Les clips de la semaine #176 – partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer se yeux et ses oreilles. Tout de suite, voici la première partie de la 176ème sélection des clips de la semaine.

Tomasi – J’ai plus peur (feat. yoa)

C’est marrant l’amour. Ça aveugle autant que ça éclaire, ça peut rendre fou tout en rassurant, ça permet de se trouver soi même au sein d’un couple et de plus avoir la crainte de se foutre au feu.

J’ai plus peur, c’est l’histoire d’un garçon qui se soigne, qui aime et qui le dit tout haut. Tomasi s’impose et s’illumine dans une chanson d’amour à la pureté limpide, la première qu’il a écrit pour yoa.

Ce morceau, on l’a vu depuis de nombreuses années vivre et nous foutre des frissons en live, on est donc ravi de pouvoir se l’écouter en boucle, de se laisser baigner dans cette tendresse et cette confiance qui émane de ces deux là.

La vidéo de Nicolas Garrier Giraudeau porte cette énergie, cette douceur et cet amour. Une vidéo au plus près de Tomasi et yoa, de leur complicité et de leur tendresse. Dans différents plateaux, ils vivent et nous éblouissent jusqu’à prendre littéralement feu.

Ce clip, c’est aussi l’occasion de voir la fin des aventures de la pauvre guitare malmenée depuis plusieurs clips.

Pour le reste, rendez vous le 1er juin pour la release de Tomasi.

BANDIT BANDIT – LA MARÉE

L’été arrive et Bandit Bandit continue de teaser l’arrivée de son premier album, 11:11.

Loin de l’énergie et la puissance qui les caractérise habituellement, le groupe présente cette semaine La Marée, un titre plus lancinant tout en étant solaire et clairement positif.

Avec La Marée, Bandit Bandit nous rappelle que malgré les épreuves, il faut continuer à avancer, ne pas se laisser abattre et trouver la force de voir le positif et la lumière à l’horizon. Une production bien troussée et une écriture au couteau prouve que ces deux là ont plus d’une corde à leur guitare et nous annoncent un album varié et classieux.

Pour accompagner le titre, Vincent Bordes nous propose un clip de facture classique et sobre, réalisé au cœur du Trianon. Une façon une nouvelle fois d’iconiser le groupe mais aussi de les présenter dans un univers étrangement lisse et lent, comme piégé dans un espace temps qui ne leur correspond pas vraiment et duquel ils espèrent malgré tout s’échapper.

Une belle manière de garder l’attention en attendant la fin de l’été et les nouvelles aventures à venir, notamment une Cigale en tête d’affiche à l’automne.

Nochka – comme je suis belle 

… sans toi. Nochka, qui n’a nullement l’intention de passer pour narcissique, au contraire, proclame une vérité : une femme qui se sent belle, du moins fait semblant, en l’absence de l’être aimé.e, marque automatiquement des points. C’est un peu le « au plus je ris, au plus je te donne tord », d’Angèle.

La perception de l’autre, celui ou celle qui nous mène en bateau, nous « prend nous jette », se modifie dès lors qu’on montre un certain recul, une certaine confiance. En outre, un regard bienveillant envers soi même – self love – attire les regards bienveillants de la part d’autrui au point de susciter parfois le regret et la nostalgie, comme ces lettres par milliers, sans réponse de leur destinataire.

À quoi bon revenir en arrière après tant d’effort pour renouer avec son image. On devrait toutes faire comme Nochka, se retrouver, ignorer, vaincre la dépendance affective car on n’est jamais aussi forte qu’en suivant son propre chemin. 

GRËJ – Le Restaurant

Auteur des excellents EP Cuisine et Take Away EP, le Suisse le plus chaud de la scène rap est de retour ce vendredi avec son nouveau projet Restaurant ! Pour célébrer cette occasion, Grëjsort dans la foulée le clip du titre Le Restaurant.

L’ayant déjà prouvé dans ses projets précédents, le Kosovar d’origine excelle dans la pratique de conteur. Il dépeint sa vie de manière brute, sans passer par 4 chemins, ce qui permet de comprendre, et de s’identifier à sa musique sincère et à ses écrits personnels. Il ne déroge pas à la règle avec ce titre, en confiant que son rêve premier était d’ouvrir un restaurant. Réalisé par Alixdubs et Docteurlulu, l’artiste nous démontre que ses talents en cuisine égalent ses talents en rap à travers une vidéo plutôt esthétique.

Dans un registre un peu plus sombre, Grëj prouve que les terres suisses regorgent de talents et de pépites à découvrir. Restaurant est seulement le deuxième album du rappeur et propose une qualité et une puissance impressionnante. Un projet à consommer sans modération, concocté par un grand chef en la matière.

Janie – les sunlights des tropiques 

Les sunlights des tropiques : une chanson qui rassemble, met tout le monde d’accord, figure sur la liste de tous les karaokés, rend nostalgique les ados des eighties et ceux qui rêvent d’avoir connu cette période disco-paillettes, comme Janie, habituée à s’approprier les codes de cette décennie. L’an dernier elle proposait sa Macarena, illustrée par un clip résolument vintage, mais autant dire que les Sunlights visent un autre niveau de kitsch.

Il s’agit d’une interprétation en tout point réaliste, des shows télévisés de l’époque. Janie apparait sur le plateau de l’émission « Variét’oche »,  lancée par un présentateur en pantalon de costume pâte d’ef. Allongée sur son piano blanc, Janie chante face à un public mélancolique, à l’image de son temps : grosses lunettes, cils roulés, frange…aucun détail n’est oublié.

Bien sur, la voix douce et apaisante modifie entièrement l’effet de la chanson de Gilbert Montagné, et de musique de dancefloor, celle ci passe au slow et ce n’est pas plus mal pour nos oreilles qui se laissent caresser par la voix tendre et réconfortante de Janie, qui nous a bouleversés plus d’une fois, dans son album Toujours des fleurs , qu’on devrait tous avoir déjà écouté au moins une fois, rien que pour la sensibilité qui en émane et l’apaisement que ses mots et le son de sa voix, procurent. 

Extraa Somewhere

Il nous a fallu attendre 3 ans pour qu’une nouvelle création d’Extraa parvienne enfin à nos tympans, et quel grand plaisir pour ces derniers.

Malgré le fait que le groupe n’ait pas chômé depuis 2020 et ait régulièrement donné des signes de vie sur leurs différents réseaux sociaux, il est vrai que depuis la sortie de leur premier album prometteur, Baked, l’absence musicale du groupe s’est légèrement fait ressentir pour celles et ceux qui avaient apprécié leur dernier et unique projet à ce jour. Désormais, Somewhere a pris la responsabilité d’offrir un nouveau petit bijou jusqu’à nous.

Le groupe a réussi son retour avec un titre au premier abord simple, mais surtout maîtrisé. Nous percevons clairement qu’Extraa a gardé la même ligne artistique sur ce nouveau titre que sur leur premier disque, avec une envie qui se dégage du texte de la chanson de se retrouver, mais aussi avec une intention de partager une qualité de son plus travaillée, acquise ainsi qu’une réelle envie de renouveau et de voir les choses autrement. Les ajouts d’arrangements sur la mélodie principale, un mixage aux petits oignons, un accent anglais mieux maîtrisé et un magnifique clip réalisé par l’équipe Vision Studio donnent un titre vraiment doux et addictif jusqu’à la prochaine sortie du quatuor.

Nous sommes très contents de ce retour, en espérant sincèrement qu’il signe le départ d’un nouveau chapitre pour Extraa.

Lagrace Vie

Accédons pendant quelques instants à un moment de vie, plus précisément à une fête. Ce moment nous est offert par Lagrace, qui signe ici un clip inédit pour son titre : Vie, extrait de sa première mixtape parue le 19 mai dernier.

Mis en scène intégralement au format 4/3, cela crée une atmosphère intime et secrète, nous donnant l’impression d’être des observateurs non invités à cette soirée, comme si l’artiste elle-même nous faisait entrer en douce. Ainsi, nous pouvons admirer cette ambiance envoûtante et le rythme dansant qui s’en dégage, ainsi que la douce voix de Lagrace.

Bien évidemment, c’est la chanson qui capte toute notre attention lors de cette soirée. Elle est composée d’une rythmique soutenue, d’un léger son jazzy et d’une dominante RnB, mettant ainsi en valeur les paroles de la musicienne qui s’exprime dans différentes langues. Cela offre un ensemble éclectique et cohérent. Une atmosphère particulière émane réellement de Vie, suscitant une envie addictive de plonger dans l’univers proposé par Lagrace.

Ce morceau peut servir de porte d’entrée idéale pour celles et ceux qui souhaitent vivre un moment d’émotions et de sensations qui ne laissera pas indifférent. Ne vous limitez donc pas à ce titre et explorez l’intégralité de cette mixtape : BOMOYI.

French 79 feat. Olivia Merilahti – You Always Say

Nouvelle mise à l’image pour French 79 pour illustrer son dernier album Teenagers. Cette fois, c’est le morceau You Always Say en collaboration avec Olivia Merilahti (The Dø, Prudence) qui est traité et c’est sans doute l’un de nos préférés de l’album. Le producteur Marseillais nous avait habitué à travailler avec la chanteuse Sarah Rebecca, on découvre donc une nouvelle voix pour accompagner les synthétiseurs de French 79.

Le morceau est langoureux et s’envole progressivement, nous emmenant dans le jeu de la vie, l’abordant avec légèreté pour mieux en accepter les côtés sombres sans les laisser nous submerger. Côté image, cette ambivalence se traduit dans les jeux de lumière qui accompagne les deux stars de ce morceau. Bref, on reparlera sans doute de Teenagers et de l’évolution des synthés de Simon Henner aka French 79.

Nicolas Michaux – Chaleur Humaine

Petit passage par la Belgique dans cette sélection des clips de la semaine avec le retour de l’excellent Nicolas Michaux.

Si vous aussi vous êtes du genre flippé, inquiet et angoissé, on ne peut que vous conseiller l’écoute de ce Chaleur Humaine. En quelques minutes Nicolas Michaux fait face aux troubles du monde et les apaise, nous invite à croire en l’autre et aux relations qui font du bien à l’âme.

Certes le monde se barre en sucette, certes l’apocalypse n’est jamais très loin de nous, mais avec Chaleur Humaine, on croit en quelque chose de meilleur, en un sursaut salutaire qui nous sauvera tous.

Au delà de l’idée, il y a aussi le talent de mélodiste du belge, un groove nonchalant, une rythmique de guitare qui nous touche et cette voix à la fois chaleureuse et détachée. Bref du tout bon pour faire brûler notre chaleur humaine.

Pour accompagner le morceau, Nicolas Michaux filme lui même sa fuite, sa recherche d’un lieu où se poser à travers des tableaux, des lieux lumineux qu’il visite et dans lesquels il nous emmène.

Un peu de paix et de tranquillité avant de le retrouver le 12 juin à la boule noire.

SOUTHLOVE & LOVELYNILS – RODEO

C’est bon, le baromètre oscille constamment autour des vingt degrés et le ciel se décharge de ses nuages pour laisser le soleil briller ! L’été n’est plus qu’à quelques semaines de nous et déjà les premières sorties gorgées de soleil et de bonnes ondes commencent à arriver. Parmi elles, le court et rayonnant EP collaboratif de Southlove et Lovelynils duquel est issu Rodeo. Un morceau qui respecte tous les codes de la période dans laquelle il s’inscrit et cela sous la caméra de Leano et Thefunkywilly.

Sur des envolées autotunées, les deux artistes fusionnent pour nous raconter cette romance estivale très chaude. Pour ce faire, rien de mieux qu’une belle et spacieuse villa qui les laisse profiter des extérieurs. Le résultat est léger et on n’en demande pas plus. 

Destroy Lonely – if looks could kill

Depuis sa signature sur le label Opium de Playboi Carti, le jeune Destroy Lonely s’est vu prendre une hype sans précédent. Adoré par les plus jeunes pour sa proposition mystique et ses looks ténébreux, il en joue pour conférer une atmosphère qu’on pourrait presque qualifier de sectaire à sa musique. Conscient de ce qu’il a pu créer, il s’en amuse dans son dernier clip if looks could kill réalisé par JMP. Morceau éponyme de son dernier et récent projet, il en porte également toute la monochromie et les riffs de guitare laissant entrevoir une ambiance sombre mais qui peut vite être étouffante tant elle ne s’envole qu’épisodiquement. 

Du côté du visuel, les codes de l’Atlatan sont également présents on l’y voit en chef de secte tout de noir vétu, convertissant des jeunes adultes à sa cause par le biais de leurs tenues (qu’il s’amusera à faire flamber). N’ayant pas peur de jouer avec les symboles et les codes cinématographiques de l’horreur, Destroy Lonely s’enfonce un peu plus dans ce qu’il a créer, sans (du moins pas encore) devenir une caricature de lui-même. 

Ha The Unclear- Komosvnat

Michael Cathro et sa formation Ha The Unclear  nous dévoilent un nouveau titre venu d’un autre univers, Komosvnat. Nous sommes habitués avec ces néo zélandais à récolter régulièrement les titres qu’ils sèment au vent.

Après leur superbe ep Handprint Négatives sorti cette année, nous commençons déjà à entrevoir un prochain disque. Komosvnat semble répondre au très récent Where Were You When I Was All You Need tant une brise psyché vient accompagner ces deux morceaux. Une formule piquée d’ingrédients bienvenus qui donnent aux toujours sublimes mélodies en arpèges folk une dimension nouvelle.

Côté image, la chanson se pare d’un magnifique clip entre Interstellar et Mad Max, ou le personnage esseulé retrouve la lumière des mains d’individus pour le moins intrigants. On adore ce groupe et vu leur production actuelle, il est très probable que l’on vous reparle d’eux très prochainement.

Movements – Fail You

Pour tout vous dire, cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas été autant emballé par une sortie de Movements. Les Californiens reviennent avec Fail You, titre hyper accrocheur et pêchu et en profitent pour annoncer la sortie de leur troisième album RUCKUS pour le 18 août.

Après No Good Left To Give qui avait laissé un goût amer à certains fans en 2020, le groupe semble renouer avec une partie du son qui l’a fait décoller, à savoir un indie-rock bien énervé et teinté du chant mélancolique de Patrick Miranda (qui arbore pour l’occasion du clip une magnifique moustache).

Est-ce qu’on part sur des bases qui égaleront le chef-d’œuvre Feel Something ? Probablement pas, mais si Movements se remet sur de bons rails, on ne pourra que se réjouir du retour en grâce de ce groupe à la place si spéciale dans la nouvelle scène alternative.

Telegraph – Back to My Roots

Le groupe de pop rock Parisien Telegraph revient avec « Back to My Roots« , véritable hymne de la quête du sens que l’on souhaite donner à sa vie. Le clip met en scène un trader sur le point de rupture après un excès de tableurs Excel, whisky sec et casino… Un quotidien grandiloquent qui n’a plus vraiment de saveurs et qui pousse à tout lâcher, courir le plus loin possible et trouver ses racines. Un voyage qui l’amène face à la mer, pour trouver dans la nature une nouvelle voie porteuse de sens. À vous de trouver la vôtre ! 

Vous retrouverez surement Telegraph sur la route des festivals cet été !