Les clips de la semaine #128 – Partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Tout de suite, la première partie de la sélection numéro 128 des clips de la semaine.

Ottis Cœur & Dominique Blanc-Francard – Toujours un coin qui me rappelle

Près des Champs Élysées, existe un petit endroit caché et secret au cœur duquel les rêves prennent vie. Un endroit magique où l’on croise E.T, les mains de Mickey, des instruments et des gens géniaux qui sont des sortes de savants fous de la musique. Cet endroit c’est Le Labomatic Studio.

Un lieu qui ressemble clairement à un rêve d’enfants, une cabane hors du temps où tout s’emballe. Et ça tombe bien, car c’est bien de ça qu’il s’agit : It’s A Teenager Dream. Quelques années après avoir dévoilé cet EP, Dominique Blanc-Francard a décidé de profiter de l’arrivée du Dolby Atmos pour réinventer une expérience sonore, comme si l’on entrée nous même au cœur du studio.

Il a donc,avec Bénédicte Schmitt, appelé son Labomatic Teenager’s band et, pour faire le pont entre passé, présent et futur, invité les géniales Margaux et Camille de Ottis Coeur pour reprendre en français Always something there to remind me de Burt Bacharach, our un résultat formidable et entrainant.

Pour accompagner le tout, c’est un petit documentaire que nous a concocté Hugo Pillard, entre images d’archives et images du studio, on se plonge dans ce joli rêve éveillé plein d’amour et de tendresse dans lequel on croise tout un tas de personnages bien connus des lecteurs de La Face B.

PEREZ – SOCIAL CLUB

La recherche de l’épure mènerait – elle à celle de la vérité ? En mettant de côté tous les artifices, Julien Perez nous livre avec Social Club une œuvre intimiste où seul un piano accompagne son chant à demi-voix. Du bout des lèvres, il nous transporte dans un voyage au bout de faux semblants. Il nous initie pour nous montrer les choses telles qu’elles sont comme dans l’allégorie de la caverne de Platon. « Que tes yeux s’ouvrent grands et restent écarquillés », dans les images qui accompagnent Social Club, la caméra de Loan Calmon se pose avec pudeur sur ceux de Paul Blain qui se regarde aux côtés de Néfertiti dans un film tourné il y a près de 30 ans. Il existe de la tendresse, des sourires mais aussi une certaine nostalgie dans ces regards mis en abîme dans un souffle suspendu. Social Club est extrait d’un nouvel album, REX, à paraître mi-mai bande son de l’exposition Ader-Havir montée au Centre d’Art de l’Onde de Vélizy-Villacoublay. REX partie intégrante de l’exposition se présente comme un double parasitaire de SUREX, son dernier EP paru en février.

Anna Majidson – La Fin

Échappée presque en solitaire pour le dernier clip extrait de son EP La Rivière. La Fin joue sur l’ambivalence des émotions, celles que l’on ressent et celles que l’on partage. Un rythme entraînant accompagne une rupture amoureuse qui s’annonce inéluctable. Un dialogue à demi-mot qui prend la structure d’un monologue. Empreinte d’un détachement comme feint, Anna Majidson évolue dans des grands espaces dont les formes nous apparaissent à l’image des sensations éprouvées. Les pentes que l’on dévale, les névés que l’on évite ou le courant de la rivière qui nous emporte. Jeanne Lula Chauveau à la réalisation et Edouard Le Grelle à la caméra ont mis en image ce tourbillon de sentiments – jamais exhibé mais toujours suggéré – insufflé par Anna Majidson.

Baptiste W. Hamon – Je m’abandonne à toi

Découvrez avec nous le live de Je m’abandonne à toi, extrait du nouvel album de Baptiste W. Hamon, Jusqu’à la lumière, sorti il y a quelques semaines. Sur la scène du Silex à Auxerre, le singer-songwriter français aux accents country, accompagné des musiciensBaptiste Dosdat, Vincent Pedretti et Nils Sørensen, interprète avec force et simplicité cette chanson issue d’une collaboration avec le néerlandais Diederik van Den Brandt (Aidan & the Wild). « Je voulais une chanson ensoleillée qui raconte les pérégrinations de l’âme de l’amant-narrateur, et qui évoque de longues routes désertiques, des paysages qui défilent vers une promesse nouvelle » explique Baptiste. 

Retrouvez ici notre interview avec Baptiste W. Hamon, actuellement en tournée dans toute la France. 

Irko – Carbon

En posant son univers avec l’EP Gillie in the Mist, Irko a fait son petit effet. Une hype s’est créée autour de ce jeune artiste mystérieux et un public attentif s’est mit à le suivre attendant avec impatience la suite des aventures du rappeur cagoulé. La sortie de Carbon a donc fait son petit effet, tout comme le clip qui l’accompagne orchestré par @foutaizz.

Les codes de la direction artistique d’Irko y sont toujours présents : des noms d’armes à feu à la pelle, un phrasé singulier et une production qui ne laisse que peu de répit à l’artiste mais également aux auditeurs (merci Amnezzia). Le visuel reprend également cet univers. Tel un espion ou un cambrioleur, Irko pénètre dans une luxueuse habitation, heureusement les caméras de surveillance ont tout filmé mais sous sa cagoule et ses lunettes, il reste indétectable. Encore sous les radars, il compte bien s’infiltrer tout en discrétion pour faire grand bruit par la suite. 

Nixon – Bag

Un format court mais intense et une instrumentale de La Miellerie, le bruxellois Nixon semble avoir trouvé la recette qui colle à son flow énergétique et mélodieux. Un mois après la sortie d’Alpha, il ouvre le troisième chapitre de sa série qu’il a intitulé Production et qu’il met en musique et en visuel dans le clip de Bag réalisé par Minimalist.Habillé comme des chimistes, ce n’est ni de la cocaïne, ni des expériences que lui et son équipe travaillent mais bien des cd’s.

Minutieux dans son travail comme un scientifique, il le met à l’image en appuyant ce double sens déjà vu à plusieurs reprises mais qui marche toujours autant. Surtout quand il est bien épaulé par l’énergie et la hargne qui déborde du belge. De chapitre en chapitre, l’histoire se poursuit et avec elle Nixon se dévoile, en espérant que comme dans les contes, la fin se termine en fanfare.

Hause Plants – Stranger Anywhere

Hause Plants est l’un de ces groupes dont la musique est honnête comme une extension du cœur. Les lisboètes ont enfin traversé l’Atlantique pour retrouver leur terre promise : New York.Ce qui s’apparentait à un rêve l’année dernière, est bien devenu réalité et le clip de Stranger Anywhere en est le carnet de souvenirs animés.

Entre brèches de discussions, vidéos de concert, stories Instagram, le clip est un mélange de vidéos footage, intimistes. Les portugais nous immergent dans leur voyage initiatique, entre amis, plus heureux que jamais.Si vous avez une nostalgie de la scène indie rock des années 2010 alors Hause Plants saura vous ravir avec leur bonne humeur et leur esthétique ensoleillée.

BOPS – The Flag

Le quatuor Rennais poursuit la mise en image de Sounds Of Paradise sorti le 25 février dernier, avec cette fois-ci, le clip The Flag qui ouvre leur deuxième album.Sur ce titre, la formation s’éloigne de leur origine garage rock pour se diriger vers des horizons plus pop et progressifs qui rappelle fortement Foxygen.

Ses quelques notes de pianos qui accompagnent les guitares clairvoyantes apportent un swing charmant à un texte fédérateur. La vidéo apporte en tout cas un hommage à une cavalerie bleue courageuse, naviguant dans un bois paumé de Navarre. 

GROS MO – PARADIS ARTIFICIEL feat NEKFEU

4 ans après son dernier album, Gros Mo est de retour avec son tout nouveau projet GROZO Social Club. Pour fêter cette sortie, le rappeur lâche le clip du titre Paradis Artificiel en feat avec Nekfeu. La collaboration offre un titre doux qui pue l’été, et envoie un message à leurs amours d’antan.

Réalisé par Youngchild, le clip donne le coup d’envoi des musiques qui respirent le soleil et le côté farniente de l’été. On retrouve les deux rappeurs tantôt sur une plage, tantôt au milieu d’une oliveraie. Comme à son habitude sur chacune de ses participations, Nekfeu est incroyable. On pourrait le mettre sur n’importe quel style, il s’adapterait avec une aisance déconcertante. Les deux artistes proposent une chanson au thème de l’amour, et lâche un texte rempli de souvenirs et d’émotions passés.

Composé d’un casting 5 étoiles (on peut citer Youssoupha, EDGE, Nekfeu, Chilla ou encore Jok’air), Gros Mo revient fort avec GROZO Social Club. Un album qui fait du bien et montre que le monde du hip hop peut être aussi délicat et doux lorsque cette thématique est travaillée avec brio.

The Avener – Quando Quando feat. Waldeck & Patrizia Ferrara

Ce weekend, The Avener a dévoilé son premier morceau depuis la sortie de son dernier album, Heaven, en 2020. L’occasion pour lui de collaborer avec deux autres artistes : Waldeck et Patrizia Ferrara.
Avec des sonorités italiennes et un rythme entêtant, ce titre sent le soleil. On s’imagine bien étendu au bord d’une piscine, un verre à la main (alcoolisé ou non, c’est vous qui choisissez) à profiter de cette ambiance d’été.
Côté clip, Sébastien Caudron nous propose ici un mélange coloré, regroupant les principaux marqueurs populaires de l’Italie. On retrouve donc la pizza, la Joconde, le David de Michel-Ange ou encore le maillot de la Squadra Azzura.
Avec Quando Quando, The Avener signe un retour dansant et ensoleillé.

alt-J – The Actor

Alt6J continue de mettre en images les histoires sombres et tragiques de The Dream, son dernier album et offre une vidéo à son titre The Actor.

Dans ce morceau, le groupe raconte une histoire de rêve brisée, de désespoir, de drogues et de mort au cœur du célèbre Chateau Marmont. Dans des nappes rêveuse, le trio transforme son morceau en véritable comte baroque, racontant cette histoire de manière à la fois brutale et poétique. On retrouve ainsi tout ce qui fait le sel du groupe, cette production aux petits oignons, cette voix reconnaisable entre mille et ce sens de l’ambiance qui en fait l’un des groupes le plus acclamé des 10 dernières années.

Pour l’accompagner, c’est un véritable balet entre la vie et la mort qui nous est donné de voir, entre une héroine perdue et un acteur décédé. On se retrouve embarqué dans cette vidéo un brin glauque mais toujours aussi fascinante.

Bertrand Belin – TAMBOUR VISION

Pour terminer cette première partie, on ne vous partage pas un clip, mais un petit appendice différent. Cette semaine, Bertrand Belin a dévoilé son exceptionnel Tambour Vision (dont on vous parlera bientôt en plus d’un long entretien avec l’artiste); à cette occasion, il nous offre donc cette semaine cette vidéo pour l’accompagner.

En 3 minutes, il nous plonge donc dans cet album, sa vie sonore et visuelle. Ici, on trouvera des extraits de tous les morceaux de Tambour Vision, mis en image comme une sorte de mini-documentaire, chaque extrait ayant sa couleur visuelle. Des bouts de futurs clips, des instants oniriques, des monstres, des fantômes et des images d’archive … Tout ce croise pour vous présenter comme il se faut ce nouvel album.

Un petit amuse bouche avant de vous prendre une claque immense, tant la musique de Belin trouve une sorte de paroxysme que ce soit dans sa poésie ou dans sa manière de jouer avec le synthétique pour en extraire toutes les émotions.