Les Clips de la semaine # 21

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 21.

Yuksek – Into The Light ft. Isaac Delusion

On commence donc la semaine avec un retour dans la lumière. Bon soyons honnête, il ne l’avait jamais vraiment quitté, Yuksek étant un artiste plus que productif. Mais cette semaine il a annoncé son quatrième album Nosso Ritmo pour le 28 février. Le genre de nouvelle qui met notre cœur en joie et encore plus quand celle-ci s’accompagne d’un nouveau titre. Et quel titre ! Sur Into The Light, il convoque à lui Isaac Delusion et le résultat est aussi explosif qu’on pouvait s’y attendre. Autour de la voix cristaline de Loic, Yuksek nous offre donc un hit disco fait de cuivres et de guitares rythmiques discrets, de percussions chaleureuses et d’une basse ronde et entêtante. Bref un petit tube en puissance comme le rémois en a le secret depuis toujours. Il offre à cette virée disco un clip psychédélique fait d’animations étranges qui donnent déjà toutes ses couleurs à un album qu’on attend avec impatience !

PEREZ – El Sueño

Autre retour qu’on attend avec beaucoup d’impatience, celui de PEREZ. Surex est prévu pour le 14 février et sa release party aura lieu le 12 mars à la maroquinerie. En attendant, c’est du côté surréaliste tendance cauchemar qu’il nous embarque avec El Sueño, son nouveau titre dévoilé cette semaine. Le titre joue énormément sur la voix humaine et sur une rythmique froide et répétitive qui nous ouvre les portes de notre esprit pour nous transporter dans le rêve d’un rêve. Et autant le dire, on est assez loin d’Inception dans cette chanson et la vidéo d’Alexis Langlois qui l’accompagne. On est plus du côté du giallo de Dario Argento et de l’univers fantastique d’un Brian De Palma pour cette plongée horrifique dans une soirée qui dérape à base de vampires et de corps dévoré. Une nouvelle fois, PEREZ soigne le visuel et ça lui réussit une nouvelle fois très bien.

Mokado – Mona

Ce vendredi, Mokado a dévoilé son nouvel EP, Ghosts. A cette occasion, il en a aussi profité pour offrir un clip à son titre Mona. Ces fantômes, ce sont ceux de son passé, de son histoire familiale et d’un passé pas toujours très joyeux. Ainsi Mona met en musique la détresse d’une femme violée en 1940. Malgré ce sous texte assez glauque, le titre reste efficace et dansant, entre une marimba, des nappes électroniques et des percussions puissantes. Visuellement Akatre opte pour un noir et blanc très esthétique dans lequel il convoque ces figures oniriques et fantasmées qui nous entraine une nouvelle fois dans une chorégraphie évocatrice de la chanson ou des corps se mélangent et se repoussent. Mokado sera en concert au pop-up du label le 26 février avec Jaffna.

BAASTA! – Choisis la vie

Le jeu de la vie. Les nordistes de BAASTA! reviennent avec leur nouveau titre Choisis la vie. Dans une veine post punk que ne renierait pas Slaves ou Sleaford Mods, les nordistes débarquent basse en avant avec un titre fort et un phrasé mitraillette pour nous parler du quotidien et de ses vicissitudes. De bonne augure pour leur premier album PAANIC à parraitre le 14 février. Niveau vidéo, les deux garçons nous la jouent donc jeu-vidéo transformant leur existence en un jeu et leur quotidien en aventure le tout dans un noir et blanc très cinématographique et qui rappelle le meilleur de leur voisin de la manche. On se retrouve le 27 février au Supersonic ?

Luke Anger – Eléa

Cri du cœur et cri d’amour, Luke Anger cherche partout Eléa. Ce n’est pas faute d’avoir cherché dans les anciens caméscopes, les souvenirs des palmiers d’été ou des couleurs monotones d’un cimetière en automne. Rien n’y fait. Il nous confie ses craintes : “Je me suis perdu. Dans l’aventure. Tu ne me crois pas? S’il te plaît viens. Je ne fuirai pas.” A travers les sonorités vaporeuses du titre, on se demande si sa dulcinée existe bel et bien. Peut-être n’est-elle qu’un rêve éternel ? Coincée, perdue dans le futur, voyage(ant) dans le temps…  En tout cas, si on la cherche encore, on sait qu’ Eléa sera sur le prochain album de l’artiste : Luke Anger qui sortira le 20 mars. 

Clay and Friends – Romeo

Oh Canada ! Notre amour pour les artistes du Québec n’a pas de limite et ce n’est pas avec Clay and Friends que cela va se stopper. Le gang de Clay a donc fait son grand retour cette semaine avec son nouvep EP Grouillades et pour la première fois tout en français. Le groupe a donc clippé cette semaine Romeo, un titre tout en détente mais qui explose dans sa folie sur les refrains. Pour le clip, ils ont fait confiance à Xavier MC qui transforme un spectacle de Noël un peu ringard en fête folle et joyeuse. On a déjà coché leur passage parisien le 9 mars à la maroquinerie et on vous reparle bientôt de leur nouvel Ep !

Aldous RH – Since 1992

Pour agrémenter notre sélection des clips de la semaine, voici notre touche feel good dominicale. Encore un nom qui peut sembler inconnu du grand public, pourtant Aldous RH a collaboré avec de grands artistes tels que Charlotte Gainsbourg ou encore Hudson Mohawke. Avec son titre Since 1992, le mancunien nous fait l’heureux plaisir de nous annoncer un premier album en mai prochain. Un morceau aux vibes éthérées, groovy au possible avec sa ligne de basse sensuelle comme il faut et ses synthés aux notes si gourmandes qu’on en redemande déjà. Aldous RH c’est un de ces noms qui fera très certainement parti de ceux qui feront votre année (et on s’adresse surtout à vous, les petits amoureux de Connan Mockasin). Alors foncez, vous nous remercierez plus tard.

Declan McKenna – Beautiful Faces

« I heard he lives down a river somewhere – with six cars and a grizzly bear » – vous aussi, vous vous souvenez de l’incontournable Brazil, ce tube signé Declan McKenna, jeune british âgé d’à peine 22 ans ? Eh bien, get ready car il est enfin de retour ! Avec son franc-parler, l’artiste a dès le début su capter l’attention de son public qui ne cesse de gagner en importance depuis. Et trois ans après la sortie de son premier opus, il nous revient avec son nouveau single, Beautiful Faces. Encore un tube, encore un sans faute, toujours plus proche de l’excellence cela va sans dire. Une teinte pop, un refrain qui reste en tête et des mots toujours engagés qui touchent cette fois-ci aux réseaux sociaux. Ce monde obscur et superficiel produit d’une société qui en demande trop aux jeunes adultes. Des paroles sensées, des visuels à la palette pop où réalité et virtualité se confondent, on ne peut qu’adhérer. Zeros, son second album, sort le 15 mai prochain. Notez le sur un post-it, on sera les premier à en parler.

Tame Impala – Lost In Yesterday

Alors que la presse se l’arrache et que le monde entier s’impatiente de jeter une oreille à ce qui semble être son meilleur opus jusqu’ici, l’inégalable Kevin Parker a pris soin d’offrir un clip à son dernier single Lost In Yesterday. Ce clip, sous format d’un plan séquence, suit un mariage qui traverse quelques décennies et où les rôles de chacun semblent toujours identiques jusqu’à ce que la mariée dérape et décide de perturber le cours des événements de la vie et surtout, ses traditions. Un grain vintage, une admiration secrète portée au travail de Gus Van Sant de la part de la team Terri Timely pour une ode au passé trop souvent sublimé, trop souvent surestimé. Car oui, le présent mérite davantage d’attention et le futur triplement plus. Et maintenant, on attend impatiemment la journée internationale de l’amour qui n’a d’importance que la sortie de The Slow Rush, quatrième album de Tame Impala.

Blossoms – If You Think This Is Real Life

Alerte étoiles plein les yeux, alerte yeux qui pétillent. C’est l’effet que nous procure le dernier clip de Blossoms pour leur single If You Think This Is Real Life, issu de leur dernier album Foolish Loving Spaces. On aurait tort de dire que la tendance du moment n’est pas au throwback aux années passées tant l’atmosphère y est ici eighties, tant sur le plan musical que visuel. Des synthés rétro, quelques percussions de congas qui produisent un effet magnétique et une basse captivante pour un titre pop plus rythmé et entraînant que jamais. On fond terriblement pour cette nouvelle ère de Blossoms, +1 pour la belle bande de Stockport qui aura de nouveau réussi à faire chavirer notre cœur de guimauve. Mille mercis !

LAAKE – RUN

Un premier morceau et un premier clip pour LAAKE qui  annonce par la même occasion la sortie prochaine de son premier album O pour fin Mars. Avec cette réalisation c’est tout un paysage qui frappe par son immensité, le personnage incarné par Lucas Mortier est habité par un décor littoral si vaste qu’il s’y perd et se laisse habiter par une image qui revient sans cesse, celle d’un un bateau à la dérive, à son bord se trouve un marin âgé et miné par une matière noire, certainement du pétrole. C’est cette image qui va hanter notre personnage, le faire perdre pied et le faire courir frénétiquement vers une explication. Les cuivres et les cordes qui accompagnent le piano de LAAKE viennent résonner comme le fracas des vagues sur les falaises. Le clip réalisé par Vincent de la Rue rentre directement dans une catégorie de vidéo, celles qui vous frappent par leur force, elles sont emplies d’une émotion si intense qu’elles nous animent et nous font vivre réellement les actions du protagoniste jusqu’à en devenir fou avec lui et être éperdument à la recherche d’une explication. En bref, c’est un chef d’oeuvre.

Hot chip – Positive 

Tiré de leur dernier album A Bath Full of Ecstasy, le morceau positive nous incite à nous bouger et à profiter de la vie.Dans cette vidéo nous suivons à la fois un groupe d’amis qui ne fait rien d’autre que de vivre pleinement leur vie et c’est tout ce qu’on demande, de voir des sourires, de l’amour, une ambiance festive, finis la morosité place à la bonne humeur. On suit également un prêtre esseulé qui par son activité se retrouve à devoir bénir des gens, des armes, des véhicules et même des dauphins, mais son activité marquée par la solitude n’est pas une fin en soit… Hot chip c’est le groupe qui rend le Kitsch cool, imaginez deux dauphins formant un coeur dans les airs,le tout avec un ciel aux teintes rosées, et bien oui on retrouve cette scène dans le clip. Alors fini la grisaille, place au positif et aux sourires !

Buvette – Last Dance 

C’est bon ! 4EVER, le nouvel album de Buvette est sorti, et pour fêter ça l’artiste nous délivre le clip du génial morceau Last Dance. Véritable carnet de voyage, la vidéo nous permet de suivre les aventures de 4 amis au Mexique, nous les accompagnons au fil de leurs découvertes et expériences, lors d’un karaoké endiablé, sur une plage sauvage de la côte Mexicaine où ils arborent fièrement leurs magnifiques tatouages, petite tendresse personnelle , le tatouage “Hi how are you”, ouvre du regretté Daniel Johnston a un écho tout particulier dans notre petit coeur.La musique si dansante de l’artiste vient animer un périple terriblement séduisant, c’est simple, on aimerait passer nos vacances avec les 4 protagonistes et danser avec eux jusqu’au bout de la nuit. Ce n’est plus une surprise, encore une fois Buvette aura touché dans le mille avec ce clip et nous fait embarquer un peu plus dans son univers si plaisant.

Liam Gallagher – Once

Non content de nous gratifier d’un superbe album de versions acoustiques, Liam Gallagher nous présente cette semaine un nouveau clip issu de son dernier album Why Me ? Why Not. On aurait tendance à avancer l’hypothèse qu’à l’image d’un bon vin, le cadet de Noel s’améliore en prenant de l’âge, preuve à l’appui de ce superbe clip de Once. Balade folk qui résonne comme un mot d’excuse, d’amende honorable à destination d’un frère qu’il ne cesse de sommer de reformer le groupe qui a fait leur gloire. En image, cela donne le duo le plus épique de l’histoire de l’humanité, Eric Cantona et Liam Gallagher. L’ancien King de Manchester United et le supporter de toujours de Manchester City, aurait-on pu faire plus improbable et pourtant, plus évident. On suit donc un roi en gueule de bois au travers d’un long plan séquence, empli de grâce et de finesse malgré les cadavres de bouteilles éparpillés sur le chemin du protagoniste principal. Liam, tu ne nous as jamais livré d’aussi belles productions qu’en ce moment, surtout ne baisse pas le pied.

Kid Francescoli – City Lights feat Nassee

C’est le grand jour pour Kid Francescoli, le protégé de Yotanka qui sort cette semaine son nouvel album Lovers. Il nous propose donc un quatrième clip après Eu Quero, Alive et So Over, c’est au tour de City Lights de passer à la casserole. Pour ce titre plus puissant et contemplatif qu’à l’accoutumée, Vittorio Bettini à la réalisation nous propose des tableaux colorés et surréalistes dans lequel deux protagonistes se retrouvent comme dans un rêve. Si le titre est moins dansant et un peu moins solaire que les premiers extraits de l’album, son côté implacable fait mouche et nous entraîne dans un univers plus langoureux. À vous désormais d’aller découvrir le reste de l’album, d’ici ses prochaines dates de tournée.

SEB – Taedium

Avec l’explosion d’internet une flopée de nouveaux métiers ont pu éclore. Et avec eux leur lots de clichés. Un des premiers à avoir su saisir les opportunités et les codes du web, c’est Seb. Connu aux départs sur la plateforme Youtube sous le nom de Seb la Frite, il a su grandir avec la plateforme et à force de travail et de contenu qualitatif il a réussi à fédérer une belle fan base. Cette dernière le suit dans ses aventures les plus folles soit elles : docu tv ou musique. C’est avec celle-ci qu’il s’exprime justement sur son activité de vidéaste dans le morceau clippé Taedium. Signifiant en latin dégout, c’est avec une approche sombre qu’il aborde le succès des réseaux sociaux et leur dérives. Le clip est tout aussi noir, on l’y voit en train de cueillir des oranges, représentant les réactions des gens, le tout dans une forêt lugubre. On peut aussi retrouver beaucoup d’objets matériels dans cette forêt, ces derniers font souvent rêver les gens sur les réseaux. Des influencueurs sont aux aussi dans cet endroit sombre, comme si là, se retrouvait tout ce qui peut éclairer le quotidien des followers de ces nouvelles stars. Seb distribue des oranges/réactions aux influencueurs qui s’empressent de les manger sans savoir qu’ils vont mal le digérer. Car oui, le surplus de like n’est pas toujours si bon que cela peut le paraitre. Malgré un pessimisme ambiant, renforcé par l’instrumentale ténébreuse, Seb fait preuve d’une réelle clairvoyance sur la société actuelle et les médias du web. C’est aussi une manière de déconstruire les préjugés et de mettre en garde ceux qui se pensent près à rentrer dans cette jungle lugubre. Mais sur la fin, il nous rassure quand même en disant qu’il ne quittera pas ce milieu de si tôt.

Jean-Louis Murat – Si je m’attendais/Troie

Si vous nous suivez un peu, vous savez sans doute que chez La Face B, on est assez admiratif du travail de Temple Caché. On était donc assez curieux voir le résultat de leur travail avec le légendaire Jean-Louis Murat. Et on a pas été déçu. Et c’est bien deux clips en un qu’ils nous offrent, pensés comme deux faces d’un single pour deux titres aussi différent que complémentaire : Si je m’attendais et Troie. On retrouve la plume et le sens de l’orchestration de l’artiste avec une préférence pour la chaleur et les cuivres de la seconde en attendant la sortie de Baby Love pour mars. Visuellement, on retrouve la patte du collectif, entre dessins, collages et peintures pour un résultat toujours aussi sensorielle et coloré.

Nicolas Godin – Catch Yourself Falling feat. Alexis Taylor

Divagation enfantine pour le nouveau clip de Nicolas Godin. Originaire de Versailles (oui on enfonce une porte ouverte), l’artiste y fait son retour avec cette ballade enfantine au cœur du chateau de Versailles et de son parc. Ainsi, Joseph Bird, inspiré par les origines de Nicolas Godin, a imaginé un retour dans le passé, visualisant un jeune Nicolas en roi dans les jardins de sa ville natale. En découle un clip doux, tendre, proche par moments du cinéma de Wes Anderson ou l’on suit ces déambulations solitaires et presque onirique avec une nouvelle fois un accent mis sur l’architecture et les lignes des lieux qui sont filmés. Une vidéo qui colle parfaitement au côté solaire et sensuel du titre Catch Yourself Falling, porté par la voix toujours aussi entêtante de ce bon Alexis Taylor.

Quentin Sauvé – Half Empty Glass

Avant de parler de ce merveilleux clip de Half Empty glass réalisé par Ãnanda Safo & Sofian Hamadaïne-Guest, parlons un peu de Quentin Sauvé. Bassiste du brillant groupe hardcore (punk-noise) Birds in a Row, c’est en solo qu’il se révèle totalement, dans son premier album Whatever it takes sorti l’année dernière. Accompagné de sa guitare aux sonorités folk et de ses paroles où on retrouve des bouts de lui, il nous fait hérisser les poils tant l’émotion est là. 
Pour la sortie vinyle de cet album, nous avons le droit à la sortie du clip de Half Empty Glass. Avec une magnifique réalisation, le clip s’ouvre avec un face à face entre une femme et une jeune fille. On suivra surtout la jeune fille faire du porte à porte pour un reportage avec un camarade, toutes les portes se refermant devant eux. Elle est mise en parallèle avec des plans de cette femme dansant, brouillant du noir sur le sol. Quentin chante « I’m all the same« , « I’m still damaged, nothing has changed for ages« , nous donnant l’impression que ces deux femmes ne sont qu’une. Et quand les personnages se rassemblent… voir cette femme portée la jeune fille, le serrer dans ses bras, c’est comme si elle disait tout ira bien, tu pourras remplir se verre à moitié vide (eventually), c’est l’envolée et l’émotion, le visuel colle tellement au propos. Bref un BEAU clip pour une BELLE chanson. 

Austra – Risk It

Un autre grand retour cette semaine, celui du groupe canadien Austra mené par sa charismatique chanteuse Katie Selmanis, icône LGBT au look gothique-punk . En effet le temps commençait à paraître long depuis leur dernier album Future Politics paru en 2017. Aujourd’hui Austra annonce donc son grand retour avec Risk It et un clip réalisé par Jasmin Mozaffari. Ne dérogeant pas à son univers habituel, le groupe présente un clip narratif à la réalisation modeste mais, ici, à l’histoire réaliste, celle d’un couple lesbien qui bat de l’aile. Après une dispute, l’une des deux femmes décide de quitter la maison et se rend dans un bar, quand la tentation de tromper sa compagne avec une autre devient palpable au fur et à mesure de la soirée. Céder aux plaisirs d’une nuit et mettre fin à une relation ou retourner auprès de sa moitié et tenter de sauver son couple? C’est un thème universel et une intimité dans laquelle s’immisce la chanteuse qui suit la protagoniste lors de cette virée nocturne. Laissant planer le doute sur la poursuite de la soirée après que le personnage ait quitté le bar, l’histoire raconte néanmoins la conclusion choisie, celle où la protagoniste rentre se coucher auprès de sa compagne, cette dernière étant suspicieuse et désemparée. Le clip se termine ainsi sur cette scène de jeu de regards, laissant au spectateur imaginer l’issue finale de cette relation. Après la sortie de ce single, il nous faudra cependant encore un peu de patience pour revoir Austra sur scène, qui sera en concert dans le cadre d’un live intimiste au Badaboum le 13 mai prochain à Paris.

Alex Ebert – Fluid

On a gardé le meilleur pour la fin avec Alex Ebert et son clip pour Fluid. Connu pour son groupe Edward Sharpe and the Magnetic Zeros le californien est revenu en solo cette semaine avec un nouvel album I vs I. Et on peut dire que dans le son et dans l’image le bonhomme n’est pas avare d’expérimentation. Fluid est ainsi une étrangeté fascinante qui nous bouscule tant on ne sait réellement pas ou elle va nous emmené. Ainsi c’est le titre qui mène la danse et nous embarque dans un voyage entre le hip hop, la pop et le pscychédélisme le plus fou. Un mélange des genres explosifs qui gagne en profondeur au fil des écoutes. A tout seigneur, tout honneur, puisque le clip, réalisé par Ebert himself, est aussi délirant que le titre qu’il met en image. On se retrouve ainsi dans un court de biologie pour le moins bizarre. On en dit pas plus, on vous laisse la surprise de la découverte.