Les clips de la semaine #155 – partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer se yeux et ses oreilles. Sans attendre, voici la première partie de la 155ème sélection des clips de la semaine.

Nerlov – Mauvaise file

Certains artistes utilisent les sessions live pour promouvoir un morceau sorti ou remettre en avant un ancien morceau. Nerlov a lui choisi la mauvaise file, cette que l’on préfère.

En effet, l’angevin débarque cette semaine avec un nouveau morceau en version live. Une nouveauté qui rappellera une ritournelle connue aux amateurs de Nerlov, puisque Mauvaise File est un titre qui habite sa set-list depuis ses premiers concerts.

Un morceau intense, puissant et qui secoue mais qui n’avait pas trouvé place dans les deux premiers EPs de l’artiste. Le tant attendu premier album pointant le bout de son nez à l’horizion, Nerlov nous fait donc un cadeau de Noël avec ce morceau percutant, collant parfaitement aux ambiances sombres et aux tons ironico-désespéré de notre moustachu préféré.

Cette sortie est aussi une occasion parfaite d’ouvrir son univers scénique aux petits nouveaux, avec une vidéo qui nous plonge dans la folie et la brutalité d’un live de Nerlov. Un ring sonore qui nous happe et nous plait tant. Si après ça, vous n’avez pas envie de voir Nerlov en live, on ne sait pas trop quoi faire pour vous.

Moyà – Braque World

Le rêve et la nostalgie peuvent être considérés comme des notions antagonistes, pourtant, dans Braque World, Moyà les combine pour une ballade pop entraînante. Animé par la nostalgie qui l’habite, le jeune artiste en fait le moteur de ses nouveaux rêves. Le morceau lancinant est un appel onirique à tous les rêveurs qui sommeillent en nous. La voix du jeune artiste s’entrelace avec la production de Karpe pour un rendu qui prend vie sous la caméra d’Arno Antton

A l’image de l’ambiance du morceau et de son propos, on suit dans ce clip différentes personnes ayant pour but commun la liberté dans son sens le plus brut. Que ça soit par la musique, la danse ou l’envie de courir dans les champs, chacun se lâche à sa manière. 

L’ambiance est portée à l’écran par un filtre granuleux amenant rêverie et nostalgie à l’image, tout comme les couleurs pop présentes en filigrane dans cette réalisation. 

Avec ce voyage auditif, visuel et sensoriel, Moyà nous rappelle à quel point cela peut être beau de rêver.

Hélène Sio – J’aime toucher vous

Si vous n’aimez pas la délicieuse sensation d’un morceau qui se colle à vos oreilles dès la première écoute et vous hante par la suite, on vous conseille de rester éloignés de J’aime toucher vous de Hélène Sio.

Pour les autres, les amateurs de bonne pop, ceux qui aiment remuer leur bassin sur une rythmique entêtante ou qui apprécient les textes à base de jeux de mots et les ambiances sucrées salées, Hélène Sio risque de devenir votre nouvelle héroïne.

Des ambiances rétros dans un package moderne, une douceur contaminante et un petit sourire en coin qui fait du bien, J’aime toucher vous est le genre de petite pépite merveilleuse qui nous réchauffe l’âme quand les températures glissent sous zéro.

Pour accompagner le morceau, Tamina Manganas nous offre un clip aux ambiances 60’s, des couleurs aux tenues en passant par les incontournables split-screens. On suit les aventures d’Hélène, jeune fille hantée par un amour absent et qui trompe son ennui avec du mini-golf, de la peinture et des bulles de savon.

Un bonbon pop qui nous fait un effet bœuf, avant de la retrouver demain soir au PopUp et en février aux 3 Baudets.

Kekra – Iverson

Quoi de mieux pour annoncer un nouveau projet qu’un clip de qualité et un morceau percutant ? C’est la première question qui nous vient à l’esprit en découvrant Iverson, le dernier visuel de Kekra, qui annonce la sortie de son futur projet : Stratos, pour le 27 janvier 2023. 

Après avoir teasé ce titre via une capsule vidéo d’un homme sautant dans le vide, il atterrit sur un sol blanc dans cette réalisation signée Edith.

Brumeux et enneigé, le décor mystérieux colle bien à l’aura du rappeur masqué. Pour se réchauffer, ce dernier entame un couplet brûlant qui n’épargnera pas son parachute avant de tomber sur un cratère fumant et rempli de smartphones en train de se consumer. Ce qui semble être un piège tendu par une inconnue milice qui, on ne sait comment, ne fera pas le poids face au rappeur.  

C’est rempli de détermination que Kekra revient, et ça risque d’être glacial…

Johnnie Carwash – I Don’t Give A Shit

Les fêtes arrivent et vous avez besoin de faire passer un message clair et efficace à votre tonton relou ? Johnnie Carwash a la solution pour vous !

Pour apporter un peu de piment à votre repas de Noël, il vous suffira de lui balancer I Don’t Give A Shit à fond dans les oreilles. Les paroles qui se répètent et l’énergie brute des trois lyonnais devraient vous permettre de faire passer un message assez clair et distinct à ce membre de famille qui commence à vous saouler plus que le champagne de papy.

Blague à part, les Johnnie Carwash nous offrent en cette période un peu morose un bon rappel concernant leur musique efficace, jouissive et communicative.

Et pour ajouter un peu plus de bonheur, c’est la formidable Margaux Jaudinaud qui, armée de son plus bel iphone, nous entraîne dans une fête foraine avec les Johnnie Carwash. Un grand moment de défoulement et de sourires, à l’image de ce morceau qu’on aime énormément.

Sadek – Sicilien

Ah la musique, cette folle machine qui peut faire de vous une star et le lendemain vous envoyer dans une profonde dépression. Quand on a la carrière et les succès de Sadek, c’est qu’on a sûrement dû essuyer la même dose de critiques. Ces derniers temps, certains se questionnaient sur les réseaux sociaux sur l’état du rappeur et son activité réduite au néant depuis un moment. La réponse, se trouve dans Sicilien, un pur morceau de rap comme Sadek fait sien, accompagné d’un visuel réalisé par BienVu, mettant en scène le rappeur dans un premier temps au fond du trou dans une belle demeure, à se remémorer ses hits en enchaînant cigarettes et rasades de whisky, avant qu’une meilleure version de lui-même ne viennent mettre fin à ses jours. 

Un clip marquant qui semble signer le retour d’un des artisans de ce foutu jeu. 

Rim’K – Drama

Il est possible que Rim’k offre la dernière surprise de cette fin d’année avec son nouveau titre : Drama. Véritable pilier du rap français, Tonton montre cependant qu’il peut se renouveler et sortir un morceau aussi moderne qu’efficace.

Sur une prod de Hadès mélangeant les styles, le rappeur parisien lâche un texte explosif, se basant sur sa carrière d’artiste et ses racines algériennes. Le clip nous fait voyager jusqu’à Alger, terre de sa famille natale. Rim’k rend hommage à ses origines à travers un visuel aussi moderne que la prod. On peut suivre le rappeur dans la capitale avec un montage hyper dynamique, surplombé par une sorte de filtre old school. Un mélange parfait, que l’artiste exploite à merveille.

Plutôt discret cette année, le tonton met une dernière claque de rappel, et prouve qu’il possède encore de belles années devant lui en tant que véritable OG du milieu. Il démontre également une ouverture à la nouvelle génération, qu’il respecte en sortant ce single 100% réussi.

Darwin Experience – Stroke My Hair

Après la release de son dernier single, Darwin Experience en sort le clip. Chanson aux accents électro pop, Stroke My Hair prend place tant dans un salon de coiffure que dans un restau ou un ciné, où le chanteur déclare sa flamme à celle qui se charge de ses cheveux. D’un style un peu plus pop que leur premier single, Which one am I, sorti toute fin octobre, Stroke my Hair s’inscrit dans la droite lignée de groupes de pop outre manche, comme Metronomy, les patron.es dans le genre, ou, un peu plus a l’ancienne, Owl City, côté États-Unis.

Le quatuor parisien, avec déjà deux EP en poche, continue sa progression. Au départ d’un univers beaucoup plus rock (aux influences Foals, Radiohead, Everything Everything et tant d’autres), le groupe assume un virage plus pop, plus travaillé, se débarrassant petit à petit des accents saturés qui faisaient leurs débuts. Une recherche d’identité qui commence petit à petit à trouver son chemin. La progression semble arriver à maturité, vivement d’autres sorties pour voir où se termine leur pérégrination.

Gruff Rhys – Amen

Cette semaine, Gruff Rhys vous propose la bande son de votre réveil au milieu d’une plage déserte, vous laissant simplement vous demander comment vous êtes arrivé(e) là et cherchant à partir de là à comprendre ce qui vous arrive. Avec son air de piano et son groove mélancolico-guilleret, il y a de bonnes chances pour que vous vous laissiez emporter par Amen. Le chanteur Gallois propose donc cette balade qui figure dans la bande originale du film The Almond & the Seahorse, sorti également cette semaine. C’est donc tout naturellement que le clip illustrant le morceau reprend des images du long-métrage dans lequel figure notamment Charlotte Gainsbourg. Gruff Rhys n’a donc pas fini de nous surprendre, malgré une carrière déjà longue !

Jason Glasser – Mi Oh My

Nouvelle trouvaille du côté de chez Animal63 (Gabriel Auguste, Love Supreme mais aussi The Blaze ou Yodelice), Jason Glasser nous régale avec ce single, Mi Oh My, réalisé en collaboration avec Madame Glasser, Sophie de son prénom. Un petit air de Fever dans l’instrumentation très simple, entre contrebasse et percussions légères, pour une balade en forme de déclaration d’amour, célébrant 20 ans d’amour entre l’Américain et la Française installés depuis tout ce temps à Paris (d’où des textes en partie en français). À l’image, la simplicité de l’échange entre les visages pour illustrer la proximité et la complicité, reliés par l’affichage du texte de la chanson pour un petit effet karaoké. C’est court, c’est léger, c’est excessivement agréable pour un dimanche d’hiver au chaud.

Lord Esperanza – Les Ombres

Après presque trois années vierges en sorties musicales, Lord Esperanza est enfin de retour avec le single puissant : Les ombres. Une pause qui a permis au parisien de se retrouver et de taffer sur un futur projet que beaucoup attendent.

Théodore Desprez, de son vrai nom, est revenu en force en sortant cette immense claque. Il avait déjà habitué son public avec des clips hyper visuels, et Les ombres ne déroge pas à cette règle. Les caméras de Killian Boucheret suivent le rappeur au travers d’une soirée, dans une rue, ou dans un ascenseur, se posant des questions sur sa santé mentale. Après une interview pour le média Aficia, il explique se baser sur son oncle, atteint de schizophrénie et d’angoisse. Maladies que possède également, à son échelle, le rappeur. Ce titre est divisé en deux parties. La première se veut plus chantante et aérienne, possédant un refrain très efficace. La baffe arrive dans la deuxième partie, où le rappeur laisse exploser sa rage dans un couplet surpuissant. Le clip se termine par la mort de Lord Esperanza, abattu dans le dos par une mystérieuse jeune femme, pendant qu’il se fixait dans le miroir.

Les ombres est le premier extrait de Phoenix, futur album de Lord Esperanza. Ce break a l’air d’avoir fait un très grand bien à l’artiste parisien, qui donne envie d’en écouter beaucoup plus de son futur projet. Une chose est certaine, ses différentes futures sorties sont à garder à l’œil pour la nouvelle année qui arrive.

Damso – Coeur de Pirate

Tout commence en 2016, lorsque Damso tease sur ses réseaux un extrait du titre Coeur de Pirate. Le morceau sera très vite apprécié par les fans, attendant avec impatience sa sortie. Sauf qu’après Lithopédion et QALF Infinity, il n’y avait toujours aucune news de ce son. Ce n’est que l’année passée que le teasing reprend lors du premier épisode de “The Vie Podcast”, où Damso va y faire référence. Il soulage alors ses fans en sortant enfin le titre tant attendu ce samedi 17 décembre.

Réalisé par Antoine Assumani, le clip est un véritable message de Damso envers sa commu. On suit le rappeur dans les différentes dates de ses Zéniths, à la rencontre de ses fans, sur scène ou encore en loge lors des moments plus calmes… On peut également découvrir l’envers du décor de ses différents shows. On ressent l’intention de faire plaisir à ses fans, ce qu’il fait à merveille en les mettant énormément en avant dans le clip.

Damso termine parfaitement son année 2022 en sortant le titre et le clip tant attendu Coeur de Pirate. Après 6 ans d’attente, le Belge offre un dernier cadeau en signe de remerciement à tous ses fans pour l’avoir accompagné dans l’une de ses plus belles années d’artiste.

Kendrick Lamar – Count Me Out

La psychanalyse de Kendrick Lamar continue de prendre forme à travers une caméra. Ce vendredi 16 décembre, le rappeur a dévoilé le clip de Count Me Out, morceau introductif du second disque de Mr.Morales & The Big Steppers. La courte vidéo prend la forme d’un dialogue avec une psychologue. Les 3:26, véritables vectrices d’un vrai jeu d’acteur de la part de l’originaire de Compton, se retrouvent entre-coupées d’un passage dans lequel le morceau est diffusé. On y trouve cette forme très cinématographique propre à la récente direction artistique du californien. 

Filmé dans la même veine que du cinéma d’auteur, on assiste à la continuité de la démarche entreprise pour la mise en vidéo de ce nouvel album. Magnifié par le travail du directeur de la photographie Adam Newport-Berra, le clip offre des points de vue toujours marqués par une certaine esthétique. Le messie de la Côte Ouest montre une nouvelle fois l’étendue de sa vision et tous les fruits récoltés de son indépendance artistique.

Turquoise M – À mon piano

Une déclaration d’intention, autant qu’une déclaration d’amour à son instrument chéri, voilà ce que nous offre Turquoise M avec À Mon Piano.

Une réponse à toutes les réflexions, une affirmation d’un style à soi et d’une relation particulière avec un instrument à touches qu’elle connait par cœur et qui lui permet d’avancer non seulement dans la musique, mais aussi dans la vie. Ce morceau émeut et transporte par sa simplicité et sa sincérité,. Une chanson française belle comme un jour sous le givre et chaleureuse comme ces notes qui nous réchauffent le cœur. Une mélancolie d’apparence qui nous guide vers la lumière et le bonheur, À Mon piano parlera à tous les amoureux de musique.

Pour l’accompagner, Pénélope Marcadé nous offre une vidéo qui alterne entre performance musicale et corporelle, entre le piano et le corps qui s’expriment. De la danse les yeux fermés, des couleurs au reflet d’or et un voyage qui semble sans fin pour Turquoise M.