. » Toute vêtue de blanc, ce clip épuré nous rappelle que les choses les plus simples sont les meilleures. Son second album Cold House Burning sera dévoilé et à découvrir dès le 5 juin 2020. 

Dimanche –Bleu Turquoise

Dimanche, c’est le jour des Clips de la Semaine pour la Face B, mais c’est aussi le nom d’un duo de « Chill Pop Amour ». Dimanche nous offre un clip nommé Bleu Turquoise, à l’esthétique musicale et graphique des années 1990. De par les paroles en karaoké ou l’écran trouble qui nous plonge dans une sorte de kitsch onirique. Le rêve est important, au cœur de cette chanson et de ce clip. Ulysse, à la fois réalisateur et musicien expliquait que le duo a cherché à représenter leurs rêves les plus fous. Des fantasmes qui s’incarnent dans les paroles chantées par Noémie et portées par des synthés. Le refrain est clair et semble faire écho à la crise que nous vivons : « Un peu d’air, c’est meilleur […] seuls à deux, se barrer sans regrets on s’aère » Un refrain entêtant et on espère bientôt caduque… Allez encore un petit jour avant de revoir le Bleu Turquoise du ciel et de la mer (pour les plus chanceux) !

Arnaud Rebotini – To (Wo) Men on the Assembly Lines

Il y a des artistes qui ne chôment pas durant cette période et Arnaud Rebotini fait parti deux ceux-là. Et son travail est monstrueux : à chaque semaine de confinement, il a publié un EP dans une série qu’il appelle  This Is A Quarantine. Comme toujours, le musicien aime surfer sur l’actualité, il le fait encore avec brio dans son huitième et dernier EP. Avec To (Wo) Men on the Assembly Lines, Rebotini dévoile un titre électro rapide, nerveux et industriel. Le rythme puissant est tellement effréné que le clip propose sans surprise de nombreuses archives de l’INA sur le travail à l’usine qui se regardent comme un documentaire d’actualité. Comme il l’indique, c’est un hommage aux gens sur le front qui maintiennent la production et les vivres à toute une population souvent plus aisée qu’eux. Le rajout de (Wo) dans le titre avec la forte présence féminine dans la vidéo est un symbole important car comme en période de guerre au siècle dernier, les femmes participent plus qu’activement à la santé de notre société puisque ce secteur est très féminisé et encore trop mal valorisé.

Bon Voyage Organisation – Le Chant des Radars

Le dernier clip de Bon Voyage Organisation est une véritable odyssée de l’espace, progressive. Réalisée à partir d’images d’archives de la NASA et de l’Agence Spatiale Européenne, on se sent durant 5 minutes confinés non dans nos demeures mais bien dans notre planète, voire notre système solaire, attendant incessamment un signal, une issue. 5 minutes d’opposition et de contemplation de l’infiniment grand. Les satellites subliment l’inconnu. Le chant des radars appelle à la folie des grandeurs, au désir de connaissance.
La technologie mêlée à l’infini spatial serait une voie pour l’évasion tant désirée par le collectif.
Influencé par les sonorités de Kraftwerk, l’ostinato rythmique et mélodique se retrouve à ne faire qu’un avec les signaux satellites imperceptibles pour l’oreille humaine.
Le clip joue avec ce vertige, cet inconnu que l’on n’a de cesse de vouloir atteindre et contempler.
Réalisé avec des images d’archives, le clip se veut toutefois futuriste. Et correspond tout à fait aux attentes des oreilles.