Les clips de la semaine #145 – Partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Tout de suite, la seconde partie de la sélection numéro 145 des clips de la semaine.

Michelle & les Garçons – Bizarre

Le MaMa c’est la semaine prochaine et certains artistes décident de profiter de ce moment là pour faire les présentations. Allez donc à la rencontre de Michelle & Les Garçons, avec un titre dont la force d’attraction n’a rien de Bizarre.

Le trio fait ainsi dès les premières secondes pour devenir en un clin d’œil notre coup de cœur de ce début d’automne Au programme une voix de crooneuse, une basse qui nous retourne le cerveau et trois minutes de pop baroque et synthétique qui nous a fait casser le bouton repeat de notre clavier.

Il y a dans ce titre de Michelle & Les Garçons un truc propre aux univers de l’horreur à l’ancienne, des grands films en noir et blanc et de la famille Adams tout en même temps.

Un monde qui nous attire et qui nous charme par sa bizarrerie et ses rondeurs dansantes et qui s’étend dans le clip de SARAH DUMESNIL. Une plongée dans le cirque du freak, où les lignes deviennent flous et où l’on peut tout se permettre. Une fête, des bulles et des lumières dans lesquelles on a fortement envie de plonger.

Bienvenue à vous, Michelle & Les Garçons, on vous aime déjà beaucoup.

Choses Sauvages – Conseil solaire

Eux aussi sont très attendu la semaine prochaine au MaMa Festival, Choses Sauvages a dévoilé cette semaine le clip de son titre Conseil solaire.

Qu’est- ce qu’un Conseil solaire me direz vous ? Et bien sans doute une réunion pour vénérer et respecter l’astre sain? du moins c’est ce que semble faire cette étrange troupe dans le clip de Marc-Antoine Barbier, membre du groupe québecois.

Entre la mer et des monolithes naturels, un étrange groupe célèbre donc le cycle du soleil jusqu’à une envolée folle et clairement cryptique où le monde s’ouvre , dans une vidéo tourbillonnante qui colle parfaitement au morceau hypnotique du groupe. Une poésie transcendantale et répétitive qui s’accouple à la perfection à la folie musicale des cinq membres de choses sauvages.

Est ce les humains qui deviennent des machines ou les machines s’humanisent ? Un drôle de mystère qui trouvera sans doute sa réponse ce mercredi sur la scène du Backstage By The Mills.

Slogan – 60 euros

Cette semaine, le duo Slogan nous propose une petite pause thérapie bien méritée et franchement nécessaire. Après leurs débuts avec Les filles de 1992 ont 30 ans et Les portes, iels dévoilent maintenant 60 euros, nouvel extrait d’un premier EP que l’on attend avec impatience. 60 euros, que l’on avait déjà pu entendre lundi lors de leur concert au POPUP du Label à Paris, nous embarque dans l’interminable brume des mauvais jours où rien ne va et où tout semble perdu d’avance.

En égayant tout ça élégamment avec une pop efficace, les lyonnais•e•s parviennent à dédramatiser ces névroses tenaces qui nous traversent et à faire passer un message important par la même occasion : même s’il est ici abordé avec légèreté, le sujet de la santé mentale est toutefois très sérieux et trouver l’aide dont on a besoin est essentiel. Pour nous présenter ce très joli clip riche en couleurs et en mobilier chic, le duo s’est associé avec Rémi Dumas pour un vrai travail d’équipe au niveau de la réalisation et de la conception des décors et accessoires. En bref, en prenant grand soin de nos oreilles et de nos yeux, Slogan nous invitent surtout à prendre soin de nous.

The Wombats – I Think My Mind Has Made Its Mind Up

Après le succès de leur excellent cinquième album Fix Yourself, Not the World en début d’année et des très nombreux concerts qui ont suivi, The Wombats n’ont pas perdu de temps pour préparer la suite et s’apprêtent déjà à dévoiler un nouvel EP portant le nom de Is This What It Feels Like To Feel Like This? (attendu le 18 novembre prochain chez AWAL). Après avoir dévoilé le morceau éponyme, le trio nous offre aujourd’hui un autre avant-goût avec I Think My Mind Has Made Its Mind Up. Accompagné d’un clip façon Tamagotchi réalisé par Johnny Chew, le morceau vient taper fort avec ses guitares 90s et ses couplets impeccables. À travers son songwriting unique, Murph arrive à la fin de ses réflexions et semble rêver d’échappatoire. Rendez-vous le mois prochain pour découvrir dans sa totalité ce qui s’annonce déjà comme un disque à la hauteur du précédent. 

Younès – Identité Remarquable

Pour annoncer la sortie de son premier album, Younès nous propose un morceau du même nom : Identité Remarquable. Morceau déjà classique, sa mise à l’image semble partie pour prendre le même chemin. Réalisation et production impeccable, mise en scène aux petits oignons et un plan séquence sublime pour l’ouvrir et découvrir le jeune rappeur au milieu de sa famille. Un bon moyen d’ouvrir ce disque qui aborde des sujets comme l’identité, la famille, la justice sociale ou le Rap game. Une fois que vous aurez pris une bonne claque avec ce clip, on vous invite donc à découvrir le reste des morceaux de cet album superbe.

Skopitone Sisko – Miracles

Dans la foulée de Remember Tomorrow, Skopitone Sisko nous propose cette semaine Miracles. On reste dans une forme de trip hop contemplatif avec des mélodies qui donnent envie de laisser nos pensées vagabonder en dodelinant doucement de la tête. En tout cas cette fois on prend un ton plus engagé avec un propos appelant à la prise de conscience. Le monde dans lequel nous vivons prend doucement conscience des conséquences de ses actes, malgré tous les efforts de sceptiques pour conserver une trajectoire mortifère pour l’humanité. C’est l’angle qu’à choisi Skopitone Sisko pour ce morceau, dévoilant une facette sensible aux sujets de son époque. C’est aussi ça l’art de façon générale, et on apprécie cette prise de position importante.

Sorry – Closer 

On guette les nouvelles sorties de Sorry, avec une curiosité non dissimulée. Il faut dire que le duo londonien nous a rarement déçus. Depuis leur Home Demo/ns (2017-18) du début, au premier album 925 (2020) et leur EP Twixtustwain (2021), leurs mélodies sont catchy et addictives et leurs vidéos génialement arty. Asha et Louis font preuve d’esprit vif, et s’inspirent du monde qui les entoure, la jeunesse londonienne, pour créer des morceaux entre fantasme et réalité. Leur nouvel album, Anywhere But Here, dans les bacs depuis vendredi, regorge de pépites aux arrangements aussi cools qu’ingénieux. Closer, le single sorti plus tôt cette semaine n’est pas une exception. Le morceau enchaîne les répétitions entêtantes, avant d’arriver à un climax de guitares saturées et lancinantes. Le clip, réalisé par Flasha prod (Asha Lorenz et Flo Webb), entre monde réel et monde intérieur, fait allusion au temps qui passe vu de la sphère intime d’une chambre à coucher… 

Bref, vous l’aurez compris, Anywhere But Here est là et on aime ! 

Comme l’écrit l’une de leur fans sur Instagram : “Truly great stuff ?”.

REB – Dans la chaleur

On vous avait deja parlé de REB à l’occasion de la sortie de son tout premier single, Ici et maintenant, en mai dernier. Après sont deuxième titre Saint Pancras, c’est cette fois-ci avec une chanson et un clip aux accents estivaux que l’artiste parisienne revient. 
Dans la chaleur est une ballade pop écrite par l’artiste par une chaude journée d’été, alors qu’elle déambulait dans les rues de Paris, le coeur mélancolique et un peu perdue. Une chanson résolument personnelle et qualifiée de « libératrice » pour la singer-songwriter, qui retranscrit dans ses textes la force et la spontanéité de ses émotions, qui en deviennent alors familières pour tout un chacun. 
Le premier EP de REB est attendu pour cet automne. 

BOPS – Tomboy

Tomboy, n’a pas fini de vous hanter. Extrait de leur second album Sounds of Parade, BOPS construit un morceau naviguant entre post-punk et pop assumée. Car ce titre est bien un hymne à la liberté : liberté d’être et de penser, liberté de paraître. Le clip, réalisé par François Le Gouic se déroule dans un studio intégralement jaune, où les vêtements et les situations se ressemblent et diffèrent. Boucle infinie qui révèle des bugs et faux raccords. Avec cette vidéo, BOPS fait référence au passage TV de nombreux artistes dans les années 50-60, tout en reprenant les codes des premiers clips MTV des années 90. Regard caméra, montage dynamique, tenues décalées et excentriques, les musiciens s’affranchissent des règles pour un résultat décapant.

La voix, traînante dans les couplets, se révèle enjouée lorsqu’il s’agit de parler de Tomboy. Les chœurs se mêlent à la danse, les riffs de guitare emboîtent le pas, la basse ajoute du groove tandis que la batterie nous empresse de rejoindre cette valse. Qu’est-ce que vous attendez ?

Jean Jean – Sept Sorts

Le trio impétueux est de retour avec un nouveau titre, extrait de leur futur album Fog Infinite attendu pour le 11 novembre.

Sept Sorts. À première vue, le titre peut sembler un brin énigmatique. Mais c’est en réalité le nom d’une ville de Seine-et-Marne, département où les membres de Jean Jean ont grandi. Après Concord Lights, ils poursuivent donc les clins d’œil et nous immergent au sein de leur banlieue.

Ils nous offrent ici une session live, filmée par Gregory Hoepffner, Edouard Lebrun et Alice Jouchoux. Au sein d’un grenier, Jean Jean dévoile peu à peu ce qui fait son charme et sa patte : la batterie explosive, les synthés planants et la guitare désarmante. Titre mélancolique à souhait, il prend son temps. Le temps d’installer l’ambiance, à pas feutré. Le temps de nous habituer à la poussière sur le plancher, à l’odeur de la solitude et à nos pensées vagabondes. Le temps de tout déconstruire aussi. Adepte des silences, puis des déflagrations, Jean Jean n’a pas fini de nous étonner.

Prince Waly Ft Freeze Corleone – Balotelli 

Quand la musique est bonne, les gens ne vous oublient pas, preuve en est avec Prince Waly. Après 3 ans sans actualité faute à des soucis de santé, le public a été ravi de pouvoir retrouver la voix grave et l’écriture pointilleuse de ce rappeur qui a été à bonne école. Enchainant plusieurs apparitions sur des mixtapes (1863, Walk In Paris,…) ou divulguant quelques singles (Walygator, Avertisseurs (Part II), cette année est celle de son retour. Et quoi de mieux que de revenir avec du solide : un album. Sorti vendredi passé, Moussa bénéficie déjà d’une critique grandiloquente. En plus des talents incontestables d’interprète qui colle à la peau de Waly, il a su s’entourer d’un casting 5 étoiles aussi bien à la production (Crayon, JayJay,…) qu’aux collaborations (Makala, Enchantée Julia,…). Pour accompagner cette sortie, c’est un featuring avec Freeze Corleone qui a été mis en image par Ronin161 et Fifou qui est également derrière la cover du projet. 

Fidèle à une esthétique raffinée, c’est habillé d’un perfecto en cuir, d’une paire de solaires rectangles et d’une batte de baseball que le Prince fait son entrée sous la caméra. Une ambiance qui peut rappeler certains films de gangsters, amplifiée par la production froide de JayJay, Lama & 3010.

L’homme de l’ombre de cette opération se cache sous une cagoule, armé d’un flow tout aussi glaciale que la production Freeze Corleone s’acclimate, comme à son habitude à merveille à l’ambiance dégagée par le morceau. 

Une association de malfaiteurs qui surprend mais qui donne un sacré moment de rap. 

Later. – When she’s gone

Un des sentiments qui fera le plus créer les artistes : le manque de l’être aimé. C’est ce dont il est question dans le morceau au titre très révélateur, When She’s gone. Bien que le thème abordé soit l’absence et les paroles emprunt d’une certaine mélancolie, il n’en est rien du rythme qui nous entraîne dans une dance groovy et cathartique. S’abandonner au gré des synthés et la meilleure manière d’oublier le sentiment de vide ressenti.

Le clip qui accompagne ce titre, aux allures très cinématographique est réalisé par Kristell Chenut et Vincent Lacrocq. Le clip oscille entre un plan esthétique et sensuel, des ajouts de vidéos vintage et des parties plus dynamiques.

Alors si la personne chérie est vu comme une drogue, le manque est lui considéré comme cette période de sevrage qui peut être parfois fatale.

Coline Rio x Molitor MusicTon Nom 

Depuis quelques années la piscine du Molitor s’associe avec des artistes de la nouvelle scène française pour éditer un album d’exception. Alors c’est au tour de Coline Rio de se prêter au jeu avec le titre Ton Nom. Le clip est marqué par la poésie et l’onirisme qui s’en dégage. On y aperçoit Coline Rio (qui signe la réalisation aux côtés de Quentin Lateral) aux airs de sirène. Il y a des scènes où l’artiste semble nager dans un aquarium auprès des méduses. Puis le clip suit l’esprit des paroles. Tout en sensualité, évoquant l’amour comme un grand plongeon vers l’inconnu : “Ton nom s’étend comme un fleuve, un océan, Et je plonge à temps quand tu passes devant.”

Maud Lübeck – L’éternité

Avec son nouveau clip, Maud Lübeck nous plonge avec douceur dans le temps de l’adolescence à travers un photomaton en guise de machine à remonter le temps. Une atmosphère conçue par Dounia Sichov pour illustrer le titre L’éternité. Comme si l’infini et l’immatériel du temps qui passe pouvait s’incarner en un objet, une photo en guise de grigri. Le clip s’incarne parfaitement avec la chanson. Côté musique, il y a un motif qui se répète et donne un certain rythme au titre alors que les textes semblent plus figés. Les paroles évoquent une rupture, un chagrin du cœur déchirant que l’on peine à réparer. Une blessure d’âme comme figée dans l’éternité : « C’est du sérieux, c’est du crash; Pas qu’un chagrin, un chagrin d’été; C’est mon cœur arraché; À l’éternité »